20/06/2023

Hellfest 2023

Le logo du Hellfest 2023
Le logo du Hellfest 2023

L'année dernière, le Hellfest, ce fameux festival Metal 100% made in France né des cendres du Fury Fest dans une autre vie, proposait de manière tout à fait exceptionnelle une édition sur pas moins de 2 weekends pour couvrir son 15ème anniversaire reporté deux fois pour cause de Covid-19. J'avais couvert cette édition un peu à part sur deux articles, car un seul aurait été bien trop long pour pouvoir évoquer les 58 lives vus alors (vous pouvez si vous le souhaiter (re)découvrir mes reports du 1er weekend qui comptait 26 groupes, ainsi que du 2nd weekend qui en évoquait quant à lui 32).


Cette année, il n'y aura qu'un seul weekend, parce que le Hellfest, à la base c'est sur un seul weekend. Et pas n'importe lequel : toujours le 3ème weekend de juin. Ce qui n'arrange pas forcément les bacheliers qui souhaiteraient s'y rendre (pour peu qu'ils parviennent à obtenir des places, car c'est de plus en plus compliqué à chaque année qui passe, moins de 2h pour voir s'envoler la totalité des pass 4 jours pour cette année <- les seuls qui avaient été mis en vente, et avec une affiche complètement inconnue, je ne connais pas beaucoup de festivals capables d'une telle prouesse !). Et d'ailleurs, le festival fait tellement parler de lui que maintenant, de grands médias commencent à en faire des articles. Je citerai par exemple France 3 pour la région Pays de la Loire qui nous a proposé ces derniers jours une présentation de quelques-uns des groupes français qui auront foulé l'une des scènes de cette édition. Des articles à retrouver par ici : France 3 Pays de la Loire Clisson.

JEUDI 15 JUIN

Les membres de Code Orange
Les membres de Code Orange

On commence cette première journée de Hellfest 2023 avec Code Orange, groupe de Punk Hardcore américain qui a sorti 4 albums depuis 2012 (ils ont également été nominés deux fois aux Grammys, ce qui n'est pas rien), le dernier remontant à 2020. Nous retrouvons le groupe sur la Main Stage 2 en ce 15 juin. Assez peu de monde sur les côtés de cette scène, d'ailleurs, au moment où le groupe y fait son entrée. Bon, ça se remplira au fur et à mesure (on me glisse dans l'oreillette qu'il y a eu un embouteillage à l'entrée du site, certains n'étaient toujours pas entrés au moment où ça a débuté). Mais revenons au sujet : la première chose qui me marquera sur ce set, c'est la voix de son interprète, Diego, dont l'octave a bien du mal à se caler à la bonne place. Pas évident de faire l'ouverture du plus gros festival Metal de France. Cela dit, la bassiste Päm aura l'occasion de pousser la chansonnette sur un des morceaux interprétés aujourd'hui. Musicalement, j'entends comme un mix entre Slipknot et Macabre finalement. Le son n'est pas des mieux réglés, mais l'ambiance est tout de même déjà bien là et ce, dès le début du set. Celui-ci aura une durée totale de 40 minutes, ce qui est suffisant pour se faire une idée de l'univers musical du groupe. Personnellement, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais le groupe compte tout de même pas loin de 150.000 followers sur Facebook !

Today is the Day est quant à lui un groupe de Noise rock expérimental, américain également, qui mixe au final pas mal de styles musicaux différents. Ce groupe a été fondé en 1992, et c'est une petite heure après Code Orange qu'il nous est donné le loisir de découvrir ce que ça donne en live. Autant je connaissais le groupe d'ouverture de nom, autant là, je ne sais pas du tout de quoi il s'agit. Nous sommes sur la scène de la Valley pour en savoir davantage sur les 40 minutes allouées au groupe, devant un parterre tout de même assez clairsemé malgré deux décennies d'existence et pas moins de 11 albums. En effet, c'est expérimental, on ne va pas se mentir. Ils n'ont beau être que trois, la guitare se fait bien lourde, et le chant également. Par moments, on lorgnerait presque sur du Grindcore, ce dont je ne suis pas particulièrement friande. Today if the Day n'est pas vraiment le style de groupe qui me donne envie de creuser la discographie, n'en déplaise aux 28.000 personnes qui le suit sur Facebook. Dix minutes auront malheureusement suffit à me convaincre que ce que propose Today is the Day n'est pas fait pour moi (on ne peut pas tout aimer, n'est-ce pas ?). Par ailleurs, le set est étonnamment stoppé au bout de quinze minutes sans aucune forme d'explication officielle, et le groupe refera son apparition sur scène plus de dix minutes plus tard, non sans quelques problèmes de micro. Même si je n'apprécie pas forcément ce qu'il propose, c'est tout de même bien dommage d'être amputé d'autant de temps.

Passons cette fois sur la Warzone pour découvrir Poesie Zero. Il s'agit d'un groupe de Punk rock français fondé en 2010, que je ne connais pas davantage que Today is the Day. 50 minutes de set sont prévues ce soir, et comme le groupe précédent, cette formation est composée de trois membres. Et musicalement, qu'est-ce que ça donne ? Eh bien ça rend très bien pour les petites esgourdes en fait ! Il faut dire que j'aime bien le Punk rock, même si je ne suis pas forcément toujours d'accord avec ce que leurs morceaux racontent, et surtout avec ce que l'interprète peut dire entre eux (et c'est courant que ça cause beaucoup en live dès lors qu'on touche à cet univers musical, Poesie Zero ne fait pas exception à cette règle). Poesie Zero est un groupe qui mériterait que l'on creuse sa discographie, pour peu que l'on apprécie le style musical qui lui est lié. Pour ma part, ce sera chose faite c'est certain. Le public est par ailleurs bien plus nombreux que pour les groupes que j'ai précédemment vus, la différence d'ambiance est très nette. Vous voulez quelque chose qui mette le feu de fou ? Appelez donc Poesie Zero, ils savent faire ! Pour ma part, j'aurai passé un très bon moment avec eux, et je suis contente de cette découverte. L'introduction, avec le morceau "C'est nous les punks", est assez représentative de ce que le groupe propose comme univers. Il enfonce par ailleurs le clou avec "L'anarchie", le titre suivant. Et ce sera grosso modo la même chose tout au long de ce set qui passera à toute vitesse, on n'aura même pas l'impression qu'il a duré pratiquement une heure. La seule chose qui me surprendra, c'est qu'il y a moins de 8000 personnes sur la page Facebook du groupe. Il mérite quand même davantage ! Surtout quand on voit l'excellente ambiance sur place !

Les membres de DVNE
Les membres de DVNE

Nous changeons complètement de registre avec le Post-Metal qui lorgne sur le Doom de DVNE, formation écossaise qui a débuté son existence en 2013. Nous sommes sur la scène de la Valley pour une durée d'une heure cette fois. Pas mal de monde s'est passé devant la scène. "Towers", titre extrait de l'album "Etemen Aenka", le dernier-né du groupe sorti en 2021, entame les hostilités avec une ambiance qui est loin d'être désagréable. Je découvre également ce groupe-là aujourd'hui, comme tous les précédents, et il me donne dès le premier morceau le sentiment qu'il saura me plaire sur album. Je prends donc bonne note de ce nom pour mes nouvelles découvertes discographiques à faire. Pourtant, je ne suis pas très fan de ce style musical à la base, mais DVNE a ce petit quelque chose en plus qui m'attire, une ambiance qui me plaît vraiment bien en écoutant ce live que ses membres nous proposent aujopurd'hui. Le groupe ne compte à ce jour que deux albums, celui cité un peu plus haut, et "Asheran" qui est sorti en 2017. Trois EP ponctuent cette discographie, et c'est tout. Mais la complexité des morceaux proposés ce soir, de "Court of the Matriarch" à "Satuya" en passant par "Omega Severer", on ne peut que se douter qu'il faut du temps pour pondre de tels morceaux. Même les passages du chant clair aux grunts et vice-versa sont savamment bien étudiés. C'est un véritable bonheur auditif. Il est indéniable que la qualité peut parfois prévaloir sur la quantité, c'est a priori le cas chez DVNE. A certains égards, l'univers relativement psychédélique de DVNE n'est pas sans me rappeler le groupe Villagers of Ioannina City, découverts lors du second weekend du Hellfest 2022, la cornemuse en moins, que j'ai depuis bien creusé et apprécié à sa juste valeur. D'ailleurs, c'est drôle, mais en découvrant les archives photographiques de DVNE sur leur page Facebook (qui contient vraiment trop peu de followers), j'ai découvert que les deux groupes sont partis ensemble en tournée européenne l'an dernier. Surprenant que j'aie précisément pensé à Villagers of Ioannina City du coup, et à aucun autre groupe. Et donc, si vous aimez le style de ce groupe-là, je vous invite à aller découvrir DVNE, ou vice-versa si vous connaissiez DVNE mais pas l'autre. Et si jamais vous n'avez jamais penché une oreille ni sur l'un, ni sur l'autre, n'hésitez pas à prendre le temps pour le faire, vous pourriez fortement apprécier la chose. Pour ma part, DVNE, c'est adopté ! J'ai passé un excellent moment, et je regrette qu'il n'ait pas duré plus longtemps !

Ludwig Von 88 s'installe à présent sur la Warzone avec sa légendaire boîte à rythme pour une heure, avec son Punk Rock dans la veine des Béru. Tout aussi français, Ludwig existe depuis 1983, avec tout de même une longue pause entre 2011 et 2016. Il s'agit également du premier groupe que je connaisse un minimum depuis le début de cette première journée de Hellfest. J'en ai en effet écouté à quelques reprises depuis le début des années 2000. Le groupe est accueilli à grands renforts de sifflets, et on sait avant même qu'il ne commence à jouer ses premières notes que ça va bouger dans la fosse, qui est bien compacte. Perruques, costumes de clowns (difficile de décrire ça autrement), les membres commencent avec "HLM", titre extrait de l'album "Houla la !", leur tout premier album sorti en 1986. Indémodable ! Et on devine donc que le groupe a fait le choix de proposer un melting pot de tous ses plus gros morceaux. Je rappelle à toutes fins utiles que Ludwig Von 88 était très populaire dans les années 80 et 90. Ainsi, on aura le loisir de pouvoir profiter d'un live de "Chuck Norris dans la prairie" de l'album "L'Hiver des crêtes", le dernier-né du groupe qui signe ses 40 ans, au milieu de d'autres titres bien plus anciens tels que "Mon coeur s'envole" de l'EP "Seoul 88" (sorti cette même année 88) ou encore "New Orleans" de l'album "Ce jour heureux est plein d'allégresse" (1990). Mais aussi l'indémodable "Guerriers Balubas" (du maxi-single de 1988), "Fracas" de l'album "La révolution n'est pas un dîner de gala" (2001), "Louison Bobet For Ever" et "William Kramps le tueur de bouchers" de "Houlala 2 la mission" (1987) et "Come on boys" de l'album "Tout pour le trash" (1992). Et ce set se clôture avec "30 millions d'amis" de "Houlala 2", repris en choeur par le public, forcément. En clair, on n'aura pas rajeuni avec les Ludwig Von 88, mais franchement, ça fait du bien de les voir en live !

On continue avec Architects, groupe de Metalcore britannique fondé en 2004, qui compte une dizaine d'albums, dont un dernier sorti l'année dernière. L'entrée en jeu sur la Main Stage 2 est puissante, vraiment très forte. Et malgré un fond musical très violent, il y a une véritable mélodie qui vient adoucir l'ensemble, le rendant intéressant à écouter. Non, je n'ai encore jamais creusé le sujet Architects. par contre, c'est un nom qui ne m'est pas complètement inconnu, et il s'avère que je vais très certainement corriger cet état de fait. Il n'est pas dit que je garde tout ce que j'en écouterai, mais j'avourai que sur le set de ce soir, plusieurs morceaux m'ont fait particulièrement tendre l'oreille, dont le premier joué, "Nihilist" de l'album "All our gods have abandonned us" (2016). "Tear gas" de l'album "The classic symptoms of a broken spirit" (le petit dernier de 2022) m'aura cependant moins plu. Je pense qu'il y aura un tri à faire lorsque je me pencherai sur la discographie du groupe. Cependant, il est indéniable qu'Architects mérite ses quelques 831.000 followers sur Facebook. L'envergure du groupe est énorme, cela se constate même si on n'aime pas forcément tous ses morceaux ! Et d'ailleurs, le morceau suivant, "A new moral law ground", issu du même album, me plaira bien davantage que "Tear gas", mais aussi "Royal beggars" de l'album "Holy Hell" (2018) qui sera proposé plus loin ! Comme quoi... "Doomsday", issu lui aussi de "Holy Hell", aura la primeur de déclencher le premier Wall of Death que j'aurai vu sur cette édition du Hellfest. Pour l'anecdote, ce morceau est dédié à Tom Searle, guitariste et co-fondateur d'Architects décédé en 2016 à l'âge de 28 ans d'un cancer de la peau (le batteur, Dan Searle, est son frère jumeau). "Little wonder", issu de "For those that wish to exist" (2021), aura également beaucoup d'effet sur le public. Il faut dire qu'il s'agit là de titres puissants. Vraiment, Architects, c'est pas mal du tout au final. Et ça se terminera sur un des plus grands circle pits que j'aurai vu sur le Hellfest depuis toutes ces années que je le suis.

Les membres de Svinkels
Les membres de Svinkels

J'avais déjà vu Svinkels lors du Hellfest 2018. Il ne s'agit donc pas d'une découverte ce soir, et bien que je n'ai pas revu ni même réécouté le groupe depuis, j'en ai immédiatement reconnu l'interprète. Et j'ai également remarqué un changement majeur par rapport à 2018 : le DJ est toujours là, mais Gérard Baste, l'interprète du groupe, est accompagné par deux autres voix tout au long du set (tandis que c'était avec une certaine parcimonie en 2018), et il n'y a plus du tout de guitares sur scène, elles ont été remplacées par des samplers là où elles auraient été utiles. Oui parce que les Svinkels, ce n'est pas un véritable mélange entre rap et Metal, c'es surtout du rap et un petit peu du Metal, juste sur quelques morceaux. Musicalement, comme en 2018, on reste sur du hip hop, ce qui rappelle que le Hellfest n'est jamais une programmation 100% Metal. Pour ma part, je n'accroche pas beaucoup plus que la première fois. Il faut dire que le Hip Hop, ça se détache tout de même pas mal de ce que j'ai l'habitude d'écouter (bien que je sois du genre éclectique, quand même). Du côté du public, il y a bien du monde devant la scène de la Warzone, comme en 2018. J'avoue ne pas tellement comprendre cet engouement que je vois pour la seconde fois sur un live de Svinkels, surtout au sein d'un festival tout de même pas mal étiqueté "Metal". Je me souviendrai très facilement de l'hymne "Le svink, c'est chic" qui avait déjà été jouée en 2018. Je me souviens très bien que son interprétation m'avait déjà fait sourire alors, eh bien ce soir c'est pareil, j'ai souri également. Je ne vois pas vraiment d'inconvénient à ce qu'une formation orientée sur le rap soit invitée au Hellfest (je sais que Svinkels a des détracteurs chez les Metalleux, pourtant la Warzone est la scène dédiée aux formations qui oeuvrent dans le Punk en principe, et à défaut d'en avoir la musicalité, les Svinkels en ont au moins pas mal l'attitude tout de même), par contre je me pose la question de savoir s'il est envisageable de voir un groupe de Metal dans un festival qui rassemble des rappeurs et autres artistes Hip Hop. Pas sûr que ce genre de choses arrive. Et c'est justement là où il ne faut pas être bête et ne pas réagir de la même façon. D'ailleurs, je donne une mention spéciale à DJ Pone pour son moment de mixage fort bien fait ! Et le tout se clôturera de la meilleure des façons avec "Réveille le Punk", et vu l'ambiance de folie que le groupe parvient à mettre dans la fosse, on n'a pas vraiment le droit de cracher dessus en fait.

La nuit est déjà bien commencée au moment où Amenra, groupe de Doom Metal belge fondé en 1999 qui joue dans la même cour que des groupes tels que Cult of Luna entre en scène sur la Valley. C'est sur une longue intro lancinante de 3 minutes pleines que débute le set de la formation. On n'est plus du tout sur la même planète que les Svinkels, et ça se sait dès qu'on débarque ici. Et d'ailleurs, Colin H. van Eeckhout, interprète de la formation, a la particularité de débuter le set en tournant le dos au public. Musicalement, c'est vraiment du Doom Metal dans tout ce que ça a de plus lourd et douloureux. On n'est plus du tout en train de plaisanter, et forcément, après les Svinkels, ça fait tout drôle. Ici, l'ambiance est clairement sur une ligne sombre, malsaine même, voire cauchemardesque. Il est difficile de trouver le bon qualificatif pour décrire ce que propose Amenra. Et comme il s'agit de Doom, on n'entend absolument pas le public, il règne presque un silence de mort lorsque les musiciens cessent de jouer. Aucun doute, nous sommes bien devant la scène de la Valley. Et du coup, il faut aimer ce qui est lent, lourd et malaisant (en partie parce que l'interprète garde le dos tourné au public pratiquement tout au long des morceaux sur lesquels il laisse exploser sa rage et son désespoir, car c'est vraiment ce que l'on ressent quand on entend ses hurlements). De mon côté, à petite dose ce style bien particulier ne me dérange pas, et puis cela permet d'avoir un peu de tout sur le festival. Mais il est vrai que je ne pourrais en écouter toute la journée, car je pense qu'au bout d'un certain temps, il n'y a plus que l'envie d'une corde qui reste en tête. Cela dit, des passages sont intéressants. Je pense notamment à "Plus près de toi (Closer to You)", extrait de l'album "Mass VI" (2017) ainsi que "De evenmens" de l'album "De Doorn" (2021). Au final, on ne peut pas ressortir indemne d'un set d'Amenra. C'est d'une telle profondeur que c'en est vertigineux. Je ne sais pas si ça vaudrait le coup d'écouter Amenra sur album. Peut-être que c'est mieux de le vivre, car j'ai bien du mal à me dire que ça s'écoute finalement, je dirais plutôt que ça se vit, et pour ça, c'est en live que ce serait le mieux.

Le groupe australien Parkway Drive et son Metalcore vient envahir la Main Stage 2. La formation compte 7 albums à son actif, et plus d'un million de followers sur Facebook. Et comme il s'agit de Metalcore, mes oreilles n'y sont pas insensibles, parce qu'il s'agit d'un style que j'apprécie pas mal. Par contre, à la sortie d'Amenra, ça fait tout drôle, comme si on reprenait des couleurs tout à coup, c'est bien plus punchy, pas du tout la même ambiance. Y compris devant la scène où ça va commencer à sauter partout dès le début du second morceau, "Prey", de l'album "Reverence" (2018). Y a pas à dire, ça réveille ! C'est ce que j'apprécie dans ce style musical. Pour autant, il y a bien des formations dans le milieu que je ne connais pas, et malgré sa renommée, Parkway Drive en fait partie (j'ai déjà croisé le nom, cela dit). L'ensemble est d'une efficacité redoutable, les riffs de guitare sont très bien placés, le chanteur Winston McCall a le charisme nécessaire pour motiver les troupes (bien que je ne sois pas sûre que c'est bien utile ici), et tout cela augure un bon moment à passer avec le groupe qui va jouer pas moins d'1h10. Et j'ai le sentiment que ces 70 minutes vont passer à une vitesse folle. D'autant plus que là, il ne s'agit pas de Metalcore au sens violent du terme, je dirais même que c'est très mélodique en fait. Et je ne regrette pas d'avoir fait le crochet pour voir ce que ça donnait en live, quand bien même il commence à se faire tard (il est 1h du matin au moment où ce set commence). Les morceaux dans la veine de "Vice grip", issu de l'album "Ire" (2015) sont tellement accrocheurs que ça donne indéniablement l'envie de s'écouter la totalité de la discographie du groupe. C'est d'ailleurs ce que je compte bien faire. A noter, le chanteur de la formation se fendra d'une petite sauterie en plein coeur de la fosse tout en demandant la formation d'un circle pit autour de lui. Le public est extrêmement réceptif, l'ambiance est excellente ! Arrivé en milieu de set, deux violonistes ainsi qu'une violoncelliste feront leur entrée sur scène, ce qui donne une nouvelle dimension au son de ce set, qui était déjà fort intéressant jusque-là, et qui va le devenir encore plus (vous le savez peut-être, le violon, c'est ma grande faiblesse). Je termine ce set avec "Wild eyes" de l'album "Atlas" (2012) en étant conquise par Parkway Drive, mais également par la mise en scène qui a entouré ce moment, notamment la pyrotechnie, qui a été vraiment parfaite !
Les membres de Fishbone
Les membres de Fishbone

Fishbone, qui prend place sur la Warzone pour finir cette première journée de Hellfest, a été fondé en 1979 et a emprunté à tous les styles musicaux pour établir le sien. Après quelques derniers réglages techniques qui dureront un peu plus de 5 minutes, c'est sur "Party at ground zero"de l'EP nommé "Fishbone" (1985), le toute premier disque du groupe, que débute ce set qui va durer une heure. On est clairement sur du Rock à tendance Fusion pour ce début de live, et après quelques recherches, il s'avère que Fishbone est pionnier du genre avec les Red Hot Chili Peppers. L'ensemble des membres de Fishbone vient du même quartier de Los Angeles, et c'est clairement l'ambiance de ce quartier qu'ils ont cherché à nous amener à travers cet univers musical dans lequel ils nous emmènent. Je n'en écouterais pas toute la journée, mais à petite dose, le temps d'un live d'une heure comme c'est le cas ce soir au Hellfest, ça passe très bien. En tout, on aura droit à 12 titrs issus de 7 disques différents avec une petite préférence pour des extraits issus des deux premiers albums, de quoi nous donner une belle rétrospective de ce que le groupe propose depuis toutes ces années. A noter que le dernier, "Black flowers", est sorti en 2021. C'est plutôt sympa de terminer cette journée sur un groupe tel que celui-ci au final.

VENDREDI 16 JUIN

Nous débutons cette seconde journée de Hellfest 2023 avec Vreid, formation de Black'n'Roll norvégienne née en 2004. Nous sommes pour la première fois de cette édition devant la scène Temple en ce milieu d'après-midi. Le groupe a commencé son set un peu en avance sur l'heure prévue, cependant, c'est tellement sympa à écouter qu'on ne peut en vouloir à ses membres. En tout cas, j'accroche tout de suite à ce mix entre Black Metal et les mélodies que les musiciens distillent dedans. C'est vraiment hyper agréable à mon oreille, et ça débute merveilleusement bien cette seconde salve de lives pour le Hellfest 2023. Ça me fait énormément penser à Windir, et en fait, c'est parfaitement logique puisque Vreid découle de ce groupe-là, qui a stoppé son activité après le décès de son interprète à l'âge de 25 ans, Valfar, pris dans une tempête de neige en 2004. Par moments, j'entends également des sonorités qui me rappellent Einherjer, autre formation norvégienne, mais aussi à plein de choses à côté comme Kampfar ou encore Carpathian Forest et Limbonic Art pour ne citer qu'eux. Il y a même du Kanonenfieber, une de mes toutes dernières découvertes dans ce genre-là, en dessous. Et un soupçon de Viikate par moments. Il est certain que je vais sérieusement écouter la discographie que propose Vreid, tant les influences proposées par les différents titres proposés ce jour me sont parlantes. Car en live, c'est véritablement une claque que j'aurai prise ! 50 minutes de set, c'est bien court, mais largement suffisant pour voir convaincue. Cette alternances entre violence extrême et mélodies sont vraiment bien fichues, notamment sur des morceaux tels que "Flammen", qui est le tout dernier titre du groupe, présent sur aucun album et qui fait ce jour sa première démonstration en live (et d'ailleurs, ce titre lorgne un poil sur Falkenbach, c'est sans doute pour cette raison que j'y accroche particulièrement). Je comprends aisément que le label Season of Mist ait pris le groupe sous son aile depuis 5 ans (il faut savoir que depuis 2004 jusqu'à cette année-là, tous les albums de Vreid ont été des productions indépendantes). Du côté du public, il semble que la tente soit pleine, ou pas loin. En un sens, vu la qualité de ce que propose le groupe, ce n'est pas bien étonnant. On s'étonne davantage de constater qu'il n'y a que 46.000 followers sur Facebook. On ressort de ce set avec un sentiment de trop peu, car il sera passé beaucoup trop vite.

On enchaîne sur la Warzone avec Less Than Jake, formation de Ska punk américaine née en 1992. Forcément, ce n'est pas du tout le même univers que Vreid, et ce n'est pas l'intro à base de la marche impériale de Star Wars qui sert d'entrée aux membres de cette formation qui me fera mentir. Alors ici, on a de la trompête ainsi que du saxophone, et ça déménage avec les gratteux qui courent dans tous les sens dès les premières secondes du set. Pas de doute, on est bien sur une ambiance à la punk. Le groupe a sorti son dernier album, "Silver Linings", en octobre dernier, et on se doute bien que le set d'aujourd'hui en contiendra plusieurs extraits. Musicalement, ça passe plutôt bien, le public est en tout cas bien présent, la zone est pleine et ça se bouscule gentiment sur une large partie de l'avant. L'ambiance est bonne enfant, c'est sympa, ça se laisse bien écouter. Même si pour ma part, je ne pense pas me pencher sur la discographie, mais j'aurai tout de même passé un bon moment.

Les membres de Papa Roach
Les membres de Papa Roach

Puis c'est au tour de Papa Roach qui prend place sur la Main Stage 2 ! On ne présente plus ce groupe de Metal alternatif américain né en 1993, et qui est d'ailleurs passé par le Graspop Metal Meeting pas plus tard qu'hier en début de soirée, avec une super ambiance ! Mais pour autant, malgré la grosse renommée de cette formation, allez comprendre pourquoi, je n'ai jamais voulu m'y mettre. Je ne pourrais même pas en donner la moindre raison, je ne sais pas. J'en ai déjà entendu, mais je me suis toujours "préservée" d'en écouter le moindre album. C'est un tort, quand j'entends ce que j'entends, et que je vois ce que je vois aujourd'hui. Etant donné la grande renommée du groupe, il n'est pas étonnant que beaucoup de monde se soit pressé devant la scène. Et ce qui va m'étonner tout au long de ce set, c'est de reconnaître la majeure partie des morceaux proposés, alors même que je n'ai jamais écouté un album entier du groupe. Le second titre joué aujourd'hui, "Getting away with murder", de l'album du même nom sorti en 2004 en fait clairement partie, ainsi que "Blood Brothers" de l'album "Infest" (2000), qui sera par ailleurs couplé en medley avec "Dead Cell". Etonnamment, malgré l'ampleur de Papa Roach, ses membres n'auront eu qu'une seule heure de live pour cette édition 2023 du Hellfest. On parle tout de même d'une envergure de presque 6 millions de personnes côté Facebook. Le groupe nous aura tout de même gratifié d'une reprise de "Broken Home" d'Eminem. Oui, nous sommes toujours au Hellfest, et personnellement, étant assez fan du rappeur, cela ne me dérange pas le moins du monde et nous rappelle que l'on peut très bien écouter autre chose que du Metal, même quand on est un Metalleux convaincu. On enchaîne d'ailleurs sur une reprise de "Firestarter" de The Prodigy, et ça va sauter partout dans le public. Suivra "Blitzkrieg Bop (Hey oh let's go)" des Ramones, sous le chant que l'on entendra très bien de la part du public. Le chanteur de Papa Roach, Jacoby Shaddix, ira même se rapprocher des barrières devant la scène pendant ce morceau. Enfin, on clôturera ce passage de reprises avec "Lullaby" des Cure avant de repartir sur des morceaux signés Papa Roach, tel "Scars", issu de l'album "Getting away with murder" (2004) et "No apologies" de l'album "Ego Trip", le dernier sorti en 2022. Un titre fort efficace, qui montre que Papa Roach n'en a pas complètement terminé avec sa carrière et devrait avoir encore de nombreuses bonnes heures devant lui. Le set se termine sur le redoutable "Born for the greatness" de l'album "Crooked Teeth" (2017), à renfort de percu supplémentaires sur la scène, puis "Last resort" de l'album "Infest" (2000) pour finir ce très bon moment en live avec Papa Roach !

La Warzone est à présent envahie par les membres du groupe Flogging Molly. Bien que je connaisse et écoute ce groupe américain de Punk celtique depuis quelques années années, c'est la première fois que je vois ces joyeux lurons du Punk celtique fondé en 1997 fouler une scène. Et j'aurai tout le loisir d'en profiter puisque le set d'aujourd'hui dure une heure complète. Ils jouent dans la même cour que les Dropkick Murphys, et par ailleurs ils se connaissent bien pour avoir partagé plusieurs fois la scène ensemble. Et c'est devant un gros parterre de fans (la zone est pleine) que les membres de Flogging Molly font leur entrée, le chanteur Dave King les présentant avant d'entamer les premières notes de "Drunken Lullabies", extrait de l'album du même nom sorti en 2002. L'ambiance est posée dès les premières notes, et ce n'est pas étnnant avec du Punk celtique de cette trempe. Parce que Flogging Molly en est devenu l'un des plus gros étendards depuis toutes ces années. Si on cherche une ambiance pour la Saint Patrick, c'est précisément à eux qu'il faut faire appel, très clairement ! L'ensemble de leurs morceaux est composé de véritables hymnes qui ne donnent qu'envie de sauter et de chanter en choeur avec eux. Impossible de s'ennuyer dans un live de Flogging Molly, et le public le sait très bien. Ce live ne durera peut-être qu'une seule heure, mais ce sera 60 minutes de grande intensité et de bonne humeur, parfois sur un rythme rapide, parfois sur un rythme lent, mais quoi qu'il en soit, toujours avec le sourire, les sauts partout, le surf des Metalleux dans la fosse, les bras en l'air... La recette parfaite pour un live réussi d'un groupe tel que Flogging Molly !

Machine Gun Kelly, qui prend à présent place sur la Main Stage 2, n'est pas que chanteur, il est également acteur sous le nom Colson Baker. Etonnament, le public est assez clairsemé pour un set prévu pour 70 minutes. C'est à se demander si c'était une bonne idée de laisser MGK sur une telle durée, ou même de lui avoir attribué l'une des Main Stages au profit d'une autre qui aurait peut-être été davantage à sa portée. La curiosité me pousse à vouloir tenter d'en savoir davantage, alors que Colson Baker prend place en haut de sa pyramide juchée au centre de la grande scène. Son batteur se trouve en dessous accompagné de son claviériste juste à côté et... beh c'est tout en fait. D'entrée de jeu, ça n'a pas l'air bien désagréable, et je dois reconnaître à Baker un bon flow vocal sur le morceau d'ouverture, "Papercuts", extrait de l'album "Mainstream sellout", le dernier en date sorti en 2022. Pour le titre suivant, "Born with horns", issu du même album, quelques musiciens supplémentaires, à la guitare et à la basse, apparaîtront, et ils se retrouveront donc à 6 sur scène au final. Musicalement, ça n'a rien de vraiment original, mais ça se laisse écouter. "Maybe", encore extrait du même album, passe plutôt bien, c'est un titre qui comporte un refrain plutôt accrocheur, ce n'est pas désagréable. L'ambiance va chauffer d'un cran à partir du 4ème titre, un instrumental assez énervé, qui sera plutôt court, mais qui déclenchera tout de même un mosh pit au sein du public. Le groupe accueillera Tommy Lee de Mötley Crüe à la batterie pour son prochain titre, "Concert for aliens", issu de l'album "Tickets to my downfall" (2020). Pour "Free fallin'", une reprise de Tom Petty, l'ambiance devient beaucoup plus calme et posée, et cela continuera sur le morceau suivant. Au final, Machine Gun Kelly n'est pas du tout dénué de qualités, au contraire, ça passe bien en live. Le problème n'est pas là en réalité. L'ennui ? C'est que MGK a une carrière de 11 dans le rap derrière lui, et que débarquer dans le milieu du Metal comme un arriviste, ça ne passe pas bien pour tout le monde. C'est précisément là que le bât blesse.

Les membres de Venom Inc.
Les membres de Venom Inc.

C'est ensuite au tour de Venom Inc. de prendre place, cette fois sur la scène Temple, avec un petit retard sur le planning. Comme son nom l'indique, ce groupe fondé en 2015 est un hommage au groupe de Heavy Metal Venom fondé en 1979, plus précisément à l'album "Prime Evil" sorti en 1989, et il réunit le line up de cette époque-là, hormis le batteur, Abaddon, qui a quitté le trio après trois ans d'existence. Le groupe a sorti deux albums depuis sa formation, "Avé" en 2017 et "There's only black" en 2022. Comme je m'en doutais bien puisque je connais un peu Venom, son alternative Venom Inc. ne m'accroche pas vraiment l'oreille lors de son premier morceau proposé, "Witching hour", mais côté public, eux sont conquis d'entrée de jeu, ils ne sont vraiment pas là par hasard. "Black Metal", le second titre proposé, ne parvient pas non plus à me conquérir, mais je ne pense pas que le problème vienne du groupe lui-même, je crois plutôt qu'il s'agit d'un style auquel je suis assez hermétique en fait. Il est très courant que je n'apprécie pas un groupe notamment parce que je n'arrive pas à me faire à la voix de son interprète. Ici, le problème est différent car le chant de Tony Dolan ne m'est pas du tout désagréable. Non, le problème est ailleurs, et sans doute au niveau de la musicalité de ce que propose le groupe. Je n'ai jamais réussi à apprécier Venom pour la même raison finalement. La seule exception ce soir sera le morceau "Countess Bathory", qui se trouve à l'origine sur l'album "Black Metal" de 1986. Il s'agit du seul titre de Venom, de tous ceux que j'ai déjà pu entendre, sur lequel j'ai su accrocher et ce, depuis une vingtaine d'années tout de même. Le fait que Venom Inc. la propose ce soir a donc tendance à me satisfaire. Il n'y a autrement rien à redire sur le set du groupe, que ce soit au niveau de son efficacité ou de son ambiance, tout est très bien. Il faut juste aimer le style, ce qui n'est pas tellement mon cas.

Gogol Bordello prend le relais pour finir cette seconde journée, sur la Warzone, avec son Gypsy Punk américain, un mix hautement improbable, et qui existe pourtant depuis 1999. Le petit fait "rigolo" au vu de l'actualité politique de l'Est depuis quelque temps maintenant, c'est que le Gogol dans le nom du groupe est une référence directe à Nikolai Gogol, un auteur qui se trouve être russo-ukrainien. Ceci étant dit, on remarque bien qu'il s'agit surtout d'un groupe multi-éthnique, c'est déjà un fait intéressant en soi car j'en ai rarement vu, et on ressent ici une véritable volonté d'inclusion (je parle de véritable inclusion, l'amitié entre les peuples et non pas ces trucs qui vont jusqu'à vouloir modifier la langue française). Sinon, le premier truc qui marque quand on assiste à un live de Gogol Bordello, c'est l'énergie débordante de son chanteur, Eugene Hütz. L'ensemble, quant à lui, est grandiloquent. Je ne vois pas d'autre terme pour qualifier ce que donne ce beau bordel. Ils sont nombreux, pas moins de huit, et ça va à toute vitesse, et malgré l'heure avancée, ça ne donne pas du tout envie d'aller dormir ! Au menu, on a donc de la guitare, de la basse, de la batterie (et même deux, ce qui n'est pas commun) et du chant, mais également de l'accordéon, du saxophone, du violon de l'harmonica, et enfin des chœurs, pas mal de chœurs puisque c'est tout le groupe finalement qui les assure à tour de rôle. Le groupe a sorti un total de 12 albums entre 1999 et l'année dernière. Et de ce que j'entends ce soir, il y a des morceaux qui valent le coup d'être entendus. Au final, en effet, c'est bien du Gypsy Punk, car malgré la surprise que m'a donné la lecture de ce style que je n'avais encore jamais entendu jusqu'à aujourd'hui, il est difficile de qualifier ce voyage musical autrement. En tout cas, c'est super intéressant à écouter, ça ne ressemble à rien de ce que je connaissais déjà ! C'est une découverte à faire, assurément ! Du côté du public également, la motivation aura été bel et bien là tout au long de ce set, et ce fut mérité.

SAMEDI 17 JUIN

Nous avons déjà dépassé la moitié de cette édition 2023 du Hellfest, et nous attaquons donc cette troisième journée par une formation qu'on ne présente plus, d'autant plus que c'est la 3ème fois que je propose un report d'un live pour eux. Je veux parler d'Arch Enemy, pour qui j'ai donc déjà fait un report pour le W:O:A 2016 et le Hellfest 2018. Même le Wacken World Wide en 2020 avait proposé une rediffusion du W:O:A 2016. Le groupe prend place sur la Main Stage 2. La renommée du groupe n'est plus du tout à faire, tellement plus que c'est plus que comble devant la scène. C'est avec "Deceiver, deceiver", extrait de l'album "Deceivers" (le dernier-né du groupe en 2022) qu'Alissa White-Gluz fait son entrée, devant un public plus que conquis. On aura évidemment droit aux titres qui fonctionnent le mieux en live tels que "War eternal" de l'album du même nom sorti en 2014, mais aussi "The eagle flies alone" qui est issu de l'album "Will to power" (2017). Et bien que la formation proposera pas moins de 5 titres de "Deceivers", le dernier album en date pour le mettre en avant, c'est sur "Nemesis" de l'album "Dommsday Machine" que se clôturera ce set, tout aussi efficace que les autres que j'ai pu voir d'Arch Enemy. Que dire de plus, si ce n'est ce que je dis à chaque fois qu'il m'est donné de voir ce groupe en live, à savoir qu'il faut absolument voir ça au moins une fois dans sa vie ? Je ne sais pas. Mais vraiment, il faut y aller ! Parmi les bons arguments que je pourrais vous donner pour vous en convaincre, à part la prestation scénique, Alissa parle français ;-)

Les membres de Pro-Pain
Les membres de Pro-Pain

Pro-Pain, qui s'installe sur la Warzone pour un set de 50 minutes, est un groupe de Punk et Speed américain fondé en 1991. Scéniquement, je suis forcée de reconnaître que c'est plutôt énergique, y compris devant la zone entière par ailleurs. Il faut dire qu'avec le nombre d'années d'existence que le groupe compte, ils ont eu largement le temps de se roder en live. Ainsi, aucun ennui possible devant ce set, que l'on aime ou pas ce que Pro-Pain propose. De mon côté, rien à faire, je savais déjà que ça ne passerait pas (pour avoir déjà eu l'occasion d'écouter par-ci par-là un morceau du groupe), voir Pro-Pain en live ne m'a pas convaincue non plus. Pro-Pain, au final, c'est 10 albums sortis entre 2000 et 2015 (eh oui, pas un seul disque n'a vu le jour depuis), et cette discographie trouvera forcément bonheur auprès de celles et ceux qui savent apprécier le Punk mixé avec du Speed Metal.

On enchaîne pour cette troisième journée de Hellfest avec un groupe qui me donne un gros coup de vieux. En effet, la première fois que j'ai vu les trolls finlandais de Finntroll en live, c'était pour le Heidenfest 2008, un excellent festival qui faisait alors escale à Paris, et qui n'existe malheureusement plus. Nous sommes sur la scène Temple pour les accueillir aujourd'hui, pour une durée d'une heure. Il faut savoir qu'ils ont sorti un nouvel album pendant la pandémie de Covid-19, après pas moins de 7 ans de silence pour ce qui représente le (seulement !) 7ème album du groupe. Autant dire qu'il était plus qu'attendu ! Et bien évidemment, la zone est pleine à craquer pour accueillir nos trolls favoris ! Ca démarre fort avec "Att Döda Med En Sten", issu de l'album "Vredesvävd", ce petit dernier si attendu des Finlandais. Disons-le clairement, ça fait extrêmement plaisir de revoir le groupe sur scène, d'autant plus avec de nouveaux morceaux (que je connais tout de même déjà pas mal finalement, pour avoir écouté plusieurs fois cet album). Ils n'ont en rien perdu leur superbe malgré les années qui sont passées, c'est toujours aussi efficace en live et j'adore ce moment passé avec eux ! Et tout au long du set, ça va remuer dans la fosse, tout ça dans une super ambiance comme il fallait s'y attendre. Sur "Solsagan" notamment, extrait de l'album "Nifelvind" (2010), une partie de la foule partira dans un circle pit infernal. Et bien sûr, un live de Finntroll ne pourrait être complet sans le fameux et indémodable "Trollhammaren", issu de l'album "Nattfödd" (2004) ! Ce titre ne clôturera cependant pas ce set, mais quel plaisir de le réentendre ! Il est sans doute encore un peu tôt pour le dire, mais je pense pouvoir m'avancer en annonçant que Finntroll sera parmi mes meilleurs souvenirs de ce Hellfest 2023 ! Tout aura été absolument parfait, de bout en bout, de l'ambiance au choix des titres en passant par le public qui aura vraiment assuré dans la zone. Vivement la prochaine fois pour un nouveau joyeux bordel ! Un joyeux bordel qui s'achèvera sur "Skogsdotter" de l'album "Blodsvept" (2013) puis "Midvinterdraken" de ce même album. C'est avec une pointe de tristesse que l'on verra le groupe quitter la scène (d'autant plus qu'on n'aura pas eu droit à des titres tels que "Jaktens Tid" ou encore "Fiskarens Fiende"), mais une certaine forme de bonheur également, tant c'était bien ! Il aurait juste fallu une heure de plus. Au moins ! Les meilleures choses sont souvent les plus courtes, comme on dit (oui j'ai modifié délibérément le dicton).

On ne présente plus non plus les Allemands de Powerwolf, découvert en live pour le Hellfest 2017, mais c'est un groupe que j'écoute sur album avec grand plaisir depuis 2012. J'ai proposé de nouveau un report de leur fantastique performance pour le W:O:A 2019 ainsi que pour son édition 2022. Et on les retrouve ce soir sur la Main Stage 2 pour une heure entière. Ce soir, on aura bien évidemment droit à certains des plus gros titres du groupe, tels que "Incense & Iron", issu de l'album "The sacrament of sin" (2018) et "Armata Strigoï" de l'album "Blessed & Possessed (2015). Powerwolf a sorti un EP pas plus tard que le 7 avril dernier, nommé "Interludium". De celui-ci, qui contient six nouveaux morceaux, on aura droit à "Bête du Gévaudan", et ce sera tout. Le groupe préfère proposer des morceaux plus connus car plus anciens. Mais Powerwolf compte un bon nombre de titres qui ont un impact en live, comme "Demons are a girl's best friend" de l'album "The sacrament of sin" (2018), de très nombreuses mains seront par ailleurs levées pour ce morceau. "Blood for Blood", issu de l'album "Call of the wild" (2021) qui sera joué un peu plus tard, aura lui aussi un gros effet sur le public. Et puis il ne faut pas oublier qu'Attila Dorn, chanteur de la formation qui fait même l'effort de parler quelques mots de français (même si son accent est à couper au couteau comme chez la majorité des Allemands :p ), est un frontman exceptionnel, qui sait plus que quiconque comment ameuter une foule correctement ! Powerwolf en live, c'est top de chez top, qu'on se le dise ! En plus, le décor est toujours aussi grandiose, la mise en scène est splendide comme toujours, sans compter les effets pyrotechniques, toujours aussi présents. Là, on peut le dire, la messe est dite ! Et il n'est pas du tout étonnant que tant de monde soit massé devant la scène, qui serait presque un peu trop petite pour le groupe en fait. Entre Finntroll et Powerwolf, clairement, j'aurai enchaîné ce qui restera un de mes meilleurs moments de cette édition 2023 du Hellfest, ces deux groupes faisant clairement partie de ceux que j'aurai le plus écouté depuis toutes ces années que la musique représente tant pour moi, et elles sont nombreuses, ces années. Et d'ailleurs, c'est drôle, mais quand je regarde mes statistiques d'écoutes musicales sur LastFM, je constate que Powerwolf est le 31ème de mes artistes les plus écoutés avec 289 titres, et Finntroll... le 32ème avec 280 titres ! Il fallait le faire, sur une liste de 1278 ! La preuve ci-dessous :

Mes artistes scrobblés sur LastFM
Mes artistes scrobblés sur LastFM

Mes stats d'écoute sur LastFM
Mes stats d'écoute sur LastFM

On bascule sur du Néofolk avec Faun, groupe allemand tout comme Powerwolf, fondé en 1998. Je ne connaissais absolument pas jusqu'à ce soir, en tout cas en audio, parce que j'avais déjà entendu le nom. Il y a un faux air de Corvus Corax derrière ce que propose ce groupe, voire de Santiano aussi, deux formations que j'apprécie beaucoup. Et du coup, ce que j'entends ce soir n'est vraiment pas désagréable pour mes oreilles. Le groupe a une discographie composée de 11 albums sortis sur une période de 20 ans, et ils sont 6 sur scène. Je ne sais si je pousserai jusqu'à tous les écouter, mais j'avoue bien apprécier ce groupe en live. Et comme le veut le style Folk, on a droit à d'anciens instruments sur scène qui rendent le visuel très sympa en plus de l'audio. Vielle à roue, tympanon et autre chalémie sont de sortie aux côtés d'autres instruments bien plus courants et modernes. C'est la sonorité innée à ces différents instruments qui rend les groupes tels que Faun intéressants justement, car même si on pourrait voir de nombreux points communs entre tous les groupes qui officient dans ce milieu musical, si on écoute vraiment bien, les différences dans la façon de les utiliser sont clairement perceptibles. D'autant plus qu'avec Faun, la présence des chants est fortement appuyée, avec à la fois des chants masculins et féminins. L'ensemble rend plutôt bien, c'est calme et agréable, atmosphérique même par moments, très bien pour la tombée de la nuit. Et le public en redemande.

la première fois que j'ai vu Within Temptation en live, c'était avec Iron Maiden au Parc des Princes en 2005. Jai ensuite revu le groupe pour le M'Era Luna en 2006, festival pour lequel je n'avais pas fait de report alors que j'étais sur place. Puis il y a eu le Hellfest 2019. C'est la Main Stage 2 qui accueille le groupe ce soir. Les musiciens sont arrivés avec quelques secondes d'avance sur l'heure qui était prévue (soit 23h05). Beaucoup, beaucoup de monde devant la scène comme on pouvait s'y attendre. Un nouvel album était attendu pour cette année 2023. Nommé "Wireless", il est sorti il y a tout juste un mois. On peut s'attendre à ce que le groupe propose au moins le titre éponyme ce soir. Mais pour l'instant, l'ouverture du set s'est faite avec "Our solemn hour", issu de l'album "The heart of everything" (2007). Cela me rappelle que c'est avec cet album-là que j'ai lâché le groupe. Peut-être par lassitude, je ne sais pas exactement, j'ai complètement cessé d'écouter Within Temptation suite à la déception que j'ai ressentie à la première écoute de cet album-là. Je suis donc très vieille école avec ce groupe, et je n'apprécierai réellement que les titres les plus anciens (leur dernier passage au Hellfest en 2019 me l'a confirmé). Le second titre joué, "The reckoning" qui est issu de l'album "Resist" (2019) me confirme que j'ai bel et bien perdu la saveur que je ressentais quand j'écoutais ce groupe à l'époque. Cela dit, scéniquement parlant, c'est vraiment bien ! Ce sont les compositions depuis 15 ans qui ne me plaisent plus, mais cela ne retire en rien les qualités live de Within Temptation. Je l'avais déjà écrit il y a 4 ans, je le pense toujours, c'est très bien en live, il se passe plein de choses, Sharon Den Adel a toujours le même charisme sur scène (et la même voix aussi, d'ailleurs), les effets pyrotechniques sont toujours aussi réussis... A signaler, en milieu de set, le groupe nous propose un titre qui n'a encore jamais été joué en live. Il s'agit de "She bleeds out", qui passe plutôt bien je trouve. On enchaînera sur "Paradise (what about us ?)" qui constitue le duo que Sharon avait enregistré avec Tarja Turunen en 2013, et qui est également le seul titre qui m'a assez plu. Et c'est avec surprise que j'entends les premières paroles de "Angels". Enfin un ancien titre que j'aime vraiment bien ! Celui-ci est extrait de l'album "The silent force" (2004), et si je l'apprécie particulière, c'est pour ses magnifiques envolées vocales, que Sharon parvient étonnamment bien à reproduire en live (je me souviens encore de l'extinction de voix dont elle avait souffert au M'Era Luna 2006, elle était tellement en souffrance, elle s'en était même excusée d'ailleurs). Comme je l'ai écrit un peu plus tôt, nous aurons effectivement droit à un extrait du nouvel album du groupe, et c'est le titre éponyme, "Wireless", qui se fait entendre. Et qui ne me convaincra pas à reprendre la discographie du groupe, malgré une évolution certaine par rapport à ce que je connais du groupe. Mon plaisir sera d'entendre les premières notes de "Stand my ground", de l'album "The silent force" (2004). Mais quid de certains autres titres parmi les plus gros du groupe, tels que "Mother earth" ou encore "Ice queen" ? Eh bien il reste encore une demie-heure à ce moment pour avoir une chance de les entendre. Et fort heureusement, on aura droit à "Mother Earth", en morceau de clôture qui plus est.

C'est avec plaisir que je retrouve les Mongols de The Hu, déjà vus avec joie lors du Rock Am Ring 2019, alors qu'ils commençaient à percer après seulement 4 ans d'existence. Aujourd'hui, ils sont encore plus rodés à la scène qu'ils l'étaient déjà à cette époque-là. Et d'ailleurs, leurs deux premiers clips, "Yuve Yuve Yu" et "Wolf Totem" sont depuis passés de 17 et 11 millions de vues à 111 et 88 millions au moment où j'écris ces lignes. Impressionnant ! Tout comme leur prestation live, réflée comme du papier à musique comme la première fois ! Le groupe dispose d'une heure complète de live ce soir, et il passe sur la Temple. Depuis "The gereg", album sorti en 2019, un petit deuxième est venu agrandir la discographie de The Hu. Nommé Rumble of thunder", il est sorti le 2 septembre 2022, et le set de ce soir est très logiquement réparti sur ces deux albums-là. Pour l'anecdote, il faut savoir que The Hu a été nommé "Artistes de l'UNESCO pour la paix" en novembre dernier, et qu'il s'agit d'une première pour un groupe de Metal, confirmant un peu plus si besoin était que The Hu, c'est vraiment une exception dans le milieu. Et c'est en partie pour cela qu'ils sont si intéressants. En autre anecdote, amusante celle-ci, on peut noter que c'est à la suite d'un concert de charité qu'ils ont eux-mêmes organisé en juin 2020 qu'ils ont pu sortir une version deluxe de leur premier album, grâce aux 19.000 dollars récoltés. Oui, The Hu, c'est bel et bien une exception. Et c'est très sympa à voire en live, il faut vraiment avoir cette occasion si c'est possible ! Surtout que maintenant, ils commencent à s'exprimer un peu entre les morceaux. Bon, vraiment juste un peu, car le français n'est clairement pas leur fort (l'interprète principal s'y essaie tout de même) et ça n'a pas l'air d'être beaucoup mieux avec l'anglais. Mais d'ici quelques années, ça devrait aller beaucoup mieux, et à vrai dire c'est tout le mal que je leur souhaite, car cela signifierait qu'ils tourneraient toujours, et c'est vraiment ce que je voudrais pour eux. J'espère les revoir bientôt sur scène, et j'ai hâte de pouvoir écouter leur 3ème album !

Les membres de Municipal Waste
Les membres de Municipal Waste

Jusqu'ici, on n'avait pas eu de Thrash. Voici qui est "réparé" (si j'ose dire, n'ayant jamais été très friande de ce style musical) avec Municipal Waste, formation américaine fondée en 2000. Le groupe a sorti un total de 7 albums, entre 2003 et 2022. Et la setlist sera justement répartie entre ces 7 albums, avec une légère préférence pour "The art of partying", le 3ème sorti en 2007, qui comptera pas moins de 5 morceaux joués sur les 19 que compte la setlist de ce soir. Le groupe joue pour une durée de seulement une heure, malgré le grand nombre de titres proposés. Musicalement, l'univers de Municipal Waste serait à rapprocher de groupes tels que Tankard ou encore Exodus. Pas vraiment ma tasse de thé. Mais je dois quand même reconnaître, comme très souvent lors des lives de Death Metal, que côté ambiance, on y est. On aura, comme bien souvent, droit à des circle pits qui viendront ponctuer l'ambiance au sein de la zone (le groupe joue sur la Warzone. Et je dois dire également que certains passages, sur une petite partie des morceaux proposés, ne me déplaisent pas complètement non plus. Après, je n'irai pas forcément chercher plus loin au niveau de la discographie, mais je dirais que musicalement, Municipal Waste, ça ne passe pas trop mal.

DIMANCHE 18 JUIN

Dernière ligne droite pour cette 16ème édition du Hellfest, et nous débutons avec Halestorm, groupe de Heavy américain fondé en 1997 et qui a sorti son 5ème album, titré 'Back from the dead" l'année dernière. Il s'agit d'un groupe avec chant féminin, et il prend place en milieu d'après-midi sur la Main Stage 2 pour une durée de 45 minutes. La chanteuse de la formation, Lzzy Hale, commencera à se faire entendre avant même de faire son entrée en scène, comme si elle trépignait d'impatience de proposer le premier titre du set prévu aujourd'hui. Et d'ailleurs, ce titre, "I miss the misery", est issu de l'album "The strange case of...", second album du groupe sorti en 2012. Il s'agit d'une bonne introduction pour se faire une idée de l'univers Heavy du groupe. C'est franchement sympa à écouter. Et il y a bien du monde devant la scène pour apprécier la grande énergie distillée par Lzzie Hale (qui est au chant avec sa voix puissante, mais également à la guitare rythmique) et ses musiciens. Nous aurons en tout droit à 9 titres, dont 3 de "Back from the dead", le petit dernier qui est sorti il y a à peine plus d'un an. Dès le second morceau proposé, "Love bites (so do I)", extrait également de "The strange case off..." comme le premier, on sait que l'on va passer un bon moment, mais aussi et surtout que ce set paraîtra bien trop court une fois celui-ci terminé. Je trouve qu'Halestorm a su réunir tous les ingrédients de la recette de la tête d'affiche parfaite plutôt que de se retrouver presque inondé au milieu de tous les autres groupes. Et puis les fans sont là, Halestorm c'est 1,6 millions de followers sur Facebook. Le set se termine sur "The steeple", extrait du dernier album, "Back from the dead" (2022) après en avoir proposé son titre éponyme. Le tout, avec une énergie débordante, qui donne envie de revenir voir le groupe aussi vite que possible !

Electronic Callboy prend la suite. Ce groupe d'Electronicore allemand fait sensation depuis un moment ! En effet, l'an dernier, la formation avait proposé un titre pour participer à l'Eurovision pour l'Allemagne, sous leur nom d'origine, "Eskimo Callboy". Ils l'ont changé à la suite d'une polémique sur certaines paroles jugées offensantes dans certains de leurs morceaux. Les membres du groupe ont ainsi décidé de ne plus jouer ces morceaux problématiques en live, et de changer de nom par la même occasion. Car le terme "Eskimo" est problématique aux Etats-Unis, ce mot serait en effet un manque de respect envers les Inuits. Et ce morceau proposé à l'Eurovision n'avait malheureusement pas été choisi pour aller jusqu'en finale puisqu'il n'a pas passé les préliminaires (dommage). Eh bien ce sont exactement les mêmes ! Et on les retrouve aujourd'hui au Hellfest. Bien que l'on entende particulièrement parler de ce groupe depuis l'année dernière, il compte déjà un total de 6 albums, sortis entre 2012 et 2022, le petit dernier "Tekkno" étant sorti le 16 septembre. Et c'est justement avec son titre éponyme que débute le set d'aujourd'hui, sur la Main Stage 2, pour une durée de 50 minutes. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, on a ici un véritable mélange entre du gros Metal bien lourd et de la techno, en tout cas pour ce premier morceau qui nous est proposé. Ca passe vraiment très bien dans les oreilles. On aura même droit à "Pump it", extrait de l'album "Tekkno", qui était le titre que le groupe proposait pour l'Eurovision 2022 justement (et avec les perruques et aux lunettes noires et jaunes, s'il vous plaît !). Mais aussi à un titre en allemand, qui sera "Hurrikan" du dernier album en date. Et l'ambiance sera excellente tout au long du set, on aura même droit à un Wall of death sur "Mc Thunder II (Dancing like a ninja)", de l'EP MMXX" (2020). Pour moi qui n'avais jusqu'ici pas écouté tant que ça ce groupe, je dois reconnaître qu'à la suite de ce set, j'ai bien envie de me pencher sur la discographie car aujourd'hui, j'ai entendu bien des morceaux sur lesquels j'ai fortement envie de revenir. En tout, 8 titres sur les 12 proposés aujourd'hui seront issus du dernier album du groupe, dont "Arrow of love" qui sera joué en milieu de set avec ses cœurs pétillants envoyés depuis les écrans derrière le groupe. Mais je n'ai aucun doute sur le fait que ce ne soit pas le seul album intéressant du groupe. Electric Callboy me rappelle ce style de musique très Dance/Techno que j'écoutais dans les années 90, tout en distillant des éléments d'un style de Metal que j'aime beaucoup. C'est le combo gagnant pour moi. Et apparemment pas que, quand on voit l'ambiance au sein de l'immense fosse ! C'est qu'Electric Callboy, c'est quand même vachement sympa ! Le set se terminera sur un chouette Circle pit avec "Mindreader" puis "We got the moves", tous deux issus du dernier album en date du groupe.

Les membres de Paleface Swiss
Les membres de Paleface Swiss

Tout jeune groupe de Deathcore suisse fondé en 2017, Paleface Swiss ou Paleface tout court (ça dépend de la source) a sorti pour le moment un total de 2 albums. On en retrouve les membres sur la Warzone pour une durée de 50 minutes. Sur les 11 titres qui seront joués, devant un parterre plutôt clairsemé il faut le dire, 7 seront issus de l'album "Fear & Dagger", le dernier sorti le 25 mars 2022 (et d'ailleurs, le logo affiché fièrement derrière le groupe comporte le nom de cet album en dessous, ce qui nous montre que le groupe le mettra clairement en avant tout au long de ce set. Les 4 autres morceaux joués seront "Best before: death" (un titre qui sera par ailleurs très bien accueilli par le public, et ce sera également à peu près le seul qui saura attirer un minimum mon attention) et "Please end me", ainsi que "Lights out" qui est extrait de "Chapter 3: the last selection", et le dernier titre du set d'aujourd'hui, "Curse us". De mon côté, eh bien c'est du Deathcore alors j'y suis allée avec une certaine appréhension, il ne faut pas se mentir. Et j'avais malheureusement raison. Ce n'est pas un groupe pour moi et je ne retiendrai de ce set que "Best before: death". Ah si, il y aurait bien un autre détail que je retiendrais : la diction de Zelli, le chanteur de la formation. Elle est exceptionnelle !

On bifurque sur du Thrash avec Holy Moses, formation allemande de plus de 40 ans d'existence. Le groupe a droit à 50 minutes de set sur l'Altar. Alors que l'on connaisse ou pas, il faut savoir que Holy Moses est le tout premier groupe de l'histoire du Metal à compter dans ses rangs une femme au chant qui utilise la technique du growl. L'anecdote est d'ailleurs vraiment drôle puisque Sabina Classen est arrivée à ce poste presque par hasard, et que ce chant était une façon pour elle de tenter de saboter ce poste. Tentative complètement échouée, puisqu'elle est toujours là aujourd'hui, après 33 ans ! A savoir cependant, le groupe s'est séparé de 1992 à 2000, à cause de problèmes internes (qui ont justement été à l'origine de l'arrivée de Sabina au chant). Bon, tout ça, c'est pour l'anecdote, mais je trouvais intéressant de faire ces précisions puisque Holy Moses est finalement à l'origine de l'arrivée de chanteuses telles qu'Angela Gossow ainsi qu'Alissa White-Gluz d'Arch Enemy que l'on a vu la veille, mais aussi Masha "Scream" de Arkona pour ne citer que celles-là. Après, musicalement, Holy Moses, on ne peut apprécier que si on aime le Thrash. Parce qu'il s'agit de Thrash pur à la Destruction ou Tankard. Pas ma tasse de thé, du coup.

C'est un de mes groupes de chevet qui prend la suite à présent. Je les ai vus pas mal de fois en live (la première fois, c'était le 20 novembre 2006 à l'Elysée Montmartre à Paris, cette époque où le groupe ne rassemblait même pas un millier de personnes. Aujourd'hui, il suffit de voir tout le peuple amassé sur place à les attendre pour se rendre compte de l'envergure que le groupe a pris !), et j'ai proposé un report de leur prestation lors du Hellfest 2016 et du Rock am Ring 2016. Je veux parler des suédois d'Amon Amarth et leur Death mélodique que je suis depuis plus de 20 ans maintenant ! Seules 50 minutes seront offertes au groupe, qui s'installe sur la Main Stage 1. C'est vraiment très peu, surtout pour pouvoir faire le tour de leurs plus gros titres en plus de la présentation comme il se doit de leur dernier album, "The great heathen army" qui est sorti le 5 août 2022. Et du coup, ils n'en proposeront qu'un seul titre qui sera "Heidrun", joué en 3ème sur les 9 morceaux que nous aurons le plaisir d'entendre aujourd'hui. Autrement, nous aurons droit aux très classiques "Death in Fire" de l'album "Versus the world" (2002) qui m'a fait connaître le groupe, ainsi que "Guardians of Asgard" de l'album "Twilight of the thunder god" (2008) qui aura fait l'ouverture, mais aussi "The way of vikings" et le très efficace "First kill" de l'album "Jomsviking" (2016). Et sinon, je ne voulais pas vraiment parler de la dimension politique qui a pris le pas sur la musique pour une certaine caste bien pensante (surtout pour cette année, on tient pire que le fameux comité "Hellfest ça suffit" et je ne pensais pas que ça arriverait un jour...), mais je tiens à préciser que les symboles qu'arborent les membres du groupe (oui, je parle du fameux triple triangle sur les 2 épaules des 3 gratteux du groupe, mais aussi de la rune sur la batterie et les brassards de tous les membres), ils ne font absolument pas des membres du groupe des nazillons. Il faudrait arrêter de voir le mal partout, même eux ça les énerve. Ce sont des Suédois, leur thème de prédilection c'est la mythologie et tout ce qui touche aux vikings, il s'agit de symboles nordiques au sens premier du terme et ils les emploient depuis toujours, il faudrait voir à ne pas déformer les choses. Ca devient vraiment lassant. Bref ! Pour finir, comme d'habitude, on ne ressort jamais déçu d'un live d'Amon Amarth, sauf peut-être pour sa durée, toujours trop courte, aujourd'hui davantage encore. On terminera ce set sur "Raise your horns" de "Jomsviking" (2016) et enfin, "Twilight of the thunder god" de l'album du même nom sorti en 2008 (je n'en reviens pas que ma sonnerie de téléphone soit déjà si ancienne...). Amon Amarth, comme d'habitude, ça aura été un excellent moment, je ne m'en lasserai jamais !

Et voici que se termine cette édition 2023 du Hellfest. Parmi mes prestations préférées cette année, je ne peux pas faire l'impasse sur ma découverte de DVNE qui m'a immédiatement conquise, ainsi que celle de Vreid. Je pense également me pencher sur Architects, car je sais que plusieurs de leurs morceaux feront partie de mes favoris, ainsi que sur Parkway Drive qui est un peu dans la même veine. Je ne peux également faire l'impasse sur une mention spéciale pour Finntroll qui a été un immense plaisir à revoir, et Electric Callboy qui est vraiment top ! Sur ce, je vous donne comme tous les ans rendez-vous pour le Wacken Open Air qui aura lieu du 2 au 5 août prochain, et si tout va bien, je vous proposerai également quelques reports du M'Era Luna qui se déroulera les 12 et 13 août qui suivront.

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