Il y a peu, je vous proposais mon habituel report du Hellfest 2023, et d'ici peu je vous en proposerai un nouveau pour le Wacken Open Air, et si tout va bien, également un autre pour le M'Era Luna. Mais je ne propose plus trop de chroniques d'albums. En voici donc une, et d'un groupe qui n'a apparemment jusqu'ici encore jamais bénéficié de la moindre chronique d'album en français malgré sa longue existence ! On va réparer ça. Pour cette chronique, je vais donc vous parler de Still Patient?, un groupe de Gothic Rock/Metal allemand né en 1988. Bien qu'il n'ait jamais percé en France, j'en connais son existence depuis les environs de 1996-97. En effet, à cette époque, on venait d'accueillir le premier ordinateur à la maison, et mon papa me récupérait des jeux vidéo random. Parmi eux, Battle Isle 3/2220 qui est sorti un à deux ans plus tôt (il est par ailleurs en abandonware, vous pouvez le récupérer ici si vous voulez : AbandonwareFranceBattleIsle3). Je me souviens encore, malgré mon jeune âge d'alors (j'avais en effet à peine 11-12 ans) du coup de cœur que m'avait fait le générique d'ouverture de ce jeu, et ce, dès la première fois que je l'ai ouvert. Par chance, on peut encore en trouver la vidéo sur YouTube (et dans sa qualité graphique horrible d'origine, mais pas si pourrie pour l'époque), donc le voici :

Mon coup de cœur a été tel qu'à chaque fois que je lançais ce jeu, j'avais l'option de passer son générique, mais je ne le faisais jamais ! Ce qui est fou du coup, c'est que rien que l'évocation du nom de ce groupe me remet immédiatement le refrain de "Shadow of the Empire", le morceau inclus dans ce jeu vidéo, dans la tête pour la journée. A chaque fois ! Bon, je ne vais pas vous faire l'apologie d'un seul morceau du groupe, d'autant plus que c'est loin d'être le seul qu'ils ont à leur actif, mais je tenais à dire comment j'ai connu Still Patient? en introduction à cette chronique, parce que je trouve que cette anecdote n'est pas des plus banales. Still Patient? est le premier groupe que je peux estampiller "Rock/Metal" que j'ai connu, et sans même avoir voulu me diriger vers cet univers musical que je chéris tant aujourd'hui. Alors, peut-on dire que Battle Isle 3/2220 et Still Patient? sont finalement à l'origine de mon amour pour le Rock/Metal depuis toutes ces décennies passées ? Je serais tentée de dire que oui.

Mais revenons à nos moutons. Avec les années, j'ai commencé à m'intéresser davantage à ce style de musique qu'est le Metal, et à multiplier les branches annexes que je me suis mise à en écouter. Parmi ces branches, le Gothic Metal. Et dans cette branche, à force de recherches pour trouver de nouveaux groupes, je suis retombée sur le nom de ce groupe qu'est Still Patient? en 2011, sur le net (en magasin, c'était mission impossible de trouver les disques de ce groupe, j'avais déjà essayé vers 2005 sans succès, et pourtant j'étais allée dans des disquaires spécialisés, j'ai même demandé aux vendeurs, jamais on n'a pu me renseigner...). Et non seulement le nom "Still Patient?" m'a rappelé un souvenir, mais en plus j'ai immédiatement reconnu la voix d'Andy Koa, son interprète, qui n'a jamais changé. C'est avec la joie d'avoir retrouvé le souvenir de ce groupe que j'avais tristement oublié, que je suis partie à la découverte de sa discographie. J'en ai particulièrement apprécié "Salamand", le premier album sorti en 1992, notamment son "AnavrYn" aux riffs de guitare hyper accrocheur pour mes oreilles. Mais aussi l'EP "Chameleon" qui est sorti quant à lui en 1996, et dont le titre éponyme est une vraie tuerie.

Et voilà qu'aujourd'hui, j'apprends que 5 ans après le dernier véritable album en date, "Zeitgeist Weltschmerz" qui est sorti en 2018, et un an après un duo avec l'interprète principal d'un autre groupe allemand que j'aime beaucoup depuis 18 ans, à savoir Felix Stass de Crematory, le groupe vient de nous en sortir un nouveau. Nommé "Love and Rites of Rage", cet album sorti le 16 juin dernier se compose de 13 morceaux. L'album débute par un "The Beginning" et se termine donc logiquement par un "The End". "The Beginning" est par ailleurs terriblement accrocheur, et débute tout en finesse avant de nous faire clairement comprendre que l'on va passer un moment super sympa ! Il s'agit presque d'un morceau instrumental puisque seule une petite voix féminine se fait entendre par moments. Et si on prend la peine de vraiment se pencher sur sa construction, on en ressort forcément avec des frissons. Cette introduction serait excellente en live !

On enchaîne ensuite sur "Firefly", au début tout aussi doux mais à l'ambiance différente. La guitare électrique se fait à présent entendre, et l'ambiance typique du Gothic Rock/Metal est complètement là dès lors que le chant d'Andy Koa débute. Comme très souvent, on a ici un refrain très accrocheur que l'on peut très aisément garder en tête. "All Dead", le morceau suivant, introduit les mélodies une par une pour prendre toute sa dimension au bout de l'arrivée du chant à la 75ème seconde. Et encore une fois, on est sur un air très agréable à entendre. "Love Me" reprend l'un des thèmes chers au groupe, à savoir l'amour bien sûr. Il faut savoir que depuis toujours, Still Patient? tourne autour de thématiques telles que celle-ci ainsi que la douleur ou encore la mélancolie. Et cela se ressent jusque dans la musicalité qui entoure tous les morceaux du groupe, et c'est inné à la branche Gothic.  On continue sur le single qui a fait l'objet d'un clip sorti il y a un mois, "Looking Glass", et que l'on retrouve sur la 5ème piste de cet album qui jusqu'ici ne commet aucune faute. Un morceau plutôt calme également, mais dont la mélodie s'accorde parfaitement avec la voix d'Andy Koa.

En principe, j'ai un morceau préféré sur chaque album que j'écoute, et je l'identifie très souvent avant même que je n'en ai terminé la première écoute complète. Le titre qui suit, "Sacrifice in Paradise", est très clairement ce coup de cœur ! Une véritable pépite au beau milieu de cet album qu'est "Love and Rites of Rage" ! Tout est parfait dans ce morceau, de sa première à sa dernière note, de ses couplets à son refrain, en passant par la magnifique mélodie qui ponctue tout le morceau, ainsi que les moments où tout s'accélère pour se calmer ensuite. Une vraie réussite, et pour moi le tournant de ce disque, un morceau que je réécouterai un grand nombre de fois ! Ce titre sera très certainement mon préféré de Still Patient?, et pour longtemps ! Je ne peux résister à l'envie de vous le proposer dans cette chronique afin de vous pousser très fort à y jeter une oreille, et donc le voici :

Après avoir écouté deux fois de suite "Sacrifice in Paradise" (il fallait au moins ça), j'enchaîne (difficilement, tant mon coup de cœur sur le morceau précédent est grand !) sur "Rites of Rage" qui constitue une partie du nom de cet album. Un morceau qui se fait plus sombre musicalement, un peu plus lourd aussi de par sa lenteur. Je trouve ce morceau un peu différent de ce à quoi Still Patient? m'avait habituée jusqu'ici. Oh ce n'est pas désagréable pour autant, attention ! Il s'agit là d'un bon morceau, il est juste... différent. Je ne saurais expliquer. "Bitter Sweet" qui prend la suite a un faux air de cet excellent morceau qu'est "AnavrYn" tout au long de son écoute, et même j'oserais dire un clin d'œil nettement marqué dans son refrain, ça m'a percuté très rapidement en l'écoutant. On tient ici un très bon morceau ! "Trees Falling II" prend la suite du morceau titré "Trees Falling" et qui appartient à "Leitbild Angst", très court disque sorti l'an dernier. Là aussi, on tient un bon titre. Même chose pour ce qui est de "Wherever", qui accroche bien l'oreille également et qui remet en avant ces claviers que l'on entendait un peu moins sur le morceau précédent, et qui rappelle grandement cette patte sonore si particulière qui n'appartient qu'à Still Patient?. Et ce refrain ! Un très bon morceau qui ne pourra que cartonner en live, c'est certain ! "Heart Shaped Box" comporte également les claviers en avant dès ses premières notes, mais sur un ton qui se fait plus lent et plus lourd, inquiétant presque avec certaines nappes de clavier qui viennent survoler les paroles dites sur un ton plus profond qu'habituellement.

Le titre suivant, "Afterglow", est un featuring mais constitue également le plus long morceau de cet album avec ses 07:58 au compteur. Son début se fait tout en finesse avec une petite rythmique sur une guitare toute calme et douce sur laquelle viennent s'ajouter les nappes de clavier puis le chant d'Andy Koa. On sent dès les premières secondes que ce morceau est le titre majeur de cet album (même si, pour ma part, je ne parviens pas à oublier "Sacrifice in Paradise" qui m'a littéralement happée...). La voix de l'invitée, Minu-Schirin Samimi, vient s'ajouter à cet ensemble au bout de presque deux minutes. Comme je l'ai précisé plus haut, Still Patient? avait déjà enregistré un duo avec Felix Strass de Crematory, ce n'est donc pas la première fois qu'on a droit à un featuring de la part de ce groupe. Et comme pour ce fameux duo qu'est "Since When", "Afterglow" met un point d'honneur à mettre en avant la voix de l'invitée, le tout pour un excellent moment d'écoute à passer, et sur lequel il faut vraiment revenir pour percevoir toutes les subtilités du morceau. Bien joué !

Et c'est sur le morceau suivant, très justement titré "The End" que s'achève l'écoute de "Love and Rites of Rage". Ce morceau est la suite (et fin) logique de l'introduction à cet album, nous rappelant que l'on peut très bien repartir du début pour se le réécouter une nouvelle fois. Parce que, vraiment, on n'a pas envie que ce soit "The End". Au final, je ressors plus que satisfaite de ce nouvel album de ce groupe si particulier pour moi qu'est Still Patient?, historiquement mon premier groupe d'une (vraiment) très longue liste de groupes de Rock/Metal que j'aime. Aux francophones amoureux de Gothic Rock/Metal, vous n'avez qu'une seule chose à faire : foncez écouter ça ! Vous ne serez pas déçus ! C'est par ici que ça se passe -> https://orcd.co/love-and-rites-of-rage

Et si ça vous intéresse de découvrir le groupe en live, il sera présent pour le Freak Frequenz aux côtés de formations telles que Megaherz, Combrichrist ou encore Agonoize, trois groupes que j'aime également beaucoup, les 6 et 7 octobre prochains au Ferrailleur, à Nantes !