
Aujourd’hui, nous allons parler d’un festival musical qui s’appelle Astroworld. Vous le savez, l’Antre de Bloodwitch vous propose toute une catégorie d’articles au sujet de la musique, qu’il s’agisse de chroniques d’albums ou de reports de concerts. Cependant, jusqu’à présent je n’ai toujours parlé que de branches musicales assez restreintes, à savoir le Metal, l’Electro et un peu de Pop Rock. Cette fois, je vais vous parler d’un autre univers musical, un dont je ne parle jamais puisque ce n’est pas ma tasse de thé : le rap.
Plus précisément, je vais vous parler d’un reportage qui est sorti le 10 juin dernier sur Netflix et qui est titré « Chaos d’anthologie : le festival Astroworld« . À celles et ceux qui pensent déjà que je vais profiter de traiter ce sujet pour cracher sur le monde du rap : détrompez-vous, car vous allez voir que je vais faire un parallèle dans cet article auquel vous ne vous attendez pas, et qui vous montrera justement que je ne compte absolument pas déverser la moindre bile sur la planète rap. Mais commençons par le commencement :
Astroworld, qu’est-ce que c’est ?

Astroworld était en tout premier lieu un parc d’attraction, qui a vu le jour à Houston (Texas, États-Unis) en 1968. Puis, en 1975, le parc a pris le nom « Six Flags Astroworld » après son rachat par la société Six Flags. Il s’agissait là du quatrième parc possédé par cette société, mais du premier qu’elle n’avait pas fait construire (elle l’avait acheté en l’état). C’était un gros parc d’attraction, avec 8 zones, qui renfermaient chacune une série d’attractions.
Le parc a finalement fermé ses portes en 2005, avant d’être démoli au début de l’année 2006. Le site a en effet été vendu en 2005 par la société Six Flags, non pas parce que la fréquentation des lieux était en baisse, mais parce que ce terrain avait davantage de valeur que les autres possessions de la société. Six Flags a en réalité fait une affaire en revendant l’endroit.
Puis, Astroworld est devenu le nom d’un album sorti par Travis Scott, artiste de rap mondialement connu né le 30 avril 1991, à Houston justement, en 2018. Son idée était de faire un clin d’œil hommage à ce parc d’attraction qu’il avait bien connu durant son enfance. Pour l’anecdote, il faut savoir que la renommée de Travis Scott est telle qu’entre le 24 et le 26 avril 2020, près de 28 millions de personnes ont assisté aux 5 concerts virtuels qu’il a performés au sein du jeu vidéo Fortnite. C’est dire l’envergure du phénomène qu’il représentait alors !
Et enfin, Astroworld, c’est devenu le nom d’un festival musical, organisé à Houston lui aussi, là où avait justement existé le parc d’attraction du même nom, à l’initiative du même Travis Scott qui a sorti un album du même nom, la même année. Il souhaitait rendre à Houston son attractivité d’antan, et permettre aux jeunes de la ville d’avoir la possibilité de revivre un moment de gaieté sur place. La boucle est bouclée, c’est justement de l’une des éditions de ce festival qu’il est question ici.
Le festival Astroworld se déroulait donc à Houston, et l’édition 2021, dont il est question ici, en était la troisième (et dernière). La première édition avait eu lieu de 2018, et une seconde en 2019, avant que la période Covid-19 ne passe par là et n’empêche l’édition 2020. Qu’à cela ne tienne, Travis Scott a décidé que l’édition 2021 allait se dérouler, non pas sur une journée comme les deux précédentes, mais sur deux ! Les dates posées étaient les 5 et 6 novembre 2021.
La 3ème édition du festival Astroworld
Imaginez la portée du phénomène et à quel point son attente était énorme : 100.000 billets (soit 50.000 par jour) vendus en l’espace de 30 minutes. Incroyable ! C’est dire à quel point cet évènement était attendu, suite au confinement de la moitié de la population mondiale l’année précédente. Astroworld était donc la cour de récréation dont les jeunes avaient besoin pour se relancer, après cette période si morose. Mais tout ne s’est passé comme prévu. C’est même une véritable tragédie qui s’est déroulée au soir du 5 novembre 2021, et les prémices, ils ont commencé peu avant le début du set que devait donner Travis Scott, l’artiste à l’origine du festival.
Bilan du festival, qui s’est arrêté à la fin de la première des deux journées : 10 morts et environ 300 blessés. Un bilan ultra-lourd ! Aurait-il pu être évité ? Je trouve qu’il est difficile de répondre à cette question. Mais ce qui est certain, c’est que des plaintes ont été très logiquement déposées, dont certaines ont visé Travis Scott lui-même. Eh oui, en tant que créateur du festival Astroworld, il avait une certaine obligation d’assurer la sécurité des lieux, et surtout des gens.
Or, quand on voit comment les choses se sont passées dès l’ouverture des portes ce matin-là, on ne peut que constater qu’il y a eu énormément de lacunes en matière de sécurité. En effet, dans les images diffusées au sein du reportage de Netflix, on voit que les barrières, qui devaient restreindre le flux de festivaliers, n’ont pas tenu bien longtemps. Pire encore, des gens sans billet sont même parvenus à entrer dans l’enceinte du festival ! C’est une véritable aberration en termes de sécurité !

Sans compter certaines décisions d’installation qui sont très discutables. En effet, trois scènes avaient été installées sur le site. Les deux premières accueillaient tour à tour les différents artistes qui étaient prévus à l’affiche. Mais la troisième scène, elle était vouée au set de Travis Scott, et seulement au sien. Or, il ne devait monter sur cette scène que pour 20h45, le soir du 5 novembre. Ainsi, tout au long de la journée, personne ne se trouvait à cet endroit-là, puisqu’il n’y avait rien à y voir, et c’est seulement dans l’heure qui a précédé l’entrée en scène de Travis Scott que l’ensemble des festivaliers a commencé à affluer sur place.
C’est déjà quelque chose de dangereux en soi, car ce sont plusieurs milliers de personnes qui sont arrivés au même endroit au même moment, et le plus souvent dans une immense euphorie incontrôlable, présente depuis le début de la journée, et entretenue tant par les artistes déjà passés sur les deux autres scènes, que par la promesse de voir Travis Scott lui-même. Ce n’est donc pas dans le calme que ces festivaliers sont arrivés devant cette troisième scène, bien au contraire !
Et pire encore, alors qu’il aurait été logique de faire arriver le public depuis l’arrière, et de le répartir ensuite de part et d’autre du couloir de sécurité, c’est uniquement par le côté gauche de la scène qu’il a pu arriver. Ce, tout en sachant que le périmètre de sécurité formait une croix devant la scène, et qu’il fallait donc le contourner pour arriver sur le côté droit de celle-ci. Sauf que si on n’arrivait pas parmi les premiers, on ne pouvait pas se rendre compte qu’en continuant droit devant, il n’y avait aucun passage.
Cela a généré un afflux immense sur le côté gauche de la scène, avec de grandes difficultés pour contourner le périmètre de sécurité afin de passer de l’autre côté, et des gens qui se sont très logiquement fait serrer contre les barrières, subissant ainsi les premières poussées de la part de ceux qui se trouvaient derrière, et qui ne voyaient pas que ceux devant eux ne pouvaient pas s’avancer davantage. Les premières bousculades ont donc eu lieu à ce moment-là, bien avant que Travis Scott n’apparaisse sur la scène.
Le déroulé du set de Travis Scott
Et ce n’était que le début des problèmes. Alors qu’il était prévu que Travis Scott monte sur scène à 20h45, celui-ci était en retard. Mais il n’y avait toujours pas fait son entrée lorsque les premiers messages indiquant des problèmes ont commencé à circuler. Il était alors 21h, et Travis Scott est apparu sur scène à 21h02. Il a commencé son premier morceau à 21h06, alors qu’un massage cardiaque commençait déjà à être effectué au sein de la zone de sécurité.
Dès 21h16, trois des personnes décédées depuis ont été vues inconscientes. À la même heure, des rapports indiquaient des problèmes respiratoires multiples. A 21h23, plusieurs personnes ont été vues escaladant une tour de haut-parleurs, pour échapper à la compression causée par le resserrement de la foule.
Alors que l’on pourrait être en droit de se demander pourquoi le set de Travis Scott n’a pas été arrêté à ce moment-là, il existe des images qui montrent qu’une demie-heure après le début du set, les policiers présents juste devant la scène ne semblent absolument pas au courant de ce qui se passe dans la fosse. Ces images sont toujours accessibles, sur le site de TMZ. L’article précise par ailleurs qu’un peu plus tard après ces images, Travis Scott a stoppé momentanément son set, car il a repéré une personne non loin de la scène qui avait perdu connaissance. Il était alors 21h24.
Mais alors que plusieurs personnes au sein du public hurlaient d’arrêter le concert, Travis Scott a simplement attendu l’arrivée des secours avant de reprendre son set, ce qui aurait tendance à prouver que s’il avait eu connaissance de la gravité de ce qui se passait plus loin, il aurait stoppé son spectacle. Les images de cette pause figurent par ailleurs au sein du documentaire de Netflix.
Et même si on sait qu’il a déjà eu des démêlés judiciaires de par le passé, notamment pour incitation à l’émeute, pour cette fois je trouve que ce n’est pas tellement sa faute. Ni celle des fans, qui subissaient plus qu’autre chose. Ni celle de la sécurité, qui a fait ce qu’elle pouvait avec ses petits moyens et son trop petit nombre.
Le concert s’est donc terminé vers 22h15, après un dernier morceau proposé par Travis Scott, et un invité de dernière minute qui a ravivé les bousculades qui semblaient pourtant s’être calmées à peine 10 minutes plus tôt : Drake. Le premier décès du festival a été constaté à 22h13 par les médecins du Ben Taub Hospital où la victime concernée avait été amenée en urgence.
À qui la faute ?
Selon moi, ce n’est pas tellement Travis Scott qu’il faut incriminer pour ce qui est arrivé ce soir-là. Lui-même a expliqué après coup que bien qu’il avait reçu une demande d’arrêter son set, il n’avait pas la moindre idée de la gravité de la situation. Vu de quelle façon les projecteurs peuvent aveugler un artiste sur scène, je veux bien croire en cette explication. Et il faut savoir que seules deux personnes avaient le pouvoir de faire arrêter le set : le producteur en chef et le producteur du concert, or, aucune de ces deux personnes n’a été trouvée à temps.
Selon moi, c’est la structure organisationnelle qui a été d’une défaillance difficile à pardonner. Et l’organisateur, c’est un gros morceau : Live Nation, organisateur de la grande majorité des concerts donnés sur toute la planète. De mon point de vue, c’est Live Nation qui avait la gestion de la bonne organisation des choses, et c’est donc Live Nation qui a laissé ce festival sombrer dans le chaos. Oui, j’ose par parler de chaos, car c’est le seul mot qui puisse décrire les images que l’on peut voir dans ce reportage de Netflix. Un chaos tel qu’à certains moments, on ne comprend même pas ce qu’on regarde.
Et pour en revenir à cette question très importante qui est « Aurait on pu éviter ce drame ? », je me dis que si les choses avaient été organisées autrement, de la mise en place de l’entrée sur le site jusqu’au choix de ne pas utiliser une des trois scènes avant le soir (ce qui y a amené l’ensemble des festivaliers d’un seul coup), on aurait peut-être pu, non pas tout éviter, mais au moins limiter la casse.
Car les jeunes festivaliers étaient si remontés comme des pendules, et ce dès le début de la journée (on le voit à leur façon de défoncer les barrières), que les contenir aurait de toute façon été très compliqué. Mais s’il y avait eu davantage de personnes embauchées pour la sécurité et un site agencé autrement, les choses auraient été moins pires. De là à dire que cette vague humaine à l’origine des décès aurait pu être totalement évitée, il reste tout de même une marge.
Cette vague a été immortalisée ce soir-là, et on peut tout à fait en comprendre l’ampleur en visionnant cette vidéo que je vous propose juste sous ce paragraphe, et qui permet de voir la totalité du set que Travis Scott a donné au festival Astroworld, le 5 novembre 2021. Calez-vous à 00:04:26, ou encore à 00:24:48, et vous comprendrez de quoi il est question lorsque je parle de vague humaine (vous en comprendrez sûrement les dangers aussi) :
Ma propre expérience en 2005
Ce phénomène de vague humaine, je l’ai vécu personnellement. À bien moindre échelle, très clairement, mais ce sentiment d’insécurité que l’on peut voir dans le reportage de Netflix, cette impression que tout peut basculer et que les choses pourraient très mal tourner, ça, je l’ai bien ressenti. C’était le 14 juin 2005. Deux décennies sont passées depuis, et pourtant je n’ai pas oublié. Ce soir-là, dans cette mythique salle qu’est Bercy, à Paris, passait un artiste qui défrayait alors la chronique . Celui que l’on connaissait alors sous le nom du Révérend. Marilyn Manson.
Ce soir-là, j’étais sur place, heureuse comme jamais, car j’allais enfin voir en chair et en os un artiste que j’idôlatrais alors. Parce que Marilyn Manson, c’était quelqu’un qui me fascinait. Je possédais son autobiographie, toutes les biographies non officielles (oui, même le tout petit « Marilyn Manson, de A à Z » de Charlotte Blum (2002)), et tous les albums bien sûr, et j’ai même tout gardé.
J’étais si dingue de lui que le jour de la sortie de l’album « The Golden Age of Grotesque », le 7 mai 2003, je n’ai pas renoncé à aller le chercher le jour même, alors qu’il y avait une grève des transports (et de l’éducation nationale aussi). Mais pour moi, il était hors de question que j’attende pour me procurer cet album. Alors j’avais pris mon courage à deux mains, et j’avais fait quasiment 8km à pied aller-retour pour aller le chercher dans mon centre commercial. Oui vous pouvez le dire, j’étais un peu tarée (quoi que ça n’a pas beaucoup changé, depuis…).
Revenons au sujet : ce soir du 14 juin 2005, donc, j’étais plus que prête pour assister à un concert que j’attendais depuis longtemps. J’avais bien réfléchi à la tenue que j’y porterais, j’avais révisé toutes les paroles de tous les morceaux de chacun des albums, et je me suis pointée sur place plusieurs heures avant l’ouverture des portes, avec mon petit ami de l’époque.
C’était un de mes premiers concerts en salle. Avant celui-là, j’avais surtout assisté à des concerts en plein air, et je n’étais allée à Bercy qu’une seule fois, c’était pour Placebo, le 14 février 2004. Je savais donc à peu prêt à quoi m’attendre alors, étant déjà entrée une fois dans cette salle. Et j’ai compris assez rapidement que les choses ne seraient pas pareilles cette fois-ci. En effet, la première partie du nom de Queen Adreena a été huée et sifflée tout au long de son set. Pire encore, les membres du groupe se sont même pris des projectiles venus de la fosse, et la chanteuse en a eu tellement marre qu’elle s’est carrément mise à hurler dessus.
Je me souviens avoir trouvé cela étonnant, car je ne m’attendais pas du tout à voir autant d’irrespect pour un artiste en live, quand bien même on ne vient pas pour lui. Je me souviens très bien ne pas avoir aimé le public à ce moment-là. Un public par ailleurs très majoritairement composé de jeunes dans la même fourchette d’âge que moi (j’avais 19 ans). Mais je ne me doutais pas encore que j’allais le détester un peu plus encore par la suite.
En effet, je n’étais pas au bout de mes surprises. Ainsi, une fois la prestation de Queen Adreena passée, la foule s’est bizarrement resserrée. J’étais en plein milieu de la fosse à ce moment-là, avec mon petit ami. Je tenais à voir le Révérend Manson au plus prêt ! Sauf que je suis restée au milieu de la fosse pendant… un morceau et demi…
J’y serais bien restée pour tout le set, mais je n’ai absolument pas pu le faire, car j’ai failli perdre l’équilibre dans les bousculades, et mon petit ami a dû me tirer en arrière pour me faire reculer. S’il ne l’avait pas fait, il est certain que je serais tombée, et que je me serais sans doute fait piétiner. Car le public autour de nous, qui s’était déjà bien resserré entre la fin de la première partie et l’arrivée du Révérend, s’était mis à faire des vagues vers l’avant, puis vers l’arrière de la salle.
Je n’ose imaginer à quel point les personnes qui se trouvaient au premier rang ont dû se faire compresser contre les barrières… Pour ma part, j’ai eu très peur, et avec mon petit ami, nous n’avons pas traîné à rejoindre l’arrière de la fosse. J’ai vu le Révérend de beaucoup plus loin, mais au moins, j’étais en sécurité. Je me souviens encore très bien de la discussion que j’avais eue avec mon petit ami à l’issue de ce concert. « Mais le public de Manson est super dangereux ! »
Je n’ai plus jamais vécu ça depuis. Il faut dire que je ne suis jamais retournée à un concert du Révérend, aussi, depuis. Mais j’ai fait tout un tas d’autres concerts, j’ai vu des dizaines d’artistes différents, dans plein de salles différentes, plus ou moins grandes et plus ou moins bien agencées, et je n’ai pourtant jamais plus vécu ce genre de choses. Marilyn Manson est-il à blâmer pour la bêtise de son public d’alors (je fais la nuance, car il a peut-être changé depuis) ?
La violence des images
Ce moment de la soirée qui m’avait tant fait peur lors du concert de Manson m’est revenu en tête en visionnant le reportage de Netflix au sujet du festival Astroworld 2021. La terreur que j’ai vue dans les regards des gens, sur les vidéo amateur qui sont diffusées dans ce reportage, elle ressemble à celle que j’avais ressentie moi-même lors de ce concert de Marilyn Manson en 2005.
Et pourtant, il y avait très nettement beaucoup moins de monde ce soir-là, qu’au festival Astroworld 2021 ! Mais j’avais ressenti quelque chose qui ressemblait beaucoup à ce que ces gens dégagent, dans les vidéo amateur de ce reportage de Netflix. Ces images m’ont percutée de plein fouet, et quand j’en ai commencé le visionnage, je ne m’attendais pas du tout à cela.
Je me doutais un peu de ce que j’allais y voir, car j’aime bien regarder la presse people américaine de temps en temps, et plus spécifiquement TMZ, qui a beaucoup documenté les incidents d’Astroworld 2021 quand il a eu lieu. Mais toutes ces images amateur que l’on peut voir dans le reportage Netflix, on ne les avait pas à ce moment-là, et même si TMZ avait décrit les événements, leurs lignes étaient loin de faire réaliser à quel point c’était un chaos total.
Le passage qui m’a le plus marquée, c’est celui où l’on voit un pompier tenter de ranimer une personne inconsciente, et Travis Scott en arrière-plan qui continue son set. La violence de ces images-là les rend inoubliables, dans le mauvais sens du terme.
Les victimes du festival Astroworld 2021
Au final, Astroworld 2021 a fait environ 300 blessés, 25 personnes évacuées vers des hôpitaux locaux, et pas moins de 10 morts pour cause d’asphyxie par compression. Lors de l’édition précédente, en 2019, on avait dénombré 3 blessés. Qu’est-ce qui a pu générer une telle différence entre ces deux éditions ? Ainsi, dans la nuit du 5 au 6 novembre 2021, 8 victimes ont succombé, une 9ème est décédée le 10 novembre, et une dernière (la plus jeune de toutes) le 14. Elles avaient toutes entre 9 et 27 ans :
- Danish Baig, 27 ans, directeur du district AT&T dans la région de Dallas, il s’était marié moins d’un mois avant Astroworld et était venu avec sa femme ;
- Madison Dubiski, 23 ans, étudiante à l’Université du Mississippi, elle travaillait aussi dans une agence de publicité à Houston , elle était venue à Astroworld avec son frère mais les deux avaient été séparés pendant la soirée ;
- Rudy Peña, 23 ans, étudiant en justice pénale dans un collège de Laredo au Texas, il travaillait aussi comme assistant médical dans une clinique de réadaptation et était le plus jeune de 5 frères et sœurs ;
- Bharti Shahani, 22 ans, étudiante à l’université, c’était son premier festival de musique ;
- Axel Acosta, 21 ans, étudiant en informatique à la Western Washington University, il s’était rendu à Astroworld seul et avait donc été difficilement identifiable ;
- Franco Patiño, 21 ans, étudiant en génie biomédical à la Dayton University, il travaillait à la confection d’un exosquelette pour sa mère qui souffre de myosite à inclusions ;
- Jacob Jurinek, 20 ans, étudiant en arts et médias à la Southern Illinois University, il devait fêter son 21ème anniversaire lors de ce festival ;
- Brianna Rodriguez, 16 ans, lycéenne, membre d’un groupe de danse ;
- John Hilgert, 14 ans, étudiant en 1ère année au lycée, passionnée de baseball ;
- Ezra Blount, 9 ans, grand fan de skateboard, de Fortnite, et de Travis Scott, il est tombé des épaules de son père lorsque lui-même a perdu connaissance pendant la soirée.
Conclusion
En conclusion du reportage de Netflix, il apparaît que 50.000 billets ont été vendus pour une journée de ce festival Astroworld, alors qu’il n’y avait techniquement et sécuritairement la place que pour 35.000 personnes. Live Nation a été interrogé sur ce « détail », qui a tout de même énormément d’importance, par l’équipe derrière le reportage. La réponse fournie par l’organisateur du festival a été que le nombre avait bien été vérifié, et même validé, par les pompiers de Houston eux-mêmes. Ce n’est pourtant pas ce que laissent deviner les messages SMS envoyés entre différents membres de l’organisation, diffusés dans ce reportage.
Pour ma part, s’il y a bien quelque chose que je souhaite, pour finaliser cet article qui est avant tout un article de prévention, c’est que ces vagues humaines qui ont lieu lors de certains concerts ne se reproduisent plus jamais. Que les consciences s’éveillent à ce sujet-là. Car il n’y a absolument pas besoin de faire ce genre de choses pour s’amuser lors d’un concert, peu importe le style musical dont il est question.
Ne plus jamais voir de vague humaine comme celle qu’il y a eu lors du festival Astroworld en 2021, ou lors du concert de Marilyn Manson à Bercy en 2005, tel est mon souhait, et c’est pour cela que j’ai rédigé cet article. Car ce n’est pas drôle, c’est encore moins fun, et ce n’est même rien d’autre que mortellement dangereux.