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Wacken Open Air 2023

Le logo du Wacken Open Air 2023
Le logo du Wacken Open Air 2023

Cette année, le Wacken Open Air se déroule sur 4 jours comme pour son édition de 2022, et ça se passe cette fois-ci du 2 au 5 août 2023 ! Au programme, un voyage à travers 30 pays représentés par 180 groupes. Et parmi ces groupes, une série de 49 dont je vous propose de découvrir comment ça s'est passé, à travers cet article. Parmi eux, Helloween, Lord of the Lost, ou encore Amorphis pour qui j'ai écrit quelques lignes à l'occasion de l'édition 2015 de ce même festival.



MERCREDI 2 AOÛT

Les années se suivent et ne se ressemblent pas... Alors que l'édition 2022 du W:O:A s'est déroulée sous une chaleur de plomb, du fait que nous vivions une bonne canicule, il se trouve que la météo de l'édition 2023 a décidé de proposer... exactement le contraire ! Outre des températures pas vraiment dignes d'un été, il se passe que des pluies torrentielles s'abattent sur le site du festival (et pas que, d'ailleurs ! Les deux tiers de la France, soit 66 départements, sont en alerte orange aux orages et vents violents en ce 2 août 2023). Ce phénomène, plutôt rare en plein été dans nos contrées européennes, n'est pas sans me rappeler l'édition 2016 du Rock am Ring qui avait vu sa journée du dimanche purement et simplement annulée pour des raisons similaires à ce qui se présente aujourd'hui. Du coup, les organisateurs tout comme les festivaliers sont dans l'expectative en ce qui concerne le W:O:A 2023, même en ce mercredi matin, alors que le coup d'envoi des hostilités est censé être donné dans à peine quelques heures. Il faut dire qu'il est tombé 40 litres d'eau par mètre carré, ce qui rend le terrain assez impraticable, il faut le dire. Seulement voilà, annuler un festival de l'ampleur du Wacken Open Air, le plus grand festival de Metal d'Europe, ce n'est pas des plus drôles. Outre la grogne compréhensible des festivaliers, il y a de gros enjeux financiers dans l'histoire.

Article du journal belge "La Libre"
Article du journal belge "La Libre"

Et du coup, en ce mercredi 2 juillet 2023, à 4h du matin, au lieu d'annoncer une annulation pure et simple des festivités, les organisateurs du W:O:A ont annoncé qu'ils ne feraient plus entrer quiconque sur le site du festival. Ils avaient fait passer le message la veille qu'ils souhaitaient être à mi-jauge, et donc aux environs de 42.500 personnes au lieu des 85.000 attendues. Ils ont donc préféré maintenir le W:O:A 2023, mais "à moitié". Pas sûr que cette décision ait plu à tous ceux qui étaient encore en train de se diriger vers le site au moment où ils ont annoncé que la jauge était pleine. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que le W:O:A se retrouve particulièrement boueux. L'édition 2015 l'avait été copieusement déjà. Mais, à 13h30, alors que le site du W:O:A n'est rempli que de moitié comme dit un peu plus haut, les deux créateurs ainsi que Udo Dirkschneider sont montés sur la scène Louder où Skew Siskin devait jouer plus d'une heure plus tôt, afin de communiquer sur le festival qui n'a toujours pas débuté. L'intervention durera plus d'une heure, et bien que je ne comprenne que quelques petits mots en allemand, je constate à la réaction générale qu'ils ont bel et bien décidé de ne pas annuler. Et d'ailleurs, à 13h, il était prévu qu'une partie des cendres du toujours très regretté Lemmy Kilmister soient dispersées sur le site du W:O:A, tout comme une autre partie l'avait été sur le site du Hellfest, à Clisson en France, lors de l'édition 2022.

Cette année, le W:O:A débute donc officiellement à 14h45 avec Sable Hills qui passes dans le cadre de la Metal Battle. Il s'agit d'un groupe de Post Hardcore japonais, fondé à Tokyo en 2015. Et c'est plutôt sympa à écouter ! Très mélodique, les riffs de guitare se retiennent facilement, on a l'impression de déjà connaître les morceaux alors même que c'est la première fois que je les entends. C'est efficace, bien amené, et sur scène, ça bouge ! Le truc qui surprend, c'est que ça chante en japonais, mais honnêtement, ça passe vraiment très bien ! Quel dommage que la pluie se soit remise à tomber, et qu'il y ait si peu de monde devant la scène... Mais vraiment, si vous aimez le Metalcore, et si le japonais ne vous rebute pas, courez jeter une oreille sur ce que propose Sable Hills ! Prévu pour une durée d'une heure, le set est très bien accueilli par le public présent, quand bien même la pluie continue de tomber. On aura même droit à des cifxle pits dans la boue, au milieu des refrains fort entraînantes proposés par le groupe. En fait, la qualité du groupe ainsi que de sa prestation fait qu'on en oublierait presque la façon dont cette première journée de W:O:A a commencé. Bien joué !

A 15h30, devant une météo qui ne se fait toujours pas plus clémente, ce sont les Allemands de Skew Siskin qui prennent place sur l'une des deux grandes scènes du festival. Ils étaient prévus pour midi, mais la programmation a été complètement chamboulée et donc, on a quelques chambardements dans ce qui était prévu. En un sens, cette décision m'aura attristée puisqu'elle m'aura empêchée de voir Deine Cousine, qui était prévu pour 15h15 à l'origine. Mais quand on entend ce que propose Skew Siskin, on n'est pas surpris d'apprendre qu'ils ont déjà ouvert pour Motörhead, et on se prend très facilement aux morceaux proposés, car c'est vraiment dans la même veine, comme un hommage presque. Un des morceaux qu'ils proposeront aujourd'hui ne sera d'ailleurs pas sans rappeler le célèbre titre "Overkill". La différence notable entre les deux groupes ? C'est que les morceaux de Skew Siskin sont interprétés par une femme. Et quelle femme ! Nina C. Alice tient parfaitement le rôle pour ce qui est de donner des c******s à ce groupe ! Ainsi, on passe un excellent moment tout au long du set proposé par Skew Siskin, on en redemanderait même. Le groupe proposera une reprise de "Iron Fist" ainsi que "Stay clean" et "No Class" de Motörhead durant son set, ce qui sera bien évidemment accueilli positivement par le public. C'est que Lemmy continue, et continuera toujours de manquer à ce festival, et Skew Siskin a décidé de lui faire un véritable hommage au beau milieu de son set, en ce jour où des cendres de Lemmy devaient être dispersées sur ce site. Merci pour ces 50 minutes de bonheur !

Nervosa arrive sur scène à 16h45 au lieu de 13h30, pour un set d'une durée de 35 minutes. Ne connaissant pas du tout le groupe, je tends une oreille attentive. Cette formation est entièrement composée de femmes, ce qui reste relativement rare dans le milieu du Métal. Il s'agit d'un groupe de Thrash brésilien qui a pris un virage plus Death Metal avec les années, et qui a été fondé en 2010. Très souvent, ce genre d'étiquettes me fait penser que je risque de ne pas apprécier. Mais ayant une grande curiosité, j'essaie tout de même à chaque fois qu'il s'agit d'un groupe que je ne connais pas déjà. Dans le cas de Nervosa, je dois reconnaître que bien que le chant me déplaise et qu'il y ait des passages qui ne me plaisent pas dans leurs morceaux, d'autres passages ne sont pas désagréables. Ca ne vaudra pas pour tous les morceaux, mais justement, c'est bien parce que Nervosa a pris un virage musical que les morceaux sont si différents du précédents parfois. Ca rend le groupe intéressant en ce sens où il peut plaire à plusieurs types de public.

Et au final, comme cette première journée de W:O:A est pleine de surprises, il se trouve que Deine Cousine, dont je déplorais le "remplacement" par Skew Siskin, arrive finalement sur la scène Louder à 18h. Mieux vaut tard que jamais ! Deine Cousine, c'est ce groupe de Punk Rock allemand que j'ai découvert durant le Wacken World Wide, et que j'ai revu avec grand plaisir pour le W:O:A 2022. Il pleut toujours autant, mais le terrain devant la scène est désormais noir de monde malgré tout, et ira de pair avec la bonne humeur habituelle de sa chanteuse. On est à présent presque devant un W:O:A normal. Presque. Il faut juste oublier les très nombreuses capuches dans le public. L'ambiance, elle, est au beau fixe, et c'est ce qui compte le plus. C'est également le sourire de cette fan qui sera invitée sur scène pour chanter l'un des morceaux avec le groupe qui sera remarquable. Deine Cousine est vraiment un groupe qui vaut le détour, c'est l'assurance d'avoir le sourire et la bonne humeur assurés ! D'autant plus que c'est un groupe qui ne se prend vraiment pas la tête, la chanteuse nous a même appris sur Facebook il y a tout juste quelques jours à quel point elle avait été surprise et presque intimidée de constater l'an dernier, pour ce même festival, tant de monde devant la scène lorsqu'elle y est entrée en courant en début du set de son groupe. Pour ma part, je me souviendrai toujours de ce groupe comme celui que j'aurai découvert en pleine pandémie en train de jouer sa meilleure répét' sur une péniche à travers Hambourg. Et d'ailleurs, sans même avoir écouté la discographie du groupe une seule fois, je reconnais instantanément tous les titres qu'ils y ont joué et qu'ils ont proposé de nouveau aujourd'hui. Comme quoi, Deine Cousine, ça s'imprime vite, et bien ! Et je leur souhaite de tout cœur de devenir des grands parmi les grands, parce qu'ils le méritent !

Les membres de Skindred
Les membres de Skindred

Et c'est avec Skindred qu'on arrive (ENFIN !) sur l'une des deux grandes scènes de ce W:O:A 2023, à savoir la Faster ! Alors que le groupe était prévu à 17h45, c'est finalement à 18h30 qu'il se montre. On ne présente plus ce groupe de "Ragga Metal" (ils ont nommé eux-mêmes leur style musical ainsi), tant plusieurs de ses morceaux sont connus, archi-connus même, tels que "Jump" ou "Kill the Power" par exemple. Bien que les membres ne soient plus tout jeunes, je vous assure que son interprète, Benji Webbe, est toujours en très bonne forme malgré ses 56 printemps. Skindred en live, c'est plein de bonnes vibes, et ça fait même plaisir de voir ce groupe au W:O:A. On prend un vrai coup de jeune à assister à un live de cette formation pratiquement mythique, et ça fait franchement du bien ! Et le public ne s'y est pas trompé, car il y a un monde fou devant la grande scène ! Même la pluie s'est arrêtée de tomber. C'est forcément un signe pour ce groupe qui n'a même pas vraiment besoin de jouer pour haranguer les foules ! Car oui, en une heure de set, Skindred aura proposé... 9 titres ! Certes, seulement neuf, mais d'une efficacité... pas redoutable, non, absolument monstrueuse ! Ce n'est pas pour rien si, l'année prochaine, ils se feront Wembley. Pour vous donner une idée de l'ampleur des lieux, sachez que le W:O:A, à plein, c'est 85.000 pèlerins. Wembley ? 5.000 de + !

On repasse sur les scènes plus petites afin d'assister à la prestation d'un groupe qui se nomme Ankor. Le premier truc que je remarque en tendant l'oreille sur ce groupe espagnol fondé en 2003, c'est la jolie voix de son interprète, Jessie Williams. Le groupe était censé débuter son set à 17h15, ils sont finalement arrivés pratiquement deux heures plus tard, ce qui rend vraiment compliqué l'organisation de l'ensemble de la journée, puisque chaque groupe prévu est décalé, et pas de la même durée en plus. Fait à souligner en ce qui concerne Ankor, c'est que bien qu'aux instruments à corde nous ayons des messieurs, à la batterie il s'agit d'une femme. Ce qui fait toujours plaisir, car cela reste encore rare. Et elle assure grave ! Musicalement, le groupe irait un peu sur le terrain de formations telles que Beyond the Black que l'on verra tout à l'heure. Ca passe très bien, c'est agréable même. Mais il est difficile de lui coller une étiquette car il y a des moments où, d'un seul coup, ça va s'énerver sévère, pour se calmer de nouveau derrière. Ankor ressemble à pas mal de choses au final, tout en ayant sa propre identité malgré tout, de par ce mix de tous plein de styles que ses membres proposent. Ça accroche vraiment bien l'oreille quoi qu'il en soit, au point que je pense me pencher sur la discographie. Ainsi, cette année encore, le W:O:A m'aura permis de faire au moins une découverte que je n'aurai sûrement pas connu autrement. C'est efficace, et changeant à souhait, de sorte que l'on n'a pas le temps de s'ennuyer une seule seconde durant l'heure que durera ce set, et c'est vraiment pas mal à entendre. Et d'ailleurs, ça aura sauté régulièrement partout dans la fosse tout au long de cette heure, ce n'est pas pour rien ;-)

Broilers a pris place sur l'une des deux grandes scènes, et j'arrive en plein pendant une reprise de "Breaking the Law", un titre que l'on ne présente plus de Judas Priest. Le truc étonnant, c'est qu'ils y ont ajouté des trompettes, ce qui donne une nouvelle dimension au morceau, et pas des plus désagréables qui plus est. Broilers, c'est un groupe de Punk Rock Oï allemand fondé en 1992 pour 1h15 de set. Je pense qu'il peut être très intéressant de se pencher sur la discographie du groupe car j'aurai entendu des choses très sympathiques durant le set d'aujourd'hui. Quant au rayon des reprises, outre celle de Judas Priest évoquée plus haut, le groupe nous proposera également "Walking on Sunshine" de Katrina and the Waves qui sera pas mal non plus. Pour ce qui est de leurs titres personnels, les membres de Broilers nous proposeront surtout 4 titres de "Vanitas, leur 4ème album sorti en 2007. Le groupe compte à ce jour 8 albums dont le dernier, "Santa Claus", est sorti en 2021, mais dont aucun titre ne sera joué aujourd'hui.

Battle Beast et son Power Metal hyper efficace, qui n'est pas sans rappeler Powerwolf mais surtout Sabaton par ailleurs, passe sur la Louder à 20h45 au lieu de 19h, devant un parterre littéralement rempli de monde tout acquis à sa cause. Même sans connaître le groupe et ne l'avoir encore jamais écouté une seule fois auparavant, on ne peut qu'être déconcerté de la facilité avec laquelle on peut fredonner tous les refrains que l'on peut entendre de ce groupe. La recette reste ultra simple, les riffs de guitare sont aussi efficaces que les jeux de baguette du batteur, et les nappes de clavier font le reste, mais c'est justement ce qui fait son efficacité, et le public en redemande aisément. On imaginerait très facilement une tournée de ce groupe avec Sabaton, tant les deux univers se rejoignent sur bien des points, à la différence que là, on a une femme au chant. Si on fait la recherche, on constatera que c'est déjà arrivé, en 2015 et en 2017 par exemple. Quelle efficacité ! La voix de la chanteuse de cette formation finlandaise est par ailleurs d'une sacrée puissance, autant que sa présence et son charisme sur scène. Si on aime le Power aux solos de guitare dantesques, et qu'on n'est pas rebuté par les voix féminines, il faut absolument aller écouter Battle Beast, c'est vraiment pas mal du tout !

Phil Campbell, le guitariste de Motörhead, passait avec son All Starr Band lors du W:O:A 2016, avec un gros hommage pour Lemmy qui était décédé au mois de décembre précédent, et donc avec une setlist très essentiellement basée sur du Motörhead. Cette année signe le retour de Phil Campbell dans les lignes de l'un de mes reports, mais cette fois avec the Bastard Sons. Ce qui est en réalité peu ou prou la même chose. Et on aura bien évidemment droit à du Motörhead, à commencer par "Iron Fist" qui sera suivi par "Damage case". On ne peut donc passer la totalité de ce set sans avoir un pincement au coeur, mais si le guitariste historique de Motörhead ne reprend pas du Motörhead, personne d'autre ne serait plus légitime que lui pour le faire. Je me demande, d'ailleurs, pourquoi Mikkey Dee et lui ont décidé de faire bande à part. On sait qu'ils s'entendent très bien. Je me dis que, peut-être, il leur serait difficile de rejouer ensemble sans Lemmy. Il faut dire que le batteur originel du groupe est parti chez Scorpions depuis quelques années à présent. Mais revenons à nos moutons ! Côté hommage, Phil Campbell and the Bastard Sons nous propose en guise de conclusion une autre reprise qui est "Born to Raise Hell", dans une version très rallongée qui permettra au public de donner également de la voix.

Les membres de Beyond the Black
Les membres de Beyond the Black

On retrouve un groupe que j'aime beaucoup et que j'ai déjà évoqué plus haut. Je veux parler de Beyond the Black, que je revois certes régulièrement en live, mais dont je ne me lasse jamais. Ce groupe fait partie des groupes à chanteuse qui me servent de référence depuis quelques années. Disons que je vois en Beyond the Black une sorte de relève à ces autres groupes que j'ai cessé d'écouter parce que leur évolution ne m'a pas vraiment plu (je pense notamment à Within Temptation ou encore Epica). Et au vu du monde qui peuple le parterre devant la scène, je ne suis clairement pas la seule à particulièrement apprécier cette relève qu'est Beyond the Black. Le groupe entre en scène avec un extrait de son tout dernier album en date qui est sorti le 13 janvier dernier, "Is there anybody out there?", un titre très efficace sur album, et qui s'avère l'être tout autant sur scène aussi. Il faut dire que ses premières notes sont très nettement reconnaissables, et de loin. On continue sur "Lost in forever", extrait éponyme du second album du groupe, sorti en 2016. L'ensemble du set de ce soir sera composé des morceaux les plus emblématiques du groupe comme "Heart of the Hurricane" qui nous vient de l'album du même nom sorti en 2018, mais sans pour autant négliger son dernier album, évidemment. Par exemple, de ce dernier disque, on aura l'efficace "Reincarnation" ou encore "Dancing in the dark" qui s'avère tout aussi bon, notamment lors de son passage en solo entre Jennifer et sa percu, accompagnée par le batteur de la formation. Comme à chaque fois, le set proposé par Beyond the Black fait mouche, sans conteste. Maintenant, j'attends avec impatience la prochaine fois qu'il me sera donné de les revoir.

C'est qu'ils ne sont pas tout jeunes, les mecs de Pentagram ! Surtout son chanteur, Bobby Liebling, qui est le dernier membre originel de la formation à être encore là, et qui accuse pas moins de 69 printemps. Il n'y a normalement pas vraiment besoin de présenter Pentagram, aussi je me bornerai simplement à en dire que le groupe est né en 1971 et qu'il a été grandement inspiré par Black Sabbath. Cela dit, pour ma part, j'aurais tendance à largement préférer ces derniers, bien que les deux jouent clairement dans la même cour. Enormément de monde est venu assister au set de ce soir, malgré son heure tardive. Mais il faut dire que ce groupez fait partie de ceux qui resteront pour toujours dans les annales des plus grands dans ce milieu musical. Il fait partie de ceux qu'il faut absolument voir au moins une fois dans sa vie, quand bien même on n'en soit pas vraiment fan. Le groupe n'a sorti que 8 albums tout au long de sa très longue carrière, alors pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas, cela ne leur prendrait pas bien longtemps d'en faire le tour. Là aussi, ça vaudrait le coup de le faire. En tout cas, sur place, le public ne s'y est pas trompé, et même si Bobby Liebling n'est plus tout jeune et que cela se voit nettement, il est décidé à donner un maximum pour que la prestation de son groupe soit à son apogée. Et cela se souligne.

JEUDI 3 AOÛT

On débute cette seconde journée du W:O:A 2023 avec l'espoir que la programmation ne sera pas chamboulée autant que la veille. Mais étant donné que le soleil est de la partie, on a plutôt bon espoir pour que les choses se passent correctement cette fois-ci ! Et on commence donc les prestations du jour avec Terror, groupe de Punk Hardcore américain fondé en 2002 qui, musicalement, n'est pas sans rappeler Hatebreed ou encore Sick of it All. Le groupe joue pour une durée de 45 minutes sur la Louder. Musicalement, c'est efficace, et visuellement ça bouge plutôt bien, tant sur la scène que dans le public. Certains passages sont franchement sympa à écouter, donnant même furieusement envie de headbanguer en ce qui concerne certains morceaux. Il faut savoir que le groupe dispose d'une discographie fort fournie, entre albums, démos, EP, splits ou encore DVD. De quoi ravir les fans qui, pour ceux présents, sont en grande partie littéralement déchaînés devant la démonstration live que le groupe propose aujourd'hui ! Il faut dire que c'est vachement entraînant. Et bien que le set d'aujourd'hui ne me donne pas forcément envie de creuser la totalité de ce que Terror a sorti depuis 2002, j'avoue qu'il y a certains titres joués ce jour que j'aimerais bien retrouver pour pouvoir les réécouter sur album.

C'est avec une très grande surprise (et le mot est loin d'être faible) que je découvre Universum 25 à présent, devant un parterre de fans bien fournis alors même que je n'en avais encore jamais entendu le nom. Surprise, en effet, car j'en connais en fait très bien l'interprète, puisqu'il s'agit de Michael Robert Rhein, autrement connu sous le nom Das Letzte Einhorn, l'interprète d'In Extremo ! Sauf que voilà, jusqu'à aujourd'hui, j'ignorais complètement l'existence de cet autre groupe dans lequel il performe. Après quelques recherches, il s'avère que ce set est le premier que ce groupe, en réalité tout nouveau tout neuf, propose. Malgré une voix nettement reconnaissable, on est assez loin de ce que propose In Extremo habituellement. En effet, aucun des instruments un peu particuliers de cette formation ne sont présents ici, nous n'avons "que" les habituelles guitares, basses et batterie autour du chant. Dans cette formation, outre Rhein, on retrouve aussi Rupert Keplinger d'Eisbrecher, mais aussi Pat Prziwara de Fiddler's Green entre autres. Le tout, pour quelque chose qui ferait penser dans un premier temps à quelque chose qu'on pourrait nommer Punk mélodique, mais il ne s'agit pas que de ça. On a ici tout un melting pot qui sort complètement les membres de leur confort habituel dans leurs groupes respectifs. Pour ma part, très clairement, je vais aller creuser ça de plus près, et rapidement. Le groupe n'est pour l'instant, du fait de son jeune âge, à la tête que d'un seul album, sorti le 3 mars dernier et sobrement intitulé du nom du groupe. Aujourd'hui, ce sont ses 11 titres qui nous auront été proposés, un peu comme l'avait fait The Halo Effect, projet des anciens d'In Flames avec Mikael Stanne de Dark Tranquillity (que l'on va voir un peu plus tard aujourd'hui), l'avaient fait lors du W:O:A l'an dernier. Au final, Universum 25, c'est une découverte, et je dirais une bonne découverte. L'univers y est sombre et inquiétant, très intéressant, et ce que j'aurai entendu aujourd'hui m'a fait penser qu'il y a beaucoup à construire autour de ce projet. J'ai hâte d'en entendre davantage !

On enchaîne avec une curiosité. Cemican est un groupe précolombien venu tout droit du Mexique, dont les paroles sont essentiellement en espagnol et un peu en nahuatl, un dialecte de chez eux. D'entrée de jeu, lorsqu'on ne connaît pas, on est surpris par les costumes des membres du groupe, qui ne sont pas sans rappeler d'anciennes tribus telles que les Aztèques notamment. Je pense immédiatement à Heilung en les voyant débarquer. Cependant, quand on entend les premières percussions, en chœur avec la batterie qui se met à jouer au bout de quelques secondes, on devine rapidement que musicalement, on n'est pas du tout sur une musicalité qui pourrait faire penser à ces fameuses anciennes tribus disparues. Bien au contraire, on a ici quelque chose qui prend ses racines dans plusieurs styles musicaux. Folk, oui, mais aussi un peu de Power, et surtout du Thrash. Le mix de tout ça, avec l'apparence des musiciens, donne une dimension assez particulière à ce que Cemican a à offrir à son public du jour. Un public qui est bien présent, cela dit ! Je ne sais pas si j'irai plus loin dans l'écoute de ce que propose ce groupe-là, peu de passages m'auront accroché l'oreille tout au long de ce set. Par contre, je tiens à dire que Cemican est une curiosité qu'il vaudrait le coup de voir au moins une fois en live, notamment pour sa dimension fort originale.

Les membres de Dark Tranquillity
Les membres de Dark Tranquillity

Dark Tranquillity, qui arrive à présent, est un groupe que j'apprécie beaucoup depuis de nombreuses années maintenant. Vus à Paris pour la première fois en 2008, et 10 ans plus tard à Limoges, et le W:O:A 2022 m'avait permis de découvrir ce que donne The Halo Effect, groupe de Mikael Stanne avec les anciens d'In Flames (en gros, pour résumer ce qu'est The Halo Effect, c'est tout simplement ce qu'In Flames aurait dû devenir), c'est un plaisir de les revoir une fois de plus aujourd'hui, et pour une heure complète. Comme on peut s'y attendre pour un groupe tel que celui-ci, il y a beaucoup de monde devant la scène pour accueillir l'habituel méga sourire de Mikael Stanne et ses comparses, sur les premières notes du morceau "Encircled" de l'album "Atoma" (2016) qui débute le set. Le groupe a décidé de concentrer son set sur son avant-dernier album, "Atoma" qui est sorti en 2016 comme dit au-dessus, mettant un peu de côté le petit dernier, "Moment" (2020) sauf pour "Phantom Days", mais tout en proposant ses titres les plus emblématiques comme "Nothing to no one" (Fiction, 2007) ou encore un "ThereIn" ("Projector", 1999) qui ne nous rajeunit pas. Mais un des meilleurs exemples de ce mix parfait entre anciens et nouveaux titres sera certainement "Monochromatic Stains" ("Damage Done", 2002) qui se métamorphosera durant ses dernières notes en "Forward momentum" ("Atoma") d'une manière vraiment très fluide, d'un bel effet. Y a pas à dire, Dark Tranquillity en live, c'est toujours une valeur sûre et l'assurance de passer un excellent moment !

On continue cette journée avec Vixen, groupe de Glam entièrement féminin constitué durant les années 80. Musicalement, c'est clairement passe-partout, et pas des plus désagréables ! Pour le set d'aujourd'hui, le groupe nous propose des compositions personnelles, mais également quelques reprises comme "Waiting for the Big One" de Femme Fatale, ou encore "Cryin'" de Jeff Paris. C'est vraiment sympa à écouter, et même si le public est plutôt clairsemé, ça ne retire en rien les qualités de Vixen, groupe qui vaut tout à fait le détour et dont l'heure de set passera vraiment bien trop vite. Mention spéciale pour la reprise de "You Oughta Know by Now" de Ray Kennedy qui est d'une grand efficacité en live. Au final, j'aurai passé un chouette moment avec Vixen.

Je connais Uriah Heep depuis un certain nombre d'années, mais je n'avais encore jamais vu jusqu'ici ce que donnait ce groupe en live. Eh bien ça rend pas mal ! Mais à dire vrai, je n'en doutais pas vraiment. Il y a un monde dingue devant la grande scène Harder sur laquelle les membres du groupe prennent place, on sent qu'ils sont attendus. Il faut dire que le groupe n'en est pas à son coup d'essai, très loin de là puisqu'il a été fondé en 1967. Il a vécu un bon nombre de changements de line up, mais malgré tout, le guitariste Mick Box est là depuis 1969. Cette année, ils ont sorti leur... 25ème album ! Eh oui, il y a une sacrée discographie de ce groupe-là; et véritablement, le choix de l'embarras pour décider quels titres doivent être joués en live. Sur 1h15 de set, il va être très difficile de proposer ne serait-ce qu'un seul morceau de chaque album, et en même temps, Uriah Heep ne peut se contenter de nous présenter uniquement son dernier-né, "Chaos & Colour", qui est sorti le 27 janvier dernier. Et notamment parce qu'aujourd'hui, il s'agit d'un set dans le cadre de leur 50ème anniversaire (ce qui est un peu curieux, d'ailleurs, étant donné que même si on ne prenait en compte l'existence du groupe que depuis qu'il s'appelle Uriah Heep - à sa création, il s'appelait The Stalkers avant de se rebaptiser Spice puis Uriah Heep -, cela fait 54 ans que le groupe existe, et 56 en réalité. En tout cas, quoi quoi qu'il en soit, on passe un très bon moment pendant ces 75 minutes, et il serait même un peu regrettable que le groupe n'ait pas bénéficié de la position de tête d'affiche pour pouvoir jouer 45 minutes de plus, ce qui aurait permis au groupe de nous proposer bien plus que les 11 morceaux (chacun venant d'un album différent, comme on pouvait s'y attendre, à une exception près, c'est que nous aurons 2 titres issus de "Demons & Wizards" (1972)). Mais le morceau que je retiendrai, surtout, sera "Lady in Black" dont l'intro aura été joué uniquement en guitare sèche + voix, pour un rendu génial ! Cet antique morceau de 1971, qui n'en finira pas durant le set d'aujourd'hui à cause du public qui continuera encore et encore d'en fredonner le refrain, est une véritable pépite qui provient du second album du groupe, "Salisbury", et que j'aime tout particulièrement, je dois l'avouer. Et je ne suis clairement pas la seule !

HammerFall et moi, c'est toute une histoire. Vus à Paris en 2005 pour un de mes premiers concerts de Metal, c'était avec une immense joie que je les retrouvais pour le W:O:A 2019. Et aujourd'hui, on remet ça, pour ma plus grande joie, ainsi que celle de tous les fans qui se sont serrés devant la scène, et même un peu plus loin, car il y a beaucoup de monde encore une fois ! Les trois premiers titres étant issus de trois albums différents, je ne suis pas certaine à ce moment du set que le groupe aura choisi de mettre en avant son 12ème et dernier album en date, "Hammer of Dawn", sorti l'année dernière, alors que le premier titre joué ce soir, "Brotherhood", en est pourtant extrait. Nous aurons le titre éponyme de ce dernier album en guise de 4ème titre. Il dépote bien en live ! Mais tout de même pas autant qu'un "Blood Bound" qui arrivera juste derrière, un titre extrait de l'album "Chapter V: Unbent, Unbowed, Unbroken" (2005), qui reste pour moi le meilleur groupe. S'en suit "Renegade", un autre morceau qui pète bien en live, extrait celui-ci de l'album du même nom sorti en 2000. Que des tubes en puissance ! Et il faut dire qu'il est difficile de trouver des titres qui ne passeraient pas bien en live chez ce groupe. Sauf si on va chercher du côté du neutron hors-sujet qu'est "Infected" qui, lors de sa sortie en 2011, m'a fait vraiment très peur. J'ai en effet cru que HammerFall avait décidé de prendre un tournant qui me déplaisait énormément et qu'ils ne redeviendraient pas ce qu'ils étaient jusque-là. HammerFall fait en effet partie de ces formations que l'on reconnaît si bien dès les premières notes de chaque morceau, qu'on leur interdirait presque d'évoluer. Alors du coup, oui ça stagne, mais quand on est déjà excellent dans un domaine, il n'y a pas de raison d'en changer. Il est d'ailleurs assez rare que le groupe propose un morceau de cet album-là. Mieux vaut laisser le groupe nous proposer d'autres morceaux bien plus efficaces, comme "Let the Hammer Fall", issu de "Legacy of Kings" (1998), une valeur plus que sûre qui n'a rien à envier à quelconque autre titre. Et ce n'est pas le (malheureux) retour de la pluie sur le site qui entamera la bonne humeur ambiante, et ce, jusqu'à la dernière seconde de ce set de 14 morceaux passés bien trop vite.

Carpathian Forest et son imagerie tout droit venue du fin fond de la Norvège prend place sur la Headbangers Stage. Je me souviens très bien avoir acheté un album de ce groupe-là sans même le connaître ni d'Eve ni d'Adam. Il s'agissait de "Defending the Throne of Evil", sorti en 2003. Deux titres m'avaient beaucoup plu en l'écoutant, il s'agissait de "It's Darker Than you Think", la première piste, et "The Old HJouse on the Hill". Déjà vu pour le Hellfest 2019, pour un set dont les morceaux que je connaissais pourtant très bien m'étaient méconnaissables du fait de réglages audio à discuter (à disserter, même), j'espère ce soir entendre un son de meilleure qualité. Et effectivement, il a l'air bien mieux, cela dit, je remarque rapidement l'absence du clavier qui fait toute l'ambiance de mon album préféré, et je sais du coup que je ne retrouverai pas cette ambiance si particulière qui sied à "Defending the Throne of Evil". Je passe tout de même un moment sympathique devant Carpathian Forest en live, faisant fi des moqueries dont il fait certainement encore l'objet aujourd'hui.

Les membres de Kreator
Les membres de Kreator

On continue cette seconde journée de W:O:A 2023 avec Kreator sur la Harder. J'avais vu le groupe pour le Hellfest 2017, mais je n'avais pu en faire de report. J'avais rattrapé la chose pour le Wacken World Wide 2020, où j'avais précisé ne pas aimer tout ce que le groupe propose. C'est toujours le cas aujourd'hui, mon avis n'a pas tellement changé sur les albums sortis auparavant, mais il y a une différence notable par rapport à 2020 : j'ai pas mal aimé "Hate Über Alles", le dernier album que le groupe a sorti en 2022, et j'avouerai même l'avoir écouté à plusieurs reprises. J'ai donc hâte d'en entendre quelques titres en live. Le groupe fait justement son entrée sur le titre éponyme de cet album, un morceau que j'aime vraiment bien et qui passe crème en live. "People of the Lie", le titre suivant qui est extrait de "Coma of Souls" (1990) montre bien une différence entre ce que Kreator propose à présent (ce serait du Thrash Mélodique selon moi) par rapport à avant (on touchait davantage au Thrash pur). Par contre, pour ce qui est de mettre l'ambiance, on y est ! Ca remue bien dans le public dès le troisième morceau, "Enemy of God", un titre que j'aime bien et qui est issu de l'album du même nom sorti en 2005. A contrario, "Betrayer", le titre suivant qui vient quant à lui de "Extreme Agression" (1989), me plaît déjà moins. Comme je le disais, je n'aime pas tout chez Kreator. Par contre, ça dépote bien en live ! Et quelle surprise d'entendre "Midnight Sun", et un de mes deux préférés du dernier album ! Ce n'est en effet que la 7ème fois que Kreator la propose en live. Et avec sa voix féminine, Sofia Portanet, en chair et en os en plus ! De cet album, nous aurons également droit à "Strongest of the Strong", ce qui me convient tout à fait. Mais sur les 16 titres joués ce soir, je donnerai une mention spéciale à "666 - World Divided", titre surprise publié par le groupe en pleine pandémie, en mars 2020, et qui est franchement très bon !

La Finlande d'Amorphis, c'est presque comme la Suède de HammerFall à mes yeux. Oh, pas musicalement, attention, ce n'est pas du tout le même style ! Mais sentimentalement, ça se rejoint pour moi. Déjà vus lors du W:O:A 2015 puis du Hellfest 2018, je retrouve donc avec grand plaisir les membres de la formation finlandaise ce soir. D'autant plus que leur dernier album, sobrement intitulé "Halo" et sorti le 11 février 2022, est une véritable merveille après un "Queen of Time" déjà génial en 2018 ! Je sais donc que je vais forcément passer un très bon moment. Et on débute justement ce set avec un morceau de ce fameux "Halo", à savoir "Northwards". mais je ne mettrai cependant pas pour autant ce groupe dans mes meilleurs sets de cette édition 2023 du W:O:A, car ce serait vraiment trop facile. Cela dit, je garderai un très bon souvenir de cette prestation. En entendant les premières notes de "Black Winter Day", un morceau issu de l'album "Tales from the Thousand Lakes" (1994), je réalise à quel point le groupe a su évoluer et traverser les époques. Et à mesure qu'il prend en âge, il ne fait que se bonifier. Et d'ailleurs, les deux morceaux qui prendront la suite de celui-ci, à savoir "Silver Bride" et "Sky is Mine", tous deux issus de "Skyforger", album de 2009, ne feront que confirmer ma pensée. "Wrong Direction" puis "Amongst Stars" (duo avec Anneke Van Giesbergen mais dont la voix est malheureusement juste sur bande-son), deux titres de "Queen of Time" (2018), puis l'immense "On the Dark Waters" de "Halo" (2022) un peu plus tard, viennent ensuite enfoncer un peu plus le clou encore. Au final, ça aura vraiment été un super moment ! D'autant plus que le groupe a choisi "The Bee", de "Queen of Time" (2018), qui est l'un de mes morceaux favoris du groupe. Et dans une version à l'intro étendue dont je rêverais d'avoir un enregistrement en MP3, tant j'en suis dingue !

Et on terminera cette seconde journée de W:O:A avec Helloween. Et ça tombe bien puisque je n'avais encore jamais eu l'occasion d'écrire quelque chose sur un live de ce groupe-là, que je connais pourtant depuis pas mal d'années maintenant, et que j'ai fatalement toujours associé aux citrouilles. Evidemment, ils en ont une géante sur la scène, ce qui est parfaitement logique. Et pourtant, pour ma part, j'ai connu le groupe avec la sortie de "Rabbit don't come easy" (2003), on y est davantage sur un trip autour des lapins que des citrouilles. En tout cas, aucun titre de cet album-là ne sera proposé ce soir. On aura droit à "Skyfall" (du dernier album, "Helloween", 2021) pour débuter les hostilités, "Future World" de "Keeper of the Seven Keys Pt.1" (1987) ou encore "Heavy Metal (is the law)" de ce qui est aujourd'hui encore considéré comme le meilleur album du groupe, j'ai nommé "Walls of Jericho", le tout premier album du groupe, sorti en 1985. Après "Forever and One (Neverland)", merveilleuse ballade de l'album "The Time of the Oath" (1996), on enchaînera sur un beau solo du guitariste Sascha Gerstner, avant de passer sur un titre que j'apprécie beaucoup et qui est "Best Time", de l'album éponyme du groupe (2021). Après "Dr. Stein" ("Keeper of the Seven Keys Pt.2", 1988), on aura cette fois droit à un solo de batterie comme je les aime de Daniel Löble, avant d'enchaîner sur "How Many Tears" de "Walls of Jericho" (1985). Et au final, chacun des musiciens aura droit à son moment de gloire. Mention spéciale pour "perfect Gentleman", issu de l'album "Master of the Rings" (1994) qui passe superbement bien l'épreuve du live. En tout, Helloween aura joué (et nous aura régalé, disons-le !) sur un total de deux heures ce soir, et c'est forcément heureux que l'on part se coucher après ça, et surtout avec le souvenir de ces drones que l'on aura vu décoller depuis l'arrière de la scène en pensant qu'il s'agissait de ballons, et qui finalement auront pris la forme d'une citrouille lumineuse avant de se métamorphoser en le logo du groupe pour les premières notes du mythique "I Want Out" ("Keeper of the Seven Keys Pt.2", 1988). Top !

VENDREDI 4 AOÛT

La troisième journée de W:O:A, et avant-dernière de cette édition 2023, débute avec une pensée pour tous les Metalleux qui étaient au MetalDays, à Velenje en Slovénie, pour ce weekend. En effet, alors que le soleil est à peu près de retour ici en Allemagne, là-bas, c'est l'apocalypse qui leur est tombé sur la tête pendant la nuit. Le plus triste étant que certains qui n'avaient pu passer les barrières du W:O:A s'étaient rendus là-bas (sur invitation des orgas de MetalDays qui plus est) pour pouvoir tout de même profiter d'un festival ce weekend. J'ai une pensée pour eux, ainsi que pour un de mes amis qui est concerné par la situation également, mais aussi pour les deux têtes d'affiche du jour qui devaient être In Flames et Heilung, et enfin pour tous les autres qui devaient passer en live aujourd'hui et qui ne le pourront pas.

Pour ce qui est du W:O:A 2023, on continue avec beaucoup de chance pour cette troisième journée, et avec un groupe que je ne connaissais pas jusque-là. Très entouré de rose, jusque dans les tenues, il s'agit de J.B.O. Et il y a vraiment pas mal de monde devant la scène pour assister au set de ce groupe fondé en 1989 et estampillé "fun Metal" (ouep, fallait l'inventer) ! Et en fait, même si on ne connaît pas J.B.O, on connaît forcément une partie de ce qu'ils jouent, puisqu'il s'agit de reprises. Le public chantera d'ailleurs en chœur à divers moments du set. Cependant, au lieu d'avoir choisi de faire des reprises de groupes de Metal comme c'est souvent le cas dans les groupes de Metal qui font de la reprise, J.B.O fait des reprises de carrément autre chose, et a recompilé tout ça à la sauce Metal ! Du coup, on se retrouve à entendre une version en allemand, et très Metallisée du coup, du célèbre chant de révolte italien "Bella Ciao". Mais aussi... du titre "Everybody" des Backstreet Boys ! Oui oui, ce groupe qui fait partie de la vague des Boys Band des années 90 ! Nous sommes bel et bien au W:O:A, nous sommes bel et bien en 2023, tout va bien ! Le pire, c'est que tout ça, ça passe carrément bien ! Chapeau J.B.O, il fallait le faire ! Au final, beaucoup d'humour, beaucoup de rose, beaucoup de fun, et un début de journée fort sympa !

Les membres de Caliban
Les membres de Caliban

C'est au tour de Caliban d'entrer en scène. Ce groupe de Metalcore allemand me fait retourner pas mal d'années en arrière. Fondée en 1997, cette formation dont le line up n'a guère changé depuis pratiquement 20 ans, est à la tête de 14 albums et nous présente aujourd'hui un melting pot de titres extraits de plusieurs d'entre eux. C'est un groupe que j'aime bien, il faut dire que le Metalcore ne me déplaît pas de manière générale, j'aime en effet tout particulièrement ce mix entre extrême violence et douceur angélique qui sied à ce style musical. Le meilleur exemple que je pourrais citer en ce qui concerne Caliban, ce serait sans doute le titre "Dystopia", extrait de l'album du même nom sorti l'année dernière, et qui sera joué aujourd'hui. Après, tous les groupes de Metalcore ne se valent pas. Caliban est peut-être un peu haut dessus par rapport à beaucoup d'autres, avec des groupes tels que Killswitch Engage ou encore Trivium que l'on va voir tout à l'heure et que l'on n'a pas besoin de présenter non plus. Pour ce qui est de Caliban, ils sont d'une efficacité admirable en live, je regrette de ne pas avoir pu voir ce que ça donnait plus tôt. La renommée du groupe est devenue tellement grande avec le temps que même s'il joue tôt (il est en effet 13h45 au moment où ses membres entrent sur scène), il joue pour une durée d'une heure complète. J'en arrive très rapidement au point où je me dis que je devrais rattraper le retard que j'ai accumulé dans la discographie de ce groupe que j'ai lâché il y a pas mal de temps sans autre raison valable que l'oubli (pardonnez-moi, j'écoute tellement de groupes que j'en arrive effectivement à en zapper certains). Du coup, il ne me reste qu'à remercier le W:O:A pour m'avoir rappelé le bon souvenir de ce groupe.

On passe maintenant à Amaranthe, sur l'une des deux grandes scènes qui est la Faster, un groupe dont je connais assez bien la discographie, mais dont je n'avais pas encore eu l'occasion de voir quoi que ce soit en live. On va donc rattraper ça en cette troisième journée de W:O:A 2023. Ce n'est pas mon groupe de Metal à chant féminin préféré, loin de là, mais ça se laisse plutôt bien écouter. Aujourd'hui, le groupe nous propose surtout des titres de l'album "Manifest", le dernier qui est sorti il y a déjà trois ans. Les membres ont décidé de se concentrer aussi pas mal sur "Amaranthe", leur premier disque sorti en 2011. C'est en écrivant cette phrase que je réalise que cela fait déjà plus de 10 ans que le groupe existe. Honnêtement, je ne l'aurais pas parié. Pour revenir à nos moutons, parce qu'Amaranthe ne proposera pas que des titres de son premier et de son dernier album, entre-temps nous avons également droit à ce que l'on pourrait qualifier de morceau "principal" de plusieurs de ses autres albums. Le tout compilé nous donne un set intéressant, qui permet à ceux qui ne connaissent pas bien le groupe de s'en faire une bonne idée. Le titre le plus efficace du set aujourd'hui, selon moi, sera le final, "Drop Dead Cynical", extrait de l'album "Massive Addictive" (2014).

C'est au tour de While she Sleeps de prendre place sur la Harder un quart d'heure plus tard. On entame les hostilités du set d'aujourd'hui avec "Sleeps Society", extrait de l'album du même nom, 5ème et dernier du groupe qui est sorti en 2021. On est dans le même domaine musical que Caliban, cela dit je garde pour préférence pour ces derniers. Mais While she Sleeps n'est tout de même pas dénué de qualités, quand bien même j'apprécie un peu moins. Quelques titres vaudront tout de même le coup, comme "You are We", extrait de l'album du même nom sorti en 2017.

Leave's Eyes, ce groupe de Metal Symphonique à la fois allemand et norvégien, a la chance de bénéficier de la très jolie voix d'Elina Siirala. Après, je ne vous cache pas que j'avais plus particulièrement apprécié le début de carrière de ce groupe, lorsque c'était Liv Kristine au chant. Mais une autre ère est venue depuis quelques années, et il faut faire avec. Bon, il faut reconnaître que ce qu'est devenu le groupe n'est pas déplaisant, mais j'avoue lui trouver moins d'attrait qu'auparavant. Etrangement, j'avais décroché de Nightwish quand Tarja est partie, du fait du changement de style de chant, je souhaitais que le groupe revienne à du mezzo soprano. Chez Leave's Eyes, on est exactement la situation contraire. Sauf que voilà, ce groupe-là, pour moi, il aurait dû garder un chant de tête, c'est son passage au chant mezzo soprano qui m'a déplu. Enfin bref, c'est toujours compliqué quand un groupe change de voix, car c'est indéniablement ce que l'on remarque le plus à l'oreille. Le groupe propose surtout des titres issus de l'album "The Last Viking", le dernier album sorti le 23 octobre 2020, et nous aurons donc droit notamment à "Chain of the Golden Horn" en introduction à ce set, mais aussi "Flames in the Sky" qui est pas mal efficace en live, il faut le reconnaître. Même si pour moi, il manque sacrément des morceaux provenant des anciens albums du groupe. En effet, Leave's Eyes ne propose pratiquement jamais de titre datant de l'ère avant Elina, comme si le groupe avait tiré un trait sur la période 2003-2016. Et c'est peut-être pour ça que du coup, ça ne passe plus tellement pour moi. La seule exception sera "Hell to the Heavens", extrait de l'album "Symphonies of the Night" (2013) et le titre suivant, "Farewell Proud Men" de "Vinland Saga" (2005).

Après Caliban dans le domaine du Metalcore, on passe à Trivium, qui est quand même un poil différent et qui me laisse un peu froide en temps normal. Et d'ailleurs, c'était le sentiment que j'avais eu lors du Wacken World Wide 2020, où on n'a pas avoir qu'une dizaine de minutes de set. Aujourd'hui, je vais pouvoir me faire une meilleure idée de ce que ça donne en live puisque le groupe va jouer pour une durée d'une heure pleine. Bon par contre, il aurait été bien que le micro soit réglé correctement pour le début du show, car la voix de Matt Heafy était complètement éteinte sur "In the Court of the Dragon", le morceau d'ouverture. Et ce ne sera pas mieux pour "Down From the Sky", de l'album Shogun" (2008). A noter aussi, parce que ça a son importance puisque cela a été remarqué : le bassiste Paolo Gregoletto est absent. En effet, ayant dû se faire hospitaliser d'urgence pas plus tard qu'hier pour une hernie, c'est Josh Baines de Malevolence qui le remplace aujourd'hui. Matt Heafy nous l'expliquera après les deux premiers morceauix. Le public accueillera positivement la nouvelle, n'ayant pas d'autre choix. On enchaîne ensuite rapidement sur "The Sin and the Sentence", de l'album du même nom sorti en 2017. Trivium semble décidé à nous proposer des titres issus de plusieurs de ses albums plutôt que de rester centré sur "In the Court of the Dragon", le dernier en date. Au-delà des évidents problèmes de son, le set proposé par Trivium aujourd'hui est très bon, proposant le meilleur titre de plusieurs de ses albums pour le plus grands bonheurs des fans. Pour ma part, je donne une mention spéciale à "The Hearth From your Hate" qui nous vient de "The Sin and the Sentence" (2017), qui est un très bon titre !

Les membres de Takida
Les membres de Takida

Je ne connais pas du tout Takida. Contrairement à ce que son nom semble indiquer, et qui n'est en réalité qu'une référence à un personnage de l'anime "Nagareboshi Gin", il s'agit d'un groupe de Rock suédois. Fondé en 1999, il compte à ce jour 10 albums dont le dernier est sorti il y a deux ans. Je dois reconnaître dès le premier titre propose aujourd'hui que j'accroche vraiment bien sur ce que propose Takida. C'est mélodieux à souhait, bien composé, les refrains accrochent très bien l'oreille... Non, vraiment, c'est pas mal du tout ! Le second morceau est beaucoup plus entraînant dans son intro, mais le début du couplet nous replonge dans cet enchaînement mélodieux qui m'avait déjà plu dans le premier morceau. Et le refrain est très sympa également ! Il est clair que je vais creuser le sujet, Takida me plaît bien. Le troisième morceau ne fera que renforcer ce sentiment que je suis devant un truc qui va trouver une bonne place dans mes sélections musicales. Encore une fois, je remercie le W:O:A pour la découverte

Jusqu'ici, je n'ai toujours fait qu'évoquer Santiano, mais sans jamais écrire quoi que ce soit sur un live de leur part. En effet, je les ai découverts lors du W:O:A 2014, mais je n'avais fait aucun report cette année-là. Et depuis, je n'ai pas eu l'occasion de les voir remonter sur scène. Je suis donc absolument ravie de pouvoir assister à nouveau à un set de cette formation allemande que j'affectionne vraiment beaucoup ! D'autant plus que le groupe fait son entrée sur "Gott muss ein Seemann sein", de l'album "Mit den Gezeiten" (2013), un titre que j'aime énormément ! Des titres que j'aime beaucoup de Santiano, et il y en a quand même un sacré paquet, j'aurai également droit à "Lieder der Freiheit" ("Von Liebe, Tod und Freiheit", 2015), "Alle die mit uns auf Kaperfahrt fahren" ("Bis ans Ende der Welt", le premier album sorti en 2012) qui sera repris en chœur par le public, mais aussi "Sieben Jahre" et le titre qui aura été joué ensuite et qui est "Johnny Boy", mais aussi bien évidemment "Santiano" et le morceau suivant, "Auf nach Californio" et plusieurs autres que je citerai pas car ça ferait trop... Car ça représente une bonne partie de la setlist du jour en fait. En effet, tous ces morceaux ont déjà beaucoup tourné dans mes oreilles pendant bien des années. En somme, revoir Santiano en live, c'est que du bonheur ! Vivement la prochaine fois, et j'espère pas dans autant d'années cette fois...

Donots débarque à présent, et je ne connais pas du tout ce groupe de Punk Rock allemand qui existe pourtant depuis 1993 et qui a sorti une dizaine d'albums. Immédiatement, ça me fait penser à Madsen, un groupe que j'avais découvert lors du Hellfest 2018. Les deux sont en effet très similaires, ils jouent vraiment dans la même cour. Le second titre, "Calling" qui est issu de l'album "The Long Way Home" (2010), accroche immédiatement mes oreilles, il est vraiment sympa à écouter. Peut-être que je creuserai le sujet du coup, car l'heure allouée au groupe m'aura fait entendre quelques titres sur lesquels je reviendrais bien. En tout cas, ce qui est certain, c'est que le public, plutôt nombreux par ailleurs, apprécie beaucoup ce que Donots propose. A juste titre, il faut l'admettre !

J'avais détaillé le passage de Megadeth lorsqu'ils sont passée par le Hellfest 2022. Depuis, un an est passé, et la voix de Dave Mustaine qui paraissait fatiguée après qu'il soit sorti d'un cancer de la gorge sera peut-être meilleure. Etant donné l'énorme renommée du groupe, il y a vraiment beaucoup de monde devant la scène alors que commencent les premières notes de "Hangar18". Et comme on pouvait l'espérer, la voix de Dave Mustaine semble aller beaucoup mieux aujourd'hui que l'année dernière, ce qui fait plaisir car je me dis que la prestation de cette année sera certainement encore meilleure. En tout cas, du côté du public, le succès est indiscutable. Du côté des morceaux proposes, certains font particulièrement mouche tels que "Dystopia" de l'album du même nom sorti en 2016, ou "Sweating Bullets" qui provient quant à lui de "Countdown to Extinction" (1992) par exemple. Je pourrais également citer "Tornado of Souls" de l'album "Rust in Peace" (1990) et "Symphony of Destruction" de "Countdown to Extinction" (1992), tous deux joués pour l'occasion avec Marty Friedman. Que l'on aime ou pas Megadeth, on ne peut nier le fait que ce groupe est l'une des plus grosses valeurs sûres que la planète Metal a aujourd'hui. Ce n'est pas pour rien que le groupe fait office de tête d'affiche aujourd'hui aux côtés de Maiden. Les deux passant l'un après l'autre, forcément, les foules sont très nombreuses. Et ça s'éclate un max dans cette piscine humaine, quand bien même tout ce beau monde a les pieds dans la boue ! Le groupe aura joué un total de 80 minutes, et elles seront passées à une vitesse folle. Ce fut un plaisir de retrouver un Dave Mustaine en bonne forme.

Derrière le nom VV se cache Ville Valo, l'interprète de HIM, un groupe qualifié par Ville lui-même à l'époque comme étant du Love Metal, et que j'écoutais au début des années 2000 avant d'abandonner pour passer à autre chose. Pour l'anecdote, HIM est le premier (et le seul aussi) groupe originaire de Finlande à être disque d'or aux Etats-Unis avec son album de 2005, "Dark Light". Aujourd'hui, le Finlandais est en solo. Enfin, il faut le dire assez vite puisqu'il collabore avec beaucoup d'artistes tels que Cradle of Filth, The 69 Eyes ou encore Apocalyptica. L'arrivée de l'artiste est retardée de vingt minutes, mais qu'importe. Malheureusement pour moi, c'est surtout son apparence physique que je vais remarquer en premier lieu. En effet, voilà pratiquement 20 ans que je n'ai pas vu à quoi il ressemblait, et le Ville Valo d'avant par rapport à celui qui est sur scène ce soir, ils n'ont strictement rien à voir. La vie l'a énormément marqué, je trouve ça assez triste pour lui qui avait véritablement une gueule d'ange à l'époque. Par contre, ça n'a pas tellement entamé sa voix qui reste tout aussi sympa qu'avant, et je reconnais bien des titres qui appartenaient à HIM dans ce que j'entends ce soir, pour un titre sur deux à vrai dire, ce qui est loin de me déplaire et me rappelle même de bons souvenirs de ce groupe que je trouvais à l'époque dans une bulle musicale un peu à part. Mais des titres que Ville propose en son nom propre, qui proviennent très certainement du premier album solo que Ville Valo a sorti en son nom le 13 janvier dernier, certains me plaisent tout particulièrement, comme "Run Away From the Sun" qui est une jolie petite perle pour mes oreilles, un morceau très agréable à écouter, tout comme le sera "Loveletting" un peu plus tard. Ces nouveaux titres se recoupent d'ailleurs très bien avec ceux de l'époque HIM, comme "Rip Out the Wings of a Butterfly", passer de l'un à l'autre est une bonne idée. Mais le point culminant de ce set sera, pour moi, de réentendre le titre qui m'a fait découvrir HIM et que j'ai reconnu à la seconde même où sa première note s'est fait entendre alors même que je ne l'avais plus réentendu depuis 15 ans, à savoir "The Funeral of Hearts" qui provient de l'album "Love Metal" (2003).

Crematory fait partie de mes groupes préférés, et ce depuis une vingtaine d'années déjà. Il fait partie de ces rares groupes dont je ne jette aucun album, et c'est d'ailleurs le 3ème que j'ai le plus écouté depuis que j'ai un compte sur LastFM (soit 2008), après Rammstein et Marilyn Manson. Mais je ne l'ai pourtant encore jamais vu en live, bien que j'avais proposé il y a quelques années pas moins de 3 chroniques de ses albums sur le webzine Metal Impact (sur ma propre initiative). Et c'est d'autant plus un plaisir de mettre un paragraphe sur un set de ce groupe cette année que pas plus tard que le 23 juillet dernier, l'interprète Felix Stass tirait mon nom au sort pour remporter le 1er prix d'un concours qui était organisé par le groupe Still Patient? à l'occasion de la sortie de son dernier album. J'étais refaite ! Mais reprenons où nous en étions : la formation fait son entrée sur la Wet Stage, ce qui est surprenant au vu de ses 30 ans d'existence. Mais passons. On commence les hostilités sur "Inglorious Darkness", issu du dernier album en date qui porte le même nom et qui est sorti le 27 mai 2022. C'est avec surprise que je reconnais ensuite les premières notes de "Höllenbrand" de l'album "Klagebilder" que j'avais vraiment bien apprécié à l'époque de sa sortie en 2006. On passe ensuite à "Shadowmaker" de l'album "Antiserum" (2014). Que de bons choix de titres ! En tout cas, pour moi. Mais bien sûr, le groupe a choisi de concentrer son set sur son dernier album en date. Ainsi, 4 morceaux en seront joués sur les 11 proposés ce jour. Outre l'éponyme, le groupe jouera "Rest in Peace", "Trümmerwelten" et "Break Down the Walls". Du 1er album, "Transmigration" (1993), on aura eu droit à "Eyes of Suffering". Un peu plus tard, on aura aussi "Shadows of Mine" qui vient du 2nd album "... Just Dreaming" (1994). C'est grâce à ces deux titres que l'on peut justement se rendre compte de l'évolution musicale du groupe. Et quel groupe... Mais le clou du set, ce sera bien sûr le dernier morceau joué, qui n'est rien de moins que "Tears of Time", extrait du 3ème album du groupe, ""Illusions" qui est, il me semble, celui qui a fait percer le groupe en 1995. Et dire que le groupe a failli disparaître en 2001...

Les membres de Lord of the Lost
Les membres de Lord of the Lost

Il commence à se faire bien tard puisqu'il est déjà 0h45, mais je ne voulais pas louper Lord of the Lost, qui s'est fait un nom à travers toute l'Europe pour sa prestation lors de l'Eurovision qui s'est déroulée le 13 mai dernier et dont le titre "Blood & Glitter" est forcément attendu aujourd'hui sur la grande scène du W:O:A où ils vont jouer pas moins d'une heure et quart. C'est d'ailleurs avec eux que l'on va terminer cette troisième et avant-dernière journée de W:O:A 2023. L'arrivée des musiciens sur "The Curtain Falls" de l'album "Blood & Glitter", le dernier sorti en 2022, est absolument dantesque ! Quelle ambiance d'entrée de jeu ! Et le public est top également ! Lord of the Lost, c'est loin d'être juste le groupe d'un titre random de l'Eurovision. Non, c'est toute une présence, une prestance même. Difficile de ne pas accrocher. Ecoutez "Morgana" de l'album "Thornstar" (2018) pour voir, vous ne serez pas déçus. Pour ma part, avant l'Eurovision, je ne connaissais le groupe que de loin, et il faut dire que les journées ne sont pas assez longues pour que j'aie le temps d'écouter et de découvrir tout ce que je voudrais. Mais il est certain que ce groupe-là, je vais en rattraper tout ce que j'ai loupé, dès que je le pourrai. Il me fait penser à tellement d'autres groupes que j'aime beaucoup... La chanteuse Blümchen sera invitée pour "Herz an Herz" et "The Look" qui est une reprise de Roxette. Et après "Ruins" de l'album "Thornstar", on entendra bien évidemment le fameux "Blood & Glitter". Il ne fait même pas tâche d'ailleurs, il est dans la juste continuité de ce que le groupe propose, peut-être juste allégé de la saturation des guitares. Au final, Lord of the Lost, ça dépote sacrément, ça vaut le coup d'en voir une prestation live. Mention spéciale pour "Destruction Manual", de l'album "Blood & Glitter" ainsi que "Blood for Blood" de "Die Tomorrow" (2012). Et quoi qu'il en soit, de bout en bout, j'aurai passé un super moment !

SAMEDI 5 AOÛT

Aujourd'hui, c'est le quatrième et dernier jour de cette édition 2023 du W:O:A. On commence tôt, 11h30, sur l'une des deux grandes scènes, pour Masterplan. Groupe de Metal allemand emmené par Jorn Lande ainsi que Uli Kusch et Roland Grapow (le seul des 3 encore présent aujourd'hui) de Helloween, je l'ai connu lors de la sortie de son premier album, du même nom que le groupe, que je possède en digipack (qui est d'une très belle qualité en plus). Le groupe n'a rien ressorti depuis "PumpKings" qui a déjà 6 ans, et comme il ne compte que 6 albums depuis 2003, je n'ai aucun doute sur le fait que j'entendrai forcément au moins un morceau du premier. Et ce sera justement le cas pour le morceau d'ouverture qui sera "Enlighten me". Quel dommage qu'il y ait si peu de monde devant la scène. Cela dit, outre l'heure vraiment précoce (Rick Altzi, interprète de la formation depuis 11 ans qui n'a pas grand-chose à envier à Jorn Lande, dira même entre deux morceaux "You must be tired", c'est dire), il faut reconnaître que le sol n'est qu'un amas de boue ce matin, on n'est pas loin de l'impraticable. Ca donnerait presque une dimension intimiste, si l'espace devant la scène n'avait pas été aussi énorme (on n'a même pas un Metallos par mètre carré, c'est dire). Pour ma part, je serai particulièrement contente d'entendre "Kind Hearted Light", mon morceau favori de la formation qui provient du premier album. A noter, Jan S. Eckert, guitariste originel du groupe, sera invité pour interpréter "Spirit Never Die" et "Crawling From Hell" du premier album. Pour moi, le groupe n'a pas été capable de faire mieux depuis ce titre-là. Le set d'aujourd'hui est essentiellement concentré sur cet album dont seront extrait 7 titres sur les 14 qu'il compte, ainsi que le second, "Aeronautics" (2005) dont seront proposés les morceaux "Crimson Rider" et "Back From my Life".

On change complètement d'univers avec Brand of Sacrifice, groupe de Brutal Deathcore canadien fondé en 2008, qui a su rameuter plus de monde que Masterplan. Il faut préciser aussi que le soleil est au rendez-vous depuis tout à l'heure et que les choses semblent s'améliorer à mesure que les heures passent. Sinon, musicalement, Brand of Sacrifice n'est pas si brutal que le nom de son domaine musical qui lui est étiqueté l'indique. Il y a bien des passages qui sont plus doux et mélodieux. Bon, je n'accroche pas forcément beaucoup, mais côté public, ça remue la tête à bien des endroits. je dois reconnaître que tout n'est pas désagréable dans ce que propose ce groupe qui joue pour une durée de 45 minutes aujourd'hui, je pense notamment à ces moments qui se font très atmosphériques. Même s'il y a tout de même des passages que j'aurai du mal à supporter, je dois l'admettre, le Deathcore n'est pas trop ma tasse de thé à la base. Brand of Sacrifice a pour le moment sorti deux albums, "God Hand" en 2019 et ""Lifeblood" en 2021. En 2023, le groupe a sorti également son second EP, titré "Between Death and Dreams", après "The Interstice" en 2018" qui représente son premier disque. Le groupe n'en est ainsi qu'à ses débuts, mais que l'on aime ou pas, je pense qu'il y a moyen qu'une longue carrière se profile devant ses membres.

On enchaîne avec Delain, formation de Metal symphonique néerlandais fondée en 2002. J'aime bien ce que le groupe propose sur album, mais je ne l'ai pas encore vu en live. Et ça sonne plutôt bien. La voix de Diana Leah, nouvelle interprète roumaine de la formation depuis deux ans après avoir été découverte sur YouTube, est très agréable à entendre et très juste. Il faut préciser qu'elle a pris cette place alors que la précédente, Charlotte Wessels, y est restée pendant 16 ans. C'est pas rien ! Et ce n'est pas le seul changement qui a eu lieu. En effet, le claviériste Martijn Westerholt (il est également le claviériste d'origine de Within Temptation où officie encore son frère Robert à la guitare en studio) a décidé de faire de Delain un "projet solo" en février 2021, et qui semble donc avoir viré pour ce faire l'ensemble de ses membres. Une décision étonnante à ce moment-là, mais qui révèle en réalité une véritable mésentente entre chacun d'eux, puisqu'ils ont pris depuis des chemins différents. Et finalement, en juin 2021, il se trouve que Westerholt est allé rechercher le bassiste et le batteur qui étaient présents au sein du groupe à ses débuts. Delain, c'est décidément toute une histoire... En tout cas, ce set de Delain reste un moment très sympa de ce W:O:A 2023. Le groupe a décidé de jouer surtout des titres de son dernier album, "Dark Waters" qui est sorti cette année et qui s'avère franchement sympa.

Angus McSix est un groupe de Power Heavy symphonie international qui est emmené par l'ancien chanteur de Gloryhammer, Thomas Laszlo Winkler. C'est le 21 avril dernier que son premier album, titré "Angus McSix and the Sword of Power" et qui contient 12 morceaux. Il faut savoir qu'Angus McSix est un personnage que Winkler incarne, et c'est d'ailleurs la raison de ce costume assez improbable qu'il porte sur scène aujourd'hui. Il est dommage que le son ne soit pas des mieux réglés pour ce set, d'autant plus qu'il y a beaucoup de monde. En tout cas, ça n'entame pas la bonne humeur qui règne sur les lieux, le public s'arrachera la voix sur "Sixcalibur" avant que Winkler ne présente son personnage en grandes pompes avant d'entamer les premières notes à la guitare (féminine !) de "Starlord of the Sixtus Stellar System", un excellent morceau sur lequel j'accroche immédiatement. Et je remarque rapidement qu'en fait, ce groupe, c'est comme s'il s'agissait d'un ersatz de Gloryhammer finalement. Winkler ayant été viré de ce groupe dans des conditions qui paraissent quelque peu douteuses, je vois dans ce groupe qu'il nous présente aujourd'hui un véritable pied-de-nez à Gloryhammer. J'ai le sentiment que ce projet-là, Winkler peut l'emmener loin. Je remarquerai surtout la prestation donnée autour de "Laser-Shooting Dinosaur". Des dinosaures sur scène, quelle drôle d'idée... Il fallait oser, Winkler l'a fait, et ça aura même fait sourire jusqu'aux Metalleux les plus barbus (y en a même un qui se retrouvera dans une bouée-licorne dans la fosse pendant "Eternal Warrior") ! Et sans basse en plus ! Yep, on a deux guitares sur scène, pas de basse. Et d'ailleurs, j'en profite pour donner une mention spéciale à Thalìa Bellazecca, qui a vraiment un excellent niveau ! Je vais très clairement courir écouter cet album.

Les membres de Ensiferum
Les membres de Ensiferum

C'est véritablement un plaisir de retrouver Ensiferum, après les avoir vus à Limoges en 2015 pour leur 20ème anniversaire. Le groupe fait son entrée devant une grosse foule, et ça va démarrer très fort sur la Harder. Le second morceau proposé aujourd'hui, "In my Sword I Trust", extrait de l'album "Unsung Heroes" (2012), fait partie de ceux que j'aime particulièrement chez ce groupe et qui me rappelle pourquoi je le garde toujours dans un petit coin de ma tête, quand bien même j'en aime quand même énormément. "Token of Time" de l'album éponyme et tout premier sorti en 2001, prend la suite du set d'aujourd'hui et nous rappelle qu'Ensiferum, c'est tout de même une vraie signature dans le milieu du Pagan Folk. Par contre, en écoutant les morceaux qui se suivent, je constate que l'on n'entend pas très souvent la voix de Petri Lindroos au profit de Sami Hinkka, le bassiste, appuyé par le claviériste Pekka Montin. J'ai pourtant le souvenir qu'en 2015, on entendait bien plus Petri. Du coup, on entend beaucoup plus de chant clair que de chant guttural, je trouve ça un peu dommage. Cependant, voir Ensiferum en live, c'est pas tous les jours, et ça reste un vrai bonheur d'y assister. Et ce sera tout particulièrement vrai pour "Lai Lai Hei", issu de l'album "Iron" (2004) dont la renommée n'est plus du tout à faire et qui reste une référence. Mais c'est avec "From Afar" de l'album du même titre (2009) que le groupe nous quittera après une heure de prestation.

On change d'univers avec Biohazard, groupe de Hardcore américain fondé en 1987 qui s'est arrêté en 2006 avant de reprendre ses activités deux ans plus tard. A la tête de 9 albums, le dernier en date, "Reborn in Defiance", est pourtant sorti il y a déjà 11 ans. On peut dire qu'ils se reposent un peu sur leurs lauriers et je n'ai pas de doutes sur le fait que les fans de la formation espère l'annonce d'un nouvel album. Pour ma part, je n'ai jamais été très fan de ce que propose le groupe. Mais la curiosité m'a poussée à aller voir un peu ce que ça vaut en live. Comme pour les groupes précédents, la fosse devant la scène n'est pas complètement pleine (mais le terrain est toujours difficilement praticable, aussi). Les morceaux que le groupe va proposer aujourd'hui tournent exclusivement autour des trois premiers albums que sont "Biohazard" (1990), "Urban Discipline" (1992) et "State of the World Address" (1994), mettant ainsi de côté les 6 disques suivants. C'est comme si le groupe préférait rester ancré dans les années 90, et cela explique peut-être pourquoi il n'y a plus de nouvel album depuis pas mal de temps. Ainsi, les fans de la première heure trouveront leur bonheur dans ce que Biohazard propose aujourd'hui, qui poussera peut-être les plus jeunes à aller à la découverte de ce groupe qui fut l'un des premiers à mélanger Hardcore et Metal avec des éléments de Rap. En tout cas, du côté des anciens, tout baigne ! Petite mention pour "We're Only Gonna Die", une reprise de Bad Religion qui leur va bien.

Après Alcatraz 2021 et Hellfest 2022, revoici les Ukrainiens de Jinjer, ce groupe de Groove Metal Progressif (assez difficile à classer finalement), mais cette fois pour le W:O:A 2023. Et cette année, à part le lieu, rien n'a changé pour le groupe qui propose toujours relativement la même setlist que d'habitude, quelques titres diffèrent, mais nous avons toujours une mise en avant de "Macro" (2019) et de son extension "Micro". Je suis obligée d'admettre être toujours toujours aussi scotchée par la présence scénique de Tatiana Shmayluk, qui n'a clairement aucune leçon à prendre de qui que ce soit, et qui a en plus une maîtrise parfaite de ses cordes vocales, ce qui n'est pas donné à toute le monde, mais je ne suis toujours pas ultra fan de ce que Jinjer propose. En fait, l'interprète de Jinjer devrait chanter plus souvent en voix claire, même si elle maîtrise le chant guttural à la perfection, il faut le dire. Au final, ce n'est encore pas cette année que je serai convaincue d'aller chercher plus loin ce que renferment les albums de Jinjer. On ne peut pas dire que je n'essaie pas ;-)

Burning Witches est un groupe de Heavy Power suisse formé en 2015 et exclusivement composé de membres féminins. Elles ont sorti à ce jour 2 EP et 5 albums, dont le dernier en date est "The Dark Tower" et qui a vu le jour cette année. Et c'est évidemment de cet album que seront extraits la majorité des morceaux qui seront proposés aujourd'hui sur la W.E.T Stage. Il y a des choses fort intéressantes dans ce que j'entends durant ce set et si je devais en retenir un titre, ce serait "Dance Witch the Devil", qui est extrait de l'album du même nom sorti en 2020. Il contient ce style de riff qui reste très facilement en tête et dont je suis pas mal friande.

Les Ecossais d'Alestorm, que j'ai déjà vus pour le Hellfest 2022, sont aujourd'hui en place sur la Harder pour une durée d'une heure, soit 10 minutes de plus que pour le précédent fest'. Ce groupe que j'ai toujours qualifié de Pirate Metal méritait au moins son heure complète (de gloire), d''autant plus quand on sait avec certitude que l'on va passer un chouette moment, dans une chouette ambiance. Malheureusement (et ce sera sûrement le cas jusqu'à la fin de la journée), la fosse devant la scène Faster, juste à côté de la Harder où le groupe prend place, est toujours aussi boueuse. C'est comme si les festivaliers avaient déjà pratiquement tous quitté les lieux. Alors du coup, ça ne se bouscule pas vraiment. En un sens, c'est un mal pour un bien, car il est vraiment difficile de rester de marbre face à un groupe tel qu'Alestorm, qui n'a absolument pas du tout perdu de sa superbe malgré les années qui commencent à s'accumuler. Preuve en est l'énergie donnée dès le premier morceau, "Keelhauled" de l'album "Black Sails at Midnight" (2009). "No Grave but the Sea" de l'album du même nom sorti en 2017 présente exactement la même énergie. Et ce ne sont pas les canards géants présents sur la scène qui diront le contraire ! Je suis vraiment contente que 12 ans après les avoir découvert à l'occasion d'un concert (merci Sabaton !), ce groupe tourne toujours. Il est tellement unique en son genre, il serait dommage qu'il disparaisse ! On passe vraiment un trop bon moment quand on assiste à un set d'Alestorm ! (Ah et je veux bien le T-shirt du claviériste, en passant !)

Les membres de Killswitch Engage
Les membres de Killswitch Engage

J'aime beaucoup Killswitch Engage, que j'ai déjà vus pour le Hellfest 2018. J'avais découvert ce groupe avec le titre "Rose of Sharyn" qui m'avait donné une claque dingue à sa sortie en 2004, pour l'album "The End of Heartache". Mais d'ailleurs, j'y pense, ce groupe a été le premier estampillé Metalcore que j'ai aimé. Depuis, il y en a eu pas mal d'autres qui sont passés par mes oreilles et que j'ai su apprécier, mais celui-là reste tout de même le premier, et peut-être mon préféré dans le milieu finalement. Alors oui, étant fan depuis longtemps, j'ai toujours un petit regret que ce ne soit plus Howard Jones au chant, mais Jesse Leach a largement fait ses preuves depuis 11 ans qu'il assure l'interprétation vocale des morceaux du groupe. Le set d'aujourd'hui débute avec un ancien morceau, "My Curse" de l'album "As Daylight Dies" (2006), suivi par "Rise Inside" de "Alive or Just Breathing" (2002). Le groupe a-t-il décidé de rester sur d'anciens morceaux ? Eh bien non, on aura droit à deux titres de "Incarnate" (2016) qui seront "Hate by Design" et "Strength of the Mind", mais aucun extrait du précédent, "Disarm the Descent" (2013), ni même du dernier en date, "Atonement" (2019).

Le Death Mélodique australien de Be'lakor ne passe que pour 45 minutes sur la Headbangers Stage... C'est monstrueusement peu pour ce groupe que j'aime énormément depuis des années ! D'autan plus qu'après avoir joué 3 fois au Summer Breeze (2010, 2012 et 2015), ce W:O:A 2023 est leur premier gros fest'. Et ils ne font pas beaucoup de live de manière générale puisque si j'en crois setlist.com, aujourd'hui est leur 46ème prestation depuis 2006, tous pays confondus. C'est donc une grande chance de pouvoir les voir aujourd'hui. Pour ma part, j'ai bien apprécié "Coherence", le dernier album qui est sorti le 29 octobre 2021, mais j'avoue avoir mes titres coups de cœur sur les deux premiers albums, "The Frail Tide" (2007) et "Stone's Reach" (2009). Il y a peu de monde devant la scène, et ce n'est pas plus mal en fait. Et malgré l'univers assez riche que propose Be'lakor sur album, ses membres ne se prennent pas du tout la tête sur scène. En effet, tous les musiciens (hormis le batteur, mais c'est assez logique) se sont placés d'égal à égal, alignés à l'avant de la scène, y compris le claviériste qui est habituellement en arrière chez la grande majorité des formations. Pas de maquillage particulier pour les membres du groupe, aucun logo nulle part, juste des t-shirts et des jeans noirs, rien de plus. Et avec si peu d'artifices, ils parviennent vraiment bien à restituer cette ambiance qui leur est unique et qui leur va si bien sur album. On a tendance à les dire similaires à Insomnium, je ne suis pas du tout d'accord. Pour ce qui est d'aujourd'hui, je n'entendrai pas mes deux titres préférés, mais je mesure la chance que j'aurai eu de voir un set entier de ce groupe. Et puis on aura droit à des morceaux qui sont vraiment très sympas, comme "Valence" du dernier album ("Incoherence", 2021), et le superbe "Countless Skies" de l'album "Stone's Reach" (2009) pour clôturer ce set de seulement 5 titres.

Possessed est à la tête de ce que beaucoup considèrent comme étant le premier album de Death Metal, il s'agit de "Beyond the Gates" (1986). Reformé en 2007 par Jeff Becarra, fondateur du groupe par ailleurs qui est en fauteuil roulant depuis une malencontreuse mauvaise rencontre en 1989 puis une mauvaise passe qui a duré 5 ans, Possessed fait tournées sur tournées depuis. Le Death n'est toujours pas mon style préféré, mais je voulais tout de même jeter une oreille à ce que Possessed done en live. Alors c'est sûr que ça fait bizarre de voir l'interprète ne pas bouger sur un style musical qui habituellement génère bien des mouvements. Mais c'est ainsi, il ne peut pas faire autrement. Côté public, il y a pas mal de place devant la scène, ce qui ne me surprend plus arrivé à ce stade. Ce qui surprend avec Possessed, c'est que malgré leur réputation de véritable pionnier du Death Metal, le groupe n'a sorti que trois albums en tout. Et le dernier qui est sorti en 2019, "Revelations of Oblivion", a dû être une véritable surprise étant donné que le précédent, qui est justement "Beyond the Gates", est sorti 33 ans plus tôt.

On va terminer cette quatrième et dernière journée de W:O:A 2023 sur trois groupes qui vont nous faire danser. Débutons ce trio par une formation que je connais depuis un moment mais que je n'avais pas encore vu en live jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit de Saltatio Mortis, cette formation allemande de Folk Metal qui existe depuis 23 ans. Le groupe va jouer pour une durée de 75 minutes ce soir, et cette fois, il y a du monde ! C'est comme si la planète W:O:A s'était réveillée tout à coup pour "Alive Now", le dernier single en date du groupe, qui est pas mal du tout d'ailleurs (non, je ne l'avais pas encore écouté). "Brot und Spiele" de l'album du même nom sorti en 2018, puis "Loki" de "Für Immer Frei" (2020), qui prennent la suite, sont deux morceaux sur lesquels j'aime beaucoup revenir régulièrement. Si le groupe a décidé de proposer tous leurs titres qui font partie de mes favoris, ce sera carton plein pour moi. J'ai peut-être du mal à être objective puisque je suis vraiment fan de ce groupe, mais je trouve à Saltatio Mortis bien des qualités, et j'ai du mal à comprendre que ça ne perce pas en France. Ils n'y sont même encore jamais venus en 23 ans d'existence... Alors quand je vois le succès qu'ils ont chez eux... Faites-moi repenser à déménager en Allemagne. Là-bas, ils savent ce qui est bien. La preuve, c'est qu'alors qu'une grande partie des festivaliers avait disparu toute la journée, ils sont ressortis de leur grotte exprès pour eux ! Ils feront même une ovation à Peyton Parrish, qui entrera sur scène pour l'interprétation du titre "God of War" qu'ils ont enregistré ensemble. Et ils répèteront exactement et inlassablement les gestes du chanteur Alea der Bescheidene à chaque morceau, de l'avant à l'arrière de la fosse, c'en est même impressionnant, notamment sur "Mittelalter" ("Brot und Spiele", 2018) et le titre suivant, "Gardvloo". Et sinon, parmi les évènements sympas du jour, on aura droit à "Hypa Hypa", qui est une reprise des Electric Callboy. Mais aussi à la présence de Finch, qui est invité à son tour pour interpréter le titre "Keine Regeln". Au final, Saltatio Mortis, quelle tuerie c'est en live... Pourquoi j'suis pas Allemande, moi ?!

Le second groupe du trio dansant dont je parlais dans mon paragraphe précédent, je ne le connais pas du tout. Il s'agit de Folk Rock (c'est pour ça que je sais que ça va danser), et ça s'appelle Versengold. Il y a pas mal de monde devant la scène, et comme c'est un groupe allemand, j'imagine bien qu'il est connu dans le pays mais qu'il n'a pas dû en passer les frontières. Il faut dire qu'ils ont fait 95% de leurs concerts en Allemagne (et aucun en France, étonnamment...). Musicalement, c'est une très bonne continuité à Saltatio Mortis, on est dans un milieu relativement similaire en fait, mais plus calme. Ce n'est en effet pas du Metal, mais du Rock ;-) Par contre, c'est tout aussi sympathique en matière de mélodies ! Et l'expression de musique à taverne n'a jamais aussi bien porté son nom puisque le décor... eh bien c'est un comptoir de taverne ! Versengold compte à ce jour 8 albums dont le premier, "Hoerensagen", est sorti en 2005. Le dernier, quant à lui, est sorti en 2022 dans un contexte bien particulier. Nommé "Was Kost die Welt", celui-ci est devenu numéro un des ventes en Allemagne dans la semaine qui a suivi sa sortie, alors même que le groupe n'a pu le présenter qu'à travers des prestations live sur Internet. On était en effet en pleine pandémie de Covid-19 à ce moment-là, ainsi, le groupe a mis en ligne un concert pour la sortie de cet album le 29 janvier 2022, et il a atteint sa première place dans les charts allemands le 4 février qui a suivi. Cependant, un seul titre de cet album-là sera joué ce jour. Il s'agit de "Kobold im Kopp" qui sera le dernier morceau du set d'aujourd'hui. En effet, le groupe a préféré mettre davantage en avant ses deux albums précédents, "Funkenflug" (2017) et "Nordlicht" (2019) en jouant 3 extraits de chaque. Versengold est un groupe festif, c'est sympa à écouter, j'aurai passé un bon moment. Mention spéciale pour "Der Tag an dem die Götter sich betranken" ainsi que "Braune Pfeifen", tous deux de l'album "Nordlicht", que j'ai beaucoup aimé !

Les membres de Dropkick Murphys
Les membres de Dropkick Murphys

Enfin, on clôture le trio dansant, mais aussi cette édition 2023 du W:O:A, avec le Punk Celtique des Dropkick Murphys, que j'ai déjà évoqués tellement de fois sur l'Antre que je ne répèterai pas encore une fois dans quels festivals je les ai déjà vus car trop nombreux. Mais ça reste malgré tout toujours un grand plaisir de les revoir une fois de plus, car on ne s'en lasse jamais. Nous sommes devant la Faster pour cette occasion, et le groupe a décidé de faire ouvrir son set sur "Morning Dew" de la regrettée Sinéad O'Connor qui est décédée la semaine dernière. On est de retour sous la pluie, mais avec pas mal de monde, et une bonne humeur qui va persister malgré la météo avec l'entrée en scène du groupe qui débarque sur une reprise de "The Lonesome Boatman" de The Fureys avant de débuter l'excellent "The Boys are Back" de l'album "The Signed and Sealed in Blood" (2013) avant d'enchaîner sur "Blood" de l'album "11 Short Stories of Pain & Glory" (2017). On entendra d'ailleurs aussi "Paying my Way" de cet album-là, un morceau que le groupe ne fait plus très souvent en live depuis quelques années. Les Dropkick Murphys, comme d'habitude, ce n'est que de la joie et de la bonne humeur, c'est toujours aussi agréable de les voir performer. C'est une véritable bouffée d'air frais en cette fin de festival, exactement ce dont on a besoin pour poser le point final à cette édition, d'autant plus que le groupe termine sur deux de ses titres emblématiques, "Rose Tattoo" qui reste mon préféré, puis "I'm Shipping up to Boston", tous deux issus de l'album "The Signed and Sealed in Blood" (2013) qui, je pense, est sûrement le meilleur des Dropkick Murphys.

Et voilà que se termine cette édition du W:O:A 2023. Au rayon de mes meilleurs moments de cette année, je citerai Battle Beast pour la claque magistrale que ce set m'a mis dans la tronche le mercredi, Universum 25 qui reste une grosse surprise en termes de découverte puisque je n'étais pas au courant de son existence jusqu'à ce jeudi, Caliban dont l'efficacité en live m'a fait regretter de les avoir oubliés ce vendredi, et Be'lakor pour la chance d'avoir pu les voir le samedi. Quant à mon meilleur set tout confondu pour cette année, sur les 49 groupes évoqués ici, j'attribuerai mon best à la fois à Lord of the Lost et à Saltatio Mortis, car impossible de trancher entre les deux, tant ils sont aussi parfaits l'un que l'autre ! A présent, je vous donne rendez-vous peu après le M'Era Luna 2023 qui aura lieu le weekend prochain (pile pour mon anniversaire, comme souvent !), je vous proposerai un report de certains des groupes qui vont y passer. Et je vous donne rendez-vous l'année prochaine pour le W:O:A 2024 ! D'ailleurs, à ce propos, l'ensemble des 85.000 billets ont été vendus en 4,5 heures au lendemain de la fin de l'édition 2023. Un record !

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