Parler des fêtes païennes sur l’Antre de Bloodwitch n’est pas si surprenant que cela… En effet, voilà bien des années que je m’intéresse à des célébrations fort diverses, et j’en ai même déjà évoqué à diverses reprises sur l’Antre. Par exemple, je me suis longuement penchée sur le cas de la célèbre fête de Noël et de la légende autour du Père Noël. Ça, c’était en 2015.
De même, j’ai fait tout un article sur diverses croyances, dont un qui parle de manière générale de la mythologie au sens large. C’était en 2019. Et avant tout cela, dès 2005 à travers mon tout premier blog, j’ai cherché à décortiquer cette sorte d’antireligion qui se nomme « satanisme » à travers la vision qu’en avait Anton Szandor Lavey et sa Bible satanique. Mais je suis également partie dans une très longue étude de la mythologie lovecraftienne, en atteste la très longue liste d’articles déjà proposés sur l’Antre.
Jusqu’ici, j’ai donc exploré à plusieurs reprises le milieu des croyances de façon générale. Mais je n’avais pas encore au l’occasion d’évoquer les fêtes païennes, qui sont pourtant un domaine très intéressant ! D’autant plus que ces célébrations n’ont rien de vraiment religieux, puisqu’il s’agit ici de célébrer avant tout la nature. Parmi ces fêtes, quatre correspondent aux équinoxes et aux solstices du calendrier que nous utilisons habituellement. Ces fêtes sont des fêtes solaires. Et quatre autres, dites « intermédiaires », correspondent à d’autres dates.
Mais avant de plonger dans la liste des ces célébrations, il faut préciser que ces fêtes païennes sont toujours célébrées par beaucoup de personnes, notamment à travers la Wicca, mouvement redéfini par Gerald Gardner (1884-1964) qui l’a conçue à travers des éléments de diverses origines. Parmi ces origines, on compte le druidisme ou le chamanisme, ainsi que diverses mythologies (celtique ou slave par exemple). On peut aussi parler de néopaganisme, bien que je n’aime pas tellement ce terme. À présent, entrons dans le vif du sujet, et décrivons un peu ces fêtes païennes !
IMBOLC
Selon notre calendrier habituel, la première des fêtes païennes est Imbolc. Ayant lieu le 1er ou le 2 février, c’est le point de départ du printemps ésotérique. Cette fête est faite pour préparer les semailles, on fête le dégel de la terre ainsi que les projets pour l’année à venir. Le terme « Imbolc » signifie « Lustration », on parle donc de purification avec la fin de l’hiver.
Cette célébration prend place approximativement à l’époque de la Chandeleur, ce jour où l’on mange des crêpes, mais aussi et surtout ce jour où on fête la présentation du Christ au Temple selon la religion chrétienne. Si on regarde du côté des Celtes, cette date correspond surtout à la Sainte Brigitte, et on peut donc légitimement penser qu’Imbolc se déroulait sous le patronage de la déesse Brigit. Les pierres correspondant à Imbolc sont par exemple l’améthyste ou la turquoise. Aussi, on utilise des bougies blanches, car le but ici est de célébrer la lumière.
OSTARA
Ostara survient le 20 ou le 21 mars et correspond à l’Equinoxe de printemps, cette fameuse période où le jour et la nuit ont une durée égale l’une à l’autre. Ici, on fête le renouveau de la terre qui reprend vie après la sortie de la période hivernale. Le nom « Ostara », d’origine germanique, correspond à la déesse saxonne Eostre qui représente la fertilité. Nous sommes exactement au cœur du sujet en étant sur l’Equinoxe de printemps.
On célèbre ici le renouvellement de la vie, avec la présence de chandelles jaunes et vertes, des pierres telles que l’aigue-marine et de l’encens de jasmin ou de sauge. Les correspondances dans le jeu de Tarot sont la Tempérance, l’Etoile, la Lune et le Jugement. C’est le moment idéal pour opérer ce qu’on appelle un grand ménage de printemps, le but étant d’apporter l’harmonie dans son milieu familial.
BELTANE / BELTAINE
La période entre le 28 avril et le 1er mai correspond à Beltane ou Beltaine. ici, il s’agit de la fête du feu, l’espoir renaît pour les récoltes à venir. A la base, il s’agit d’une fête gaélique qui se tient lors de la pleine lune de mai. Elle est l’intermédiaire entre la sortie de l’hiver et le solstice d’été. C’est le bon moment pour se lancer dans de gros projets.
Par ailleurs, la nuit du 30 avril au 1er mai est également appelée « nuit de Walpurgis », ou encore « Sabbat des sorcières ». Les couleurs correspondant à Beltane oscillent entre le rouge et le mauve, des couleurs vives qui rappellent justement le feu. A cette période, on entre en contact avec son soi intérieur et son propre avenir, on combat également les sortilèges et autres démons.
LITHA
Litha, qui correspond au solstice d’été, se célèbre le 21 juin, soit le jour le plus long de l’année. Ce jour serait particulièrement propice à tout ce qui touche à la guérison et la protection, l’amour aussi. Chez les chrétiens, cette fête correspond à celle de la Saint Jean, fête de la renaissance et de la fertilité avec ses feux de joie qui ont lieu traditionnellement le 24 juin. Une légende dit que si on marche sur du millepertuis le soir de Litha, on peut se retrouver au pays des fées. Mais attention à ne pas provoquer cela, car il faut que ce soit accidentel !
Litha est souvent représenté par le Roi Chêne, qui montre l’intensification du soleil. Litha est justement une ode à la lumière, et on opte pour des plantes aux vertus médicinales. C’est le moment idéal pour franchir les plus grands obstacles qui se présentent.
LUGHNASADH
Le 1er août, il s’agit de Lughnasadh, fête également nommée Lammas. C’est la fête des récoltes. Le terme « Lugnásad » signifie littéralement « Assemblée de Lug », Lug étant l’une des principales divinités celtiques. Mais il faut savoir que la célébration de Lughnasadh au sens de la Wicca n’a strictement aucun rapport avec une quelconque célébration de la divinité Lug qui se rapporte aux Gaulois.
Ici, on parlera plutôt de Lugh, divinité celtique. Comme sa date très estivale l’indique déjà de manière très naturelle, les couleurs de bougies à utiliser pour Lughnasadh sont le jaune et le orange. C’est un bon jour pratiquer l’astrologie, mais aussi pour fabriquer du pain.
MABON
Entre le 20 et le 23 septembre a lieu Mabon, correspondant à l’Equinoxe d’automne, cette seconde et dernière journée de l’année où le jour et la nuit ont la même durée. On profite en principe de cette date pour célébrer la fin de l’été et rendre hommage au soleil ainsi qu’à la terre avant que la période froide ne revienne. L’autre nom de Mabon est « Alaban Elfed », qui signifie littéralement « Lumière de l’eau » ou « Lumière du rivage ». On est ici dans la période de la seconde récolte, la première correspondant à Lughnasadh.
Mabon est principalement faite de gratitude, c’est le bon moment pour remercier la Terre-Mère pour l’abondance des récoltes qui viennent de se faire. Une promenade en pleine nature est tout indiquée lors de cette célébration. Désencombrer son intérieur en vue de l’hiver qui va débuter est également une bonne idée. Au niveau des bougies que l’on peut utiliser, on retrouve le orange de Lughnasadh, mais au lieu du jaune pour l’accompagner, on préfèrera le marron.
SAMHAIN
La nuit du 31 octobre au 1er novembre, que nous connaissons sous le nom de « Halloween » (plus particulièrement outre-Atlantique), correspond au sabbat de Samhain. Les deux célébrations, bien que ne portant pas le même nom, sont pourtant dédiées à la même chose, à savoir la célébration des ancêtres. On appelle également cette nuit « Le nouvel an des sorcières ». En effet, c’est à cette date que débute l’année dans la Wicca. Cette fête païenne est selon certaines sources à l’origine de la fête d’Halloween telle que tout le monde la connaît. Cependant, on ne peut l’affirmer de façon sûre puisque les mystifications autour de Samhain sont beaucoup trop nombreuses.
Nous sommes ici dans une célébration aux origines druidiques, et l’origine du mot « Samain » est gaélique. C’est le meilleur moment de l’année pour effectuer une introspection complète. Et comme on peut s’y attendre quand on connaît un minimum les festivités d’Halloween, les couleurs de Samhain sont le noir et le orange. On dit qu’à l’approche de la nuit de Samhain, il y a davantage d’esprits de nos défunts qui errent dans les maisons, les villages, voire même les villes. C’est en effet, le moment où la frontière entre le monde des vivants et celui des morts est à son minimum. On profite donc particulièrement de ce moment-là pour entrer en contact avec ceux qui sont déjà passés dans l’au-delà.
YULE
Enfin, il y a Yule, qui correspond au solstice d’hiver, la journée la plus courte de l’année et qui a donc lieu le 21 décembre. Ici, on célèbre l’espoir du retour de la lumière qui se fait si rare. C’est un bon moment pour un regroupement entre proches. À l’image de Litha qui correspond à l’autre solstice, Yule est souvent représentée par le Roi Houx, le frère du Roi Chêne qui symbolise quant à lui le soleil qui s’affaiblit. Pour l’anecdote, le houx est le seul persistant n’appartenant pas à la famille des conifères, et il est considéré comme porteur de chance et de bonheur.
Et dans le mythe qui entoure le Roi Chêne et le Roi Houx, ce dernier est vaincu par son frère. Les bougies de Yule sont normalement grises et bleues. On tâche de profiter de Yule pour se débarrasser autant que faire se peut de toute forme de négativité, en vue des jours qui commencent enfin à rallonger. On en profite également pour se protéger des mauvaises influences occultes pour toute l’année à venir.
Voilà pour le petit tour d’horizon des fêtes païennes que compte le calendrier de la Wicca. Je ne rentre pas complètement dans le détail de chacune d’entre elles, car il y aurait de quoi faire un article complet pour chacune de ces célébrations, mais au moins vous avez un aperçu de ce qu’elles représentent, dans les grandes lignes.