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Hellfest 2024

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Nous y sommes. 7ème report sur l'Antre de ce festival made in France qu'est le Hellfest, cette année. Déjà un an de passé depuis le dernier. Ça file à une de ces vitesses... Mais nous y voilà, les 4 jours du festival de l'Enfer débutent enfin ! Je vous embarque à travers ce long report qui va parler de 33 groupes. C'est parti !


JEUDI 27 JUIN 2024

Et la première journée de cette édition 2024 du Hellfest débute pour moi par (DOLCH), groupe de Dark Rock allemand dont on ne sait pas grand-chose (pas même en quelle année il s'est formé !). Ce qui est certain par contre, c'est qu'il est à la tête de 2 albums, "Feuer" (2019) et "Nacht" (2022), ainsi que de 4 EPs et plusieurs split-albums. On débute le set de (DOLCH) à 18h45 sous la tente Temple pour une durée de 50 minutes. Ça débute tout en douceur, par les notes de clavier de son interprète, M (ils se font tous appeler par une lettre de l'alphabet). Musicalement, c'est très Gothic Ambiant en fait. Par moments, ça me fera un peu penser aux Français de Blut Aus Nord, d'ailleurs. L'univers dans lequel (DOLCH) nous a fait entrer en débutant son set est intéressant, calme, reposant. C'est une entrée en matière sympa en ce début de soirée (il est 18h45 quand le groupe entre sur scène). Irai-je écouter la discographie ? Je ne sais pas. Musicalement, c'est pas mal, mais j'ai un peu de mal avec la voix de M qui, même si elle colle très bien à l'ensemble, ne me plaît pas plus que ça. Plusieurs morceaux sauront tout de même me plaire un peu, je l'admets. Côté ambiance, la tente Temple est quasiment pleine pour ce set, et le public attentif. C'est une ambiance paisible, et sympa.

Dying Wish est passé au Graspop Metal Meeting la semaine dernière, et nous retrouvons le groupe de Metalcore américain sur la Warzone ce soir. Et ce soir, ce ne sont pas 45 mais 50 minutes qui sont allouées au groupe. Du côté de la fosse, c'est très clairsemé aujourd'hui, ce qui dénote franchement avec le Graspop où les membres du groupe ont pris place sous une tente bien pleine. Après, je me dis que la surface n'est pas la même, là nous sommes en plein air et peut-être qu'il y a davantage de monde que lors du set de Dying Wish au Graspop, finalement. Je ne saurais dire exactement. En tout cas, ça démarre quand même fort, comme au Graspop, et Emma Boster est tout aussi en forme que la semaine passée. Mais j'ai toujours autant de mal avec sa façon de chanter, et son énergie pourtant remarquable ne suffit pas pour me convaincre, une fois encore. Par contre, du côté de la fosse, bien que clairsemée, on aura droit à un circle pit dès le second morceau. D'ailleurs, je reconnais immédiatement le passage en chant clair d'Emma Boster juste après la formation de ce circle pit, un passage que je n'avais pas détesté au Graspop. Mais c'est trop peu pour me donner l'envie d'écouter la discographie du groupe.

De même, on a également vu Babymetal la semaine dernière au Graspop Metal Meeting, et on retrouve les 3 demoiselles ce soir sur la Mainstage 2 pour un set de 50 minutes dès 20h25. Il y a ÉNORMÉMENT de monde devant la scène, on dirait que la totalité des festivaliers s'est donnée rendez-vous là, au détriment des groupes qui passent au même moment ! Autrement, pour ce qui est du set de ce soir, nous sommes exactement dans la même configuration que la semaine dernière. Autrement dit, on retrouve le même morceau d'ouverture, la même chorégraphie, la même configuration de scène, les mêmes tenues... Bon après, on ne peut pas vraiment en vouloir à Babymetal, leur mise en scène est complexe, et il me paraît compliqué d'en changer à chaque live. Cependant, elles ont supprimé plusieurs morceaux, puisqu'elles ne jouent que 50 minutes ce soir contre 1h15 au Graspop. Du coup, aujourd'hui, elles feront l'impasse sur "Megitsune" de l'album "Babymetal" (2014) et "Brand New Day" de l'album "Metal Galaxy" (2019). Et musicalement, c'est toujours compliqué pour moi, qui n'accroche encore une fois pas vraiment.

Enchaînons avec Megadeth, qui joue ce soir pour une durée de 60 minutes au lieu des 90 de la semaine passée. Alors, y a-t-il beaucoup de changements entre les deux lives ? Forcément que oui, au vu de la durée très différente entre les deux. Dans les deux cas, nous avons la même intro, à savoir "The Sick, the Dying… and the Dead!", extrait de l'album du même nom sorti il y a 2 ans. Mais plus que le retrait de plusieurs morceaux par rapport à la semaine dernière, il y en aura aussi plusieurs aujourd'hui qui n'ont pas été joués au Graspop, comme "A Tout le Monde" de l'album "Youthanasia" (1994), "Kick the Chair" de l'album "The System has Failed" (2004), ou encore "Mechanix" de l'album "Killing is my Business... and Business is Good!", le tout premier de 1985. Ainsi, on n'a pas du tout l'impression d'être sur une redite du Graspop en plus court, et c'est d'autant plus sympa de pouvoir bénéficier de ce respect pour les fans qui auraient vu le groupe à ces deux festivals ! D'autant plus que la veille, ils étaient à l'affiche du Resurrection Fest en Espagne, et là encore ils ont modifié leur setlist.

Sylvaine
Sylvaine

Une petite découverte pour moi à présent, avec Sylvaine, de son véritable nom Kathrine Shepard, multi-instrumentiste norvégienne (et qui vit à Paris depuis 10 ans). À ce jour, Sylvaine a sorti un total de 4 albums, et c'est sur un set d'une heure que l'on va pouvoir se rendre compte de ce que ça peut bien valoir. Comme pour l'entrée en scène de (DOLCH) un peu plus tôt sur la même scène, c'est dans un grand calme que le groupe fait son entrée sur la Temple, sur fond de chants féminins clairs. Puis la batterie se met en route en même temps que les instruments à cordes. Et il y a donc deux voix, un chant clair assuré par le guitariste Florian Ehrenberg, et un chant très guttural venant de Kathrine elle-même. Il y a peu de paroles chez Sylvaine, la majeure partie de l'ambiance proposée par le groupe se faisant par l'instrumentalisation. Par contre, quand Kathrine s'exprime, sa voix est absolument hallucinante, très en marge de ce à quoi on aurait pu s'attendre de cette jolie jeune femme en robe noire et aux (très) longs cheveux blonds. Bon, on aura aussi l'occasion de l'entendre en chant clair, et elle a une jolie voix d'ailleurs. Côté ambiance, la tente est pleine, les fans sont calmes, comme pour (DOLCH). Mais il faut dire que, même si le style musical est quelque peu différent, les deux groupes vont plutôt bien ensemble. Ici, on serait presque sur du Alcest, clairement, on est dans la même veine. Et d'ailleurs, Sylvaine a assuré la première partie d'Alcest lors de sa tournée sud-américaine de 2014. Pas surprenant, quand on entend ce que propose Sylvaine. Et pour finir sur une petite anecdote, la voix supplémentaire sur le titre "Kodama", c'est elle ;-)

Les Américains du groupe Thursday viennent s'installer sur la Warzone à 22h55 pour nous distiller leur Post-Hardcore qu'ils développent depuis 1997. Aujourd'hui, nous avons droit à 12 titres en une heure de set. Et on sait que ça va déménager sec ! Le groupe entre en scène à 22h55, et dès les premières notes, ça part fort. Du côté du public, étonnamment il n'y a pas tant de monde que cela, je me serais attendue à davantage. Mais revenons aux morceaux que Thursday nous propose ce soir. Nous aurons une majorité de titres issus de deux albums sur les six que compte le groupe, à savoir "Full Collapse" (2001) et "War All the Time" (2023). Pour l'anecdote, Thursday n'a plus ressorti d'album depuis celui de 2010, titré "No Devoluciόn". Malgré cela, le groupe est très actif en live, il fait littéralement le tour des festivals en plus de proposer pas mal de dates, tout le temps. D'ailleurs, le live de ce soir est le 47ème du groupe depuis le début de l'année. Thursday ne sort donc peut-être plus d'albums, mais ses membres sont très loin de se poser sur leurs lauriers, donc. Et musicalement, ça donne quoi ? Eh bien, pas désagréable malgré une voix un poil approximative en chant clair (Andrew Everding fait aussi des passages en chant guttural). C'est mélodique, pas très violent, accessible, et ça contient pas mal de petits riffs de guitare qui accrochent bien. Honnêtement, l'heure sera passée vite, et j'aurai passé un bon moment avec Thursday.

Sur la scène Temple, c'est Shining qui vient s'installer pour un set d'une heure. Ici, on a un mix entre Indus, Jazz et Black Metal. Ce qui sera dommage, c'est que l'on n'entendra pas du tout le chanteur quand il commencera à chanter son premier morceau. Formé en 1996, ce groupe n'est pas ce qu'on pourrait qualifier de fainéant. En effet, sa discographie compte pas moins de 13 albums, pratiquement un par an. Musicalement, c'est assez chaotique par contre, il faut aimer. Ce n'est pas sans rappeler un fond de Watain par moments, mais Shining préfère se revendiquer de Burzum. Il faut dire que parmi les sujets de prédilection du groupe, on est sur du suicide et de la mutilation. Shining, ce n'est pas vraiment le style de groupe à écouter pour se remonter le moral, et même musicalement, ça s'entend beaucoup. C'en est même malaisant à plus d'un moment ! Côté public par contre, il y a foule sous la tente. Pour ma part, je ne parviens pas à accrocher, c'est trop... bizarre ?! Bon par contre, je reconnais une énorme maîtrise instrumentale du saxophone de la part du chanteur de Shining, Niklas « Kvarforth » Olsson. Le groupe termine tout de même son set par un titre qui ne m'est désagréable, à savoir une reprise de "21st Century Schizoid Man" de King Crimson, mais ce sera à peu près le seul moment qui m'aura vraiment plu.

Et on continue avec Enter Shikari, groupe britannique de... on ne sait pas trop, tellement le groupe a expérimenté de sonorités différentes en 25 ans d'existence ! J'en avais d'ailleurs déjà parlé lors du Hellfest 2019. Si je devais mettre une étiquette sur Enter Shikari pour expliquer ce que c'est à quelqu'un qui ne connaît pas, je dirais que c'est une sorte de Rock Metal expérimental. En tout cas, pour aujourd'hui, ce sont 15 titres que le groupe nous propose, à commencer par un "System..." a cappella avant d'enchaîner sur "... Meltdown", tous deux extraits de l'album " A Flash Flood of Colour", 3ème album sorti en 2012 sur les 7 que compte le groupe. Ils en ont sorti un l'année dernière, titré "A Kiss for the Whole World" dont ils nous proposeront d'ailleurs 4 titres ce soir. Du côté de la fosse, on peut le dire, la Warzone est pleine ! Mais le groupe n'est plus à présenter, aussi. En 2019, j'avais déjà trouvé le groupe intéressant à voir en live, c'est également le cas pour ce soir. Le melting pot musical est une vraie réussite, c'est franchement pas mal. J'aurai surtout apprécié "Live Outside", extrait de l'album "The Spark" (2017), une petite ballade très sympa pour mes oreilles. Également, j'aurai bien accroché sur "Sssnakepit" et "Bloodshot", tous deux extraits du dernier album en date. Et encore une fois, je souligne cette même belle énergie de la part de Roughton "Rou" Reynolds, l'interprète, que j'avais déjà évoquée la première fois que j'ai vu le groupe en live, et que l'on va même retrouver au milieu du public pour "Satellite", de l'album "Nothing is True & Everything is Possible" (2020). Au final, un très bon live, une fois encore !

Les membres de Dropkick Murphys
Les membres de Dropkick Murphys

Enfin, nous terminons cette première journée de Hellfest 2024 avec un groupe que j'aime beaucoup : les Dropkick Murphys ! Jamais les derniers pour réveiller la bonne humeur chez tout le monde, c'est de 01h05 à 02h05 que leurs morceaux les plus festifs se font entendre ce soir ! C'est lors du Hellfest 2016 que j'ai découvert ce que valait ce groupe en live. Depuis, je l'ai revu pratiquement chaque année, du Rock am Ring 2019 au Wacken Open Air 2023 en passant par le Hellfest 2019, 2022 et 2023. Jamais déçue, j'y reviens toujours avec joie, et c'est également le cas ce soir ! Bon par contre, Al Barr, chanteur principal du groupe, manque cruellement. Il faut savoir qu'il a quitté temporairement le groupe pour s'occuper de sa maman qui est malade. Sinon, pour ce soir, ce sont 15 titres que le groupe nous propose, en commençant par "The Lonesome Boatman", reprise de The Fureys, durant laquelle on entendra presque davantage le public que le groupe lui-même. Comme d'habitude, c'est un véritable plaisir de retrouver les Dropkick Murphys en live ! Car côté efficacité, le groupe se pose là, comme à chaque fois ! Et même s'il se fait vraiment tard, on ne peut sentir la fatigue arriver devant un live tel que celui-ci. Ainsi, comme d'habitude, je ne tarirai pas d'éloges sur l'ambiance que le groupe envoie, notamment sur ses meilleurs titres tels que sa reprise de "Johnny, I Hardly Knew Ya" ou encore "Rose Tattoo" de l'album "Signed and Sealed in Blood" (2012) qui reste mon morceau préféré du groupe et, pour moi, le meilleur ! Et bien entendu, le morceau qui clôture ce set, "I'm Shipping up to Boston" de l'album "The Warrior's Code" (2005) qui est par ailleurs celui qui m'a fait découvrir le groupe.

VENDREDI 28 JUIN 2024

Seconde journée pour ce Hellfest 2024, et seconde salve de groupes ! Je me souviens d'une rencontre mémorable avec Christian O. Wolbers, l'un des membres fondateurs de Fear Factory qui prend place sur la Mainstage 1 aujourd'hui. J'ai eu l'énorme chance de l'interviewer, c'était en 2005 ou 2006. J'en ai gardé un très bon souvenir ! J'avais assisté à leur concert, d'ailleurs, après cette interview. Et c'est avec un certain plaisir que je revois le groupe ce soir, pour la première fois depuis toutes ces années. Malheureusement sans O. Wolbers, qui a quitté le groupe il y a déjà pas mal d'années. Le set d'aujourd'hui sera composé de 11 titres, dont 4 de l'album "Demanufacture" , second album du groupe sorti en 1995. Mais c'est avec "What Will Become" de l'album "Digimortal" (2001) que le groupe fait son entrée en scène. Beaucoup de monde est venu accueillir le groupe sur la Mainstage. Ce que je retiendrai surtout ici, ce sera le chant clair de Milo Silvestro, nouvel interprète du groupe depuis 2022, qui a vraiment une belle voix claire. Au final, Fear Factory nous délivre un set sympa, avec certains de ses titres les plus appréciés tels que "Disruptor" de l'album "Aggression Continuum", le dernier album sorti en 2021, ou encore "Replica" de "Demanufacture" (1995). Et le groupe termine son set avec "Zero Signal" de ce même album.

La journée continue avec Savage Lands sur la Mainstage 2 à 17h35. Ce groupe a été fondé par le musicien et globe trotter Sylvain Demercastel avec Dirk Verbeuren, batteur de Megadeth (ils officiaient tout deux au sein du groupe Artsonic dans les années 90), avec le soutien entre autres d'Andreas Kisser de Sepultura, Maria Franz de Heilung, et Kiko Loureiro de Angra (je ne vais pas tous les citer, la liste est trop longue !). Le but de ce groupe, derrière lequel se "cache" une ONG, c'est de défendre l'écosystème Costa-Ricain. Ainsi, Savage Lands est une organisation à but non lucratif, et c'est ce qui différencie ce groupe des autres.  Il faut savoir que le live d'aujourd'hui est le premier véritable concert de cette sorte de super-groupe fondé en 2002 (en effet, une partie de ce super-groupe a pris place sur scène aux côtés d'Akiavel pour jouer une reprise de Sepultura l'année dernière, tous vêtus de T-shirt de l'assoc'). Musicalement, nous sommes sur du Rock Mélodique, et c'est vraiment très efficace ! Quel dommage qu'il y ait si peu de public pour venir découvrir cette formation... Le groupe a sorti pour le moment un total de trois singles, "The Last Howl" le 14 novembre 2023, suivi par "Black Rock Heart" le 22 avril dernier, et "No Remedy" le 19 juin. Les intentions de Savage Lands sont louables, avec la volonté de créer une armée des arbres composée de Metalleux, ce qui rend le groupe très intéressant à suivre ! D'autant plus que musicalement, c'est fort sympathique à entendre ! À savoir, c'est surtout Niko de Tagada Jones qui assure les chants aujourd'hui, ce qui permet une communication entièrement en français avec le public, majoritairement francophone. Un album est prévu pour cette année, et si vous voulez donner de l'argent à une association qui défend la nature tout en récupérant de la bonne musique, vraiment, n'hésitez pas une seule seconde et surveillez la sortie de cet album-là !

Je ne connais absolument pas Planet of Zeus, ce groupe de Heavy Rock, voire Stoner Rock, grec. Fondé en 2000, le groupe est à la tête de 5 albums, et il s'installe sur la Valley pour une durée de 50 minutes. Je suis curieuse de voir ce que cela va donner, car de Grèce, je connais surtout SepticFlesh et Rotting Christ, qui sont d'excellents groupes (même si je dois admettre que je n'aime vraiment que le second). Le groupe propose un set composé de 11 titres aujourd'hui, devant une fosse un peu clairsemée (il y a tout de même pas mal de monde, je trouve). Musicalement, ça passe plutôt bien, c'est mélodique, la voix du chanteur Babis (qui assure également la guitare rythmique) est agréable, et côté ambiance on n'est pas mal. Les 50 minutes allouées au groupe passent plutôt vite, quand bien même nous ne sommes pas sur une révolution musicale. Planet of Zeus, ça ressemble à pas mal de choses, mais c'est loin d'être mauvais !

Les membres de Kanonenfieber
Les membres de Kanonenfieber

On enchaîne en ce début de soirée avec un groupe que je suis très contente de voir en live aujourd'hui. Il s'agit de Kanonenfieber, qui prend place sur la Temple pour 50 minutes. Ce groupe de Black Death Metal allemand n'a sorti pour le moment que 3 EPs, un single et un seul album sous ce nom, "Menschenmühle", et c'était en 2021. Cela dit, le suivant, titré "Die Urkatastrophe", est prévu pour le 20 septembre prochain ! Je précise "sous ce nom", car il y a un autre groupe un peu plus ancien et avec les mêmes membres (bon, en réalité il n'y en a réellement qu'un seul, nommé Noise, le chanteur), et qui s'appelle Non Est Deus, un poil différent car bien plus orienté Black Metal, mais certaines sonorités sont très similaires à Kanonenfieber. Pour en revenir au set d'aujourd'hui, ce sont 9 titres que le groupe, dont le visage est bien évidemment caché comme on aurait pu s'y attendre, nous propose. Et ça démarre très fort avec "Grossmachtfantasie". Du côté du décor, parce qu'il y a à en dire, nous sommes bel et bien plongés dans l'univers des tranchées de la WWI avec ses barbelés et autres sacs de poudre. La WWI, qui est le sujet de prédilection de Kanonenfieber, les tenues de ses membres ne faisant que confirmer la chose en plus de la façon très martiale que le batteur a de jouer de son instrument. Pour parfaire le tout, nous avons également des effets pyrotechniques. La tente est pleine. Et c'est vachement efficace en live ! Pour ma part, j'apprécierai notamment d'entendre "Grabenlieder", sans doute le titre que je préfère du groupe. Tous les ingrédients sont là pour que nous soyons plongés dans l'ambiance que Kanonenfieber veut nous faire partager, et c'est une franche réussite ! Mais je n'en attendais pas moins de ce groupe que j'apprécie vraiment beaucoup. Et je ressors de ce set très satisfaite d'avoir vu ce que j'ai vu ! Ils auront même réussi à créer un Wall of Death à la fin du dernier morceau, "The Yankee Division March", c'est la première fois que je vois ça sous une des tentes du Hellfest !

C'est un groupe que je ne connais pas qui arrive sur la Valley, à savoir 1000Mods. Il s'agit d'un groupe de Stoner Rock, voire Stoner Doom, fondé en 2006 qui nous vient de Grèce (comme Planet of Zeus, pour le coup). À ce jour, le groupe compte 4 albums, et pour ma part, ça va être une découverte. Aujourd'hui, le groupe a 10 titres à nous proposer, et parmi eux, une majorité issue de son album de 2011, "Super Van Vacation". Du côté de la fosse, il y a pas mal de monde venu écouter ce Rock qui s'avère intéressant. Par moments, ce n'est pas sans rappeler Kadavar, vu lors du Hellfest 2022, et ce, sous bien des aspects. L'heure qui est allouée à 1000Mods passe plutôt vite, entre morceaux calmes et d'autres plus pêchus, comme ce "Warped" énergique, issu de l'album "Youth of Dissent" (2020) qui suit un "Road to Burn", de l'album "Super Van Vacation" (2011), beaucoup plus posé. Le tout donne un set équilibré, et qu'on est content d'avoir vu une fois celui-ci terminé. Car 1000Mods, c'est une bonne ambiance, ça passe tout seul !

Acid King arrive sur la Valley à 21h45, pour une heure de set. Nous sommes sur du Stoner américain, et le groupe a été fondé en 1993. Sa discographie compte un total de 10 albums dont un live. Une heure de set me permettra de me faire une idée sur ce groupe dont je fais la découverte ce soir. Il y a très peu de monde devant la scène. Au chant ainsi qu'à la guitare, nous avons une femme nommée Lori S.. C'est assez rare d'avoir une femme au chant dans ce milieu musical pour que je prenne le temps de le mentionner. Musicalement, on a bien la lancinance du Stoner Rock, aucun doute. Vous l'aurez compris, ce n'est pas vraiment un style musical que j'apprécie. Ici, ça se vérifie car je ne parviens pas à accrocher au style musical d'Acid King, qui mêle une part de Doom à son Stoner. C'est trop long, trop lourd, trop répétitif, même si je ne remettrai absolument pas en cause les qualités techniques des membres du groupe. C'est juste moi qui n'ai pas les oreilles pour ce style musical.

La semaine dernière au Graspop, on avait vu Ihsahn. Cette semaine, ce sera au tour du groupe légendaire Emperor de prendre place sur la scène de la tente Temple, et de délivrer un set d'une heure à partir de 22h50. Fondé en 1991, Emperor est considéré comme l'un des pionniers du Black Metal Symphonique. La tente est bien évidemment pleine (le contraire m'aurait étonnée). Aujourd'hui, le groupe nous propose un total de 9 titres, et ça débute fort avec "Into the Infinity of Thoughts", extrait de l'album "In the Nightside Eclipse", premier album de 1994 et qui a fait toute la renommée du groupe. Étonnamment, alors qu'Emperor est une véritable légende, le groupe ne compte en réalité que 4 albums, qui sont sortis entre 1994 et 2001. C'est bien peu, et je pense que l'ensemble des fans espère qu'un jour, le groupe rentre de nouveau en studio. Côté live, le groupe est très efficace, les morceaux sont tous vraiment très bien restitués. Et Emperor terminera son set par un trio de titres majeurs du groupe qui seront "I Am the Black Wizard" et "Inno A Satana" de son premier album, puis "Ye Entrancemperium" de l'album "Anthems to the Welkin at Dusk" (1997).

Les membres de Machine Head
Les membres de Machine Head

La tête d'affiche aujourd'hui, c'est Machine Head, et ça se passe sur la Mainstage 1 pour un set qui va aller de 23h15 à 00h45. Et c'est la première fois que j'ai l'occasion d'écrire un report sur un live de ce groupe de Groove Metal très réputé dans le milieu. D'ailleurs, il y a un monde fou devant la scène, quand bien même nous sommes à une heure tardive. Le groupe joue 1h30 ce soir, et nous propose un total de 13 titres sous la forme d'une sorte de best of. En effet, Machine Head nous propose à peu près un titre de chaque album, à commencer par le puissant "Imperium" de l'album "Through the Ashes of Empires", 5ème album du groupe sorti en 2003 (c'est à cette période que j'ai découvert le groupe, d'ailleurs). La première et dernière fois que j'ai vu Machine Head en live, c'était le 23 octobre 2004, pour le Unholy Alliance Tour avec Slayer, Mastodon et Slipknot, et ils avaient débuté leur set avec ce même titre. Arrivé en fin de set, je retrouverai également "Davidian", extrait de l'album "Burn my Eyes", le tout premier sorti en 1994. Et le set se termine sur "Halo", extrait de l'album "The Blackening" (2007). En somme, nous venons d'assister à 1h30 du meilleur de Machine Head, et les fans les plus endurcis comme ceux qui connaissent moins le groupe n'ont pu qu'apprécier la recette distillée ce soir. En effet, ce fut un très bon live, puissant comme on l'attendait, avec une ambiance et des solos impressionnants !

Nous approchons de la fin de cette journée en passant sous la Valley pour voir Fu Manchu. Contrairement à ce que son nom semble nous faire comprendre, nous sommes ici face à un groupe américain fondé en 1987, et il s'agit de Stoner Rock. Personnellement, je n'en ai encore jamais entendu parler, je suis donc curieuse de découvrir cela. De ce que j'ai pu voir en faisant une petite recherche de similarité, nous serions sur quelque chose qui ressemblerait à du Kyuss. Nous allons voir cela. Fu Manchu propose ce soir un set d'une heure, et va nous jouer des extraits de 5 de sa vénérable discographie qui compte pas moins de 13 albums. Il y a bien du monde devant la Valley quand le groupe y prend place. Sans surprise, nous avons une petite majorité de titres issus de l'album le plus apprécié des fans, "The Action is Go", qui est le 4ème du groupe et qui est sorti en 1997. C'est d'ailleurs par l'un de ses morceaux, "Saturn III", que Fu Manchu clôturera son set ce soir. Pour ma part, j'aurai trouvé ce que propose le groupe intéressant, mélodique, avec des solos sympa, et un chant agréable.

Cette fois, c'est le dernier de la journée. Anaal Nathrakh s'installe sur la scène Temple pour un set d'une heure, de 1h à 2h. Nous terminons donc cette journée sur du Black Metal, avec un groupe britannique fondé en 1998, et qui est à la tête de 11 albums. Ce soir, le groupe nous joue 13 titres, issus de 7 de ses 13 albums. Et on débute par "Acheronta Movebimus", extrait de l'album "Desideratum" (2014). Côté ambiance, nous sommes effectivement bel et bien sur du Black Metal, avec ce côté malaisant qui sied bien à ce style, mais aussi à l'heure qu'il est finalement. Pour moi, la découverte s'avère sympa, j'aurai entendu des choses qui me plaisent bien parmi ces 13 titres qu'Anaal Nathrakh aura joué ce soir. Il se peut que j'aille creuser la discographie du groupe, je suis certaine que je trouverai quelques morceaux qui rejoindront ma sélection de favoris (qui compte 10948 morceaux à l'heure actuelle... Oui, le total prend énormément de temps, 826 heures pour être exacte, mais je suis toujours friande de nouvelles découvertes !).

SAMEDI 29 JUIN 2024

Nous voici à la 3ème journée de ce Hellfest 2024. Mammoth WVH prend place sur la Mainstage 1 à 16h50 pour 45 minutes de set. Ce groupe de Rock américain formé en 2015 a sorti deux albums pour le moment, "Mammoth WVH" en 2021, puis "Mammoth II" l'année dernière. Forcément, aujourd'hui, le groupe nous propose des titres issus de ces deux galettes, et nous aurons donc 3 titres du premier et 5 du second. Je ne connais pas du tout le groupe, aussi j'ai une oreille complètement neutre sur ce que j'entends. Et ce que j'entends me plaît bien, à vrai dire ! C'est agréable, musicalement ça passe très bien, c'est parfait pour débuter une journée musicale. Il n'est pas impossible que j'aille me renseigner plus avant sur le contenu de ces deux albums que Mammoth WVH a délivrés.

Les membres de Corvus Corax
Les membres de Corvus Corax

C'est au tour d'un groupe que j'aime beaucoup, Corvus Corax, de faire son entrée en scène sur la scène Temple à 18h40, pour une durée de 50 minutes. J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises, à commencer par le M'Era Luna 2019, puis le Wacken 2022. Le M'Era Luna 2023 avait été l'occasion pour moi de découvrir le penchant plus Metal et Électro du groupe, avec Tanzwut. Mais pour le coup, je préfère tout de même Corvus Corax, que je trouve meilleur (question de goût).  Donc, nous avons ici du Rock Néo-Médiéval allemand, devant un public nombreux. Cependant, cette fois, Corvus Corax met en avant son dernier album en date, "Era Metallum", qui a vu le jour en 2022 et qui s'avère bien plus Metal que les précédents. Bon, les instruments traditionnels qui vont d'habitude si bien à Corvus Corax sont bien présents, la sonorité est là, mais je reste toujours un peu surprise qu'une telle dimension Metallique ait été ajoutée au groupe. Après, certains titres de ce dernier album sont vraiment sympa, tels que "Beowulf is Mín Nama" que j'aime beaucoup, ainsi que "Havfrue" et "Víkingar" qui passent très bien l'épreuve du live. Il faut se faire à l'idée que le groupe a évolué d'un coup, après être resté cantonné au même style pendant presque trois décennies. L'excellent "Venus Vina Musica", de l'album du même nom sorti en 2006, nous manquera tout de même un peu.

Didier Wampas Psycho Attacks, qu'est-ce que c'est ? Eh bien, pour dire les choses simplement, ce sont les Wampas version old school, quand ils faisaient dans le Psychobilly. Pour définir ce dont il s'agit, c'est un mix entre Rockabilly et Garage Rock, avec une pointe de Punk. En effet, aujourd'hui, nous avons sur scène une version des Wampas que l'on connaît un peu moins, et nous n'aurons donc que des extraits des 2 premiers albums du groupe. Du coup, ça ne devrait pas être tout à fait pareil que ce que les Wampas ont donné lors du Hellfest 2019, durant lequel ils ont proposé des titres issus de 10 albums différents, une sorte de best of comme beaucoup de groupes font lors des festivals. Là, nous allons rester dans le registre des années 80 du groupe. En tout cas, peu importe ce que le groupe joue, ils font salle comble, et il y a donc beaucoup de monde devant la Warzone ! On débute ce set avec "Marie-Lou", extrait du tout premier album des Wampas, sorti en 1986 et nommé "Tutti Frutti", à grand renfort de contrebasse. Ça change de ce qu'on entend habituellement chez eux, mais c'est tout aussi efficace que d'habitude malgré tout ! Du côté du public, ça saute partout dès les premières notes, c'est toujours aussi génial à voir ! Quelle ambiance ! Et comme d'hab', nous aurons eu un Didier en pleine forme, qui terminera son set sur un petit extrait a cappella de "Rimini" de "Rock n' Roll Part 9" (2006) avant de finir en slam dans le public jusqu'au fond de la fosse ! C'est toujours aussi sympa, les Wampas !

Changement d'univers en passant sur la Mainstage 2, avec des vieux de la vieille là aussi, bien plus vieux que les Wampas d'ailleurs, et pas du tout dans le même registre. Nous accueillons en effet les membres du groupe Accept. J'ai déjà évoqué des lives de Udo Dirkschneider (le fondateur du groupe avec Michael Wagener) qui reprend du Accept, mais Accept lui-même, c'est la première fois que je peux vraiment en parler, et c'est avec un grand plaisir que je place un paragraphe sur ce groupe mythique ! Beaucoup de changements de line up ont eu lieu depuis sa formation en 1968 sous le nom band X,, mais Accept ne perd aucunement de sa superbe malgré tout. Nous en sommes en effet à la 9ème formation de la bande, qui s'est faite en 2019 avec une 3ème guitare alors que le groupe en a toujours compté 2 dont celle de Wolf Hoffmann, toujours là depuis 1976. Côté albums, le 17ème a vu le jour le 26 avril dernier, et il est titré "Humanoid". Aujourd'hui, nous en aurons deux extraits, "The Reckoning" qui fait l'ouverture de ce set, puis "Straight Up Jack". Et malgré les excellents titres que le groupe va jouer aujourd'hui, tels que le trio "Restless and Wild", "Princess of the Dawn" (durant laquelle la pluie va malheureusement se mêler à la fête) et "Fast as a Shark" du légendaire album "Restless and Wild" (1982), les énormes classiques que sont, il y aura bien peu de monde devant la Mainstage 2, la grande majorité des festivaliers se pressant sur celle d'à côté parce que Metallica y passera 3h plus tard... Bon, cela n'empêchera tout de même pas le groupe de donner tout ce qu'il a pour chacun des 10 titres qu'il va jouer aujourd'hui, dont le fameux "Metal Heart" de l'album du même nom (1985) et le morceau qui va bien évidemment clôturer ce set, "Balls to the Wall", de l'album du même nom également (1984). Et de délivrer un excellent live !

On continue sur la Warzone avec Nekromantix, un groupe de Psychobilly que je suis curieuse de voir en live. Du côté de la fosse, c'est étrangement bien vide. Le groupe s'est pourtant formé en 1989, et fait partie des pionniers du Psychobilly. Grosse mention spéciale pour la contrebasse du chanteur (qui est présent dans le groupe depuis ses débuts), Kim Nekroman, dont l'apparence est franchement top ! Musicalement, c'est vraiment pas mal, et ce n'est pas sans rappeler cette version des Wampas que nous avons vue un tout petit peu plus tôt sur cette même scène. Aujourd'hui, Nekromantix nous propose un set composé de 15 titres sur une durée d'une heure (oui, les morceaux sont courts, mais c'est aussi ce qui fait ce style musical). Ça déménage, on a à peine le temps de respirer entre chaque morceau que ça repart de plus belle ! Niveau énergie, ça se pose là, clairement ! C'est bien dommage qu'il se soit mis à pleuvoir, mais qu'importe, le moment est super sympa à passer ! Mention spéciale pour le titre "Gargoyles Over Copenhagen", issu de l'album "Return of the Loving Dead" (2002). Un titre super sympa ! Ainsi que pour celui qui aura clôturé ce set, à savoir "Haunted Cathouse", du même album, dans une énergie folle ! Et je suis ravie d'avoir vu la fosse se remplir à mesure que le live de Nekromantix a avancé, ils le méritent. Et en passant, Kim Nekroman m'aura prouvé qu'il est tout à fait possible de rester mobile avec une contrebasse entre les bras. Une prouesse !

Les membres de Skyclad
Les membres de Skyclad

Passons à Skyclad, groupe de Folk Metal britannique créé en 1990. Avec à ce jour 13 albums au compteur + un live, on ne peut pas dire que le groupe est du genre à chômer. Sous la tente, pas tout à fait pleine, l'ambiance est bon enfant. Il faut dire que le Folk Metal, ça a toujours été un style musical dansant. Et puis, pour ma part, je suis heureuse d'entendre du violon (mon instrument favori). Je ne connaissais que peu Skyclad jusqu'à aujourd'hui, n'ayant jamais pris le temps de creuser sa discographie. Et je dois dire que c'est loin d'être désagréable. C'est donc festif comme on peut s'y attendre, efficace, et le public n'hésite pas à donner la réplique à Kevin Ridley, qui assure aussi la guitare depuis de nombreuses années à présent. Il faut savoir que Skyclad est considéré comme le pionnier du Folk Metal, le premier album de ce groupe, "The Wayward Sons of Mother Earth
" (1990), étant considéré comme le premier album album de Folk Metal. À l'origine, Skyclad se vouait à faire du Death Metal, mais Mike Evans a l'idée d'y ajouter une touche de violon sur quelques morceaux. Et voilà comment le genre est né. Il vaut donc clairement le coup de voir ce que donne ce groupe en live !

Les membres de The Interrupters prennent à présent place sur la Warzone. Le groupe fait dans le Ska Punk, c'est américain et sa formation s'est faite en 2011 sur la base des 3 frères Bivona, avec Aimee Allen au chant. Cette dernière était déjà artiste en solo quand les frères Bivona ont fait sa connaissance, et ils lui ont donc proposé de s'intégrer à leur groupe, ce qu'elle a accepté. Auparavant, elle avait déjà sorti 2 albums en son nom propre, et collaboré avec plusieurs artistes, avant de rejoindre le projet The Interrupters. Cette rencontre a donc donné la naissance de ce que l'on voit aujourd'hui, à l'ambiance, ma foi, fort sympa ! Il faut dire que le Ska, qui fait grandement partie de la musicalité du groupe, est un style musical par définition très dansant. Et ici, la recette fonctionne très bien, au point que l'heure de set allouée à The Interrupters passe à une vitesse folle. Et puis, l'ambiance est tellement bon enfant, y compris sur scène ! Vraiment, ce fut un set très agréable ! Mention spéciale pour le titre "Anything was Better", extrait de l'album "In The Wild", le dernier sorti en 2022, qui m'aura particulièrement plu.

On enchaîne avec Suicidal Tendencies, sur la Warzone, pour un set d'une heure. Nous avons le droit à 11 morceaux ce soir, dont pratiquement la moitié issue de l'album éponyme du groupe, son tout premier album par ailleurs, sorti en 1983. Il y a pas mal de monde malgré l'heure, et on débute ce set sur "You Can't Bring me Down", extrait de l'album "Lights... Camera... Revolution!" (1990). La première chose qui va m'impressionner, c'est l'énergie déployée par le frontman, Mike Muir, dernier membre originel du groupe et qui l'a créé à l'âge de 18 ans, alors qu'il en a à présent 61. Il ne fait absolument pas son âge, il n'hésite pas à traverser un grand nombre de fois sa scène en sautillant, en chœur avec l'un de ses guitaristes et son bassiste. Pour l'anecdote, c'est Tye Trujillo qui assure cet instrument au sein du groupe depuis 2021, du haut de ses 19 printemps. Son nom de famille vous évoque forcément quelque chose, et en effet, il n'est autre que le fils de Robert Trujillo de Metallica, qui a d'ailleurs fait partie de Suicidal Tendencies lui-même dans les années 80 ! Et pour en rajouter encore un peu, il faut savoir que Tye a même assuré la basse chez Korn alors qu'il avait tout juste 12 ans, et c'était en 2017. Mais revenons à Suicidal Tendencies ! Visuellement, il est clair que ça déménage ! C'est loin d'être un style musical dépressif, contrairement à ce que laisse entendre le nom du groupe. En effet, nous sommes ici sur du Punk Hardcore. Pour ma part, je ne dirai pas que j'ai accroché, mais j'ai trouvé la présence scénique du groupe pas mal du tout. 

Cette troisième journée de Hellfest se termine sur la Mainstage 2 avec les Britanniques de Saxon. La dernière fois que j'ai vu le groupe, c'était déjà au Hellfest, et c'était en 2017. Auparavant, c'était lors du Wacken 2016. Depuis, plus rien. Je suis donc contente de retrouver ce groupe qui mixe savamment Hard Rock et Heavy Metal ce soir ! Peter "Biff" Byford, le chanteur et créateur, est toujours fidèle au poste du haut de ses 73 vénérables années. Il est cependant désormais le dernier membre originel de Saxon, le guitariste Paul Quinn l'ayant quitté l'année dernière. Il a été remplacé par Brian Tatler qui nous vient de Diamond Head, avec qui il a enregistré 9 albums de 1980 à 2020. Sinon, pour parler du set que Saxon nous propose ce soir, on a un total de 13 titres, dont 2 rappels, issus de 6 albums différents sur les 24 que compte le groupe (si on oublie les 2 albums de reprises !). Ah c'est sûr, Saxon aura beaucoup donné en 48 ans d'existence ! C'est une longévité extraordinaire et admirable d'être toujours là après autant de temps ! Et ça vaut bien le monde qui est venu voir le groupe devant la Mainstage 2 ce soir, peu nombreux certes, mais plus que je ne l'aurais pensé au vu de l'heure qu'il est (Saxon est entré en scène à 01h05) ! Et il va de soi que l'on aura le plaisir d'entendre certains des meilleurs titres du groupe, tels que "Crusader" de l'album du même nom sorti en 1984, "Wheels of Steel" également de l'album du même nom (1980), mais aussi l'excellent "Princess of the Night" de l'album "Denim and Leather" (1981) qui clôture ce set magistral. Saxon aura fait le choix ce soir de proposer surtout des morceaux de ses plus anciens albums, mais il aura tout de même joué deux extraits de son petit dernier, "Hell, Fire and Damnation" qui est arrivé le 19 janvier dernier. Les titres en question étant l'éponyme qui a ouvert le bal, et "Madame Guillotine" qui marche bien en live. Aussi, on ressort de ce set avec le sentiment d'avoir passé un excellent moment !

DIMANCHE 30 JUIN 2024

Frank Carter
Frank Carter

Et voilà, nous y sommes, aujourd'hui c'est la dernière ligne droite de cette édition 2024 du Hellfest. Il n'est que 16h25, et il y a beaucoup de monde devant la Mainstage 2 pour assister au set de Frank Carter & The Rattlesnakes. Ça avait été une bonne découverte pour moi lors du Hellfest 2022, j'en ai gardé un bon souvenir et ça m'avait donné l'envie d'aller découvrir la discographie du groupe, d'autant plus que c'était le premier set que j'avais vu cette année-là. Du coup, aujourd'hui, j'arrive devant un groupe dont je connais les morceaux. Le set débute tout en douceur avec un "Can I Take you Home", issu de "Dark Rainbow", le dernier album du groupe sorti le 26 janvier dernier. Un titre fort calme, qui n'est pas du tout représentatif de l'univers de Frank Carter. Car il s'agit d'un style musical très punchy, et ça va d'ailleurs commencer à se sentir lors du second titre, "Self Love" du même album, que Carter va chanter directement dans le public (il est du genre à ne pas rester sagement sur la scène). On va commencer à revenir sur les anciens albums pour le 3ème titre, "Wild Flowers", qui provient de l'album sorti en 2017, "Modern Ruin", qui va déclencher un mosh pit. Et, en passant, un titre que j'apprécie beaucoup. Pour résumer ce que nous fait Frank Carter aujourd'hui, c'est une montée en puissance tout au long de ce set ! Au final, on aura eu droit à 11 morceaux, et pour la seconde fois, je suis très satisfaite de ce que j'aurai vu de ce groupe qui termine sur "I Hate You" de l'album "Blossom", son premier album de 2015 du même nom. Ces 50 minutes de la folie qui s'est emparée de ce public très nombreux sont passées diablement vite !

Partons voir Wiegedood, qui prend place sur la Temple. Il s'agit d'un groupe de Black Atmosphérique, fondé en 2014 en Belgique. Le groupe a sorti 4 albums à ce jour, et musicalement, on serait quelque part entre du Gorgoroth et du Uada. Autant le premier ne m'attire guère, autant le second fait partie des groupes que j'apprécie, sans pour autant qu'il fasse partie de mes préférés. Ainsi, chez Wiegedood, tout ne me plaira pas. Le premier morceau par exemple ne gagnera pas ses grâces à mes yeux, j'y cherche trop une mélodie que je n'y trouve pas. En effet, j'entends davantage le jeu martial du batteur qu'autre chose, j'ai même du mal à entendre les instruments à cordes. Quant au chant, il est forcément guttural donc aucun espoir de comprendre la moindre parole (ça encore, c'est tout à fait logique). À signaler toutefois, le chanteur et bassiste Levy Seynaeve est l'ancien bassiste d'Amenra, ce groupe de Doom Metal belge que je ne pense pas avoir besoin de présenter, car il est bien plus connu que Wiegedood. Et donc, aujourd'hui, le groupe aura eu 50 minutes de set, et malheureusement, la sauce n'aura pas pris pour moi.

On continue avec Show Me the Body sur la Warzone. Tout comme Wiegedood, je découvre ce groupe de Hardcore américain fondé en 2009. La foule est très clairsemée devant la scène, où le chanteur débute un monologue avant que les premières notes de musique se fassent entendre. Ils ne sont que trois, Julian Cashwan Pratt au chant ainsi qu'au banjo (qui assure aussi guitare et synthé sur album), Harlan Steed qui est à la fois à la basse et au synthé aujourd'hui, et Jack "Jackie Jackieboy" McDermott pour assurer la batterie (et les percussions sur album). Musicalement, ça donne quoi ? Eh bien, ça se laisse écouter. Il est assez étonnant de voir le bassiste se mettre à jouer du synthé  régulièrement, je n'avais encore jamais vu ça. C'est cet aspect que je retiendrai surtout de ce set, et de ce groupe sur lequel je ne suis pas certaine de revenir.

On retrouve un revenant du Graspop de la semaine dernière, et pas n'importe qui, sur la Mainstage 2. Je veux parler du chanteur de Slipknot, le fameux Corey Taylor ! Alors du coup, côté setlist, va-t-on avoir des différences, comme cela a été largement le cas chez Megadeth ? Eh bien... Absolument pas ! Eh oui, ce soir, Corey nous pond 13 titres, et il s'agit exactement des mêmes 13 morceaux que ceux du Graspop. Dommage pour ceux qui y avaient déjà assisté, ils verront juste une redite de ce qu'ils ont déjà vu. Après, il faut dire que Corey Taylor reste malgré tout un phénomène, d'ailleurs il y a vraiment beaucoup de monde devant la grande scène. Le frontman de Slipknot n'a plus rien à prouver, c'est évident, et sa présence scénique est toujours parfaite. Cela dit, parce qu'il faut quand même le dire, on a déjà entendu un Corey plus en forme pour ce qui est de la qualité vocale sur certains morceaux. C'est un poil dommage, car pour un titre tel que "Made of Scars", extrait de l'album "Come What(ever) May" (2006) de son second groupe Stone Sour, normalement hyper reconnaissable, là ça aura été un peu compliqué. Mais c'est toujours un plaisir de voir Corey Taylor en live malgré tout. Et puis sa reprise de "Snuff" (de "All Hope is Gone" de Slipknot) sera tellement parfaite qu'on ne pourra que le pardonner.

Les membres de High Vis
Les membres de High Vis

High Vis, qui prend place sur une Warzone quasi intégralement vide (ça fait bizarre, croyez-moi !), est un groupe de Rock britannique fondé en 2016. Le groupe nous propose un total de 10 titres dont 5 sont extraits de l'album "Bleeding" (le 2nd album sorti en 2022), et 4 de "No Sense No Feeling", le 1er album qui a vu le jour en 2019. La discographie du groupe contient également 4 EPs. Musicalement, ça se laisse très bien écouter ! J'accroche pas mal à ce que propose High Vis au final, qui n'en est encore qu'au début de sa carrière, mais dont les morceaux que le groupe nous propose aujourd'hui montrent une vraie qualité. Je vais tâcher de prendre le temps d'écouter ces deux albums.

C'est Madball qui vient prendre place sur la Warzone à présent. Le groupe dispose d'une heure pleine de set, et en profite donc pour nous proposer pas moins de 21 titres. Les morceaux du groupe sont courts, et c'est logique pour du Punk Hardcore. C'est la première fois que je parle d'un live de ce groupe américain fondé à la fin des années 80, quand bien même j'ai déjà évoqué son nom à quelques reprises en tant que similaire à d'autres. Car la réputation de Madball n'est plus du tout à faire, et ce depuis une trentaine d'années. Aujourd'hui, le groupe a décidé de jouer une majorité de titres de "Set it Off", son second album sorti en 1994, dont son titre éponyme qui plaît apparemment beaucoup au public. De son dernier, né en 2018 et nommé "For the Cause", Madball n'en proposera que deux extraits qui sont "Freight Train" et "Rev Up". Le set se termine avec "Doc Marten Stomp", extrait de l'album "Hardcore Lives" (2014). Et pour ma part, bien que je dois reconnaître que Madball est efficace en live (ce dont je ne doutais déjà pas avant d'assister à l'un d'entre eux), je n'accroche pas plus que ça.

Et encore une édition du Hellfest Open Air qui se termine, la 7ème pour l'Antre... Et on se donne bien évidemment rendez-vous l'année prochaine pour l'édition 2025 ! Mais tout d'abord, comme d'habitude, je reviens sur les sets que j'aurai trouvé mémorables tout au long de ce long weekend musical qui vient de s'achever. Ainsi, je ne peux pas ne pas citer Kanonenfieber, que je connaissais déjà très bien sur album mais pas en live, et qui m'a fait vivre un moment absolument génial ! Saxon a également été exceptionnel, je suis ravie d'avoir revu ce groupe, ainsi qu'Accept que j'aurai enfin vu pour la première fois ! Du côté des découvertes, Savage Lands aura été une excellente surprise, et je vais clairement suivre les actualités de l'association qui se cache derrière et qui est clairement d'utilité publique. De même pour Nekromantix que je retiens également !

Retrouvez la liste complète des articles de l'Antre dans le SOMMAIRE !
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