Lindemann - Frau und Mann |
Et voici enfin le second album du duo formé entre Till Lindemann (de Rammstein) et Peter Tägtgren (Pain et Hypocrisy entre autres). Il était attendu avec une grande impatience, celui-là, surtout au vu de la qualité de "Skills in Pills", le précédent qui contient de véritables pépites. Mais bref, il n'est pas question de la première offrande de nos deux compères aujourd'hui, mais comme je n'en ai pas fait de chronique comme je viens de le voir, j'en ferai une avec grand plaisir.
Que vaut "Frau Und Mann" ? Nos deux trublions nous ont dans un premier temps rassasiés de notre inextricable attente depuis 2015 avec un premier single accompagné d'un clip, "Mathematik", enregistré avec le rappeur Haftbefehl et tourné le 19 novembre 2018 à Berlin. Ce clip avoisine à ce jour les 7 millions de vues sur YouTube et je dois vous avouer... que je comprends mal. Car, soyons honnête, on est tout aussi loin ici de Lindemann, que de Rammstein, que de Pain ! C'est du rap pur et simple... Par contre, Till est amusant à voir dans ces images =) Mais ce morceau m'a plus effrayée qu'autre chose et je craignais grandement à ce moment la tournure que prendrait l'album.
L'autre petite surprise a été le fait de constater que le morceau est interprété en allemand. En effet, "Skills in Pills" est chanté intégralement en anglais par Till. Du coup, la question se posait de savoir si ce second album serait en allemand, ou dans les deux langues. La réponse est finalement venue en même temps que le second clip. En passant, j'ai cherché la raison pour laquelle le premier album était chanté en anglais. La réponse de Till à cette question a été qu'il souhaitait différencier Lindemann de Rammstein. En définitive, il semblerait qu'il ne soit pas tellement à l'aise avec la langue de Shakespeare et, soyons honnête, ça s'entend dans le premier album de Lindemann.
Le clip de "Steh Auf" est arrivé le 13 septembre 2019, et là, excellente surprise ! On y retrouve le ton du duo qui a conçu "Skills in Pills" ! Le clip est encore une fois surprenant, comme on pouvait s'y attendre. L'acteur qui y prend part aux côtés de Till, Peter Stormare, lui ressemble par ailleurs étrangement. Ca perturbe. Lindemann nous a ensuite gratifiés du morceau "Ich Weiss es Nicht" (que je n'arrive toujours pas à prononcer correctement). Le clip est une véritable curiosité à regarder, car il a été entièrement conçu à l'aide d'une technologie de traitement de l'image nommée GANs, pour Generative Adversarial Networks. A mon sens, il faut le visionner plusieurs fois pour en comprendre la réalisation, en tout cas il s'agit d'une expérience à vivre.
Enfin, le clip de "Knebel" a été annoncé pour le 1er novembre et là, pour une seule et unique diffusion en version non censurée. Ce fut avec une grande appréhension que j'ai patiemment attendu l'heure du visionnage, soit 23 heures, et après coup, j'ai eu bien du mal à revenir de ce que j'ai vu. La version ajoutée sur YouTube a été censurée de ses images à plusieurs reprises, vous pouvez donc y aller sans crainte, mais je ne vous suggère pas d'essayer de voir le clip dans sa version non censurée car, vraiment, c'est choquant. Sauf si vous avez vraiment, vraiment envie de comprendre le sens caché derrière ce morceau si particulier. Musicalement, il surprend autant que le clip d'ailleurs. Le morceau commence très calmement, mais la claque finit par arriver. La mélodie est très sympa par ailleurs.
Et aujourd'hui, le temps est venu de découvrir l'ensemble de l'album "Frau Und Mann", avec ces quatre morceaux, ainsi que les 9 autres si on compte la version par Pain de "Ach So Gern", le 7ème extrait de l'album. On débute l'album par "Steh Auf", qui au fil des écoutes devient de plus en plus intéressant à écouter. On suit avec "Ich Weiss es Nicht" (un jour viendra où je parviendrai à le dire sans avoir la fourche qui langue...), puis "Allesfresser" dont Lindemann nous avait laissé un extrait sur sa page Facebook et qui s'avère être aussi bien que les deux autres.
Vient ensuite "Blut", dont un extrait a été diffusé sur la chaîne YouTube du groupe, et qui ne m'aura vraiment plu qu'à la seconde écoute. Puis le fameux "Knebel" qui suit très bien le morceau précédent et dont, cette fois, j'ai pu écouter tout en détail plutôt que de fixer les images. Et j'ai bien envie de dire que c'est mieux comme ça, en fait. Le titre éponyme est surprenant, on sent que Lindemann expérimente. Plus encore avec "Ach So Gern" que l'on pourrait facilement apparenter à un... tango ! Eh oui, on en a sacrément le rythme, quand même ! Mais rassurez-vous, Pain propose sa propre version de ce morceau en 13ème titre, et ça n'a plus rien à voir. Et d'ailleurs, je préfère celle-ci, largement.
Concernant "Schlaf Ein", on revient sur du classique. Ce morceau évoque à la fois "Yukon" et "That's My heart" de "Skills in Pills". La profondeur du chant de Till est absolument saisissante. Mais ne croyez pas que la suite sera tout aussi calme et douce. Nous avons eu droit à un extrait du titre suivant, "Gummi" sur YouTube peu avant la sortie de l'album, et il était très sympa à entendre, mais l'entendre en entier est tellement mieux... Il s'agit d'un titre puissant pour un bout de caoutchouc (c'est la traduction littérale du titre, oui). Clairement puissant, et qui fait beaucoup penser à du Rammstein pour le coup. Il aurait très bien pu faire l'objet d'un single, mais ayant déjà sorti le tiers de l'album en clip, le duo doit bien s'arrêter à un moment ou à un autre.
Au sujet de "Platz Eins", nous sommes sur un titre aux sonorités bien plus électroniques que tous les morceaux précédents. Encore une expérimentation de la part de nos deux amis. Cela dit, malgré un côté "techno" assez prononcé, il faut s'attendre à des couplets qui dénotent des refrains, de par un rythme plutôt militaire, cassé par les ponts beaucoup plus doux, avant un refrain bien plus énergique. On tient là un très bon titre, encore une fois ! "Wer Weiss Das Schon" s'ensuit, et c'est avec surprise que l'on retrouve le piano de "Schlaf Ein", mais aussi des nappes de clavier qui étonnent. Till nous gratifie d'ailleurs de quelques envolées dans les aigus. Le refrain de ce morceau est absolument splendide !
On découvre (enfin) ce que donne la véritable version de "Mathematik", ce premier single en duo avec Haftbefehl. Pour ma part, décidément ça ne passe pas. Du tout. On termine l'album avec le "Ach So Gern" à la sauce Pain. J'ai beau ne pas aimer Pain (personne n'est parfait hein ;-) ), je reconnais que là, c'est un super boulot ! On retrouve clairement le son de "Skills in Pills", comme si ce morceau en était la conclusion. Etonnant qu'il clôture "Frau Und Mann" du coup. L'orchestration ajoutée à la façon de chanter très tango de Till fait complètement oublier le morceau original, même si celui-ci est tout de même à écouter pour sa singularité.
En conclusion, Lindemann ne s'est vraiment pas moqué de son public en proposant ce "Frau Und Mann", et il ne m'en a fallu qu'une écoute et demi pour me convaincre que je devais écrire quelque chose à son sujet. J'aime être poussée de la sorte à écrire un article, vraiment ! Il s'agit là d'une galette excellente, au moins autant que la première ! Grand merci à Till et Peter pour ce travail sensationnel :D
Retrouvez la liste complète des articles de l'Antre dans le SOMMAIRE !
Je suis aussi écrivain et lectrice-correctrice. Retrouvez tous mes réseaux sociaux pour ne rien rater de mes actualités, ainsi que mon service de révision de texte et toutes les plateformes sur lesquelles vous pouvez vous procurer mes livres, sur mon LinkTree !