Il y a un fantôme là où j'ai grandi...
Le château de Gournay sur Marne, dans les années 1970 |
Jusque-là, je n'avais jamais pensé à la possibilité que j'avais pourtant de raconter ce qui m'est arrivé et que je pourrais catégoriser dans le mystérieux et l'inexplicable, alors que l'un des mondes de mon Antre y est entièrement consacré. Il s'agit ici du point de départ de mon intérêt pour le surnaturel. Cela fait des années que j'ai vécu certaines choses, depuis rangées dans ma mémoire. Je souhaitais aujourd'hui vous dévoiler l'origine de ce qui me pousse à traiter de l'inexplicable dans ce blog.
J'ai grandi dans un château, celui de la photo au-dessus oui. Dit ainsi, cela fait pompeux il est vrai, mais je pense qu'il est important de mentionner l'endroit où les événements que je vais vous conter se sont passés, car ils ne se sont pas produits n'importe où. Le château en question fut érigé en 1680 sur ordre du seigneur Louis Ancelin, pour sa mère Perrette Dufour, l'une des nourrices du roi Louis XIV, sur l'emplacement d'une ancienne forteresse. Après sa mort en 1694, sa veuve revendit le château à la fille légitimée de Louis XIV, et c'est le chef d'escadre des armées navales du roi Claude-Elisée de Court de la Bruyère qui en devint propriétaire en 1720. Il entreprit de faire faire de nombreux travaux de décoration intérieur, et en fit aménager le parc par la même occasion. Suite à son décès au sein-même du château en 1752, la bâtisse devint une manufacture de transformation de chardons en soie textile, et en fut par conséquent en grande partie détériorée. Elle fut encore davantage endommagée suite à la guerre de 1870 qui fit rage dans la région. Le château dut être en partie reconstruit, sur ses propres débris. Il fait partie de l'inventaire des Monuments Historiques depuis 1945. Et oui, j'ai vécu là-dedans, de 1985 jusqu'à 2005.
Le château de Gournay sur Marne, dans les années 1990 |
je m'arrête un instant avant de passer à mon histoire afin de vous aider à repérer un peu les lieux. Regardez la photo ci-dessus, plus récente que la première. Au niveau du toit, il y a 2 fenêtres centrales avec de beaux géraniums (ceux-là, c'est mon père qui s'en occupait), et une petite ronde de chaque côté, en haut des tours. La petite ronde à gauche, c'était ma chambre. Les deux centrales, le salon et la salle à manger. La petite ronde à droite, la salle de bain. A l'arrière, il y a la cuisine derrière la tour de gauche, et la chambre de mes parents derrière la tour de droite. A présent que vous visualisez comment se situaient les pièces, vous pouvez lire la suite.
Tout a commencé un soir du mois d'août 2004. Je venais d'avoir 19 ans, et j'étais seule à la maison. Mes parents étaient partis en vacances pour une durée de 4 semaines sans moi, je n'avais pas envie de les accompagner, et bien mal m'en a pris... Certes, les trois premières semaines se sont très bien passées, c'est lors de la quatrième que j'ai vécu une soirée dont je me souviens encore, et que je ne saurais toujours pas expliquer aujourd'hui. Il faisait nuit, le ciel était clair, et je regardais tranquillement la télé dans ma petite chambre. Quand soudain, j'ai entendu une porte claquer. Chacune des portes faisant un bruit bien différent des autres, j'ai immédiatement reconnu celle entre le salon, pièce voisine de ma chambre, et la cuisine qui se trouve derrière. Cette porte restait ouverte à l'année, et elle pouvait en effet claquer pour un coup de vent. Sauf que ce soir-là, il n'y avait pas de vent. Je suis donc sortie de ma chambre pour voir ce qui se passait, et en allumant la lumière du salon je l'ai vue. Ouverte.
Ce n'était pas la première fois que j'étais témoin de faits étranges, mais de cette ampleur oui. Depuis aussi loin que je me souvienne, il m'a très souvent semblé entendre des chuchotements la nuit, voire du parquet grincer par des pas, et parfois je ressentais même une présence invisible près de moi, sans que je ne pus jamais savoir de qui ni de quoi il pouvait bien s'agir (et vu l'historique des lieux, ce serait chercher une aiguille dans une botte de foin). Par ailleurs, je détestais tout particulièrement traverser le couloir entre le salon et la salle de bain, à l'opposé de ma chambre, j'allumais systématiquement la lumière, et je serais bien incapable de vous expliquer pourquoi je m'y sentais obligée. Il m'arrivait même, en sortant de ladite salle de bain, de partir en courant pour rejoindre le salon, tant je me sentais mal à traverser ce couloir, pourtant court et sans rien d'effrayant. J'avais parlé de ces ressentis à mon père, le seul que je pensais apte à les comprendre, il m'avait confirmé avoir les mêmes impressions, hormis pour le couloir. Cependant, il se plaisait à dire qu'il entendait les araignées se déplacer, ce que moi je ne percevais pas (fort heureusement d'ailleurs, étant terriblement arachnophobe !).
Mais entendre un bruit aussi brusque, aussi parfaitement reconnaissable, alors que j'étais seule comme ce fameux soir d'août 2004, c'était bien la première fois que je le vivais. Et quelle ne fut pas ma surprise en retournant dans ma chambre, peu rassurée comme vous vous en doutez, de découvrir ma télé éteinte alors qu'elle était allumée. Cette nuit-là, je l'ai finalement passée au fond de mon lit, toutes lumières allumées. Depuis ce moment et jusqu'à mon déménagement, j'ai certes continué de ressentir et d'entendre ce dont je parle dans le paragraphe au-dessus, mais plus jamais je n'ai revécu quelque chose avec une telle intensité.
Ma mère ne croyait absolument pas en quoi que ce soit d'inexplicable, elle est d'ailleurs la personne la plus cartésienne que je connaisse. Ou tout du moins, c'est ce que je pensais. Alors que moi j'ai quitté le château depuis 11 ans, elle a continué d'y vivre jusqu'à récemment et, il y a plus d'un an, elle m'a apporté un témoignage qui m'a confirmé que mon père et moi n'étions pas fous (ou alors c'est qu'elle l'est aussi). Un soir au téléphone, elle m'a raconté sa mésaventure de la veille. Alors qu'elle venait de se coucher, elle a perçu très nettement la présence d'un animal, comme un chat, qui marchait à pas de loup sur le lit. L'ennui, c'est qu'elle ne possède aucun animal. Cela m'a confirmé qu'il se passe des choses étranges dans ce château, et que ce que j'ai vécu en 2004 continuait encore de se produire 10 ans plus tard.
Voilà d'où vient la base de mon intérêt pour l'inexpliqué. Etant agnostique, je ne crois qu'en ce que je vois et en ce que je vis, mais de fait, une fois vu et vécu, j'y crois dur comme fer. Je suis donc à présent plus persuadée que jamais que ce château recèle bien des mystères. Et je ne saurai jamais le fin mot de l'histoire malheureusement.
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