* Jeu d'Enfant (1988) ;
* Chucky, la Poupée de Sang (1990) ;
* Chucky 3 (1991) ;
* La Fiancée de Chucky (1998) ;
* Le Fils de Chucky (2004) ;
* La Malédiction de Chucky (2013) ;

* Le Retour de Chucky (2017) ;

* Chucky (2017).

En tout premier lieu, derrière Chucky, c'est l'histoire d'un tueur en série nommé Charles Lee Ray qui, après avoir été abattu dans un magasin de jouets par un policier, revient en quelque sorte à la vie. En effet, au moment de sa mort, il use de ses connaissances en pratiques vaudou pour faire passer son âme dans le corps d'une poupée qui est alors très à la mode, une "Brave Gars" ("Good Guys" dans la VO).

Cette poupée est ensuite offerte à un enfant, Andy, mais alors qu'une nounou s'occupe de lui, la poupée ne trouve rien de mieux à faire que de l'assassiner. La mère d'Andy découvre rapidement ce qui se passe, et elle fait tout pour empêcher la poupée de nuire à nouveau, à l'aide du policier qui a mis fin à la vie de Charles Lee Ray. Je n'en raconterai pas davantage, je vous ai déjà pas mal spoilé l'histoire du premier film en vous racontant ça…

L'histoire de la poupée Robert

Passons à l'histoire réelle à présent : celle-ci se passe à Key West, aux États-Unis (plus précisément en Floride), et il s'agit d'une poupée bien réelle, possédée par un certain Robert Eugène Otto, qui l'affubla de son propre prénom quand il l'obtint en 1906. Cette année-là, l'une des servantes de la maison, une Haïtienne adepte de pratiques vaudou, fut congédiée par la mère de famille, qui l'avait surprise à effectuer des actes de magie noire au sein de la maison. Elle était embauchée par le père pour s'occuper du jeune Robert, et peu avant son départ, elle offrit une poupée à l'enfant, en lui précisant qu'elle était spéciale.

Elle était en effet inhabituelle pour l'époque, car elle mesurait un mètre, et qu'elle était entièrement conçue en paille, hormis les cheveux qui étaient faits de laine. Robert donna son propre prénom à cette poupée, et il s'y s'attacha tellement qu'il se mit à la vêtir de ses propres vêtements, et bien évidemment, il l'emmenait partout. Il demanda même à ses parents de cesser de l'appeler par son prénom, celui-ci étant réservé à sa poupée qui pouvait mal le prendre. La poupée devint donc officiellement Robert, et le véritable Robert fut finalement appelé par son second prénom, Eugène.

Ses parents l'entendaient régulièrement discuter avec sa poupée, enfermé dans sa chambre où il passait le plus clair de son temps. Mais alors que leur fils s'y trouvait seul, il leur semblait entendre une autre voix lui répondre. Au départ, ils se rassurèrent en se disant que ce devait simplement être Eugène qui modifiait sa voix pour se parler à lui-même. Mais il fallait se rendre compte de l'évidence, cette voix qui lui répondait était bien plus rauque que la sienne, il s'agissait clairement d'une voix d'adulte.

Le vrai Robert à gauche, le Chucky des films à droite

Eugène se mit à changer de comportement petit à petit, avec le temps. De l'enfant calme qu'il était, il commença à multiplier les colères, et il fit de plus en plus de cauchemars, sans aucune raison apparente. Quand quelqu'un entrait dans sa chambre, que ce soit l'un de ses parents ou bien un domestique, on le retrouvait en boule dans un coin de celle-ci. Jusqu'à une nuit où ses parents se précipitèrent dans sa chambre après avoir entendu un grand fracas.

Là, ils retrouvèrent les armoires renversées, les jouets éparpillés, et leur fils tétanisé dans son lit. Ce dernier fut incapable de leur expliquer l'événement autrement qu'en accusant la poupée. On commença ensuite à retrouver des jouets cassés dans toute la maison, ce dont Eugène refusait la responsabilité, accusant encore et toujours la poupée. Ladite poupée semblait par ailleurs se déplacer toute seule. En effet, quand elle était laissée quelque part, on la retrouvait ailleurs.

Plusieurs des domestiques décidèrent de démissionner dans les temps qui suivirent, car ils prenaient tous peur les uns après les autres. Certains étaient en effet certains d'avoir vu la poupée cligner des yeux, comme si elle était vivante. Et le bruit commença à courir en ville que les Otto possédaient une poupée maléfique, ce qui compliquait la tâche au couple pour recruter de nouveaux domestiques. La poupée fut donc retirée à l'enfant, et rangée dans une boite au grenier.

Ce que devint le propriétaire de la poupée  

Quelques années plus tard, Robert Eugène Otto, devenu artiste-peintre, hérita de la maison de son enfance après le décès de ses parents. Et c'est tout naturellement qu'il y emménagea avec sa femme, Anne. C'est par le plus grand des hasards qu'il retrouva la poupée de son enfance dans le grenier, bien rangée dans la boite dans laquelle elle avait été consignée. Eugène décida de ressortir cette relique de son passé de sa poussière, et il l'installa donc dans la chambre d'ami qu'il venait d'aménager.

Sa femme, Anne, ne vit pas d'un bon œil de voir cette poupée assise sur une chaise, près de la fenêtre. Son mari lui indiqua que c'était pour lui permettre de voir l'extérieur. Il parut soudain obsédé par le confort de cette poupée qui n'était pourtant pas censée avoir la moindre importance, surtout après tant d'années passées abandonnée dans le grenier de cette maison. Et c'est impuissante que Anne vit son mari devenir peu à peu colérique, au point qu'il finit même par s'en prendre à elle.

Il redevenait ensuite lui-même, et il s'excusait même auprès d'elle, expliquant que c'était la poupée qui était responsable de ses sautes d'humeur. Eugène tomba gravement malade en 1970, sans qu'aucun médecin ne puisse diagnostiquer sa maladie. Il décida de rester enfermé dans la chambre d'ami, avec sa poupée Robert. Il y demeura quatre années durant, avant de décéder mystérieusement. Suite à cela, Anne vendit la maison et la quitta, en y abandonnant la poupée. 

La maison fut rachetée par un couple qui avait une petite fille de 10 ans. Celle-ci prit possession de la poupée Robert, qui se trouvait toujours dans la maison. Et peu à peu, elle commença à faire d'horribles cauchemars. Elle témoigna voir la poupée se déplacer en courant, et indiqua même qu'elle l'aurait attaquée une nuit. Ses parents, sûrement au courant de l'histoire de la famille précédente, prirent la poupée et s'en débarrassèrent en l'emportant au musée "Fort East Martello Museum", à Key West.

Robert réinstallé dans sa cage de verre au Fort East Martello Museum

Elle s'y trouve encore aujourd'hui, exposée dans une vitrine en plexiglas. On peut lui rendre visite, mais attention cependant, on raconte qu'avant de la prendre en photo, il faut lui demander son avis, sans quoi elle pourrait vous maudire. Cette salle est par ailleurs couverte de lettres à l'attention de Robert. Il s'agit le plus souvent de lettres d'excuses de gens frappés par la malédiction. Quant à la maison des Otto, elle a été transformée en hôtel-restaurant. Il a la réputation d'être hanté par l'esprit de la défunte femme de Robert Eugène Otto, dont on dit qu'elle resterait dans les lieux afin de les protéger de la présence maléfique de la poupée Robert.

Fait "amusant" : La ville de Key West n'est pas seulement le théâtre des aventures de la poupée Robert, on lui connaît aussi une autre histoire de poupée, bien plus morbide celle-ci. Un certain comte Carl von Cosel, Georg Carl Tänzler de son nom complet, avait abandonné femme et enfants en 1926 et émigra de l'Allemagne vers les États-Unis. Il s'installa à Key West à l'âge de 49 ans, et alors qu'il travaillait à l'hôpital militaire de la ville en tant que manipulateur en électroradiologie médicale, il fit la rencontre d'une jeune femme de 21 ans, atteinte de tuberculose, Elena Milagro "Helen" de Hoyos.

Il fit le pari de la soigner, mais celle-ci décéda en 1931, et von Cosel paya ses funérailles. Il fit même ériger un mausolée pour elle, dans le cimetière de Key West (il existe toujours, si cela vous intéresse de vous y rendre), et il vint s'y recueillir chaque nuit. Jusqu'à ce que, en avril 1933, il décide de déterrer le cadavre, bien évidemment décomposé depuis le temps, et de l'emporter chez lui. Il lui vint le pari fou de tenter une résurrection de cette jeune femme.

Ainsi, il se mit à attacher les os avec des cordes de piano, ainsi que des cintres. Il remplaça la peau qui manquait par des tissus qu'il imbiba de plâtre et de cire, il remplit l'abdomen de chiffons, et fabriqua même une perruque à partir de cheveux que la mère de la victime avait récupéré (même ça, c'est glauque !). Enfin, il ajouta des yeux en verre dans le visage qu'il avait reconstitué, et il camoufla l'odeur de putréfaction par des produits chimiques. Le comte von Cosel vécut avec cette reconstitution de sa bien-aimée jusqu'à sa mort, en 1952.

Le comte Carl von Cosel à gauche, la poupée avec laquelle il a fini sa vie à droite

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