Lacrimas Profundere fait partie des anciens sur la scène Gothique Rock/Metal. En effet, ce groupe allemand existe depuis 1993 et a sorti son 13ème album il y a deux ans. Pour ma part, je connais un peu, mais j'avoue ne jamais avoir creusé la discographie. J'ai donc 40 minutes pour savoir si j'ai bien fait ou non d'avoir fait l'impasse sur ce groupe jusqu'à maintenant. Un parallèle à faire avec le groupe The 69 Eyes s'impose dès les premières minutes de ce set. Cela dit, après quelques recherches, il s'avère que Lacrimas Profundere a très largement changé de style musical au fil des années, se voulant plus accessible à mesure des albums que le groupe a sortis. Musicalement, ce que Lacrimas Profundere nous propose aujourd'hui se laisse bien écouter, cela dit il me manque un petit truc pour que je sois aussi convaincue que j'ai pu l'être avec Re.Mind en début de journée.

Die Herren Wesselsky m'est inconnu, mais pas son créateur. En effet, il s'agit là du projet solo d'Alexander Wesselsky, chanteur du groupe Eisbrecher que je connais assez bien. Mais son projet solo n'a absolument rien à voir avec Eisbrecher ! Car avant d'être le frontman de ce groupe-là, il a été le premier interprète de Megaherz, qui est passé au M'Era Luna 2023, et il s'agit d'un groupe qu'Alexander Wesselsky a par ailleurs fondé. Ainsi, les morceaux proposés par Die Herren Wasselsky aujourd'hui sont en réalité tous extraits de la discographie de Megaherz. Comme j'ai pris le temps d'écouter la discographie du groupe depuis l'année dernière, je reconnais forcément chacun des morceaux proposés aujourd'hui. J'ai lu qu'Alexander Wesselsky a fait le choix de ne performer en live que sur des morceaux qui ne sont jamais joués par Megaherz. Eh bien pour ma part, je trouve que chacun des titres que j'aurai entendu aujourd'hui passent très bien l'épreuve du live ! Au final, Die Herren Wesselsky aura livré un très bon set de près de 45 minutes, basé sur un très bon choix de titres.

Que serait le M'Era Luna sans sa dose de Dark Wave ? Nous y voilà avec Deine Lakaien, groupe fondé en 1985. Aujourd'hui, les deux membres de la formation ont décidé de nous proposer un set d'un peu moins d'une heure et de 9 titres, dont 8 issus de "Dark Star", leur second album. Le morceau qui ne provient pas de cet album sera "Colour-Ize", que l'on entendra en seconde position et qui est issu de l'album qui porte le nom du groupe, le tout premier sorti en 1986. Avant ce titre-là, le groupe a fait son entrée sur "Lonely", de l'album "Black Star" bien entendu, un titre d'une grande puissance en live, qui nous met directement dans l'ambiance si particulière de ce duo très expérimental. La dimension mélancolique de ce morceau est exceptionnelle et laisse sans voix. Et après avoir laissé passer plusieurs titres de ce set, je dirai que ce qui caractérise surtout cette puissance chez Deine Lakaien, c'est la voix d'Alexander Veljanov, qui est d'une profondeur rare et qui nous emmène facilement dans l'univers de Deine Lakaien. En second lieu, c'est sa présence scénique très particulière qui se remarque. Car Veljanov fait complètement vivre à travers son corps la musique que son comparse Ernst Horn produit depuis ses claviers. C'en est impressionnant. Au final, c'est un set très intéressant que j'aurai vu aujourd'hui, et devant une foule très compacte cette fois.

Cette seconde journée du M'Era Luna 2024 débute avec JanRevolution. Ce groupe s'est retrouvé à performer sur la Main Stage du M'Era Luna de la même façon que Re.mind la veille, à la différence que JanRevolution n'en est pas du tout à ses débuts car le groupe compte plus de 10 ans d'existence. Cela dit, aujourd'hui on va avoir un aperçu d'une petite vingtaine de minutes de ce que vaut le groupe. Et sans blaguer, dès les 5 premières secondes, j'ai compris que c'était pour moi ! Cette mélodie qui a débuté le set de JanRevolution, qu'est-ce que c'est joli ! Quant à la suite du morceau, dont le titre est "Herzdenkmal", elle finit juste de me convaincre. JanRevolution, en fait, c'est un gros coup de cœur, et c'est adopté direct ! Du coup, je ne peux que remercier les fans de s'être mobilisés pour que ce groupe puisse avoir sa chance de proposer un set sur cette édition du M'Era Luna. En effet, grâce à vous, JanRevolution a gagné une fan française ! Je souhaite vraiment revoir ce groupe en live, et bien plus longuement qu'aujourd'hui surtout, car ces quatre titres joués ce jour me laissent beaucoup sur ma faim.

On continue cette journée avec Erdling. Difficile d'oublier la claque que j'ai prise avec JanRevolution, mais on va tâcher de se reconcentrer pour voir ce que donne ce groupe de Dark Rock fondé en 2014. Erdling joue pour une durée d'une demi-heure aujourd'hui, et nous propose un set composé de 7 titres, dont 4 issus de l'album "Supernova", le second album qui est sorti en 2017. Musicalement, ça se laisse vraiment bien écouter, mais il faut préciser que le Dark Rock est un style musical qui se veut plutôt accessible. Quant à Erdling plus particulièrement, au fur et à mesure du set que le groupe propose, j'y trouve bien des points communs avec Megaherz. Du coup, le set passe comme une lettre à la poste, un peu trop vite même !

Stahlmann est un groupe de Neue Deutsche Härte, un style musical purement allemand qui regroupe des formations bien connues telles que Rammstein pour son premier album, Oomph! ou encore Megaherz et Tanzwut. Mais s'il fallait comparer Stahlmann à un autre groupe, je penserais surtout à citer celui qui l'a précédé sur cette même scène, Erdling donc, bien que les étiquettes des deux groupes ne soient pas les mêmes. Je trouve que les deux formations se ressemblent vraiment beaucoup musicalement, et du coup, la continuité musicale entre les deux formations est excellente sur ce festival. Les deux auront par ailleurs eu droit à un set de 30 minutes de set chacun. Et les deux sont aussi sympa à écouter l'un que l'autre. Il me serait difficile de dire lequel se détacherait, car pour moi, ce serait aucun des deux. Les deux se valent, les deux sont sympa. Du coup, le seul conseil que je pourrais donner est : allez écouter les deux !

Passons à Zeraphine, qui propose un set de 40 minutes et 10 morceaux. Ce groupe de Rock allemand fondé en 2000 propose un style musical très accessible, très mélodique et avec des refrains qui se retiennent très facilement. C'est bien agréable à l'oreille. Il suffit d'écouter "Die Macht in Dir", morceau extrait de l'album "Blind Camera" (2005) qui débute ce set, pour s'en convaincre. Quant au titre suivant, "Louisa", qui provient quant à lui de l'album "Whiteout" (2010), il contient un petit solo de guitare très sympa. Et c'est avec surprise que quelques titres plus tard on reconnaîtra les premières notes de "Shadow of the Day" de Linkin Park. Zeraphine en a en effet fait une reprise il y a deux ans. Au final, ces 40 minutes de set auront été à la fois reposantes et fort agréables à écouter. Zeraphine, c'est une belle découverte sur laquelle je reviendrai avec plaisir !

Et voici Deathstars, ce groupe suédois de Metal Indus que je n'ai jamais cherché à voir en live, et que j'ai pourtant déjà vu 4 fois entre 2006 et 2012, avant de le retrouver une 5ème fois sur le M'Era Luna 2019. Mais ça reste toujours un moment sympa à vivre, alors revoir Deathstars encore une fois aujourd'hui encore ne me dérange absolument pas. C'est donc avec un set de 45 minutes que le groupe entre en scène, sur les premières notes de "Night Electrric Night", extrait de l'album du même nom sorti en 2009. Un regret cependant, c'est que l'on n'entend absolument pas la voix de Skinny, le bassiste du groupe qui assure les chœurs depuis toujours (par contre, son charisme légendaire que je lui avais déjà repéré dès la première fois que j'ai vu le groupe en live, au M'Era Luna justement durant son édition 2006, est heureusement bel et bien là !). Du côté de la setlist, le groupe nous propose bien évidemment ses meilleurs titres, tels que "Tongues", de l'album "Termination Bliss" (2006), ou encore "Midnight Party", génial extrait de l'album "Everything Destroys You" (2023) que l'on n'attendait plus puisque le précédent remontait à 2014. Mais je serai surtout ravie d'entendre "Synthetic Generation", ce morceau qui m'a fait découvrir ce groupe en 2002 (j'avais adoré l'esthétique du clip à l'époque). Et c'est à partir de ce moment qu'on entendra enfin la voix de Skinny ! Le set se terminera sur "Blitzkrieg" suivi de "Cyanide", tous deux extraits de l'album "Termination Bliss" (2006) qui semble être encore à ce jour l'album de Deathstars qui a le plus grand succès. Et encore une fois, le groupe aura offert un set très sympa ! Il ne me reste plus qu'à prendre le pari sur le délai avant que je ne le revois en live !

On change d'univers avec Schandmaul, groupe de Folk Metal fondé en 1998 et à la tête d'une dizaine d'albums à ce jour. C'est aussi un groupe que j'ai évoqué rapidement pour son duo avec dArtagnan lors du Wacken World Wide 2020. Cette fois, c'est d'un set complet que je vais pouvoir parler en ce qui concerne Schandmaul, une première sur l'Antre du coup. Et comme je m'y attendais, pour avoir déjà eu l'occasion d'entendre plusieurs morceaux de ce groupe, c'est un set très agréable que Schandmaul nous propose sur les 50 minutes qui lui sont allouées. Et cette petite heure suffira pour me convaincre que je devrais écouter un peu plus sérieusement la discographie de ce groupe, qui s'avère très efficace en live. En effet, on est ici dans un univers qui regorge de groupes que j'aime beaucoup, comme Feuerschwanz, Saltatio Mortis ou même In Extremo. Je n'avais aucune raison de faire l'impasse sur Schandmaul en fait. Au final, le set proposé aujourd'hui aura été une véritable découverte, et je rattraperai le temps perdu dès que possible. Ils auront même réussi à déclencher un circle pit vers la moitié du set, ce qui est assez exceptionnel au M'Era Luna, car ce n'est pas le public pour ça en principe !

C'est la troisième fois que j'évoque VNV Nation sur l'Antre, après son passage lors du M'Era Luna 2019 puis 2022. Ce groupe a été un énorme coup de cœur pour moi en 2019, et je crois le plus gros depuis longtemps ! Et pourtant, je le connaissais déjà à travers son remix du titre "Destillat" de Das Ich depuis plus de 20 ans, ironiquement c'était même ce morceau spécifiquement que j'attendais à chaque fois que j'allais en soirée gothique, sans savoir que VNV Nation avait toute une discographie derrière qui ferait partie de mes préférées de tous les temps... Ainsi, dire que je suis contente de revoir un live de ce groupe est un doux euphémisme ! Ronan Harris fait donc son entrée avec ses musiciens (deux ux claviers, un à la batterie électronique) sur l'excellent "Space & Time" de l'album "Automatic" (2011), devant un gros parterre de fans. Les premières notes de "Only Satellites" de l'album "Noire" (2018) nous font comprendre que la setlist sera bel et bien composée des meilleurs titres de VNV Nation, et ça tombe bien car il y en a pléthore ! Suit "Nemesis", extrait de l'album "Judgement" (2007), puis le lunaire "When is the Future" de "Noire" (2018) alors que l'on aperçoit justement la lune alors que le soleil commence à se coucher. Ronan sera particulièrement touchant sur "Gratitude", de l'album "Automatic" (2011) qui sera pour lui l'occasion de remercier le public comme il se doit pour sa fidélité. Quant à "Run", de l'album "Electric Sun" (2023), elle nous tirera quelques larmes (ainsi qu'à Ronan lui-même d'ailleurs) avant que "Control", de l'album "Automatic" (2011), ne vienne casser net cette ambiance si particulière, car c'est le propre de VNV Nation, nous toucher au plus profond du cœur avant de rebondir sur une note bien plus tranchante. Les larmes couleront du coup de nouveau sur "Illusion", de l'album "Judgement" (2007) alors que les lampes des smartphones du public s'allument. Au final, ce set de 75 minutes qui se termine sur "All Our Sins" de "Noire" (2018), ce titre sur lequel il est impossible de mettre des adjectifs pour le décrire tant il est... tout !... est une note finale parfaite pour cette édition 2024 du M'Era Luna. Et c'est encore un sans faute pour VNV Nation !

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