Hellfest 2022 - Part 1
Affiche du Hellfest 2022 |
Le Hellfest Open Air, né sur les cendres du Fury Fest, aura vu passer son 15ème anniversaire d'une façon très fortement chahutée. En effet, cette année nous fêtons cet anniversaire-là, mais en réalité, il aurait dû avoir lieu lors du 3ème weekend de juin... 2020 ! En plein confinement pour cause d'épidémie de Covid-19, il a fallu reporter la fête. Pour 2021. Et finalement, pour 2022. Sur le 3ème weekend de juin, mais aussi sur le 4ème du coup !
Oh, nous avons bien eu un Hellfest From Home, mais comme c'était essentiellement composé d'anciennes prestations, ce n'était pas forcément des plus intéressants (et c'est pour cette raison que je ne m'y suis pas attardée). En ce mois de juin 2022, on peut dire que l'on va avoir une sacrée séance de rattrapage, avec pas moins de 350 groupes sur place pour les deux weekends que les festivités vont occuper à Clisson, soit un total de 7 jours. Me concernant, c'est une soixantaine de prestations que je vais couvrir, mais bien évidemment, étant donné la masse de texte que cela va générer, je vous propose donc un report de ce Hellfest 2022 en deux parties, celle-ci qui couvre le weekend du 17 au 19 juin avec 26 groupes, et une autre qui couvrira le weekend du 23 au 26.
VENDREDI 17 JUIN
Et on commence par un groupe de Punk Rock anglais fondé en 2015 qui se trouve à la tête de 4 albums, à savoir Frank Carter & The Rattlesnakes qui prend place sur la Mainstage 1 en ce 17 juin à 16h45, et pour une durée de 45 minutes ! Malgré une chaleur que l'on peut qualifier d'étouffante, les Metalleux sont bel et bien présents en masse devant la grande scène, arrosés comme il se doit avec des jet d'eau. En effet, nous sommes dans une situation de canicule à ce moment-là, avec des températures dépassant les 35 degrés à l'ombre (pour ma part, j'ai 32 en intérieur, c'est pas tellement mieux, mais j'ai des ventilos pour brasser cet air). Cela dit, ces températures de folie n'entament clairement pas la bonne humeur ambiante ! Il faut dire que ce 15ème anniversaire du Hellfest a été reporté deux fois déjà, donc ce n'est pas une "petite" chaleur qui va entacher l'évènement ! Bref ! Pour revenir à nos moutons, du côté de Frank Carter & The Rattlesnakes, ça donne quoi ? Eh bien nous avons là du Punk Rock comme je disais plus haut, et dès le premier titre, c'est pas mal du tout ! C'est entraînant, énergique, tout ce que l'on peut attendre d'un groupe de Punk Rock. Une chouette découverte pour moi, en somme. Le troisième titre sera l'occasion pour Frank Carter de se joindre au public avant de réclamer un circle pit pour le cinquième, circle pit au centre duquel il restera par ailleurs. Il retrouvera ensuite la scène pour continuer un set décidément super sympa ! Frank Carter demandera même un mosh pit uniquement pour les filles. Une attention élégante, avant que ce soit au tour du guitariste de faire son petit tour parmi le public le temps d'un morceau. Au final, on ressort de ce set avec le sourire et l'envie d'en écouter davantage. Ce Hellfest commence pour moi par une belle découverte !
Même foule ultra-compacte, mais changement d'ambiance sur la Mainstage 2 juste à côté, pour la performance d'Opeth, groupe de Death Progressif suédois que l'on ne présente plus avec ses 13 albums sortis depuis 1990. J'ai par ailleurs déjà évoqué le groupe lors de son passage au W:O:A 2015 et au Hellfest 2017. Musicalement, c'est toujours très technique, mais au niveau du micro de Mikael Åkerfeldt, guitariste et chanteur, on déplorera un gros problème de son dans les premières minutes, problème qui fait qu'on ne l'entendra pas du tout. Ce sera fort heureusement réglé très rapidement, et on l'entendra même très très bien ensuite. Pour ma part, Opeth, c'est toujours compliqué. C'est un univers très particulier, dans lequel il faut vraiment parvenir à rentrer. Ainsi, le premier titre, "Hjärtat vet vad handen gör" issu de l'album "In Cauda Venenum", dernier né sorti en 2019, est une ballade avant de continuer sur le beaucoup plus axé Black/Death Metal "Ghost of Perdition" de l'album "Ghost Reveries" sorti en 2005. La musique d'Opeth est très difficile à décrire, tant elle est variée. D'ailleurs, ce seul titre réunit plusieurs styles musicaux, plusieurs types d'émotions, ce qui est le propre du Prog'. Et il en sera de même pour tous les titres qui suivront, pour une durée totale d'une heure toute ronde qui se terminera sur les notes de "Deliverance", issu de l'album du même nom sorti en 2002. Au final, on a un Opeth toujours aussi technique, et toujours aussi insaisissable, proposant des morceaux pour lesquels une seule écoute n'est clairement pas suffisante.
On revient sur du Punk, lorgnant sur du Hardcore cette fois, qui se fait entendre sur la Warzone. C'est néerlandais, et la formation s'appelle No Turning Back. Fondé en 1996, ce groupe est à la tête de 9 albums dont un dernier sorti en 2019. Il ne s'agit pas ici du même type de Punk que Frank Carter & The Rattlesnakes proposait plus tôt, le côté Hardcore est très présent dans la musique du groupe, et il faut donc aimer le mix entre les deux styles. Du côté du public, c'est plutôt clairsemé. Très clairsemé, même, malgré la carrière déjà plutôt longue du groupe. Est-ce dû au fait que les choses se passent sur la Warzone ? Non, clairement pas, il est déjà arrivé que le parterre devant cette scène soit noir de monde. Oh on a bien droit à un circle pit dès le second morceau, ce qui montre que le public présent, même s'il est peu nombreux, est réceptif à ce que propose No Turning Back ! Et heureusement, puisque le groupe doit jouer un set d'une heure entière. Pour ma part, je n'accroche pas tellement et je vais du coup plutôt aller voir ce qui se passe du côté de la Mainstage 1.
En même temps que No Turning Back donc, sur la Mainstage 1, on retrouve les plus tout jeunes membres de The Offspring, groupe américain de Punk Rock fondé en 1984 ô combien connu et reconnu à la fin des années 90. Le dernier des 10 albums du groupe, "Let the Bad Times Roll" est sorti l'année dernière, et c'est donc l'occasion de le découvrir tout en ayant la joie de perdre plus de 20 ans en réécoutant les titres les plus connus de la formation, tels que les classiques "Pretty Fly (For a White Guy)", "Why Don't you Get a Job ?" ou encore "The Kids Aren't Alright". Et le set commence véritablement sur des chapeaux de roue avec "Staring at the Sun", issu de l'album "Americana" sorti en 1998, suivi par "Come Out and Play" de "Smash" (1994). Le groupe a beau avoir un album relativement récent, il est évident qu'après deux ans de pandémie, il souhaite avant tout faire plaisir à son public. On aura donc surtout droit à des titres anciens, des morceaux connus du maximum de fans. Et c'est parfaitement normal ! Le public sera donc particulièrement réceptif à tous ces anciens titres qui se suivent et qui nous rappellent bien des souvenirs. C'est que c'était bien sympa, les Offspring, à l'époque, et ça ne vieillit pas si mal que ça en plus ! On pardonnera juste la légère faiblesse de voix du chanteur, Dexter Holland. L'heure de set qui est allouée au groupe paraîtra même un peu trop courte, pour le coup, tant on ne s'ennuie pas ! Ca donnerait même sacrément envie de se faire la discographie complète, d'ailleurs ! Ils ont vieilli, mais ils n'ont rien perdu de leur superbe ! C'est un vrai moment de bonheur qu'on aura eu là, avec les meilleurs titres pour la fin, bien sûr, et avec deux rappels, et on se dira au revoir sur "Self Esteem" de l'album "Smash". Ce n'est clairement pas les Offspring qui auront fait redescendre la température, ni sur place ni à distance (il fait 37 degrés sur place, à 19h30 passés, tout de même). Fuck yeah !!!!
On enchaîne avec un groupe que j'aime beaucoup, à savoir les Dropkick Murphys et leur Punk Celtique, un style dont ils sont précurseurs, et qui transpire tellement la bonne humeur qu'elle est devient communicative en quelques secondes ! Déjà évoqués lors de leur passage au Hellfest 2016, au Hellfest 2019 mais aussi au Rock Am Ring 2019, c'est toujours un bonheur de retrouver cette bande de joyeux drilles sur scène. Même à distance ils avaient trouvé le moyen de mettre le feu chez les gens pour la Saint Patrick, c'était le 18 mars 2020, alors que la moitié de la planète était en plein confinement. Ils nous ont alors gratifié d'une chouette bulle de joie au milieu de la morosité ambiante d'alors. Ce qui avait contribué à me faire aimer davantage encore cette formation aux 10 albums depuis 1996. Au milieu du set d'un peu plus d'une heure, le leader et chanteur Al Barr (qui décidément ne tient absolument jamais en place) a annoncé un nouveau morceau, dédié à l'Ukraine qui est en guerre depuis plusieurs semaines avec la Russie qui l'envahit. Mais aussi un titre issu du prochain album à venir en septembre prochain, nommé "99". Et comme à chacune de leurs prestations live, on retrouve tous leurs titres les plus aimés, tels que les indémodables "The Boys Are Back", "Johnny I Hardly Knew ya" ou encore ma préférée qu'est "Rose Tattoo", pour finir le set sur "I'm Shipping up to Boston". Tout au long de la prestation du groupe, le public n'a pas faibli malgré des températures hallucinantes sur place, ça a bougé, tournoyé, festoyé même, de partout dans la fosse ! Qu'on se le dise, les Dropkick Murphys en live, ce sera toujours synonyme de bonne humeur. Cette fois encore, ce ne fut que du bonheur !
On revient sur la Warzone pour entendre la prestation de Dog Eat Dog, ce groupe de Punk Hardcore américain fondé en 1990 avec 6 albums à son actif. C'est un set de 55 minutes que le groupe propose ce soir, et dès la pause entre les deux premiers morceaux, on aura la joie d'entendre le guitariste parler dans un français quasi parfait. Une gentille attention pour les fans qui sont principalement Français dans la fosse. D'ailleurs, en parlant de fosse, on retrouve bien plus de monde pour cette formation-là que pour No Turning Back. Et je dois dire que pour ma part, c'est un peu pareil, Dog Eat Dog m'intéresse quand même un peu plus. Le second titre joué, "Pull my Finger" extrait de l'album "All Boro Kings", premier album datant de 1994, est même plutôt intéressant avec son fond de saxo sur le refrain qui le rend très accrocheur. Les deux groupes évoluent pourtant dans le même registre, pourtant je vois une énorme différence entre les deux. Il en sera de même pour "Vibe Cartel" de l'album "Brand New Breed", dernier album en date, de 2018, qui prend la suite, il s'agit aussi d'un titre assez accrocheur malgré un chant généralement très rap. Ce n'est quand même pas si désagréable à l'oreille. Les morceaux "Isms" et "Rocky" de l'album "Play Games" (1996) qui seront joués un peu plus tard se révèlent même plutôt mélodieux. Et même visuellement, c'est assez sympa de suivre un set de ce groupe, surtout lorsque le saxophoniste se lâche en nous proposant quelques pas de danse. Et il est vrai que par moment, la musique de Dog Eat Dog donnerait envie de danser. Le public ne se fait d'ailleurs pas prier. Dog Eat Dog, pour ceux qui ne connaîtraient pas, est une curiosité à creuser, ne serait-ce que pour la présence récurrente du saxophone, un instrument relativement rare dans la sphère Metal. Et le tout, dans une bonne humeur vraiment communicative.
On reste sur la Warzone pour suivre un peu plus d'une heure après les Cro-Mags, groupe de Punk Hardcore américain comme No Turning Back ou Dog Eat Dog, avec un ajout substantiel de Thrash, fondé en 1980. Je ne connaissais jusqu'ici Cro-Mags que de nom, je suis donc curieuse de voir ce que ça donne dans les oreilles, d'autant plus que je vais en avoir pour une heure pleine. Et il fait nuit lorsque les notes bien connues du film "Le Bon, la Brute et le Truand", signant le début du set de Cro-Mags, se font entendre. Cela dit, il fait encore 27 degrés sur place. Et comme le dit la description du groupe, dès le morceau "We Gotta Know" de l'album "The Age of Quarrel", album de 1986, qui débute le set de ce soir, on entend vraiment bien l'influence Thrash Metal derrière le Punk Hardcore. Cro-Mags, c'est en fait un véritable mélange entre ces trois styles, ni plus ni moins, c'est bel et bien ça. Après, il faut faire le tri entre ce qu'on apprécie et ce qu'on aime moins. Pour ma part, j'écoute avec curiosité, car il y a tout de même des passages intéressants au milieu des rythmiques et du chant qui lorgnent très clairement du côté du Thrash, style musical avec lequel j'ai toujours eu du mal. Du côté du public, il y a pratiquement autant de Metalheads que pour Dog Eat Dog devant la scène, et ça bouge quasi autant. Remarquez, avec des titres tels que "2020", ou encore "PTSD" qui est issu de l'album "In The Beginning", dernier en date sorti en 2020, rageux au possible, il est difficile de rester de marbre. Cro-Mags, honnêtement, ça dépote bien, on passe un bon moment et on ressort de ce set plutôt satisfait.
SAMEDI 18 JUIN
C'est sur la Mainstage 1 avec Heaven Shall Burn que l'on commence cette seconde journée de Hellfest. Et alors qu'il faisait encore 37 degrés à la fin du set des Offspring sur les coups de 19h30 la veille, il fait deux degrés de plus sur place ce jour (pareil chez moi, d'ailleurs). De quoi compliquer davantage les choses pour les festivaliers sur place. Le "Festival de l'Enfer" n'a jamais aussi bien porté son nom... Mais revenons au sujet. Heaven Shall Burn est un groupe de Death Metal mélodique allemand. Fondé en 1996, il a sorti un total de 10 albums dont un petit dernier en 2020. J'ai déjà évoqué le groupe lors de son passage en live XR, une première, pour le Wacken World Wide 2020, qui m'avait laissé un très bon souvenir. Il y a bien du monde devant la scène pour écouter le groupe, mais la chaleur est si assommante que tout le monde reste tranquille, d'autant plus que le groupe utilise des effets pyrotechniques qui ne risquent pas de rafraichir les lieux. Il y aura tout de même la formation d'un petit circle pit dès les cinq premières minutes du set, qui doit durer 45 minutes. Il y en aura un autre, bien plus gros, pour "Behind a Wall of Silence", titre extrait de l'album "Whatever it may Take" (2002). Il y aura aussi un timide Wall of Death, sur la demande du chanteur Marcus Bischoff, pour "Voice of the Voiceless" de l'album "Antigone" sorti en 2004. Autrement, parmi les titres à retenir, il y aurait surtout "Black Tears", une reprise de Edge of Sanity qui passe vraiment bien, ou encore "Corium" de l'album "Wanderer" (2016) dont la mélodie de fond passe vraiment très très bien. Après ce titre, le guitariste Alexander Dietz nous gratifiera de quelques phrases dans un français presque parfait, mais pas sans un accent terrible :p C'est toujours agréable d'avoir ce genre d'efforts, et c'est pour ça que je le souligne à chaque fois qu'il a lieu.
On enchaîne sur la Mainstage 2 pour Alestorm, ce groupe de Folk écossais que l'on pourrait surtout qualifier de Pirate Metal qu'il n'y a plus besoin de présenter malgré son relativement jeune âge (il a été fondé en 2004). A ce jour, 7 albums sont sortis dont un cette année titré "Seventh Rum Of A Seventh Rum". Je les ai déjà vus sur scène, c'était le 9 octobre 2010 au Nouveau Casino avec Sabaton. Ils avaient alors mis le feu. 12 ans plus tard, aurai-je la même sensation ? C'est ce que l'on va voir ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que le groupe est très attendu, la foule est compacte et n'hésite pas à scander "Alestorm" en boucle. C'est sur une intro digne de ce que l'on peut attendre du goupe que ses membres font leur entrée. Et ça commence déjà à bouger sec au niveau de la fosse, qui a semble-t-il complètement zappé que nous sommes en pleine canicule. Mais face à Alestorm, difficile de faire autrement. Le groupe dégage une image toujours aussi humoristique que celle que j'avais gardé dans mes souvenirs, le chanteur Christopher Bowes est toujours affublé de son kilt avec son clavier-guitare, il a même des espèces de spartiates du plus bel effet aux pieds. C'est d'un aussi bel effet que le géant canard jaune gonflable qui a pris place sur la scène ! Ils ne sont pas là pour être sérieux et ça tombe bien, nous non plus ! "Treasure Chest, Party Quest", second titre joué ce jour et extrait de l'album "Curse of the Crystal Coconut" sorti en 2020, est idéal pour mettre tout le monde en condition. Et ce n'est pas "Mexico" de l'album "No Grave but the Sea" (2017) qui va suivre qui risque de refroidir la foule, qui va au contraire se mettre à sauter de tous les côtés ! Alestorm ferait presque office de bouffée d'air frais au milieu de toute cette chaleur, tant c'est bon enfant et agréable à écouter. Bien sûr, on aura un aperçu du dernier album en date avec "Magellan's Expedition" notamment. L'ensemble du set sera, comme on pouvait s'y attendre, une véritable invitation à la fête, et on en ressortira forcément ravi ! Juste que 50 minutes, ça paraîtra bien court.
En même temps qu'Alestorm, sur la scène Altar, nous avons un des pionniers du Speed Metal qui prend place. Il s'agit des Canadiens d'Exciter, groupe fondé en 1978, 10 albums au compteur, le dernier remontant à 2008. Pour peu que l'on aime le Speed Metal, ça se laisse plutôt bien écouter, et il y a d'ailleurs bien du mode sus la tente ! Un fait suffisamment rare pour être souligné, le batteur Dan Beehler, qui pourtant joue comme un forcené sur sa batterie à une vitesse surhumaine (normal pour du Speed Metal, me direz-vous, assure le chant, et sans aucun mal en plus. Les riffs de guitare assurés par Daniel Dekay, quant à eux, passent également à une vitesse vertigineuse et il est incroyable de pouvoir voir cela en live. Pour compléter la formation, nous avons un bassiste, Allan James Johnson, et puis c'est tout. Eh oui, ils ne sont que trois, et les baffles sur la scène prennent davantage de place qu'eux trois réunis, mais vous pouvez être assurés qu'à eux trois, ils font un potin de tous les diables ! La découverte est plutôt intéressante, en plus, quand on ne connaît pas le groupe. Et de l'ambiance, sur place, il y en a sacrément ! Vraiment, Exciter, c'est pas mal !
La suite se passe sur la Warzone avec Agnostic Front, groupe de Punk Hardcore américain dont la création remonte à 1980 pour un total de 15 albums sortis depuis, le dernier l'année dernière. Pour ceux qui ne connaissent pas, le groupe dispose de 50 minutes ce jour pour les convaincre. Et ça démarre fort, très très fort, avec un gros circle pit qui va se former dès les premières secondes du premier morceau. Pour ma part, j'ai du mal à accrocher sur la plupart des morceaux qui seront proposés tout au long de ce set. Il y a un certain manque de mélodie dans la musique de beaucoup des titres de ce groupe, ce manque que je ressens lorsque j'entends certains groupes dont je suis plutôt allergique. Ce n'est pourtant pas du Thrash que l'on a ici, c'est du Punk Hardcore. Mais le Punk Hardcore réunit pas mal de sous-branches, et je ne les apprécie pas toutes. Là, en l'occurrence, nous sommes sur une branche que je n'aime pas tellement. Et je dois dire que le chant de Roger Miret me pose régulièrement un problème. Il y aura tout de même deux exceptions, deux morceaux qui trouveront grâce à mes yeux et que je saurai apprécier durant ce set. Il s'agira de "Dead to Me", extrait de l'album "Warriors" (2007), ainsi que le titre suivant, "Old New York" extrait de "The American Dream Died" (2015). Et un peu plus tard, il y aura aussi "Gotta Go", de l'album "Something's Gotta Give", un titre un peu plus ancien puisque l'album est sorti en 1998. Mais de manière générale, il semblerait que j'accroche tout de même mieux sur les titres les plus récents du groupe que sur les plus anciens. En tout cas, ils auront su foutre le bordel ! Quant à moi, je pense que j'aurais bien un petit tri à faire dans leur discographie afin de récupérer les quelques-uns qui passent, parce que finalement, ceux qui m'auront plu aujourd'hui, ils m'ont vraiment plu en fait !
On passe à présent sur un groupe de Thrash Metal vieux de pas moins que quatre décennies. C'est américain, ça existe depuis 1981, c'est à la tête de 15 albums, et ça s'appelle Flotsam & Jetsam. Le groupe est tout de même bien connu dans le milieu, et son dernier album, "Blood in the Water" est sorti l'année dernière. Pour la petite anecdote, Jason Newsted de Metallica a été le premier bassiste de la formation. Le groupe joue une heure ce soir, et c'est une occasion parfaite d'entendre et de voir son efficacité en live. Les fans qui sont venus sous la tente de l'Altar afin d'assister à ce set ne s'y sont clairement pas trompés. C'est que Flotsam & Jetsam, c'est sacrément efficace ! Mention spéciale pour le morceau "The Walls", justement issu du dernier album en date du groupe, et qui est franchement sympa ! S'en suivra un titre sorti du tout premier album ("Doosmday for the Deceiver"), et ce titre, c'est "Desecrator". C'est l'occasion justement de se rendre compte de l'évolution énorme du groupe depuis toutes ces années. Elle est même fulgurante ! Et "Brace for Impact", issu du dernier album, qui sera joué un peu plus tard en sera une confirmation, même s'il s'agit d'un morceau en substance plus Thrashy que "The Walls". Flotsam & Jetsam sont donc passé d'un Thrash très Thrash à un Thrash qui lorgne un poil sur du Power. Il y a donc très certainement deux écoles en ce qui concerne les fans du groupe, ceux qui préféraient avant, et ceux qui préfèrent maintenant. Je pense faire partie de la seconde catégorie.
En même temps que Flotsam & Jetsam, on retrouve les toujours aussi lubriques membres du groupe de Glam Metal californien Steel Panther sur la Mainstage 2. J'avais déjà pu les évoquer lors du Wacken 2016 et du Hellfest 2017. Pour ceux qui ne connaissent pas, il ne faut surtout pas se laisser impressionner par les motifs léopard et les lunettes noires. Steel Panther, c'est de la rigolade de la première à la dernière seconde. Comme une parodie géante, si vous voulez. Et le public ne s'y est pas trompé puisqu'il est nombreux devant la grande scène, et motivé. C'est avec "Goin' in the Backdoor", de l'album "Lower the Bar" (2017) que la prestation débute. Comme d'habitude, une prestation de haute volée, et on ne pouvait s'attendre à moins venant de ce groupe. La bonne humeur des membres est hyper communicative, et on comprend tout de suite leur joie d'être là. Le groupe nous proposera en tout 11 titres issus de 5 albums différents, ainsi qu'une reprise d'Ozzy Osbourne, "Crazy Train". Et parmi les titres les plus efficaces, on aura notamment "All I Wanna Do Is Fuck (Myself Tonight)" dont le refrain sera repris en chœur par le public, un titre extrait de l'album "Heavy Metal Rules", dernier en date sorti en 2019. Et comme d'habitude, entre chaque morceau, on retrouve l'humour fort potache des membres du groupe. Il faut dire que c'est sa marque de fabrique, véritablement. On passe toujours un bon moment quand on assiste à un live de Steel Panther, et on y revient toujours avec plaisir, pour peu que l'on ne soit pas allergique au Glam façon Steel Panther.
Nous voici sur la Mainstage 1, et c'est Megadeth qui y prend place. A-t-on vraiment besoin de présenter Megadeth ? Bon, ok, il faut bien le faire au moins une fois, d'autant plus que c'est la première fois que j'évoque le groupe. Donc, depuis sa formation en 1983, cette formation de Thrash Metal américain a sorti pas moins de 15 albums et le 16ème était annoncé originellement pour ce printemps 2022. Finalement, il sortira le 8 juillet prochain. En ce qui concerne l'entrée en scène du groupe sur "Hangar 18" de l'album "Rust in Peace" (1990), il faut reconnaître qu'elle est grandiose grâce aux écrans géants ! Quant au public, on peut dire qu'il est en rang d'oignon, les fans sont si serrés que l'on se demande comment ils font pour respirer. C'est impressionnant ! Le public s'éclate, mais le groupe aussi, y compris Dave Mustaine du haut de ses 60 printemps, même si son chant paraît par moments un peu fatigué. N'oublions pas qu'il a annoncé en 2019 être atteint d'un cancer de la gorge. Le son, dont je n'ai pas parlé depuis tous les sets qui sont passés précédemment, est largement à la hauteur des espérances que l'on peut avoir, et c'est tant mieux. Les fans de Megadeth en ont clairement pour leur argent en ayant tout abandonné pour aller voir ce groupe. On verra même un fauteuil roulant circuler gentiment au-dessus de la foule, ce qui rappelle comme à chaque fois qu'un festival de Metal a lieu, que tout le monde peut y venir en toute sécurité, et ça c'est top ! En tout, Megadeth ce jour au Hellfest, ce sera 12 titres et 1 rappel issus de 8 albums différents, comme un best of sur une durée d'une heure et quinze minutes. De quoi ravir les plus gros fans de la formation !
Et pendant que Megadeth chauffe une foule qui n'avait pourtant pas besoin de l'être, du côté de la Mainstage 1, nous avons les Toy Dolls sur la Warzone. Je ne vous cacherai pas que j'adore les Toy Dolls, plus spécifiquement l'album "Absurd-Ditties" qui est sorti en 1993 et qui recèle ce qui représente pour moi le meilleur de cette formation haute en délire, mais aussi en technicité. Parce que l'instru de la "Toccata in DM" qu'il renferme, il faut se la farcir ! Essayez donc de jouer ça ! Idem en termes de paroles : allez donc tenter de chanter le refrain de "I'm a Telly Addict !" ou encore celui de "Ernie had a Hernia", vous allez comprendre ce que je veux dire par "technicité" ! Autre perle que ce merveilleux album renferme, je veux parler de "Drooling Banjos", ce duel banjo-guitare repris du film "Deliverance" dont j'ai fait une chronique. Mais les Toy Dolls ne sont pas qu'à la tête d' "Absurd-Ditties", il y a eu également 17 autres albums depuis 1979, année de sa création ! Et le délire commence dès les premières secondes de "Fiery Jack", extrait de "Dig that Groove Baby", premier album du groupe sorti en 1983. Du côté du public, ça danse gaiement. Il faut dire qu'il pouvait difficilement en être autrement, tant les Toy Dolls, c'est du bonheur en barre, et de la bonne humeur en veux-tu en voilà ! Sans compter tous ces moments, nombreux, où le chant (qui ne change absolument pas malgré les années) de Michael "Olga" Algar, unique membre originel de la formation, scotche tout le monde avec l'appui des chœurs du bassiste Tom "Tommy Goober" Blyth ainsi que du batteur Duncan "The Amazing Mr. Duncan" Redmond. Non, vraiment, les Toy Dolls, c'est tout aussi chouette sur album qu'en live, ça vaut le coup ! Et regardez donc à quelle vitesse "Olga" est capable de jouer de sa guitare à certains moments, vous n'en reviendrez tout simplement pas ! Ecoutez, et surtout regardez comment est joué "El cumbanchero", extrait de l'album "Episode XIII" sorti en 2019 et qui est justement joué en live ce soir ! Tellement scotchant ! Et dans le public, à intervalles très réguliers, ce sera tout simplement la foire (comme par exemple sur "She Goes to Finos", extrait de "A Far Out Disc" (1985), tant et si bien que ça tire forcément le sourire ! Avant que l'on enchaîne sur L'EXERCICE (oui, j'insiste sur les majuscules !) : la "Toccata in DM", en live, dont on ne peut que regarder la prestation avec la plus grande attention, tant du côté de la guitare que de la basse que de la batterie. Incroyable ! Tout comme le sera l'éternel "Wipe Out", cover des Surfaris, et avec le sourire aux lèvres siouplaît ! Avant de clôturer la fiesta sur "Dig that Groove Baby", extrait du premier album du même nom sorti en 1983, avec une guitare triple pour "Olga".
Les membres de Sepultura |
C'est avec le Thrash méga connu et reconnu de Sepultura que l'on continue la soirée, étonnamment sur la petite scène de l'Altar. "Etonnamment", parce que depuis 1984, année de sa création par les frères Cavalera, ce groupe n'a juste rien à envier à personne depuis la sortie du titre "Roots Bloody Roots" en 1996, et notamment de son clip qui est devenu légendaire. Du haut de ses 15 albums, Sepultura a sorti le dernier de ses 15 albums en 2020, et clairement, ses membres veulent en découdre ce soir. Bon, voilà plusieurs années maintenant que plus aucun des deux Cavalera ne fait partie de la formation (il en reste plus que le bassiste, Paulo Jr., aujourd'hui), mais pour autant, elle n'a pas perdu en efficacité. En tout cas, du côté du public, ça répond bel et bien présent. Et du côté de la scène, on est sur de l'absence de concession totale. Enfin, c'est du Sepultura quoi ! Et pour ma part, au bout de 20 minutes, j'ai commencé à décrocher. Je ne suis pas fan de Sepultura, je ne l'ai jamais été à vrai dire. Il y aura juste une exception, et ce sera "Guardians of Earth", extrait de l'album "Quadra", celui qui est sorti il y a deux ans et qui est donc le dernier en date, un titre que je trouve particulièrement mélodieux malgré son chant. "Agony of Defeat" de ce même album, s'avère également plutôt sympa. Et bien entendu, on clôturera le set de ce soir sur le fameux "Roots Bloody Roots", après être passés par "Ratamahatta" du même album. Il ne pouvait de toute façon en être différemment. Avec Sepultura, nous avons donc eu une heure entière de véritable boucherie, ni plus ni moins.
Social Distortion, groupe de Punk Rock américain fondé en 1978 et à la tête de 8 albums dont un petit dernier sorti il y a déjà 11 ans, prend place sur la scène de la Warzone pour une durée de set d'une heure complète. Malgré l'âge vénérable du groupe, je ne le connais pas du tout, c'est donc avec curiosité que je compte écouter ce qu'il propose. Et on débute ce set sur une introduction instrumentale, plutôt sympathique à écouter. Une bonne entrée en matière, je trouve. Et lorsque débute le second morceau, je comprends qu'il s'agit sans doute là du groupe de Punk le plus calme que j'aurais entendu depuis le début de cette édition du Hellfest. Et en effet, ce n'est pas du Punk Metal, c'est du Punk Rock, et la différence est quand même énorme. Cela dit, le public est tout de même présent en masse devant la scène de la Warzone. Il faut dire que Social Distortion est un bon moyen de revenir au calme après toutes ces heures passées à se faire marteler des décibels dans le cerveau. Ca fait plutôt du bien en fin de journée, et surtout après la chaleur qu'il y a eu. Sur place, à Clisson, il fait désormais 28 degrés, ce qui est déjà plus acceptable que les 39 du milieu d'après-midi, même si encore très chaud pour l'heure (il va bientôt être 23h). En attendant, les titres du groupe, relativement courts, passent comme une lettre à la poste, comme "So Far Away", issu de l'album éponyme de la formation sorti en 1990. Le titre suivant, "I wasn't Born to Follow", extrait de l'album "Sex, Love and Rock ’n’ Roll" (2004) est tout aussi sympa à écouter. C'est un chouette groupe, Social Distortion, en définitive ! Mention spéciale à "Machine Gun Blues" de l'album "Hard Times and Nursery Rhymes" (dernier en date de 2011), et "Don't Drag me Down" de l'album "White Light White Heat White Trash" (1996), qui sont vraiment très, très bien. J'ai fait une belle découverte, ce soir ! Une heure, c'était clairement pas de trop !
DIMANCHE 19 JUIN
Cette troisième et dernière journée du premier weekend de ce Hellfest géant débute par les Ukrainiens de Jinjer, déjà vus lors de l'Alcatraz 2021. Du côté de la météo, c'est bien plus clément que les deux jours précédents puisque le ciel est bien plus gris, et sur place il fait "seulement" 26 degrés. Et en plus, il y a du vent, 20km/h en moyenne. Les festivaliers auraient presque froid avec une telle perte de degrés ! Pour en revenir au groupe, quand je l'ai vu l'année dernière, je m'étais dit (et je l'avais même écrit, d'ailleurs) que je ne creuserais pas le sujet davantage. Est-ce qu'un second set peut me faire changer d'avis ? C'est ce que l'on va voir sur la Mainstage 1. Je suis toujours aussi surprise par la capacité de Tatiana Shmailyuk de passer d'un chant guttural extrêmement profond à une voix claire toute mignonne, et avec une facilité qui en déstabiliserait plus d'un. C'est peut-être cet aspect, entre autre, qui plaît tant aux fans, par ailleurs venus se rassembler très nombreux devant la grande scène. Il faut tout de même signaler que cette année, le contexte est particulier pour les musiciens puisqu'ils ont dû obtenir une autorisation afin de quitter leur pays (en effet, en temps de guerre, l'Ukraine interdit normalement aux hommes de quitter le pays, et Tatiana est la seule femme de la formation). Ils ont eu cette autorisation, et ils sont donc en tournée en tant que représentants de l'Ukraine dans le monde. Evidemment, la chanteuse Tatiana prendra quelques secondes afin de commenter sur la situation en Ukraine entre deux morceaux qui seront "Vortex" de l'album "Wallflowers", dernier-né du groupe sorti en 2021, et "Teacher, Teacher !" de "Micro" (2019). Mais le message ne sera pas bien long et on reprendra bien vite le chemin de la musique, non sans quelques drapeaux ukrainiens flottant parmi la foule. Pour ce qui est de la setlist, eh bien on se retrouve un peu comme l'an dernier à l'Alcatraz puisque c'est surtout le dernier album de la formation, "Macro" ainsi que son extension "Micro" qui sont particulièrement mis à l'honneur, puisque 5 titres seront issus de l'un ou l'autre, sur les 10 joués lors de ce set. 4 sortiront de "Wallflowers", et 1 de "King of Everything (2016), à savoir "Pisces". Quant à savoir si je suis davantage convaincue que l'an dernier, eh bien... Pas vraiment.
On enchaîne sur un groupe de Stoner Rock américain nommé Red Fang. Formé en 2005, il est à la tête de 5 albums dont un dernier sorti en 2021. Le groupe prend place sur la scène de la Valley. Et ça va se déchaîner très rapidement au sein de la fosse. Disons ce qui est, la tente est pleine à craquer, on sent que le groupe était très attendu. Le groupe proposera tout au long de son set un melting pot de tous ses albums, comme une sorte de best of, avec des morceaux plus ou moins violents, plus ou moins efficaces aussi à mon goût. Mais du côté du public, ça fait mouche sans aucun souci ! De mon côté, je ne serai convaincue qu'à moitié seulement, ce n'est pas complètement ma tasse de thé, je le reconnais. Je crois que ce qui me pose le plus de souci, c'est le chant de Bryan Giles auquel je suis vraiment hermétique. Musicalement, il y a bien quelques passages qui attirent un peu mo attention, mais pas suffisamment pour me donner l'envie de creuser davantage le sujet Red Fang. Le melting pot, même s'il est composé de pas mal de styles différents quand on écoute bien (on a tour à tour du Stoner bien sûr, mais aussi du Psychédélique, du Grunge même), passe mal pour moi. Par contre, je reconnais qu'ils assurent, malgré leur âge vénérable, et le public bien que serré devant la scène leur rend bien tous leurs efforts fournis. C'est que ça bouge dans tous les sens là-dedans !
En même temps de Red Fang, nous avons une légende qui prend place sur la Mainstage 2. A savoir : Michael Schenker et son Heavy traditionnel ! On ne compte plus ses albums, tant ils sont nombreux... 8 albums studio seulement, entre 1993 et 2003, mais derrière ça, c'est toute une palopée de galettes collaboratives qui ont vu le jour. Cette date est pour Schenker une des dates de la tournée de son 50ème anniversaire. Forcément, au vu du nombre de dizaines très vénérable, c'est un honneur que de pouvoir y assister. D'autant plus que nous bénéficions d'un son qui est vraiment très bon pour le coup. Malheureusement, le set ne dure que 50 minutes, et c'est bien dommage. Cela dit, il en faudrait tellement, tellement plus pour pouvoir faire le tour de toute la carrière de ce monstre qu'est Michael Schenker. Clairement, du haut de ses 67 ans, on ne lui apprendra pas à jouer de la guitare, ce serait même plutôt à lui de donner des leçons (et d'ailleurs, il est considéré comme un modèle par beaucoup, là où lui-même dit avoir cessé d'écouter de la musique très jeune afin de ne pas être influencé dans son propre jeu). Ainsi, on regarde, et surtout on écoute avec une grande attention tous les morceaux qui se suivent sans la moindre fausse note. On y comptera par ailleurs quelques reprises du groupe UFO dont Schenker a participé à l'enregistrement de plusieurs des albums. C'est le chilien Ronnie Romero, chanteur du groupe Rainbow, qui montera sur la scène pour interpréter les paroles des morceaux chantés, comme "Lights Out", reprise de UFO justement. L'ensemble passera comme une lettre à la poste tout au long du set qui, une fois arrivé au bout, paraîtra vraiment trop court. Mais on le terminera avec un sourire aussi grand que celui de Schenker lui-même !
Nous retrouvons le super groupe de Sludge américain Down sur la Mainstage 2. A la tête de 3 albums seulement, ce super groupe existe pourtant depuis 1991. Mais c'est le propre des super groupes, j'ai envie de dire, ils ne font en général pas tant d'albums que ça. Autrement, musicalement, il faut aimer. C'est du Sludge après tout. Oh ce n'est pas non plus complètement désagréable, mais je trouve que c'est un style musical pour lequel il faut plusieurs morceaux d'adaptation avant d'en capter la quintessence. Autrement, je disais qu'il s'agit d'un super groupe. Mais qui compose son lune up ? Nous avons donc Phil Anselmo (ex-Pantera) au chant, Pepper Keenan (de Corrosion of Conformity) et Bobby Landgraf à la guitare, Jimmy Bower (ex-Crowbar) à la batterie et Patrick Bruders (ex-Crowbar) à la basse. Au total, Down proposera un set de 11 titres, issus de chacun de ses trois albums, mais surtout 7 de "NOLA", le premier sorti en 1995 et qui a permis au groupe de se faire immédiatement un nom. Et d'ailleurs, il y a beaucoup de monde devant la scène, ce qui n'est pas du tout surprenant. Ce qui l'est un peu, par contre, c'est le son qui ne s'avère pas des mieux réglés. Mais cela n'entache pas l'efficacité des morceaux qui vont s'enchaîner les uns après les autres, devant un public acquis à la cause de la formation. Pour ma part, je suis moins conquise, mais il faut dire que c'est le style musical qui ne me séduit pas tant que ça. Le set se terminera sur "Bury me in Smoke", vieille démo sortie en 1992, soit aux tous débuts de la formation.
Et en même temps que Down, nous avons Life of Agony, groupe de Metal Alternatif, américain également, sur la scène de la Valley. Life of Agony, c'est 6 albums dont un dernier sorti en 2019, depuis sa formation en 1989. La vie du groupe a été très tourmentée, avec pas moins de deux séparations ainsi qu'une promesse de ne plus sortir d'albums. Promesse qui n'a pas été tenue, et on a envie de dire "heureusement", parce qu'en live, c'est quand même pas mal à écouter. Mais du coup, au niveau de la discographie du groupe, on se retrouve avec une grosse coupure entre 1997 et 2005, puis entre 2005 et 2017, alors qu'avant et après ces deux périodes, on a une certaine régularité dans la sortie des albums. Pour l'anecdote, on a deux femmes dans le line up, une à la batterie, et l'autre au chant et au clavier. Au sujet de cette seconde, il s'agit en réalité d'une personne transgenre, qui était homme lors de la formation de Life of Agony en 1989. En effet, ce n'est qu'en 2010 que Keith Caputo a fait son coming out. Aujourd'hui, on la connaît sous le nom Mina Caputo. C'est assez rare dans les groupes de Metal de voir ce genre de choses, d'où le fait que je le souligne. Et du côté du public, ça ne pose aucun souci (il n'y a pas de raison que ça en pose, vous me direz). L'ambiance est très bonne sous la tente par ailleurs, et ça va même pas mal bouger, voire même sauter partout, notamment sur "This Time", extrait de l'album "River Runs Red", premier album de 1993.
On continue avec Perturbator sur la scène de la Valley qui, même si on ne le devinerait pas comme ça, est français ! En effet, il s'agit du projet de musique électronique, et plus particulièrement de synthwave, du parisien James Kent, qui a été guitariste dans plusieurs groupes de Black Metal avant de se mettre à une carrière solo sous le nom Perturbator et de sortir 5 albums sous ce nom entre 2012 et 2021. Aujourd'hui, on le retrouve au clavier accompagné d'un batteur. Et c'est tout. Forcément, quand on ne connaît pas, ça change énormément de tout ce qu'on a pu entendre et voir jusque-là. En effet il n'y a pas de gros riffs de guitare électrique ni même de solos époustouflants de batterie. Et pourtant, il y a bien une guitare électrique (c'est Kent qui la tient bien sûr), et il y a même une batterie (et ça va jouer fort à certains moments !). Mais ce n'est absolument pas du Metal, ni de près, ni de loin (quoi que l'influence est tout de même présente). Mais alors par contre, c'est super sympa à écouter ! Et les effets de lumière qui ponctuent la musique proposée par Perturbator contribuent à faire de ce moment une vraie bouffée d'air frais. Ca me rappelle un peu cette chouette découverte qu'avait été pour moi Long Distance Calling lors du Wacken World Wide 2020. Un véritable ovni, que j'avais pris grand plaisir à découvrir. Et donc, là, clairement, je vais creuser le sujet Perturbator rapidement. C'est un vrai coup de cœur pour moi. Quelle claque ! Quelle ambiance ! Et cette symbiose avec le public... C'est que ça danse beaucoup dans la fosse, pourtant entièrement composée de chevelus tout de noir vêtus ! Quand arrive la fin de l'heure allouée à ce chouette moment, on regrette qu'elle soit passée aussi vite. On ne se penche pas forcément sur un sujet comme le Hellfest pour autre chose que du Metal, mais là, c'est une bonne pioche d'aller voir ce que donne Perturbator !
Qu'il est difficile de sortir du set de Perturbator pour rejoindre Alcest sur la scène Temple... Ce n'est vraiment pas du tout le même milieu. On peut même dire qu'Alcest, c'est le juste rappel que l'on est dans un festival de Metal, le plus grand de France d'ailleurs ! Il y a tout de même un point commun entre Perturbator et Alcest, mais alors ce sera le seul par contre : les deux sont français ! Eh oui, et pour le coup, là, ça va justement chanter en français. Pour l'histoire, Alcest existe depuis 2000 et a sorti 6 albums, dont un dernier en 2019. Et il s'agit de Post-Black Metal. En tout cas, les premières notes sont relativement douces et réhabituent doucement nos oreilles au retour des guitares électriques telles qu'on est censé les avoir dans un festival comme le Hellfest. La transition se fait finalement sans trop de mal... jusqu'à ce que la rythmique s'accélère d'un seul coup ! Ah tiens, c'est vrai que les bases de la musique Black, à la base, c'est ça ! Pour l'anecdote, le chanteur qui se fait surnommer "Neige", Stéphane Paut de son vrai nom (qui s'avère par ailleurs un peu timide quand il s'adresse à son public), est également l'un des fondateurs de Peste Noire et d'Amesoeurs dont il était le batteur. Chez Alcest, la particularité première est de passer d'un chant très écorché (de Neige lui-même) à un autre beaucoup plus doux, à la fois de Neige, mais aussi de Pierre "Zero" Corson, et il en est de même en ce qui concerne la musique d'ailleurs, les passages agressifs alternant avec d'autres beaucoup plus doux. Ce n'est vraiment pas désagréable à l'oreille d'écouter ces changements de rythme et de chant, ça passe même plutôt bien. On sera même un peu nostalgique en entendant les dernières et douces notes de "Délivrance", ultime morceau joué par Alcest ce soir issu de l'album "Shelter" (2014).
Après une pause bien méritée, sur la scène Temple, c'est la froideur nordique du groupe de Black Metal suédois Watain qui prend place. Du haut de ses 7 albums depuis sa formation en 1998, dont un dernier sorti il y a tout juste quelques mois et nommé "The Agony and Ecstasy of Watain" (le 29 avril 2022), j'ai déjà traité du sujet en live lors de leur venue dans ma ville, c'était avec Profanatica et Rotting Christ, vous en retrouverez le report ici. Ce set avait tellement scotché le public qu'il en est resté médusé jusqu'au départ définitif du chanteur et meneur de la danse, Erik Danielsson. La messe noire aura-t-elle le même effet au Hellfest que dans la petite salle de ma ville ? C'est ce qu'on va voir. En tout cas, en ce qui concerne l'entrée en matière, qui se fait sur "Death's Cold Dark" de l'album "Lawless Darkness" (2010), elle correspond exactement au souvenir que j'en avais. Watain, ce n'est pas juste un groupe que l'on écoute sur album, c'est aussi un groupe qu'il faut impérativement aller voir sur scène, au moins une fois dans sa vie, pour peu que l'on aime le Black Metal. Parce que le spectacle en vaut clairement la chandelle c'est le cas de le dire, parce que des chandelles, il y en a sur la scène Temple. Elles seront allumées une par une, lentement et tout au long du set, par le leader de la formation, qui est par ailleurs bien plus volubile ce soir qu'il ne l'a été quand Watain est passé par chez moi. Et elles ne seront pas éteintes malgré la violence des morceaux qui vont s'enchaîner, à commencer par "Death's Cold Dark" issu de l'album "Lawless Darkness" (2010). On enchaîne d'ailleurs de suite avec l'un des titres les plus connus de la formation, si ce n'est pas le plus connu : "Malfeitor", du même album. Au final, on aura des titres issus de plusieurs albums différents, mais surtout du dernier en date (4 sur 11), avec notamment "The Howling" qui sera joué en 3ème, et de "Lawless Darkness" sorti en 2010 (3 titres). Watain distille un Black Metal fort efficace, et par moments suffisamment mélodique pour comprendre la construction de ses morceaux.
En même temps, on passe à l'un de ces groupes que j'aime vraiment beaucoup et qui débute son set avec un retard de 20 minutes, dû au traditionnel feu d'artifice qui devait initialement avoir lieu la veille mais qui a été annulé à cause de la chaleur beaucoup trop élevée sur les lieux. J'ai donc nommé Running Wild. Il s'agit d'un groupe de Power Metal allemand qui a sorti 17 albums depuis sa formation en 1976, le dernier datant de 2021. Quant aux lives, j'ai eu l'occasion de les évoquer lors du Wacken 2015, ce qui était ce jour assez miraculeux puisque cela faisait des années qu'ils n'étaient alors pas montés sur une scène. Depuis, ils ont à peu près pris le pli semble-t-il (à peu près, j'insiste, parce qu'ils n'ont fait qu'un unique concert en 2018). Et en plus, c'est la première fois que l'on peut compter sur Running Wild au Hellfest, alors on ne va pas s'en priver ! Et c'est sur la Mainstage 2 que l'on retrouve la formation ce soir. Pour mon plus grand bonheur, je dois l'avouer. Et l'attente supplémentaire due au feu d'artifice ne fait que faire monter l'impatience au niveau du public, très nombreux malgré l'heure tardive. On déplorera un souci de micro sur les premières secondes du set, qui ne durera heureusement pas. On débute ce live sur "Fistful of Dynamite", extrait de ce qui est l'un des meilleurs albums de la formation, à savoir "Pile of Skulls" (1992). On enchaîne sur "Purgatory" de l'album "Ready for Boarding" (1988) avant que le chanteur Rolf Kasparek "Rock n' Rolf" Kasparek ne salue la foule avec quelques mots en français, avant de repartir sur de l'anglais puis de lancer "Rapid Foray" de l'album du même nom (2016). On enchaîne sur un titre bien plus ancien, "Riding the Storm" de l'album "Death or Glory" (1989) suivi par un rallongé "Branded and Exiled" de l'album du même nom (1985). On aura aussi du bin plus récent, comme le très efficace "Crossing the Blades", extrait du dernier album en date, "Blood on Blood" (2021). Le groupe passera ainsi tout son set à passer de titres plus anciens à des titres plus récents pour revenir sur des anciens. Ils ont décidé de piocher un titre de chacun de leurs albums presque. De plus, en live, les morceaux qui s'enchaînent n'ont rien à envier à leurs versions studio. Le groupe a beau ne pas faire énormément de dates en live, il n'a aucun mal à rejouer en direct ce qu'il propose sur album. C'est vraiment un régal en live, même si le son des guitares s'avère être un peu en retrait. En effet, on perçoit mieux la basse de Peter Pichel. Mais cela n'entache pas l'excellente qualité du show que Running Wild aura fourni ce soir, en finissant sur le parfait "Under Jolly Roger" de l'album du même nom (1987) puis sur les rappels que seront "Soulless" du très bon album "Black Hand Inn" (1994), "Conquistadores" de "Port Royal" (1988) et "Raise your Fist" de "Under Jolly Roger" (1987). Un point final parfait pour un weekend tout aussi parfait (si on oublie la chaleur insupportable des deux premiers jours).
Et voilà que se termine cette première partie de l'édition 2022 du Hellfest, qui souligne son 15ème anniversaire. Et si je devais citer les meilleures prestations vues durant ces trois jours, je citerais sans hésiter Perturbator en première position, même si c'est l'ovni de cette programmation. Je citerais bien Frank Carter & The Rattlesnakes également. Et donc, ce weekend de Hellfest est terminé. MAIS ! N'oubliez pas qu'il y a 4 jours supplémentaires de prévus ! Cela se passera du jeudi 23 au dimanche 26 juin inclus, et bien évidemment, je vous en proposerai également un report ! Je vous donne donc rendez-vous dans une semaine afin de le découvrir ;-)
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