Lindemann, concert du 15/03/20 à Moscou (Russie)
L'affiche de la tournée de Lindemann |
Alors que le duo formé par Peter Tägtgren (Pain, Hypocrisy) et Till Lindemann (Rammstein) a sorti son second album, nommé "F Und M" à la fin de l'année 2019 (ma chronique est toujours disponible) après un "Skills in Pills" très prometteur en 2015 (ma chronique est également disponible), ils se sont décidé à faire une tournée en cette année 2020. Ainsi, le 15 mars dernier, ils étaient à Moscou en Russie pour l'une des dates de cette tournée qui affiche complet partout. L'histoire raconte que seules les personnes majeures pouvaient s'y rendre, comme à toutes les autres dates. Voyons comment cela s'est donc passé, car forcément, on s'attend à du lourd. Surtout quand on connaît le goût pour la provocation de nos deux trublions.
Il s'agit de l'avant-dernier concert que le groupe aura pu donner. En réalité, il restait encore 4 dates après celle-ci, mais l'épidémie de Coronavirus qui sévit dans le monde obligeant à la sagesse, voire au confinement pour certains pays, il a été décidé que les trois dernières dates n'auraient pas lieu. Ce soir, c'est donc l'avant-dernier set de Lindemann pour cette tournée.
Tout débute par un film gentillet, tourné à l'ancienne, où l'on peut voir un homme en couche-culotte se balader dans les rues d'une ville, chasser les pigeons, faire des galipettes sur les pavés puis sauter dans le fleuve. Ca commence bien ! De suite après, les premières notes de la bande sonore de "Skills in Pills" sont font entendre, sous les applaudissements en choeur du public. Les musiciens entrent calmement sur la scène, les mains derrière le dos, attendant le bon moment pour commencer à jouer. Le décor quant à lui, il est vraiment des plus sommaires, il n'y a vraiment rien à en dire.
Ils sont donc cinq : deux guitares, une basse, une batterie et le chant. Lorsque le batteur se met enfin en mouvement, tout s'accélère. Till et Peter descendent les quelques marches qui les séparent de la scène, et c'est parti ! Ils sont tous de blanc vêtu, Till coiffé d'une casquette militaire et couvert d'un maquillage à la Beetlejuice. Des images défilent sur l'écran géant derrière les musiciens, qui ne font pas partie du clip du morceau. Elles ont dû être enregistrées exprès pour la tournée. L'ovation a lieu avant même les dernières notes de "Skills in Pills". On sent que la soirée va se passer dans une sacrée ambiance !
Till retirera sa casquette lors des premières notes de "Lady Boy", nous laissant ainsi découvrir des cheveux peroxydés. Du jamais vu chez lui ! Ainsi qu'une petite danse des plus ridicules entre le premier refrain et le second couplet. Ca donne quelque chose d'assez indescriptible, mais amusant ! Puis ce sera au tour de "Fat" d'être joué, avec son introduction particulièrement grandiose, sur fond d'images filmées de très, très près, de corps féminins dénudés dont on ne pourra découvrir les visages qu'au milieu du morceau. Le tout se terminant littéralement en orgie, on comprend mieux pourquoi les mineurs ne peuvent se joindre à la fête.
On enchaîne avec le titre éponyme du second album, premier joué ce soir et de fait, premier chanté en allemand par Till : "Frau Und Mann". On le sent bien plus à l'aise avec sa langue natale qu'avec celle de Shakespeare. Pour ce morceau-là, pas d'images en arrière plan. Pour nous laisser le temps de digérer celles du précédent, peut-être ? En tout cas, une partie du public reprendra sans problème les paroles du refrain de "Frau Und Mann" à la demande de Till. Ensuite, le groupe nous propose "Ich Weiss es Nicht". Je vous l'avoue, il s'agit là de l'un de mes préférés ! On peut (re)découvrir par ailleurs les images de son clip monumental sur l'écran géant, entièrement conçu à l'aide d'une technologie nouvelle de traitement de l'image nommée GANs.
On enchaîne avec "Allesfresser", un autre morceau que j'apprécie grandement également, avec les images du clip également, mais pour le début uniquement, puis pour le second refrain. Pendant la diffusion de ces images, la table sera mise en plein milieu de la scène (oui oui, comme dans le clip, une jolie table recouverte d'une nappe d'un blanc immaculé), et les membres du groupe vont s'amuser à jeter les différentes assiettes dans le public durant un long moment de pont avant que la fameuse table ne soit débarrassée pour enchaîner sur le couplet suivant.
les premières notes de "Knebbel" débutent dans une ambiance sombre, les lourds effets lumineux ayant complètement disparu pour le coup. Till se retrouvera perché en haut d'une mini estrade, l'unique lumière blanche allumée dirigée sur lui. Peter sera le seul musicien que l'on pourra voir durant toute la première partie de ce morceau fort calme. En tout cas, pour la première partie. Les images diffusées lorsque Till redescendra de son piédestal ne correspondent pas à celles du clip. On y voit notamment une jeune femme en fauteuil roulant jouant de la guitare, puis Till en jouant lui-même avec elle à ses côtés. Des images bien plus soft que celles du clip officiel. Un énorme "Censored" apparaîtra sur l'écran lorsque le morceau décollera enfin. Et cette fois, on découvre des images du clip, celles de Till accroché à un boulet au fond de l'eau, puis toutes celles qui s'ensuivent, à peine censurées.
On revient sur le premier album, et donc sur de l'anglais, pour le morceau suivant, qui est "Home Sweet Home". La prédominance de la couleur bleue donne une ambiance toute particulière à cette chanson, la plus calme des deux albums par ailleurs. Une ambiance très intimiste, qui change complètement par rapport aux dernières notes du morceau précédent. ensuite débutent les bruits de trots de cheval, reconnaissables entre mille, de "Cowboy", suivis par une petite introduction sonore de Till (dont je ne saurais malheureusement vous donner la traduction, ne comprenant pas grand-chose à l'allemand), ce qui laisse quelques secondes de répit au groupe avant de revenir sur la scène pour jouer "Cowboy", cet ovni que j'adore du premier album.
On continue avec un autre extrait de "Skills in Pills", à savoir "Golden Shower" et son ambiance particulière. Les lumières ont viré au vert cette fois. Et le "Censored" a refait son apparition sur l'écran entre deux "XXX" géants sur fond rouge, suivi par le logo du groupe (étrange de placer ça là). On enchaîne avec "Blut" pour le retour vers "F Und M", second album, sur fond lumineux rouge cette fois, ce qui est relativement logique. Avant les premières notes de "Platz Eins", on a droit à une petite vidéo sur l'écran, de Till tranquillement installé sur un canapé rouge, tout de rouge vêtu lui aussi, une demoiselle nue couchée sur lui et lui faisant la lecture. Une traduction est proposée pour le public russe. Quand les premières notes de "Platz Eins" débutent enfin, c'est le bassiste qui se retrouve en haut du piédestal. D'ailleurs, Till et Peter ne sont pas sur la scène. En réalité, tous deux sont confinés dans une bulle géante, au milieu du public. Le bassiste, de retour sur son piédestal, aura l'occasion de nous proposer un bon solo avant la fin du morceau, laissant le temps à Till et Peter de se libérer de leur bulle.
On enchaîne sans aucune transition avec "Praise Abort". Le costume de Till n'est du coup pas sans rappeler celui qu'il porte au début du clip de ce morceau-là (c'est le même en fait). Et pour la première fois depuis le début du set, on assistera véritablement à des changements de position sur la scène entre tous les musiciens. Le seul fait que je trouve dommage, c'est que l'on n'entendra pas les choeurs des jeunes filles, qui font pourtant la part belle à la puissance de ce morceau. S'en suit "Fish On", et à cette occasion on aura droit à un léger changement de tenue de la part de Till et des musiciens (or batteur) qui se sont tous recouverts de ponchos noirs floqués du logo du groupe. Till nous fera par ailleurs sourire en esquissant quelques pas de danse sur un pied après le premier refrain. Après le second, il débarquera avec un tambour, dans lequel se trouvent des poissons qu'il jettera dans le public. Le groupe nous proposera une recette via l'écran géant après le morceau (en russe, puisque nous sommes en Russie), ce qui fera bien rire certains. Et bon appétit bien sûr !
Et voici le moment des rappels, sous les acclamations et les crics digne d'un loup du public ! On entend enfin les premières notes de "Ach so Gern" dans sa version originale, avant d'enchaîner finalement sur celle de Pain, qui est nettement mieux et tellement plus puissante ! J'avoue, c'est mon morceau préféré sur "F Und M". L'avant-dernier morceau, après quelques paroles de Till pour le public (qui se seront faites bien rares ce soir), ce sera "Gummi". On terminera ce trio de rappels par le puissant "Steh Auf", durant lequel Till se placera au plus proche de son public pour son plus grand bonheur. Le groupe sera très digne dans sa façon de remercier son public, sur l'air musical de "Wer Weiss Das Schon", se prosternant dans chaque direction. Till dira quelques derniers mots pour remercier les gens de s'être déplacés.
Au final, le set proposé par Lindemann mixe habilement les morceaux des deux albums, rendant ainsi les différences entre les deux beaucoup moins importantes qu'elles ne le sont quand on les écoute l'un après l'autre. L'enchaînement se passe très bien entre le premier et le second, et pratiquement tous les titres de la discographie ont été joués, pour 17 titres au total. Une absence à signaler que je trouve notable cependant : "Mathematik", que ce soit dans la version du premier clip proposé pour le second album, ou celle remaniée pour l'album avec uniquement le chant de Till. Personnellement, je ne trouve pas cette absence dommageable, dans le sens où ce morceau est vraiment très particulier, et je ne suis pas certaine qu'il passerait bien l'épreuve du live.
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