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| "Si j'étais vivant...", de Bloodwitch Luz Oscuria |
Quand un écrivain de la mouvance surréaliste du XXe siècle cherche désespérément la concentration nécessaire pour débuter une rédaction en écriture automatique, et que l’âme d’un enfant décédé de longue maladie passe à travers lui, cela donne une longue lettre dont voici la teneur. A travers cette nouvelle, vous découvrirez un auteur devenu miroir d’un petit garçon de 8 ans qui rêve depuis l’au-delà de l’existence qu’il aurait eue s’il était resté en vie, du reste de son enfance jusqu’à la tombe.
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| "Pour l'amour d'une rose", de Bloodwitch Luz Oscuria |
Le lendemain, quand elle rouvrit les yeux, elle entendit un bruit provenant de la pièce à côté. Une tasse que l’on posait sur la table. Se pouvait-il que ce soit Alex ? La jeune femme regarda en direction de la fenêtre. Le soleil était déjà bien haut, si son hôte était toujours là, c’est qu’il était en retard pour la boutique. Elle se leva précipitamment. Et s’il s’agissait d’un cambrioleur ?
« Ce que tu peux être idiote… »
Elle respira un grand coup. Elle prenait à peine conscience que son apprenti cachait une personnalité très particulière, peut-être même qu’il était un véritable psychopathe. Ainsi, quelles étaient les chances qu’un cambrioleur passe chez lui ? Sandra se dirigea doucement vers la porte de la chambre. Mais avant de l’ouvrir, elle se pencha afin de regarder à travers le judas. Elle n’y vit malheureusement rien du tout. Elle se redressa alors et prit une profonde respiration, comme pour se donner du courage. Elle posa une de ses mains sur la poignée de la porte et commença à l’actionner afin de l’ouvrir.
Et c’est en l’ouvrant qu’elle se rendit compte qu’une tasse était effectivement posée sur la table basse qui se présentait devant elle. La jeune femme regarda à gauche, puis à droite, mais ne vit personne. Ce n’est que plusieurs secondes plus tard que ses oreilles entendirent le bruit de la chasse d’eau. Sandra fixa son regard vers la porte des toilettes, qui s’ouvrit calmement. De là surgit Alex. Quand il la vit, il esquissa immédiatement un sourire gêné.
– Je sais, fit-il, je suis en retard. Et avec un peu de chance, je t’ai réveillée par la même occasion, non ?
Sandra ne sut que répondre. Elle était partagée entre le soulagement qu’il ne s’agisse pas d’un cambrioleur, et la peur de se retrouver face à celui dont elle lisait les lignes dignes d’un psychopathe la veille au soir. Elle ne savait ce qu’il aurait mieux valu qu’elle ait en face d’elle à présent entre les deux, tant elle ne se sentait pas en sécurité. Elle ne répondit donc rien, tandis qu’Alex se dirigeait rapidement vers le canapé sur lequel l’attendait sa veste qu’il attrapa en un geste avant de se l’envoyer sur le dos.
– Pardonne-moi, ajouta-t-il, mais je ne vais pas vraiment avoir le temps de discuter ce matin, je suis en retard comme tu as sûrement pu le constater. Je t’ai laissé une tasse sur la table basse, n’hésite pas si tu veux prendre un café, la machine est prête.
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| "Pour l'amour d'une rose", de Bloodwitch Luz Oscuria |
C’est ainsi qu’ils arrivèrent à la hauteur de l’appartement d’Alex, à l’autre bout de la ville. Ils n’avaient plus prononcé le moindre mot, ni l’un ni l’autre, suite à la question qu’Alex avait tentée au sujet de l’état de son appartement. Ils se trouvaient à présent devant la porte d’entrée dudit appartement. Alex en sortit la clé de sa poche, non sans une certaine fébrilité. Sandra était bien venue jusque-là un peu plus tôt ce matin, mais elle n’était pas entrée. Il craignait la réaction qu’elle risquait d’avoir en constatant que tout était sens dessus dessous chez lui.
De son côté, Sandra était bien loin de s’imaginer ce qu’elle allait trouver à l’intérieur. Elle se remémorait dans quel état elle était quand elle était venue frapper à cette porte, ce même matin. Elle était dans une furie telle qu’elle avait directement accusé Alex du meurtre de son père. Elle s’en voulait à présent terriblement de l’avoir pointé du doigt sans la moindre preuve. Mais quand le jeune homme ouvrit en grand la porte de son appartement, toutes ses pensées du moment disparurent pour laisser place à un rictus d’incompréhension.
Sandra se souvint qu’il lui avait demandé sur le chemin si elle ne lui en voudrait pas d’arriver dans un appartement « en bazar ». Elle n’avait pas pensé alors qu’il disait si vrai. Car en effet, on ne pouvait que très difficilement mettre un pied devant l’autre dans les lieux, et ce, dès l’entrée. Alex s’excusa et entra en premier afin de déblayer le passage.
– Je te l’avais dit, commenta-t-il sur un ton gêné en voyant la tête qu’elle faisait. Je ne suis pas vraiment à l’aise de te montrer mon intérieur comme ça et j’en suis désolé.
– Ça ne fait rien, répondit Sandra en esquissant finalement un petit sourire. Grâce à toi, je ne suis pas à la rue, je ne vais pas m’en plaindre.
Le jeune homme lui rendit son sourire et l’invita d’un geste à entrer après avoir poussé du pied les détritus qui traînaient au sol. Sandra comprit rapidement que le soin que son apprenti mettait lorsqu’il s’occupait avec elle du magasin de fleurs n’était pas du tout à l’image de ce qu’il était dans sa vie privée. Alors qu’il lui apparaissait toujours propre sur lui et organisé professionnellement, en privé c’était en réalité une tout autre histoire. Ainsi, il ne prenait pas la peine de ranger ses affaires et préférait a priori jeter les emballages de ce dont il se servait au sol plutôt qu’à la poubelle. Et cela semblait durer depuis un moment.
Elle observa le jeune homme se précipiter dans une autre pièce et revenir tout aussi rapidement avec un sac poubelle qu’il venait d’ouvrir. Elle continua de le regarder alors qu’il se penchait afin de ramasser une poignée entière de papiers divers avant d’en prendre une autre poignée. Elle resta alerte, dans le couloir de l’entrée, encore quelques secondes avant de finalement se mettre en mouvement et se diriger tant bien que mal vers lui pour lui poser une main sur l’épaule.
– Je peux peut-être t’aider ? lui demanda-t-elle.
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| "Pour l'amour d'une rose", de Bloodwitch Luz Oscuria |
C’est à ce moment qu’il leva les yeux devant lui, comment pour mesurer la distance qui le séparait encore de son domicile. Et c’est à moment également qu’il se rendit compte qu’il n’était pas tout seul. En effet, à quelques mètres devant lui se dressait une ombre, dont les lampadaires ne permettaient de distinguer les traits. Homme ou femme ? Sa carrure semblait plutôt rappeler celle d’un homme, mais le bûcheron n’était pas persuadé de le connaître. Aussi, il l’interpella.
– Je peux vous aider ? lança le bûcheron en haletant.
L’ombre en face de lui ne répondit pas à sa proposition, pas plus qu’elle ne se mit à bouger. Le bûcheron fit un geste afin de repasser péniblement sa hache par-dessus son épaule, ce qu’il ne réussit à faire qu’au bout du troisième essai, devant ce qui paraissait être un homme toujours aussi impassible, et il commença à s’avancer vers lui. L’inconnu ne bougea toujours pas, tandis que le bûcheron ne s’arrêta qu’à deux mètres de lui avant de reposer sa hache au sol, avec le même bruit clair que précédemment.
– Bonsoir, insista le bûcheron. Est-ce que vous êtes perdu ?
Mais encore une fois, l’homme qui se présentait face à lui garda le silence. Le bûcheron se pencha afin de poser cette fois sa hache complètement au sol, ne supportant sans doute plus son grand poids, puis il reprit son avancée vers l’inconnu, qui ne bougeait toujours pas ni ne semblait vouloir s’exprimer. Il se tenait là telle une statue, parfaitement inerte, au point que le bûcheron ne pouvait entendre aucun son émanant de lui, pas même celui de sa respiration.
Au moment où le bûcheron, suffisamment proche pour pouvoir l’atteindre, leva une main afin de la poser sur l’épaule de l’homme qui n’avait toujours fait aucun geste, celui-ci se mit brusquement en mouvement et attrapa le bras qui venait de se tendre vers lui. Tout ce que les âmes qui, par chance ou non, ne dormaient alors pas purent entendre, ce fut un petit cri sourd provenant de la grand-rue. Un petit cri étouffé provenant du bûcheron dont on venait de briser le bras si gentiment tendu quelques secondes plus tôt, et que l’on était en train de priver de la précieuse oxygène dont il avait besoin pour pouvoir continuer de vivre. Tout ce que les habitants de la grand-rue trouveraient au petit matin en passant la porte de leur domicile, ce serait le corps sans vie de l’un des bûcherons du village, délesté de ses yeux et de sa langue, ainsi que de ses parties intimes, sans que quiconque n’ait pu réagir.
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| "Pour l'amour d'une rose", de Bloodwitch Luz Oscuria |
"Quand un bûcheron qui rentre chez lui après une dure journée de travail se retrouve nez-à-nez avec celui qui ôtera la vie, on ne peut que se douter que la si tranquille petite ville dans laquelle il résidait cache en réalité la présence d’un être aux funestes desseins.
Mais c’est en suivant le destin de Sandra, la petite fleuriste du coin, que l’on pourra comprendre ce qui s’est passé, et surtout pourquoi.
Cette ville dans laquelle les évènements se passent n’est peut-être finalement pas si tranquille que cela. Reste à découvrir ce qui se cache derrière le massacre de ce cher bûcheron, qui ne sera par ailleurs peut-être pas la dernière victime…"
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