Hellfest 2022 - Part 2
Affiche du Hellfest 2022 |
Après un premier weekend bien chargé pour cette édition 2022 du Hellfest, plus gros festival de Metal de France (et non pas d'Europe comme certains médias qui se pensent bien renseignés le disent...), premier weekend pour lequel je vous ai proposé un report de 26 groupes, nous voici de retour pour un exceptionnel second weekend, histoire de fêter comme il se doit son 15ème anniversaire reporté depuis deux ans, mais aussi son retour après deux ans de pause forcée due à la pandémie de Covid-19. Nous entamons donc les hostilités de cette seconde partie du Hellfest 2022 en ce jeudi 23 juin, pour une durée de 4 jours et avec 32 groupes au total !
JEUDI 23 JUIN
Les hostilités de ce second weekend d'exception débutent avec Thunder, groupe de Hard Rock britannique fondé en 1989 et avec 13 albums à son compteur dont un dernier sorti en 2021. Le groupe prend place sur la Mainstage 1 pour une durée de 40 minutes. Et ça démarre vraiment fort ! C'est du vrai bon Hard Rock, comme on pouvait s'y attendre au vu de l'âge vénérable du groupe. Très agréable à l'oreille ! Le groupe débute son set avec "Last One Out Turn Off the Lights", extrait de l'album "All the Right Noises", l'avant-dernier qui est sorti en 2021. Ca passe vraiment très bien. En voilà une journée (et un weekend prolongé) qui débute bien ! Et on continue avec "The Western Sky", titre extrait de l'album "Dopamine", le dernier en date, sorti le 29 avril 2022. Il sera juste dommage que l'enchaînement de titres efficaces que Thunder propose ne soit applaudi que par une petite partie des festivaliers qui sont arrivés sur le site du Hellfest. En effet, la foule est très clairsemée pour un public de Mainstage, et ça ne rend vraiment pas justice à la qualité du set de ce groupe. Pour ma part, je reviendrai avec plaisir sur lui, car il n'y a pas que ses morceaux les plus énergiques qui valent le coup d'être écoutés (tels que "Dirty Love", extrait de l'album "Back Street Symphony" (1990), qui clôture très très bien ce set), les plus calmes aussi, à l'image de "Low Life in High Place", extrait de l'album "Laughing on Judgement Day" (1992). Non, vraiment, Thunder, c'est pas mal !
On enchaîne sur la Mainstage 2 avec The Last Internationale. Il s'agit d'un groupe de Rock Alternatif américain créé en 2008 qui a sorti à ce jour 3 albums, dont un dernier en 2019. Le premier truc qui m'a frappé en écoutant ce groupe, c'est la voix de la chanteuse, Delila Paz. J'ai de suite accroché à sa voix, tantôt un peu rocailleuse telle qu'il la faut pour pouvoir interpréter le Rock de sa formation, mais aussi tantôt d'une grande douceur et légèreté. Très agréable, vraiment ! Musicalement, c'est du Rock Alternatif dans tout ce qu'il y a de plus classique, mais justement, c'est ce qui rend l'ensemble si accessible. Et il y a du monde devant la scène ! La chanteuse se montrera d'ailleurs particulièrement proche de ce public, qui appréciera bien sûr. L'ambiance sur scène est par ailleurs vraiment chouette, ça bouge dans tous les sens, tout comme à certains endroits dans le public. C'est une chouette découverte pour moi, qui me permet de me dire que débute là un bon weekend de musique en perspective. Et je compte bien creuser le sujet The Last Internationale, clairement ! Aussi, je souhaite à cette formation d'avoir une belle carrière. Celle-ci est déjà très bien commencée, d'ailleurs. Les 40 minutes de ce set seront passées bien vite, notamment grâce au charisme de Delila Paz, dont l'attitude n'est pas sans rappeler une certaine Janis Joplin par moments. Une chose est sûre, elle aura su mettre l'ambiance !
En même temps que The Last Internationale, sur la scène Temple, nous avons The Ruins of Beverast. Là, on change complètement d'univers puisqu'il s'agit d'un groupe de Black Metal Extrême allemand. Fondé en 2003, la formation compte un total de 6 albums sortis à ce jour, dont un dernier en 2021. Etonnamment, bien que nous sommes devant un groupe étiqueté d'Extrême, on retrouve une belle musicalité dans les morceaux proposés par The Ruins of Beverast. En effet, on a même droit à des passages très mélodieux puisque le chanteur de la formation, Alexander von Meilenwald, se fend d'un chant clair qui n'est vraiment pas désagréable, lorsqu'il ne part pas dans un chant bien plus guttural, signature du Black Metal. Il faut savoir qu'il est également le fondateur et leader d'un autre groupe nommé Nagelfar et qui a existé de 1993 à 2002. The Ruins of Beverast est ainsi né sur les cendres de Nagelfar. The Ruins of Beverast s'avère un groupe intéressant si on s'intéresse au Black Metal, et si on devait chercher une autre formation à qui ce groupe-là ferait penser, on pourrait citer les Français de Blut aus Nord. En tout cas, la tente est noire de monde, les fans sont bel et bien là.
C'est avec Slomosa, groupe de Stoner Rock norvégien, que l'on continue sur cette première journée du Hellfest 2022 Part 2. Nous sommes devant la scène de la Valley cette fois, afin de découvrir ce petit groupe qui ne compte pour le moment qu'un seul album, sorti en 2020 et sobrement intitulé "Slomosa". Etant un groupe encore très débutant, on peut s'imaginer le retrouver devant un parterre assez disparate, et pourtant non, la tente est pleine. Et c'est sur une introduction instrumentale tout en douceur que le groupe débute son set, tout en sourires. A l'attitude respective de chacun des musiciens, on les sent heureux d'être là et ravis de jouer. Musicalement, c'est plutôt calme, ça passe bien. Par contre, il faut accrocher sur le chant qui n'est pas forcément des plus stables. Mais musicalement, c'est pas mal, il y a des passages fort intéressants, et à l'issue de ce set, on se dit qu'il faut aller écouter l'album. Slomosa est en effet une curiosité à découvrir. Il ne faut pas s'attendre à tomber de sa chaise, mais à passer un bon moment d'écoute quand même. C'est peut-être le début d'une belle histoire pour les musiciens de cette formation qui semble pleine de promesses, le Hellfest est peut-être leur meilleure opportunité justement pour se faire un nom.
Zeal & Ardor, qui prend place sur la scène Temple pour une durée d'une heure, est un groupe fondé par le Suisse Manuel Gagneux. Pour la petite histoire, ce groupe est né d'un simple défi sur 4Chan au départ. En effet, Manuel Gagneux, tête pensante de Zeal & Ardor et son unique fondateur, a posté quelques compositions personnelles sur 4Chan en 2012 et a demandé aux intéressés de lui proposer un mix improbable pour qu'il leur ponde un morceau en une demi-heure. Pari tenu, on lui a demandé de mélanger Black Metal et Negro Spiritual, et c'est ainsi que Zeal & Ardor est né. Aujourd'hui, nous avons une formation complète (Manuel Gagneux a en effet été rejoint par des musiciens 3 ans après la création de ce projet pour le moins original) qui propose pas moins de 5 albums dont un sorti tout récemment, tout simplement intitulé "Zeal and Ardor", le 11 février dernier. Comme quoi, des fois, il suffit de pas grand-chose. Le renommé magazine Rolling Stone est allé jusqu'à qualifier l'album "Devil is Fine", comme l'un des meilleurs albums de Metal en 2016, rien que ça ! Et du coup, en live, ça donne quoi ? Eh bien d'entrée de jeu, on a trois voix qui viennent nous balancer un chant très Rock N'Roll auquel on ne peut pas ne pas accrocher. Et musicalement, c'est une claque ! On débute ce set avec "Church Burns" extrait du dernier album en date. Et déjà, ce titre donne largement le ton quant au style si particulier que propose Zeal & Ardor. Ca ne ressemble absolument en rien à ce que j'ai déjà entendu, il faut vraiment y jeter une oreille pour se faire une idée de ce que ça donne. Le public, quant à lui, en redemande, et à raison ! C'est que ça dépote bien, tout ça ! Je m'arrête plus particulièrement sur le titre "Row Row", extrait de l'album "Stranger Fruit" (2018) ainsi que "Death to the Holy" du dernier-né, qui sont tous deux la rencontre improbable entre du Gospel et du Black Metal. Incroyable aux oreilles, surtout par son efficacité ! Définitivement, Zeal & Ardor, j'adopte ! Au moins autant que le public qui aura pris grand soin d'ovationner littéralement le groupe au milieu du set. Un enthousiasme pas encore vu une seule fois sur les groupes que j'ai évoqué pour cette édition 2022 du Hellfest. Et ce sera mérité ! Mention spéciale pour le titre "Devil is Fine" de l'album du même nom (2016), de par la puissance de son interprétation par Manuel Gagneux.
Lowrider, groupe de Stoner Rock suédois fondé en 1999 et à la tête de seulement un split et deux albums, prend place sur la scène de la Valley pour une durée d'une heure ce soir. Mais pourquoi si peu de disques ? Eh bien, tout simplement parce que le groupe a été mis pratiquement entre parenthèses pendant 18 ans, parenthèse interrompue le temps d'une tournée, dont une venue au Hellfest, en 2014. Ainsi, les CDs sont sortis en 1999 pour le split, 2000 pour le premier album nommé "Ode to Io" et 2019 pour "Refractions". Musicalement, étant donné qu'il s'agit de Stoner Rock, c'est plutôt calme et ponctué de solos de guitare que l'on prend plaisir à suivre, calmement justement. Cela dit, la tente est tout de même pleine. L'ennui, c'est qu'après un groupe tel que Zeal & Ardor, passer sur du Lowrider, ça calme sans doute un peu trop. Du coup, pour ma part, je n'accroche pas plus que cela, bien que je ne déteste pas le Stoner Rock. Mais la transition est peut-être un peu trop compliquée à faire pour moi. Cependant, au fur et à mesure que le set avancera, quelques passages instrumentaux bien construits sauront tout de même attirer, et même retenir mon attention. Arrivée en fin de set, je me dis que finalement, j'aurais tort de ne pas tenter de creuser le sujet Lowrider. Il y a des morceaux qui méritent que l'on s'y attarde, sans conteste.
Et nous terminons cette première journée d'une série de 4 pour ce Hellfest 2022 Part 2 avec un groupe français de Sludge/Stoner, à savoir Hangman's Chair qui prend place sur la scène de la Valley pour une durée d'une heure. Forts de 6 albums depuis leur formation en 2005, la presse spécialisée a tendance à beaucoup apprécier ce que ces musiciens propose, de manière générale. Cependant, moi je ne connaissais jusqu'ici que de nom. Je vais donc pouvoir savoir ce que ça donne dans les oreilles, leur style musical n'étant pas de ceux qui m'attirent le plus à la base. Mais je ne pars sans aucun a priori ! L'entrée en scène se fait tout en douceur, sur un minimum de lumières bleues, et une longue intro très ambiant qui est "An Ode to Breakdown" de l'album "A Loner", le petit dernier sorti le 11 février de cette année. Avant que l'on enchaîne sur "Cold and Distant" du même album. On sent dès les premières notes que l'on va faire un voyage dans les profondeurs. Et on comprend aussi rapidement que Hangman's Chair fait partie de ces groupes qui mériteraient d'être davantage connus, tant son efficacité, que ce soit en termes de composition ou en termes de jeu scénique, est sympathique, voire même plaisant. C'est que c'est mélodieux à souhait et que ça se laisse méchamment bien écouter, ce que proposent ces musiciens ! Leur musicalité n'est d'ailleurs pas sans me rappeler celle qui m'avait tant plu chez Fractal Gates, un autre groupe français qui n'officie pourtant pas dans le même style musical. Mais pour ma part, je ressens exactement le même type d'attirance pour ce que j'entends ce soir chez Hangman's Chair, et j'apprécie tout particulièrement cette découverte qui me permet de finir cette première des quatre soirées du Hellfest 2022 Part 2 sur une douce note étoilée fort appréciable. Et c'est dans une véritable symbiose avec le public que le groupe passera l'intégralité de son set à proposer des morceaux qui s'enchaîneront les uns après les autres avec une fluidité extraordinaire. Hangman's Chair, en live, ce n'est pas juste à voir, c'est à vivre !
VENDREDI 24 JUIN
On débute cette seconde journée du Hellfet 2022 Part 2 avec Nitzer Ebb sur la Mainstage 1. Il s'agit d'Electronic Body Music britannique, un groupe qui compte 7 albums depuis sa formation en 1982, mais dont le dernier est sorti il y a déjà 12 ans. Sur scène, ils ne sont que deux, un qui assure le clavier, l'autre qui chante (et normalement, ils sont censés être deux). Mais bien que l'un des deux ne puisse pas bouger, rassurez-vous, l'autre sait très bien occuper la scène. Du côté de la foule, on ne peut pas dire que l'on se marche les uns sur les autres, mais il y a tout de même du monde, et ça danse à pas mal d'endroits. Musicalement, on est assez proche de ce que peuvent proposer des formations telles que Front 242 ou Front Line Assembly. Il y aurait même un peu de Das Ich derrière, par moments. Par contre, je dois dire que j'aurais davantage vu ce style de musique sur une scène du M'Era Luna qu'au Hellfest. D'autant plus que nous sommes sur l'une des Mainstages, ce qui n'est pas rien. Mais il suffit de se renseigner un peu pour savoir que Nitzer Ebb n'est rien de moins qu'un pionnier dans l'univers de l'EBM et qu'il a influencé de nombreux groupes qui sont bien étiquetés "Metal" aujourd'hui. C'est donc un véritable honneur de les avoir aujourd'hui ! Et d'ailleurs, celui qui s'égosille presque sur scène aujourd'hui, Vaughan "Bon" Harris de son petit nom, il faut savoir à son sujet qu'il a travaillé en étroite collaboration avec beaucoup de monde. Citons pêle-mêle Depeche Mode, les Smashing Pumpkins ou encore Marilyn Manson (il a programmé l'électro de l'album "Holy Wood"). Et si vous n'êtes pas convaincu(e) de l'utilité de vous pencher un peu sur ce que propose Nitzer Ebb, allez écouter attentivement "Joint in the Chant" et osez me dire que ça ne vous rappelle pas Ministry époque "Stigmata". Eh oui, "Joint in the Chant" est sorti avant ;-) Je faisais cette petite précision au vu des commentaires hallucinants d'intolérance repérés sur la page d'Arte Concert au sujet de Nitzer Ebb.
On continue avec Godflesh, groupe de Metal Industriel britannique fondé en 1988, à la tête de 9 albums dont un dernier sorti en 2017. Et nous sommes sur la scène de la Valley pour accueillir cette formation de plus de 30 ans d'âge qui a sorti le très renommé album "Streetcleaner" en 1989 (remasterisé en 2010), grosse référence dans le milieu du Metal Indus, qui a été d'une influence notable dans l'univers de l'Indus. Pour l'anecdote, le groupe s'est séparé en 2002 pour se reformer en 2009. Le premier morceau proposé par les musiciens, "Love is a dog from Hell" (1989) à l'introduction longue, lourde et lancinante, donne le ton sur ce que va donner ce set, prévu pour une durée d'une heure. On entre doucement dans l'univers de Godflesh avant l'explosion proposée par les premières paroles de la seconde partie du morceau, prononcées par Justin Broadrick. A noter qu'à part lui qui assure le chant et la guitare, sur scène il n'y a que le bassiste G. C. Green. Il s'agit là des deux membres fondateurs du groupe, qui aura vu passer plusieurs guitaristes ainsi qu'un batteur (mais la boîte à rythme fait bien l'affaire quand on parle d'Indus, ainsi elle ne dérange absolument pas ici). Il est aisé de constater en écoutant ce que propose Godflesh a été d'une influence sans conteste sur plusieurs grands de l'univers Metal, comme Ministry, KoRn ou encore Fear Factory. Et du coup, quand on prend ça en compte, on sait de suite qu'écouter Godflesh, c'est se prendre une grande claque. Et c'est exactement ce qui se passe sous la tente Valley ! Ca martèle, ça arrache, c'est militaire,... c'est du bon Indus en somme.
On enchaîne avec Earth, encore une fois un groupe pas très jeune puisque fondé en 1989. Avec 10 albums au compteur, Earth est un groupe de Drone Doom et de Rock expérimental américain. Seul le guitariste Dylan Carlson est un membre originel du groupe, et c'est la scène de la Valley qui accueille la formation, pour une durée d'une heure. D'entrée de jeu, c'est vachement calme, et ça va d'ailleurs le rester tout le long. Rappelons qu'il s'agit avant tout de Doom, donc forcément, ça ne va pas faire sauter le public au plafond, et surtout pas lors des moments les plus jazzy. Ainsi, on se retrouve avec un public qui écoutera sagement le set de Earth. Beaucoup de passages instrumentaux pour ce groupe, et finalement bien peu de paroles. En effet, on en aura essentiellement entre deux morceaux, et ce sera à peu près tout. En tout cas, la tente est pleine, bien que d'un calme olympien. C'est tellement calme entre les morceaux que l'on perçoit extrêmement bien Ministry qui est en train de passer au même moment sur l'une des Mainstages. Pour ma part, je n'accroche pas plus que ça. Ce n'est pas ma tasse de thé il faut dire, c'est un peu trop au ralenti pour moi, que ce soit à l'oreille ou pour les yeux (oui oui, les musiciens ont l'air d'être eux-mêmes au ralenti dans leur attitude).
On passe par la Warzone pour Les Sheriff, groupe de Punk Rock français qu'il n'y a pas vraiment besoin de présenter, puisque depuis sa formation en 1984, il a sorti pas moins de 8 albums. Musicalement, il faut les rapprocher des Sales Majestés, de Ludwig Von 88 ou encore des Bérurier Noir. Et il a beau pleuvoir (tiens, ça change de la canicule de la semaine dernière), le public est bel et bien là, et nombreux à attendre leur arrivée sur scène ! On commence fort ce set d'une heure avec "Je veux Savoir Pourquoi", titre extrait de "Le Grand, le Maigre, le Petit et le Gros" (1989). Après le Doom très "endormissant" de Earth, on peut le dire, Les Sheriff, ça réveille sec ! Et ça fait franchement du bien ! "A Coup de Battes de Base-ball", extrait de la compilation "Pan ! / 3, 2, 1... Zero !", et troisième titre de ce set, finira de mettre le parterre de fans d'accord pour la bonne humeur. Bien sûr, c'est le dernier album du groupe, "Grand Bombardement Tardif", qui sera le plus représenté ce soir avec pas moins de 7 morceaux sur les 20 que comptera ce set. Quant à Olivier Téna, qui est au chant, il faut préciser que c'est un excellent showman, vraiment très à l'aise en live, et il contribue largement à la bonne humeur qui a pris place dans la Warzone. Les Sheriff, ça fait du bien par là où ça passe ! Mention spéciale pour "Condamné à Brûler", extrait de l'album "Du Goudron et des Plumes" (1991) !
On reste sur du Punk Rock, et sur la Warzone aussi, avec Bad Religion, groupe fondé en 1979 avec 18 albums au compteur. J'avais déjà évoqué le groupe lors du Hellfest 2018, et j'en étais ressortie avec un bon souvenir malgré un public qui ne semblait pas très motivé alors. Ainsi, après le passage des Sheriff, j'espère vraiment que l'ambiance sera différente cette fois. En tout cas, dès les premières notes de "New Dark Ages", extrait de l'album "New Maps on Hell" sorti en 2007 et premier proposé lors de ce set, le souvenir de ce qui m'avait plu chez ce groupe me percute immédiatement. Et ça percute également au niveau du public que je trouve bien plus motivé que la dernière fois ! Quelle efficacité de la part de Bad Religion ! C'est vraiment un bon groupe pour mes oreilles, ce qu'il propose me plaît beaucoup. Mention spéciale au morceau "Generator", de l'album éponyme sorti en 1992, redoutable ! En tout cas, j'en redemande avec grand plaisir ! Et ce n'est qu'à l'issue de pas moins de 21 titres que le groupe abandonnera son public, qui fut bien meilleur cette année que lors du Hellfest 2018.
On termine cette seconde journée sur les Scorpions, ce groupe de Hard Rock allemand fondé en 1965 qui a un 19ème album sorti le 25 février dernier à défendre sur la Mainstage 1 et ce, pour une durée d'une heure et 30 minutes. Ils avaient pourtant déjà allègrement fêté leurs adieux en tournée, mais les revoici sur scène malgré tout. Infatigables, les membres de Scorpions ! Et bien sûr, au vu de la longévité exceptionnelle du groupe et de l'évènement qu'est sa venue, la foule est très dense ce soir devant la Mainstage 1. Et tout au long des 90 minutes que dureront ce set, ce seront pas moins de 17 titres qui seront joués, de plusieurs albums différents mais sans perdre de vue que le groupe a un petit dernier à défendre. Nommé "Rock Believer", ce nouvel album est sorti il y a tout juste quelques mois comme je disais un peu plus haut, et le set de ce soir sera composé de 4 de ses titres dont le premier joué, "Gas in the Tank" ainsi que l'éponyme. Malgré l'âge avancé des membres du groupe (Klaus Meine par exemple, chanteur de la formation depuis 1969, accuse tout de même 74 printemps et ne les fait strictement pas !), l'énergie est bel et bien là. C'est un vrai plaisir que de suivre ce set ! Surtout pour les moments de communion comme lorsque le public reprendra en chœur le refrain de "Send me an Angel", extrait de l'album "Crazy World" (1990). Ce morceau sera suivi par un "Wind of Change" du même album, un poil réécrit pour marquer le soutien du groupe à l'Ukraine après quelques paroles à ce sujet de la part de Klaus Meine. Et là aussi, le refrain sera repris en chœur par le public, dans son intégralité. Et après un "Tease me, Please me" (toujours du même album), on aura "Rock Believer", le titre éponyme du dernier album qui passe vraiment superbement bien l'épreuve du live et est déjà sans conteste un futur classique du groupe. Il est par ailleurs à noter que l'album "Rock Believer" est le premier enregistré avec Mikkey Dee, pourtant batteur au sein de la formation depuis 2016, et que l'on connaît surtout pour l'avoir vu durant plus de la seconde moitié de la vie du groupe Motörhead. Et c'est sans aucun doute parce que Mikkey Dee fait à présent partie du line up de Scorpions qu'il a été décidé que l'hommage au regretté Lemmy se ferait suite à leur set. Mikkey Dee, qui nous proposera d'ailleurs un solo qui nous montrera, si tel en était encore le besoin, son décoiffant talent de batteur avant un "Blackout" enflammé, extrait de l'album du même nom (1982). On enchaînera ensuite sur "Big City Nights" avant de passer sur l'éternel "Still Loving You" et "Rock You Like a Hurricane", tous trois issus de l'album "Love at First Sting" (1984). Pour ce dernier morceau, le groupe sera accompagné par Phil Campbell de Motörhead, histoire d'enchaîner proprement sur l'hommage à Lemmy qui terminera cette journée.
SAMEDI 25 JUIN
Cette journée débute pour moi avec Eluveitie, un groupe que j'ai beaucoup affectionné durant plusieurs années et que j'ai pu voir plusieurs fois en réel comme lors du Heidenfest 2008 à Paris dont j'ai fait un report, ensuite j'ai pu les retrouver programmés pour le Wacken 2016 et du Wacken 2019. On retrouve aujourd'hui sur la Mainstage 2 la chanteuse Fabienne Erni qui m'avait déjà beaucoup surprise en 2019, car elle a vraiment une voix magnifique et ses envolées vocales sont grandioses. Parmi les huit musiciens sur scène, bien sûr on peut compter sur la présence de Chrigel Glanzmann, unique membre d'origine mais aussi le fondateur de la formation, et sa tête pensante. Du côté du public par contre, il y a foule ! Il faut dire qu'Eluveitie a su se faire un gros nom au fil des années. Et parmi les titres joués, évidemment nous allons retrouver les principaux, ceux qui ont contribué à donner au groupe la renommée qu'il a aujourd'hui, comme "Inis Mona", issu du second album, "Slania" (2008). Je regretterai par contre énormément l'absence de certains titres phare qui étaient pourtant tout le temps joués auparavant, comme "Uis Elveti" de l'EP "Vên" de 2003 (titre qui n'a pas été rejoué en live depuis 2017) et "Tegernakô" de l'album "Spirit" sorti en 2006 (ce titre-ci est encore joué à l'occasion, mais malheureusement pas aujourd'hui), d'autant plus que ces deux-là étaient en principe toujours proposés l'un après l'autre, et constituaient pour moi les meilleurs morceaux live du groupe. Malgré tout, on passe tout de même toujours un bon moment devant le groupe suisse, notamment parce qu'il recèle de jolies perles plus récentes et qui seront jouées aujourd'hui, telles que "A Rose for Epona" de l'album "Helvetios" (2012) ou encore "Ambiramus" de l'album "Ategnatos" (2019) qui fera sauter une grande partie du public. Deux titres permettant de profiter particulièrement bien de la jolie voix de Fabienne Erni, qui nous fera même le plaisir d'interpréter un titre en français, "L'appel des Montagnes", la version en français de "The Call of the Mountains" issu de l'album "Origins" (2014). Il sera juste dommage que le groupe ne joue que 45 minutes, mais il se sera agi de 45 minutes bien remplies par contre !
Epica, qui prend la suite sur la Mainstage 2, ne fait pas partie de ces groupes pour lesquels j'ai développé une attirance à proprement parler. La première fois que je les ai vus sur scène, c'était lors du M'Era Luna 2006 dont je n'ai pas fait de report à l'époque. Je connaissais un peu mais je n'appréciais pas particulièrement la voix de Simone Simons. J'ai pourtant fait une chronique positive du premier album de la formation que vous pouvez (re)lire ICI. Le roupe fête ses 20 ans de carrière cette année, et pour ma part, ce qui va me marquer tout particulièrement, ce sera l'évolution de la voix de Simone Simons. N'étant pas fan d'Epica, je n'ai jamais vraiment cherché à suivre tous les albums sortis, et je suis donc notamment restée avec mon souvenir du M'Era Luna 2006. Ainsi, je trouve Epica bien plus agréable à écouter aujourd'hui qu'à l'époque, au moins en live. Au niveau de la setlist, nous aurons droit à une douzaine de titres issus de 6 albums différents, dont 4 issus d' "Omega", le dernier né, sorti le 26 février 2021. Et nous aurons bien entendu droit aux deux grands classiques du groupes, à savoir "Cry for the Moon" de "The Phantom Agony", premier album sorti en 2003, et surtout "Consign to Oblivion" de l'album du même nom sorti en 2005. C'est d'ailleurs ce second morceau qui clôture ce set d'une heure, le premier rappel étant "Beyond the Matrix", extrait de "The Holographic Principle" (2016), d'une grande efficacité en live, et avec une voix posée exactement comme il le faut (ce qui est un exercice fort compliqué quand on écoute bien le morceau). Chapeau bas pour la performance !
En même temps qu'Epica, on a les Grecs de Villagers of Ioannina City qui passent avec leur Folk Rock Psychédélique. C'est un tout autre univers qu'Epica qui nous est proposé ici, nous sommes sur un mix entre Folk traditionnel à base de cornemuse, et Stoner Psyché. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce mélange passe étonnamment bien ! Je comprends mieux comment il se fait que la tente soit pleine. Eh oui, j'avoue que je ne connaissais absolument pas ce groupe, pas même de nom. Le pire, c'est que le 21 juin dernier (pour la fête de la musique), ils passaient au Glazart à Paris, et c'était complet (capacité de 700 personnes) ! J'en viens rapidement à regretter de ne pas avoir pu découvrir ce que propose ce groupe, pourtant fondé en 2007, plus tôt. C'est que c'est très sympa à l'oreille ! On aura même la surprise de voir le joueur de cornemuse troquer son instrument pour un autre que l'on voit beaucoup, beaucoup moins souvent dans le milieu de la musique Metal, et qui fait voir les choses autrement : une clarinette ! En voilà une curiosité qui fait lever un sourcil, et qui fait surtout penser qu'il faut absolument jeter un oreille sur les 3 albums ainsi que l'EP que Villagers of Ioannina City a sorti depuis 2010. Les différents morceaux proposés aujourd'hui ne comportent pas beaucoup de paroles (et elles sont chantées semble-t-il exclusivement en grec), le groupe donne la part belle à la musique, et il a parfaitement raison. C'est tellement envoûtant que l'on en reste scotché. Vraiment, Villagers of Ioannina City, c'est une chouette découverte que je suis ravie d'avoir faite aujourd'hui !
On enchaîne avec Touché Amoré, un groupe de Post-Hardcore américain fondé en 2007. Ils ont sorti un total de 5 albums dont un dernier en 2020. Nous nous retrouvons sur la Warzone, avec un parterre de fans plutôt complet. De suite, on capte la mélodie dans laquelle les guitares veulent nous emmener, au-delà du chant qui est évidemment un chant guttural "Hardcorien" et de la batterie qui joue sur un rythme soutenu. Le mix entre la violence de l'un et la douceur de l'autre rend l'ensemble sympathique à écouter. Il y a des passages dans plusieurs des morceaux proposés aujourd'hui qui valent le coup d'être écoutés, tant ils sont agréables. Il s'agira par moments de riffs de guitare, de refrains ou encore de ponts. On trouve forcément une émotion, une force ou une fragilité, mais il y a régulièrement quelque chose qui attire bien l'oreille chez Touché Amoré, et les 50 minutes allouées au groupe ce jour sont une bonne occasion, si on ne le connaît pas, de creuser le sujet. En tout cas, le chanteur de la formation aura donné son maximum sur ce live, qu'il terminera littéralement sans sa voix.
On continue sur la Valley pour accueillir Monkey3, groupe de Rock suisse créé en 2000 avec 7 albums au compteur dont un dernier sorti en 2019. L'intro, tout en calme et douceur, attise une certaine curiosité, en tout cas pour ma part qui ne connaît pas le groupe. Tout ce que j'en sais, c'est qu'il s'agit de Stoner Psychédélique, et je me dis donc que ça devrait être dans la même veine que Villagers of Ioannina City vu un peu plus tôt dans la journée, mais en version suisse. En réalité, à l'écoute du premier morceau que le groupe propose, je me rends compte que l'on est davantage sur une version Progressive qu'autre chose. Une autre particularité que n'avait pas le groupe sus-cité, Monkey3 ne compte pas de chant, il s'agit de Stoner Psyché exclusivement instrumental donc. Pour définir ce que propose Monkey3, disons qu'il s'agit d'une véritable bulle de paix, comme une parenthèse entre deux claques, un moment où l'on respire véritablement. Pas désagréable, mais il faut aimer.
C'est sur la Mainstage 2 que l'on retrouve Nightwish, ce groupe de Metal Symphonique finlandais qu'il n'y a plus besoin de présenter depuis bien longtemps. J'ai évoqué Tarja Turunen, chanteuse d'origine de la formation, lorsqu'elle est passée en solo lors du Hellfest 2016 et du Wacken de la même année, et j'ai évoqué Nightwish pour le Wacken World Wide 2020 pendant lequel on a pu découvrir la prestation du groupe lors du Wacken 2018. En ce qui me concerne, comme pratiquement tous les fans de la "première heure", je trouve que le groupe a perdu son âme d'antan, même s'il faut reconnaître que l'arrivée de Floor Jansen lui a fait un bien fou. Mais pas suffisant pour moi. Oh elle a des qualités vocales absolument indéniables ! Mais on est tout de même loin du Nightwish des années 90-2000. Mais ça reste Nightwish, sans doute la plus grande référence qui soit en matière de Metal Symphonique, et le groupe se paye donc un set d'une durée de 90 minutes ce soir, devant une foule immense. Le set débute sur "Noise", extrait de "Human. :||: Nature.", dernier album en date sorti en 2020. Et comme on pouvait s'y attendre, Floor Jansen électrise la foule dès ses premières envolées vocales. Sans surprise ! C'est "Planet Hell" issu d'un album que j'apprécie beaucoup, "Once" (2004) qui prend la suite, permettant comme d'habitude la liaison entre le Nightwish de maintenant avec celui d'avant qui n'est donc toujours pas renié, pour le plus grand plaisir des "vieux" fans du groupe. La seule surprise sera que l'ensemble du chant de ce morceau est assuré par Floor (qui prouve, s'il le fallait encore, que ses limites vocales sont exceptionnellement lointaines !). En effet, Marko Hietala n'est pas sur la scène, et à juste titre puisqu'il a quitté le groupe en 2021. Et je ne peux pas ne pas dire que chez Nightwish, l'absence de sa voix se remarque aisément. Même si, comme je l'ai déjà précisé, Floor assure extrêmement bien au chant ! Mais Marko ajoutait quelque chose à la musique du groupe, quelque chose qui s'est effacé avec son départ, et qui fait que depuis, certains morceaux de Nightwish qui reposaient essentiellement sur son chant ne sont plus proposés en live, comme "While your Lips are Red" et "The Islander" de l'album "Dark Passion Play" (2007). Seulement voilà, l'épidémie de Covid-19 a eu raison de sa motivation à rester de manière générale dans le monde du showbiz, il s'est ainsi complètement retiré de la vie publique. Le set se passera tout de même fort bien, même si on a du mal à zapper cette cruelle absence. On entendra tout de même une voix masculine qui sera celle de Troy Donockley, qui assure tout ce qui est cornemuse et flûte irlandaise, sur l'énergique "I Want my tears Back" de l'album "Imaginaerum" (2011), excellent en live par ailleurs ! Et je serai tout autant surprise (et très agréablement, par ailleurs) d'entendre "Sleeping Sun", extrait de l'album "Oceanborn" (1998), un morceau très rarement joué en live, seulement pour la 7ème fois depuis 2017. Histoire de faire une comparaison, "Nemo" aura été faite pour la 17ème fois rien que cette année. Au final, ce set aura contenu pas moins de 14 morceaux sur 90 minutes, et il faut reconnaître que Floor fait vraiment beaucoup de bien en faisant partie de Nightwish. Quel bon moment !
20 minutes après Nightwish, sur la Warzone, on a Discharge qui prend place. Et on disposera d'une heure complète afin de découvrir ou redécouvrir (pour ceux qui connaissaient déjà) le Punk Hardcore que proposent ces Britanniques depuis leur formation en 1977. Le parterre de fans est quelque peu disparate, mais le soleil est tout de même là (il se sera fait un peu timide aujourd'hui, ce qui change sacrément du weekend dernier !). Sur l'heure qui sera allouée au groupe, nous aurons un total de 22 titres issus de 10 albums différents, mais la part belle sera faite à "Hear Nothing, See Nothing, Say Nothing", second album de la formation sorti en 1982. Musicalement, c'est violent, mais c'est normal, nous sommes là sur du Punk Hardcore, un des pionniers en plus, sachant que les deux autres gros pionniers du genre vont passer dans la suite de la journée sur cette même scène. Personnellement, j'ai toujours eu du mal avec ce style musical. Par contre, du côté du public, ça pogote à fond devant la scène, devant le peu d'espace libre qu'il y a (parce que oui, il y a du peuple devant la Warzone) ! Il sera amusant de comparer le public que l'on a en ce moment avec celui que l'on aura dans environ deux heures pour le second pionnier du style.
Sur la scène de la Valley, on retrouve Kadavar, groupe de Rock allemand fondé en 2010, avec 5 albums à son actif. Le groupe jouera un total de 10 morceaux issus de 4 ces 5 albums (le dernier, "For the Dead Travel Fast" sorti en 2019, sera en effet complètement mis de côté), et ce sera plus spécifiquement "Berlin", troisième album sorti en 2015, qui sera mis en avant avec 4 titres joués. Et en guise de dernier morceau, Kadavar nous proposera une reprise des Beatles, à savoir "Helter Skelter". En ce qui me concerne, musicalement, ça passe bien mieux que Discharge, et sans doute mieux que ce qui va suivre. Il y a un fond de Rock Psychédélique dans ce que propose Kadavar, ce n'est pas désagréable outre mesure. On a la forte impression d'être revenu dans les années 70, musicalement, mais aussi visuellement en fait. Le pire, c'est que ça va très bien aux membres du groupe. Et ce ne sont pas les fans qui ont rempli la tente de la Valley qui me contrediront, clairement. Mention spéciale pour le morceau "The Old Man", extrait de l'album "Berlin" (2015), qui est vraiment un très bon titre ! Et je retiendrai également les très bons solos de guitare que j'aurai entendu ce soir, vraiment pas mal du tout ! Ils ne sont peut-être que trois sur scène, mais vraiment, ça vaut le coup !
C'est au tour de GBH, groupe de Punk Rock britannique, de prendre place sur la Warzone. Forts de 12 albums depuis 1978, les membres de ce groupe sont considérés comme l'un des pionniers du Punk Hardcore, aux côtés de Discharge qui est passé juste avant eux sur cette même scène, et de The Exploited qui foulera le même lieu un peu plus tard dans la soirée. Pour ceux qui ne connaissent pas GBH, il faut savoir que ce groupe a été d'une influence majeure pour certaines formations reconnues telles que Metallica ou encore Slayer. Et si on y prête un peu l'oreille, il faut dire que ça s'entend ! Et pour moi qui ne suis fan ni de l'un, ni de l'autre (du premier, je n'apprécie que les balades, et le second n'a attiré mon attention qu'en live de par son efficacité), j'ai donc du mal à accrocher à GBH. Et du coup, puisque l'on peut se permettre de faire une comparaison, est-ce que le public a autant la bougeotte pour GBH que pour Discharge il y a deux heures ? Eh bien, la réponse est oui, ça remue fort là-dedans ! Et le groupe le mérite, au vu de l'énergie déployée !
Les membres de Blind Guardian, déjà vus lors du Wacken 2016 et du Wacken World Wide 2020 en live XR où j'ai beaucoup regretté l'absence du public, prennent maintenant place sur la Mainstage 2, et pour une durée de 90 minutes. Et d'entrée de jeu, on est ravi de retrouver ce groupe face à son public. Ce groupe né en 1980 et à l'origine des bases du Power-Speed allemand avec des groupes comme Gamma Ray et Helloween n'est pas fait pour jouer dans de petites salles ou, pire encore, sans aucun public comme on l'a déjà vu il y a deux ans. Les choses sont donc revenues à la normale, et ça fait vraiment plaisir de pouvoir réentendre l'engouement des fans dès le premier morceau, "Into the Storm", extrait de l'album "Nightfall in Middle-Earth" (1998). "Welcome to Dying", second morceau joué ce soir et extrait de l'album "Tales From the Twilight World" (1990) verra son refrain repris en chœur par le public, qu'il fait vraiment plaisir à entendre. Le titre suivant, "Nightfall", issu du même album qu' "Into the Storm" (1998), sera également allègrement repris par le public, d'ailleurs. Et après "Times Stand Stills (At the Iron Hill)" encore de ce même album, Hansi Kürsch, chanteur et leader de la formation, annonce que le groupe va jouer l'intégralité de l'un de ses albums, à savoir "Somewhere far Beyond", le quatrième, pour ses 30 ans. Et dans l'ordre, s'il vous plaît ! "The Bard's Song - In the Forest" sera particulièrement bien accueilli puisque chanté intégralement par tout le public. Une fois ce fameux 4ème album terminé, le groupe enchaîne sur un titre très apprécié du public "Mirror Mirror", extrait de "Nightfall in Middle-Earth", et son fabuleux solo de guitare qui sera appuyé par le public. Il est à noter que cet album-là est particulièrement apprécié des fans de Blind Guardian, et c'est sans doute pour cela que le groupe n'hésite pas à en proposer un 4ème titre. On terminera ce set avec "Valhalla", extrait de l'album "Follow the Blind" (1989), un morceau parfait pour terminer un set parfait dont le public ne voudra pas poser le point final puisqu'il continuera de chanter le refrain de "Valhalla" et ce, jusqu'au départ du groupe de la scène. Dingue !
J'en parlais un peu plus haut, ce sont les 3èmes pionniers du Punk Hardcore qui arrivent maintenant sur la scène de la Warzone, et qui vont même clôturer cette avant-dernière journée de Hellfest 2022. J'ai nommé The Exploited ! Nous aurons une démonstration d'une heure. Et c'est sans surprise que ça part extrêmement fort, sur "Let's Start a War (Said Maggie One Day)", titre issu de l'album "Let's Start a War... Said Maggie One Day" (3ème album du groupe, datant de 1983). Il se fait tard, il est en effet une heure du matin, mais l'ambiance est quand même bel et bien là ! Après, quant à dire si j'accroche davantage sur The Exploited que je n'ai accroché sur Discharge et GBH, je ne pourrais pas l'affirmer, cependant je reconnais qu'il y a des passages intéressants parmi les morceaux proposés. En tout cas, les titres s'enchaînent les uns après les autres sur ce set, qui comportera au total 21 morceaux issus de 6 albums différents ainsi qu'une reprise des Vibrators, à savoir "Troops of Tomorrow" qui sera proposé en plein milieu du set. Set qui se terminera sur le titre très parlant "Punks not Dead", extrait de l'album du même nom sorti en 1981 et premier CD du groupe. E pour bien clôturer l'ensemble, le groupe laissera les fans monter sur la scène, ce que ceux à l'avant feront sans hésiter. Il sera d'ailleurs difficile pour eux d'en redescendre ensuite, d'autant plus que nous sommes à la fin de cette avant-dernière journée.
DIMANCHE 26 JUIN
Les membres de Tagada Jones |
La dernière journée de ce 15ème anniversaire du Hellfest, célébré en grandes pompes avec pas moins de 7 jours au total de festival, débute en ce dimanche 26 juin. Et on commence cette ultime journée avec les Rennais de Tagada Jones. Depuis 1993, le groupe a sorti 10 albums de Punk, dont un dernier en 202, et c'est sur la Mainstage 2 que les membres du groupe prennent place en ce milieu d'après-midi. On débute ce set sur le titre "A Feu et à Sang", extrait de l'album du même nom sorti en 2020, soit le dernier en date. Le tout, devant un gros parterre de fans prêts à en découdre, et ça pogote d'ailleurs déjà fort ! Il faut dire que Tagada Jones n'est pas connu pour faire dans la berceuse, bien au contraire, il faut que ça saute partout, sinon c'est pas drôle ! Et ce sera même un sacré bordel dans le public à certains moments, comme lors du titre "Je suis Démocratie", extrait de l'album "La Peste et le Choléra" (2017). Et on aura un chouette Wall of Death sur le morceau suivant qui sera "De l'amour et du sang", de l'album "Dissident" (2014). "Le Dernier Baril", extrait de l'album "A Feu et à Sang" (2020), avec tous les percussionnistes des Bidons de l'An Fer invités à frapper en chœur sur des barils (justement) est particulièrement impressionnant, que ce soit visuellement ou dans les oreilles. Les Bidons de l'An Fer qui resteront pour "Vendredi 13", extrait de l'album "La Peste et le Choléra" (2017). Ils reviendront également un peu plus tard, pour "Nation to Nation" de l'album "6.6.6" (2007) puis le morceau final, "Mort aux Cons" de l'album "La Peste et le Choléra" (2017). Au final, chacun des titres proposés par Tagada Jones fera mouche auprès du public, même ceux aux paroles les moins gaies, et à chaque fois avec une énergie folle ! Tagada Jones est un groupe qui vaut véritablement le détour !
On continue sur la Mainstage 2 avec Bullet for my Valentine, groupe déjà évoqué plusieurs fois sur l'Antre de Bloodwitch puisqu'il est passé lors du Wacken 2016, du Hellfest 2016 (il y avait même eu le Rock Am Ring 2016, bien que je n'en aie pas fait de report) et du Hellfest 2018. A force de voir ce groupe en live, je connais leur intro par coeur (en effet, c'est toujours la même !). Et donc, j'ai à chaque fois l'impression que je vais voir exactement la même chose que la fois précédente. C'est donc avec l'éternel "Your Betrayal", joué plus de 600 fois en live et extrait de l'album "Fever" (2010) que le groupe débute son set, qui durera une heure. On enchaîne sur "Waking the Demon", extrait de l'album "Scream Aim Fire" (2008), devant un public très nombreux. BFMV est un groupe à la puissance indéniable, que l'on aime ou pas, on est obligé de le reconnaître. Le groupe jouera un total de 9 titres issus de 4 albums différents sur les 7 qu'il compte. On pourrait croire que la part belle serait faite à son dernier en date, sobrement intitulé "Bullet for my Valentine" et sorti le 22 octobre 2021, sauf que non, le groupe préfère miser un peu plus sur d'égalité entre les albums dont il nous propose des morceaux. Et du coup, seul l'album "The Poison" (le premier sorti en 2005) verra un titre supplémentaire proposé aujourd'hui par rapport aux trois autres. Et un fait rare pour être souligné, le groupe proposera aujourd'hui un titre qu'il ne joue que rarement en live, à savoir "All These Things I Hate (Revolve Around Me)", extrait de son premier album en date, "The Poison", sorti en 2005. Un petit miracle, donc, tant les passages de BFMV se ressemblent ! Bon après, faut pas rêver, c'est avec "Tears don't Fall" de "The Poison" (2005) que le groupe enchaîne. Et un peu plus tard, on aura droit à "Scream Aim Fire" de l'album du même nom (2008).
En même temps que BFMV, sur la scène de la Valley, nous avons un groupe de Sludge américain qui prend place. A la tête de 5 albums depuis sa formation en 2005, il s'agit de Thou. Je ne connais pas du tout, pas même de nom. Comme il s'agit de Sludge, évidemment, c'est d'un calme affolant. Oh c'est très bien pour prendre une petite parenthèse, mais il faut vraiment aimer le style. L'attitude du chanteur de la formation n'est pas sans rappeler celle qu'aurait un Vampire. Même son visage paraît tellement blafard que l'on peut se demander s'il n'en est pas réellement un. Et s'il n'y avait que cela d'étrange dans ce groupe... En effet, je disais plus haut que depuis 2005, la formation a sorti 5 albums. Mais également une foultitude d'EP et de splits albums ! Ce qui fait forcément penser que le format "album" n'est pas le préféré de ces musiciens. Thou, c'est une curiosité dans tous les sens du terme en fait. Par contre, je reste très hermétique aux morceaux que le combo propose, et je ne vais donc pas m'attarder beaucoup plus longtemps dessus.
On enchaîne avec du Beatdown Hardcore américain sur la Warzone, puisque c'est Lionheart qui y entre en scène. Lionheart, c'est un groupe qui a été créé en 2004 et qui compte à ce jour 6 albums. C'est pour une durée de 50 minutes que le groupe va distiller sa fureur sur scène, devant un parterre de fans relativement serré. Musicalement, ce n'est pas sans rappeler des formations telles que Hatebreed ou encore Madball. Et je rajouterai que ça me fait aussi penser un peu à la fureur que l'on a pu voir chez Cro-Mags la semaine dernière. Mais contrairement à ce dernier qui m'avait quand même assez scotché, justement de par cette fureur que son leader dégage, je n'accroche pas tellement sur ce que propose Lionheart. Cependant, il est à noter que sur les 13 titres joués aujourd'hui, il y aura une reprise du groupe Hatebreed, à savoir "Last Breath", ainsi qu'une reprise des Beastie Boys qui sera "(You Gotta) Fight for your Right (to Party !)".
Et sur la Mainstage 1, voici venir un groupe que j'aime vraiment beaucoup, à savoir les Suédois d'Avatar ! Je ne vous cache pas que je les attendais depuis la semaine dernière. Je pensais les avoir découverts en 2016 à l'occasion de leur passage au Download Paris qui m'a poussée à faire un report juste pour eux, alors que ça partait pourtant très mal pour que j'apprécie la chose. La blague, c'est que j'ai découvert dans mes archives d'écoute de LastFM que je les écoutais en 2008... Je les ai juste complètement zappé depuis ! Je passerai sur la sensation de "presque" honte que j'ai ressenti en réalisant ça, sachant qu'aujourd'hui c'est un groupe de Death Mélodique que j'ai en haute estime. Pour la petite histoire, depuis sa création en 2001, ses membres ont sorti 8 albums dont certains albums-concept fort intéressants. Et le set débute sur une distribution de fleurs au public de la part du batteur (il en laissera quelques-unes sur l'avancée de la scène) avant qu'il ne prenne place derrière ses fûts et que débute l'intro de "Hail the Apocalypse", issu de l'album du même nom sorti en 2014. Et que Johannes Eckerström fasse son entrée comme il l'aime le faire, tout en couleurs et en impressionnisme. Car c'est le propre du leader de cette formation, c'est un showman en puissance, qui ne peut laisser personne indifférent ! Et il va se déchaîner sur le titre suivant, "Get in Line", du même album. En guise de 3ème titre, on aura un extrait du dernier album en date, "Hunter Gatherer", et ce sera "Colossus". S'en suivra un titre que j'aime énormément, "Paint me Red" de l'album "Black Waltz" (2012) et son refrain imparable ! La suivante, "Bloody Angel" de l'album "Hail the Apocalypse" (2014) est également un titre majeur chez Avatar (je vous encourage à regarder en détails l'histoire qui se cache derrière ce morceau et à courir voir son clip fabuleux). Le titre suivant, "The Eagle has Landed" de l'album "Feathers & Flesh" (2016) possède également un clip à voir absolument ! "For the Swarm" du même album qui prend la suite est sans doute l'un des titres les plus violents d'Avatar, et j'avoue avoir eu du mal à y accrocher au départ. Aujourd'hui, c'est de l'histoire ancienne. Quant au titre suivant, "Let it Burn" de "Black Waltz" (2012), il est d'une efficacité absolue en live également. "A Statue for the King" du dernier album en date passe très bien ensuite. Et ce set beaucoup trop court se terminera sur "Smells like a Freakshow" de l'album "Black Waltz" (2012). En définitive, il faut admettre que Johannes Eckerström n'est pas des plus justes en live. Par contre, pour ce qui est du spectacle, il se pose clairement là, et ses musiciens aussi. Merci pour ça !
C'est sur la Mainstage d'à côté que Bring me the Horizon prend place à présent. BMTH, c'est pas moins de 8 albums depuis sa création en 2004 dont un dernier sorti en 2020, et la renommée du groupe n'est clairement plus du tout à faire, tant elle a explosé avec les années. Mais le souci du coup, c'est que ce groupe est tellement mainstream que certains trouveront certainement qu'il n'a rien à faire dans un festival comme le Hellfest. Pourtant, musicalement, ça me ferait penser à du Of Mice and Men, ça joue clairement dans la même cour, et pourquoi pas au Hellfest alors ? Et en toute logique, on débute ce set avec un morceau ultra-connu du groupe, à savoir "Can you Feel my Heart" issu de l'album "Sempiternal" sorti en 2013. Alors oui, c'était attendu, disons-le. Mais de là à classer BMTH comme hors-catégorie au regard du Hellfest, non, il faudrait voir à ne pas trop pousser mémé dans les orties non plus. Si on se détache un peu de l'image de ce genre de groupes, on est obligé de reconnaître que ça déboite quand même pas mal en live, d'autant que le leader sait très bien mettre l'ambiance. Et de l'ambiance, dans la fosse (qui est énorme !), il y en a sacrément ! Pour ma part, je retiendrai surtout "Parasite Eve", qui passe très bien en live et qui vient du dernier album en date du groupe. Alors oui, il y a des morceaux que l'on pourrait trouver douteux pour une scène du Hellfest, mais du côté du public, c'est franchement bien accueilli malgré tout, et on aura même le droit à plusieurs mosh pits, ce que tous les groupes n'arrivent pas forcément à générer. Et rien que pour ça, BMTH, ça se respecte quand même un peu. Quant au leader de la formation, Oliver Sykes, il assure bien le show. Et ça se sera répercuté sur une grande partie du public tout au long de ce set, ce qui est impressionnant.
Changement de décor pour la suite de la soirée avec le Punk Hardcore des Canadiens de Comeback Kid. Fondée en 2000, la formation a un total de 7 albums au compteur dont un dernier, nommé "Heavy Steps", sorti le 21 janvier dernier. Le public devant la scène de la Warzone sur laquelle le groupe a pris place est clairsemé (ce qui n'est pas si étonnant puisque Metallica va prendre place sur la Mainstage 1 dans une petite heure et qu'il est certain que beaucoup de festivaliers souhaitent avoir la meilleure place pour leur première venue au Hellfest), mais l'ambiance est tout de même bien présente : ça pogote pas mal, et je vais rapidement comprendre pourquoi ! Musicalement, je suis en effet assez surprise de constater rapidement que les guitares ajoutent une mélodie très perceptible à chacun des morceaux proposés par le groupe. L'ensemble est bien plus facilement accessible que la majorité des groupes de Punk Hardcore déjà passés. Là, je passe un bien meilleur moment, la différence est flagrante. Je mentionnerai surtout le titre "Somewhere, Somehow", extrait de l'album "Outsider" (2017) comme étant particulièrement sympa à écouter. Ainsi, et surtout grâce à ce titre qui est passé en plein milieu du set, Comeback Kid a fini de me convaincre que je ferais mieux de prendre le temps de me pencher sur sa discographie, je sais que j'y trouverai quelques perles qui me feront sans aucun doute revenir sur ce groupe-là. Je suis contente d'en avoir fait la connaissance ce soir, ça aura été une bonne surprise ! Mention spéciale pour "Wake the Dead", de l'album du même nom (2005), qui termine ce set en beauté !
Et on termine cette édition 2022 du Hellfest avec les Anglais d'Orange Goblin qui s'installent à présent sur la scène de la Valley. Ce groupe de Stoner/Doom Metal qui existe depuis 1994 a sorti une dizaine d'albums en tout, dont un dernier en 2018. Et malgré le fait que Metallica passe actuellement sur la Mainstage 1, il y a bien du monde sous la tente ! En ce qui me concerne, ça ne va pas être un coup de cœur (je connaissais déjà un peu ce que propose le groupe, mais je ne me suis jamais penchée sur sa discographie), mais ce n'est pas désagréable à écouter. Le groupe aura par ailleurs une pensée pour le regretté Lemmy Kilmister et Ben Ward, au chant, lui dédicacera l'un des morceaux que le groupe jouera. Il s'agit de "Renegade", de l'album "The Wolf Bites Back" (2018). "The Devil's Whip", de l'album "Back From the Abyss" (2014), passera très bien pour mes petites oreilles et me confirmera qu'il y a du bon chez Orange Goblin.
Le 15ème anniversaire du Hellfest, reporté depuis 2 ans, a enfin eu lieu ! Avec à la clé, la première venue historique du groupe Metallica, qui en a fait la clôture dimanche soir de 23h05 à 01h du matin (et d'ailleurs, à cette occasion, les scènes Mainstages ont été revues afin qu'ils puissent jouer sur une scène XXL !). Pour ma part, si je devais citer trois prestations parmi celles dont j'aurai parlé dans cet article, je citerais Thunder, Scorpions (qui devait à l'origine clôturer le festival) et, même si cela pourrait surprendre, Bring me the Horizon, car ce groupe m'a vraiment surprise de par son efficacité en live.
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