Alcatraz Festival 2021
Affiche de l'Alcatraz Festival 2021 |
Voilà un bail qu'on attendait un festival ! Depuis 2020 et le Wacken World Wide, en fait... Enfin, si je puis dire, car le WWW, ce n'était pas réellement LE festival tel qu'il est selon sa définition de base. C'était une version faite de quelques rediffusions d'anciens sets de certains groupes, avec quelques sets inédits mais sans public, et même si ces derniers valaient largement le coup d'œil pour certains, parce que le montage était tout bonnement excellent et que tout a été fait par les équipes du Wacken pour satisfaire au maximum les fraîchement déconfinés que nous étions, ce n'était tout de même pas un vrai festival. Cette année, ils nous ont proposé un W:O:A BBQ, qui n'a pas attiré mon attention étant donné que plusieurs des prestations diffusées étaient celles de l'an dernier. Ainsi, on peut dire que les derniers véritables festivals sur lesquels j'ai pu écrire un report, c'était en 2019, avec le Hellfest, Le M'Era Luna et le véritable Wacken Open Air.
C'est la première fois que je traite l'Alcatraz au sein de l'Antre de Bloodwitch. Je sais que l'affiche de cette année était fort alléchante, en plus d'être le seul festival à avoir réellement lieu en cet été 2021 (à l'exception du M'Era Luna qui a fait un effort). Je vous propose donc un compte-rendu de celui-ci ! Alors déjà, qu'est-ce que l'Alcatraz ? Ce festival Hard Rock et Metal prend place depuis 2008 à Courtrai, en Belgique, et a fait l'énorme effort malgré les restrictions sanitaires de se tenir pratiquement comme si de rien n'était, mais non sans lesdites restrictions en ce qui concerne le public ainsi que les groupes. De fait, vaccinations ou tests négatifs étaient obligatoires afin de pouvoir profiter de l'Alcatraz sans masques et sans distanciation. C'est parti pour le report !
13 AOUT
On débute l'Alcatraz Festival avec KING HISS, groupe belge né en 2011 à la tête de 3 albums à l'heure actuelle. Je ne connais pas King Hiss, c'est donc avec un avis totalement neutre que je débute l'Alcatraz avec ses membres. C'est devant une foule plutôt nombreuse, ce qui fait plaisir à voir pour ce premier vrai festival post-pandémie, que les membres de King Hiss entrent en scène. Pourtant, on n'entendra que quelques cris discrets jusqu'à ce que la guitare commence à rugir, ce qui fera lever quelques bras. Le premier titre est très Doomesque, et forcément, on ne voit que bien peu de mouvements au sein du public. Les choses vont commencer à changer avec le second morceau, au son et au rythme bien plus pêchus que le premier, on se trouve ici sur un morceau beaucoup plus thrashy que le précédent. Ainsi, des têtes vont commencer à se mettre à dodeliner en rythme avec la batterie. On regrettera juste de ne pas mieux entendre la guitare, dont le son est mangé par celui de la basse, très omniprésente. Et c'est dommage, car le guitariste proposera plusieurs passages très techniques et fort agréables à l'oreille. Le son en général n'est pas des plus propres, mais je trouve que cela va de pair avec le style musical proposé par King Hiss, dont le style oscille clairement entre Doom et Thrash Metal, y compris dans un même morceau, ce qui donne pour effet de ne jamais écouter deux fois la même chose. Il est par ailleurs difficile de se souvenir de la façon dont débutait chacun des morceaux, une fois qu'on en est arrivé à la fin. Musicalement, King Hiss ne fera pas partie de mes références, mais la découverte de certains passages m'aura été sympathique. Idem en ce qui concerne le chant, la palette vocale du chanteur est très étendue et ne s'arrête pas à de simples grunts, loin de là ! Il nous fera quelques envolées très intéressantes ! Petite mention pour le titre "Snakeskin", sorti en 2013, que j'aurai trouvé pas mal du tout. C'est d'ailleurs ce titre qui va finir de réveiller la foule devant la scène. King Hiss aura donc été une belle entrée en matière pour l'Alcatraz 2021, avec ce set de 40 minutes.
UNLEASH THE ARCHERS prend à présent place. Il s'agit d'un groupe de Heavy Power canadien fondé en 2007, et il compte 5 albums dont le dernier, "Abyss", est sorti l'année dernière. C'est justement celui-ci qui est mis en avant ce jour, puisque le groupe débute son set sur son titre éponyme. La chanteuse, Brittney Slayes, nous fera du coup profiter d'une envolée vocale absolument incroyable dès les premières notes. Vraiment, il y a du niveau ! Musicalement, ça passe vraiment très bien, l'ensemble est très mélodieux et le chant est clairement mis en valeur durant ce set. Sur la totalité des 7 morceaux qui seront joués sur cette scène de l'Alcatraz, 4 sont extraits du dernier album en date. Parmi les quelques anciens morceaux du groupe, on aura "Awakening", de l'album "Apex", en troisième morceau. A la réaction du public, on comprend bien qu'il s'agit là de l'un des morceaux phares du groupe. Dans la foulée, c'est "The Matriarch" du même album qui est proposé, et on suivra avec "Tonight we Ride" de l'album "Time Stands Still" avant de repartir sur des extraits du dernier en date. Unleash The Archers fait partie de ces très nombreux groupes à chant féminin qui œuvrent dans le Heavy, voire le Metal Symphonique, et rares sont les noms qui se dénotent (on peut évoquer Simone Simons d'Epica, Sharon Den Adel de Within Temptation, Cristina Scabbia de Lacuna Coil ou encore Alissa White Gluz de Arch Enemy). Mais honnêtement, je trouve que le nom de Brittney Slayes devrait faire partie de ces grandes voix féminines que l'on a dans le Metal, elle mérite d'en être. De plus, elle est vraiment entourée de très bons musiciens, j'en citerai pour exemple le chouette trio de guitares que l'on aura entendu sur "Awakening", ainsi qu'une intro absolument parfaite sur "Tonight we Ride". A signaler, "Afterride", dernier titre joué par le groupe, et extrait du dernier album en date, fera clairement partie des morceaux les plus importants de Unleash The Archers à l'avenir, cela ne fait aucun doute.
Gros changement de décor avec SUICIDAL ANGELS, groupe de Thrash Metal grec fondé en 2001 avec 7 albums à son actif. Déjà, parce que nous sommes sous la tente. Ensuite, parce que musicalement, forcément, ça n'a rien à voir avec le groupe précédent. Mis à part le solo de guitare auquel je n'ai absolument rien compris en milieu de morceau (c'est toujours comme ça avec le Thrash, cela fait partie de ce qu'est ce style musical, je le sais, mais personnellement je ne m'y fais toujours pas), je reconnais que le premier extrait proposé par le groupe à l'Alcatraz, "Endless War", vaut le coup d'être écouté. Et d'ailleurs, le second aussi. On est presque sur du Speed Metal avec ce "Born of Hate" et, étonnamment, c'est vachement mélodieux en fait, pour du Thrash. Même le solo de guitare est passé crème dans mes petites oreilles de fragile du Thrash, ce qui est un joli tour de force. Je retiendrai surtout ce morceau du set proposé par Suicidal Angels ce jour. "Years of Agression" suit, qui me plaira un peu moins, mais qui passe tout de même. Concernant "Front Gate", la présence de la guitare rythmique fait que le morceau passe bien dans son ensemble. "Eternally to Suffer" verra le premier circle pit de cet Alcatraz se former, et à raison, puisque ce morceau est une vraie boucherie. Je comprends maintenant mieux pourquoi mon compagnon me disait que de ce qu'il connaissait de ce groupe, il y a des morceaux qui passent bien et d'autres qui semblent déconstruits. C'est le cas avec ces deux derniers morceaux dont je parle, qui sont tous deux issus de l'album "Division of Blood". Reste à voir ce que donne la discographie complète, que je n'ai pas encore écoutée (pardonnez-moi, vous savez que je ne cours pas après le Thrash). L'intro de "Bloody Ground" est tellement différente qu'on a l'impression d'entendre un autre groupe, tant elle est apaisante à l'oreille en comparaison. Après vérification, il s'avère que ce morceau est extrait du même album que "Born of Hate". Il semblerait que je vais m'arrêter un moment sur "Years of Agression", sorti en 2019, du coup. "Capital of War" me confirme par contre que l'album "Division of Blood", sorti en 2016, ne semble pas fait pour moi. Et c'est "Apokathilosis" qui termine ce set de Suicidal Angels, extrait de "Sanctify the Darkness", sorti en 2009, et second album du groupe. Ce qui nous aura fait un grand tour d'horizon de ce que propose Suicidal Angels.
Doit-on présenter MOONSPELL, qui s'installe sur la grande scène ? Bien que je n'aie encore jamais traité le groupe dans un seul de mes articles jusqu'ici, cela fait pourtant pas mal d'années que je les suis. Il s'agit d'un groupe portugais qui propose un melting pot de pas mal de domaines musicaux, tels que Doom, Black, Death, Dark et Gothique. La sortie de leur 12ème album, "Hermitage", s'est faite le 26 février dernier. Et c'est en toute logique avec plusieurs extraits de cet album que les Portugais ont décidé de présenter leur set de ce soir, qui en comptera donc pas moins de 4 morceaux sur les 10 joués ce soir, dont le premier, "The Greater Good", une introduction toute en calme et volupté avant l'arrivée de la batterie. "Common Prayers", autre extrait de ce même album, suit. Le rythme se fait plus soutenu, mais nous sommes toujours dans un calme relatif, avec en prime une belle mélodie de fond à la guitare. Et comme Moonspell a décidé de ne pas jouer l'intégralité de "Hermitage", c'est l'excellent "Opium" de l'album "Irreligious" sorti en 1996, fort bien accueilli par le public présent, qui continue ce set. Puis "Breathe (Until we are no More)" de "Extinct" (2015) prend la suite, suivi par un très bon "The Hermit Saints" de "Hermitage", dont les paroles prononcées par Fernando Ribeiro sonnent comme une complainte. Un bon morceau, vraiment. On continue avec "Soulsick" de "The Butterfly Effect" (1999) puis le superbe "Extinct" de l'album du même nom sorti en 2015. On enchaîne sur la profondeur du mélancolique "Apophthegmata" afin de revenir sur "Hermitage", puis ce sera au tour de l'illustre "Alma Mater" de "Wolfheart", premier album du groupe sorti en 1995, qui sera repris en chœur par le public même après la fin du morceau. Le groupe terminera son set avec un magnifique "Full Moon Madness" de "Irreligious", le tout salué par les ovations du public. Au final, Moonspell nous aura servi un bel aperçu de son dernier album en date, mais aussi certains de ses meilleurs titres sur plusieurs albums en une petite heure qui aura paru beaucoup trop courte. Mais on aura eu là de quoi bien terminer cette première journée d'Alcatraz Festival !
14 AOUT
On débute cette seconde journée avec un groupe nommé FLEDDY MELCULY, qui semble sonner comme un hommage à Freddy Mercury, et par extension à Queen. Sauf qu'en réalité, il s'agit d'une parodie, en tout cas en ce qui concerne son nom. Le groupe, allemand d'origine mais dont le chant est en néerlandais (une curiosité), est à la tête de deux albums : "Helgië" et "De Kerk Van melculy". Ne connaissant pas du tout ce groupe, pas même de nom (qui m'a fait sourire), j'ai tout de même hâte de voir ce qu'il donne en live. Il faut savoir que cette date à l'Alcatraz est le point de départ de leur tournée 2021, et d'ailleurs, certaines dates sont déjà sold out. De plus, en Belgique où nous sommes actuellement, il s'agit du groupe de Metal qui se vend le plus. Rien que ça ! Le succès de Fleddy Melculy n'est donc pas à discuter. Mais voyons ce que ça donne réellement. L'intro de "We will Rock you" sonne le point de départ de ce set qui promet pas mal de surprises. On est sur un style plutôt Metalcore durant le début du set, ça bouge pas mal sur la scène, chacun des membres du groupe y mettant du sien afin de montrer son énergie, mais bizarrement, ça bouge moins du côté du public, pourtant très nombreux. Les choses commenceront à changer pour le second morceau, résolument Thrash. Pas ma tasse de thé pour le coup, mais ça plaît grandement au public présent. Le troisième titre, "Geen vlees wel vis", quant à lui, est clairement connu d'une bonne partie du public qui répètera la fin de son titre à la demande du chanteur à plusieurs reprises. On est revenu sur une sauce à la Metalcore voire Nu Metal ici. Tout comme pour le prochain titre, "Ik ben kwaad". Clairement, c'est énergique, tant du côté de la musique que des musiciens qui la jouent ! Juste, dommage que le choix du chant en néerlandais ne permette pas de comprendre les paroles, qui apparemment valent le coup d'œil. A savoir, Fleddy Melculy s'est fait connaître en grand fracas avec une chanson qui parle d'un T-shirt de Metallica. Quand même. Et quand on écoute, même sans comprendre les paroles, finalement on comprend pourquoi. C'est que c'est efficace ! Et quand bien même, ça a beau être diablement efficace même, le groupe n'hésitera pas à cesser de but en blanc de jouer en plein milieu d'un morceau, et ce pendant plusieurs minutes, à cause d'une mauvaise chute au milieu du circle pit que le chanteur, Fleddy, avait demandé en début de morceau, autour de la 35ème minute de leur set. Ainsi ils attendront que la civière soit passée avant de reprendre. Comme Fleddy le dit lui-même, "Safety first". Et franchement, c'est beau et hyper respectueux du public, d'autant plus qu'il fallait voir qu'il y avait un problème, tant ledit public est nombreux ! Fleddy Melculy, une curiosité qui déménage à découvrir, rien que pour ce respect !
C'est OMNIUM GATHERUM qui suit, cette fois sous la tente. C'est également la première fois que je les vois en live, cependant j'en connais déjà la discographie, et ça me fait du coup vraiment plaisir de découvrir ce que ça donne en live. Il s'agit d'un groupe de Death Mélodique finlandais, à la tête de 8 albums depuis 2003. Les membres n'ont pas d'album particulier à défendre puisque leur dernier, "The Burning Cold", remonte à 2018. Ils débutent donc leur set avec "The Unknowing", titre issu de l'album "Beyond" sorti en 2013. Evidemment, la mélodie très agréable à l'oreille dénote grandement de ce que proposait Fleddy Melculy juste avant. Ici, on a du véritable Death Mélodique finlandais, comme je l'apprécie beaucoup. On suit avec "Gods Go First" de l'album "The Burning Cold", le petit dernier qui a 3 ans d'existence. Puis le beau "Rest in your Heart" du même album, après quelques paroles du chanteur de la formation. A noter, un souci de micro lors du chant clair qui donne pour résultat de ne rien entendre, malheureusement. Par contre, quand il parlera entre les morceaux, et ce sera souvent, heureusement on l'entendra très bien. A souligner, il nomme ses fans "my babies". Surprenant, dans un milieu comme celui-ci ! S'en suivront des titres de plusieurs des albums du groupe, comme l'excellent "New World Shadows" de l'album du même nom sorti en 2011 ou encore "Frontiers" avec son chouette solo de guitare, ainsi que "Skyline" de "Grey Heavens" (2016), titre qui termine ce set. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en live, c'est tout aussi efficace, si ce n'est pas plus encore, que sur album ! Jukka Pelkonen est une pile électrique ! Du coup, une fois arrivée à la dernière note de "Skyline", je n'ai pas compris qu'il s'était déjà passé 40 minutes, et tout pile en plus !
Encore une première fois pour moi en ce qui concerne SEVEN WITCHES, un groupe que je ne connaissais jusqu'ici que de nom et qui prend place sur la grande scène, devant un parterre plutôt clairsemé. Fondé en 1998, il s'agit là d'un groupe de Heavy américain. James Rivera, le chanteur actuel du groupe, faut son entrée dans une grande redingote rouge qui donne un bel effet. Il faut savoir que je dis "actuel" car l'histoire du line up de Seven Witches est assez complexe, y compris en ce qui concerne Rivera lui-même qui en est à son second retour après une arrivée en 2002 au sein de la formation. Il en est de même pour le batteur, parti en 2006 pour revenir en 2019. En tout, seul le guitariste Jack Frost est là depuis les débuts du groupe en 1998. Musicalement, c'est du Heavy tout ce qu'il y a de plus classique, avec un chant qui tire sur l'aigu par moments. Ca fait penser à du Savatage ou du Grave Digger par moments. Ce n'est pas désagréable à écouter et on regrettera qu'il y ait si peu de curieux pour venir écouter la prestation de Seven Witches. "Mental Messiah", extrait de l'album "Passage to the Other Side" (2003), sera l'occasion d'entendre l'étendue de la palette vocale de James Rivera, qui passe dans les aigus avec une facilité déconcertante. Au final, cette prestation m'aura paru très intéressante, je suis contente d'avoir fait cette découverte. Mention spéciale à "Metal Tyrant", avec en guest Wade Black, le chanteur du groupe de 2000 à 2002 et interprète originel de ce morceau ! En tout, 45 minutes fort sympathiques !
BIZKIT PARK est un groupe tribute à Linkin Park, mais pas que ! Les musiciens qui composent ce groupe ont mis un point d'honneur à rendre hommage à tous les groupes de Nu Metal des années 90-2000. On y entendra donc des morceaux de Disturbed, Slipknot, System of a Down ou Papa Roach entre autres. Et on débute fort avec "Down with the Sickness", titre phare de Disturbed, et on peut le dire, l'ambiance est présente autant sur scène qu'au sein du public dès les premières notes à la batterie de ce morceau que l'on ne présente plus, tant il est connu et reconnu ! S'en suivra un véritable voyage dans le temps à travers tous les morceaux que l'on a entendu, et pour la plupart aimé, durant les années 90-2000. C'est énergique, hyper en place, il n'y a à aucun moment le moindre temps mort, et ça fait du bien ! Les deux chanteurs rendent vraiment un bel hommage à tous les groupes concernés, ils font exactement ce qu'il faut, ainsi que les musiciens qui ne sont pas en reste non plus. Et le public le leur rend bien, ça bouge dans tous les sens devant la scène et ce, du début jusqu'à la fin. Ma question sera : fallait-il vraiment caler Bizkit Park sous la tente ? La grande scène aurait été, je pense, bien plus indiquée au regard du succès que chacun des tubes qu'ils auront repris durant ce set. En tout cas pour ma part, ils auront eu l'honneur de réussir à me faire perdre 20 ans au lendemain de mes 36 ans, et ça, c'est fort ! Et en prime, pas une seule demi-seconde d'ennui tout au long de ce set ! Le moment le plus impressionnant restera sans aucun doute la reprise de "Toxicity" de System of a Down, durant laquelle le public aura chanté plus fort que les deux chanteurs réunis ! Idem en ce qui concerne l'un des derniers morceau joué, "Papercut", de Linkin Park, interprété originellement par le très regretté Chester Bennington. Au final, pratiquement une heure de pur bonheur, merci pour ça !
Udo Dirkschneider |
DIRKSHNEIDER prend la suite, et forcément, ça ne sonne pas pareil. On ne présente plus Accept dont Udo Dirkschneider est le fondateur, avec 10 albums entre 1979 et 1997, ni U.D.O, son premier projet solo, et ses 17 albums entre 1987 et 2018. Aujourd'hui, c'est avec Dirkschneider que Udo prend place sur la scène de l'Alcatraz. Mais ne nous y trompons pas, ce que propose Dirkschneider, ce n'est ni plus ni moins que ce que l'on entend déjà chez Accept. Les fans de ce groupe mythique en seront donc absolument ravis ! Du haut de ses 69 ans, on peut dire que le grand Udo est toujours en excellente forme. Ainsi, on débute sur les chapeaux de roue avec "Starlight" avec les trois guitares mises en avant pour le début du morceau avant l'arrivée de Udo, qui verra le niveau de son micro augmenter significativement au bout de quelques secondes, car il semblerait que celui-ci était au plus bas lors de son arrivée sur scène. Le problème ne se reproduira pas sur "Living for Tonite", ni sur les morceaux suivants. "Son of a Bitch" est l'occasion pour Udo de nous montrer que sa palette vocale est toujours large, même si sa voix paraît fatiguée avec le poids des années au premier abord. Ce n'est pas le cas en réalité. Parmi les titres phares d'Accept, on aura donc droit à "Midnight Mover" par exemple. Mais aussi le mythique "Princess of a Dawn" qui sera reconnue par le public au bout de 3 notes jouées à la guitare et dont l'ensemble du refrain sera repris en chœur par celui-ci tout le long, et dont on bénéficiera d'une version remaniée et ultra rallongée pour l'occasion, au point qu'une fois arrivé à la fin du morceau, on se dit forcément que le set est terminé. A ce moment, cela ne fait pourtant qu'une demi-heure que le groupe est sur scène, et la prestation est prévue pour durer le double ! On enchaîne donc immédiatement sur "Screaming for a Love-Bite", un titre non moins connu que le précédent par ailleurs. Après un "Up to the Limit", extrait de l'album "Metal Heart", c'est en toute logique avec le titre éponyme de ce même album que l'on continue le set de Dirkschneider, cette fois encore dans une version rallongée et agrémentée d'un magnifique solo de guitare. On enchaîne sur "Fast as a Shark", avant de finir sur le très mythique "Balls to the Wall" pour les dix dernières minutes de ce set fantastique !
CHANNEL ZERO, qui prend à présent place sous la tente, est un groupe de Heavy belge, à la tête de 7 albums depuis 1992 jusqu'à 2017. Dernièrement, ils ont sorti un best of à l'occasion de leur 30ème anniversaire. C'est sur un gros riff de guitare, forcément Heavy, que le groupe rentre sur scène. L'introduction du premier morceau sonne plutôt bien pour moi qui ne connaît absolument pas le groupe, c'est mélodieux et plutôt rapide. Reste à voir ce que donne la suite. Et c'est donc avec surprise que j'entends un grand ralentissement soudain, suivi d'une rythmique beaucoup plus lourde alors que le chanteur commence à prononcer les premières paroles. Musicalement, ce n'est pas sans rappeler Fleddy Melculy, mais avec des solos de guitare plus thrashy encore. Je ne saurais dire, à l'écoute du premier morceau, si j'accroche ou non. En tout cas, ce qui est certain, c'est que ce premier extrait est très varié. Il est prévu que le groupe joue 55 minutes, de quoi avoir un bon aperçu de ce que vaut le groupe. En tout cas, à l'issue de l'écoute du second morceau proposé, Channel Zero ne me fait pas tant que ça penser à du Heavy, bien qu'ils y soient catégorisés. Je pense beaucoup plus à du Machine Head en fait, voire à du Soulfly par moments. Je l'avoue, j'ai un peu de mal à accrocher, hormis sur quelques passages dans certains morceaux qui ne passent pas trop mal. A l'exception du titre "Chrome Dome", qui passera presque en milieu de set, et qui sonnera bien à mes oreilles par contre ! Ainsi que le titre suivant, "The Pioneer", qui saura lui aussi retenir mon attention. Ces deux morceaux sont bien plus mélodiques que tous ceux qui ont précédé, je les trouve différents, moins brutaux. Mais ne nous y trompons pas, la brutalité revient dès le titre suivant. Mais après celui-là, alors que le chanteur fera monter un couple sur la scène, on aura droit à une demande express en mariage avant de voir ledit couple quitter les lieux tout aussi rapidement qu'il est venu. Ca, c'était pour la parenthèse mignonne. Les instruments se remettront presque immédiatement en marche avec un "Run with the Torch" péchu, qui fera quasi instantanément oublier ce qui vient de se passer sur la scène. Au final, Channel Zero, c'est essentiellement bourrin, très Groovy voire Thrashy, et pas si Heavy que ça.
HEILUNG est un ovni dans le milieu musical en général, et il est surprenant de les voir sur une scène qui a vu passer uniquement des groupes de Metal depuis le début de la journée. Heilung n'existe que depuis 2014 et ne compte qu'un album auto-produit et un live à son actif, tous deux réunis dans un autre album depuis, mais cette formation a pourtant réussi à se faire une place de choix dans la sphère musicale Metallique, malgré le décalage très net de son univers avec celui du Metal en général. En effet, Heilung, c'est la mise en exergue de textes présents sur des artéfacts de l'âge du fer et de l'époque viking. Du coup, ce sont eux qui font office de tête d'affiche de ce jour, et après Channel Zero, le changement de décor, mais aussi de son, est brutal. Heilung a la particularité de débuter chacun de ses sets par une sorte de cérémonie d'ouverture. Le tout se passant la plupart du temps dans un silence extrêmement pesant au niveau du public, subjugué devant le spectacle proposé par les membres du groupe, célébration qui débute dès leur entrée sur la scène un par un, de concert avec un chant d'oiseau qui fait office de toile de fond et qui aura apaisé l'ensemble des gens présents. On sait d'entrée de jeu que l'on va entrer dans un univers hors du temps, déjà de par les tenues portées par les membres de Heilung, mais aussi par les instruments utilisés, à base de percussions notamment, mais aussi de corne de brume, de hochets et autres cloches. Ainsi, c'est avec "In Maidjan" et son chant guttural si guerrier sur fond de percussions que l'on débute ce set. Un morceau dont on ne peut qu'être impressionné par la puissance de sa restitution sur scène. Il en sera de même avec "Alfadhirhaiti" qui met en avant la voie féminine principale de la formation, Maria Franz, qui est tout bonnement incroyable. "Krigsgaldr" prend la suite. Ce titre sera l'occasion de voir une véritable armée de guerriers entrer sur la scène, rendant le morceau plus visuel encore que les précédents, qui se défendaient déjà énormément à ce niveau. Mais aussi plus impressionnant du point de vue des chants, car ces guerriers mêlent leurs voix en chœur avec le chant principal assuré par Kai Uwe Faust qui a la particularité de posséder un chant diphonique, secondé par le murmure de Christopher Juul. "Hakkerskaldyr" débute sur le départ des guerriers et le retour rapide de la corne de brume. Changement d'ambiance ici, où des os (réels) servent d'instruments pour Maria Franz. Ce morceau est d'une immense profondeur. Dans les dernières secondes, les guerriers reviennent, cette fois pour le titre "Othan" qui débute presque a capella (seul le bruit des lances frappées régulièrement au sol font office de percussion), Christopher Juul en tête de file de ce groupe uniquement masculin, le tout sans aucun micro, mais chacun prononce ses paroles si clairement que l'on parvient à les entendre. Les cloches retentissent ensuite pour le retour de Maria Franz. "Traust" prend le relais, une fois tout ce petit monde placé en rond sur la scène afin d'assister à l'exécution par pendaison d'une guerrière aux seins nus, par les soins du personnage incarné par Kai Uwe Faust. Guerrière qui sera ranimée en seconde partie de morceaux par le personnage incarné par Maria Franz, qui se pose presque ici en divinité. Puis on aura l'impressionnant "Elddansurin" avant de terminer ce set absolument hypnotisant par "Hamrer Hippyer". Hypnotisant, c'est LE mot qui vient à l'esprit quand on sort d'un live de Heilung. Musicalement, comme visuellement.
15 AOUT
On entame cette dernière journée de l'Alcatraz Festival avec BRUTUS, un groupe belge de Post-Hardcore fondé en 2013, et ce sont eux que l'on va suivre sous la tente. Ils sont à la tête de deux albums ainsi qu'un live. Je découvre complètement ce trio, et la très jolie voix de Stefanie Mannaert, qui assure en plus la batterie, ce qui est tout de même quelque chose de suffisamment rare pour le souligner. A vrai dire je n'avais encore jamais vu ça, pas sur un style musical aussi ardu que le Post-Hardcore, et encore moins par une femme. Le pire, c'est sans doute le fait qu'elle ne soit pas née avec les baguettes dans les mains puisqu'elle s'y est mis sur le tard. Son truc, avant, c'était le piano ! Aujourd'hui, on peut dire qu'elle maîtrise parfaitement la technique très corsée de jouer de la batterie tout en assurant le seul chant du groupe. On peut le dire, ça scotche ! Et musicalement, l'ensemble est fort sympa, et très mélodique en prime ! Du coup, je prends une claque dès le premier morceau joué, "War", qui est également le tout premier single du groupe. En entendant "Horde II", je réalise que l'ensemble de Brutus, c'est exactement ce qu'on a pu entendre durant le morceau précédent, et j'en viens rapidement à regretter de ne pas avoir connu cette formation plus tôt. "Justice de Julia II" prend la suite après un petit remerciement de rigueur de Stefanie, un titre un poil plus calme que les deux précédents. "What Have you Done "finit de me convaincre que je dois vraiment me pencher sur ce groupe. es titres suivants ne feront que confirmer davantage encore. Brutus est vraiment une chouette découverte, notamment musicalement, mais aussi pour cette particularité que le chant est assuré par la personne derrière la batterie, et que c'est une femme. C'est un très beau tour de force ! Et un certain Lars Ulrich a tout à fait raison de les soutenir ! Mention spéciale au morceau "Space" !
Les membres de Raven |
RAVEN est un groupe de Heavy britannique fondé en 1974 et considéré comme l'un des pères fondateurs du NWOBHM avec d'autres groupes tels que Iron Maiden, Saxon, Venom ou Def Leppard, mais aussi précurseur du Speed Metal. Ses membres sont à la tête de 14 albums sortis entre 1981 et 2015, ainsi qu'un 15ème sorti l'an dernier. On commence ce set par "Take Control" de l'album "All for One" (1983), devant un parterre pas mal rempli de fans. Malgré la grande panoplie d'albums que Raven compte à son actif, tous les titres de ce set se situeront entre les deux premiers albums qu'ils ont sorti et qui sont "Rock Until you Drop" (1981) et "Wiped Out" (1982), seul un titre sera extrait de "All for One", et un autre du dernier en date. Raven, c'est juste un trio composé d'un chanteur et bassiste, d'un guitariste et d'un batteur, mais c'est exactement la dose nécessaire pour une musique Heavy qui décoiffe ! On s'en rendra compte dès "Hell Patrol", second titre joué par le groupe et issu de l'album "Rock Until you Drop", le premier du groupe. Aprè avoir joué "Fire Power" de "Wiped Out", le groupe présentera son dernier album en date "Metal City" sorti le 18 septembre 2020, à travers le titre "Top of the Mountain". Le titre "Rock Until you Drop" prend la suite, dans une version étendue qui permettra au public de pousser la vocalise. On continue le set avec "Faster Than the Speed of Light", clairement orienté Speed Metal. La lancée Speed continue avec "Chain Saw", avant que le groupe ne termine son set avec "Wiped Out". Au final, on pourrait regretter que Raven n'ait pas choisi de proposer des titres qui ne fassent pas partie de leurs plus anciens, mais le set aura été parfait comme il a été conçu. Les presque 40 minutes qu'il aura duré ont paru bien courtes !
ASPHYX, qui s'installe sous la tente, est un groupe de Death Metal néerlandais fondé en 1987 et qui compte 11 albums à ce jour, le dernier, "Necroceros", étant sorti le 22 janvier dernier. Mais c'est avec "The Quest of Absurdity", titre extrait de l'album "The Rack" (1991) que le groupe a décidé de commencer son set. Le chant de Martin van Drunen n'est pas sans me rappeler fortement celui que l'on peut entendre chez Macabre, dont j'aime quelques morceaux, dont "You're Dying to be With Me" qui m'est immédiatement venu en tête. Le second morceau joué par Asphyx, "The Nameless Elite", est quant à lui issu de "Necroceros". Honnêtement, malgré les 20 ans qui séparent les deux albums, je n'a pas trouvé grande différence au niveau de la construction générale de ceux-ci. Asphyx semble faire partie de ces groupes qui s'est trouvé une identité propre et qui n'a pas voulu prendre de risques. "Molten Black Earth", titre suivant et extrait du même album, me fera mentir. On est ici sur un Death bien plus agressif, à la limite de ce que je peux personnellement supporter d'écouter à vrai dire. On enchaîne sur "Death the Brutal Way" puis "Deathhammer", tous deux titres éponymes de leurs albums respectifs sortis en 2009 et 2012. Et pour moi, eh bien ça passe mal. "Forerunners of the Apocalypse", quant à lui, extrait de "Incoming Death" sorti en 2016, redonne un peu de calme dans toute cette agitation et me déplaît déjà moins. "Botox Implosion", 3ème extrait de "Necroceros", ne me convaincra pas plus que ça. A noter, Martin van Drunen perdra son micro sur la fin du morceau. Il s'en excusera, mais ce sont des choses qui arrivent. Quant à "The Rack" de l'album du même nom, je reconnais que son intro qui sera reprise par le public passe plutôt bien ! Mais cela s'arrêtera dès lors que le chant commencera à se faire entendre. Enfin, "Last One on Earth" de l'album du même nom également, et titre qui clôturera ce set, ce sera le seul que je retiendrai réellement de ce set, le seul qui aura su vraiment me convaincre tout du long, y compris le solo de guitare. Je termine donc le set d'Asphyx sur une note positive, et ça, ce n'était pas gagné ! En plus, la bande-son qui sera mise sur la fin sera un morceau que j'adore, il s'agit de "In Hell I'll be in Good Company" des Dead South. Fallait le faire !
Les membres de Jinjer |
Durée : JINJER est un groupe de Groove Metal ukrainien fondé en 2009. Cela fait un petit moment que je vois mes suggestions YouTube m'en proposer, mais jusqu'ici je n'avais encore jamais cliqué pour découvrir de quoi il retournait exactement. En tout cas, le public est vraiment nombreux devant la scène. C'est donc aujourd'hui que je vais réellement me faire une idée. Et ma première impression est, évidemment, au sujet du chant de Tatiana Shmailyuk sur "On the Top", extrait de "Macro" (2019), qui débute ce set. Un chant qui passe d'un guttural très masculin à une voix claire et très féminine absolument insoupçonnable, le tout avec une facilité déconcertante. Sans les images, on croirait vraiment qu'il y a deux chanteurs. Mais non, c'est bien ce petit bout de femme qui chante comme un chanteur de Death Metal. "Pit of Consciousness", issu du même album et second titre proposé par Jinjer, ne me plaira pas tellement. Quant à "Judgement (& Punishment)", qui sort lui aussi du même album, il s'agit d'un titre qui surprend énormément de par le rythme de ses couplets, qui dénote complètement de celui des ponts. Même les refrains étonnent. Ce titre est intéressant de par sa construction, très différente de ce que j'ai déjà entendu jusqu'ici. Après quelques secondes de silence, c'est "Ape", de "Micro" (2019), qui prend la suite. Je n'accrocherai pas sur ce morceau. Pas plus que sur "Retrospection", de "Macro". "Perennial", de "Micro", gagnera presque mes grâces avec son refrain et son passage calme, mais ce sera tout. Et ce sera comme ça sensiblement tout le long du set, quelques passages qui me plairont, et d'autres, beaucoup moins. Au final, c'est surtout l'album "Macro", dernier en date, ainsi que sa version étendue "Micro", qui auront été mis en avant. Seuls deux titres sur les neuf joués ce jour ne seront sortis ni de l'un, ni de l'autre. Et pour ma part, n'en déplaise à YouTube, je ne pense pas creuser le sujet davantage.
Il me reste à finaliser ce premier report sur l'Antre de Bloodwitch du festival Alcatraz, pour cette édition 2021 très variée, et qui fait un bien fou après tant de disette en terme de concerts ! Grand merci aux organisateurs d'avoir permis à cet évènement d'avoir lieu, surtout au moment de mon anniversaire (eh oui, je suis du 13 août) ! Mes meilleurs souvenirs sur ces trois jours seront Moonspell, Omnium Gatherum et Bizkit Park, sans conteste ! Au rang des découvertes à suivre, je citerai Brutus sans hésiter. Enfin, hors catégorie, je ne peux m'empêcher de citer une dernière fois Heilung, qui laisse un souvenir impérissable !
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